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"Harkis" et la criminalité institutionnelle (psychiatrique notamment)

Démarré par JacquesL, 11 Octobre 2006, 11:58:36 AM

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JacquesL

France 2 passait le 10 octobre 2006 le film "Harkis".

L'action se situe déjà après dix ans de camp de harkis.
Dix ans ? Donc en 1972, sous Pompidou. Pompidou venait de se ridiculiser avec son référendum sans enjeu, censé approuver la construction de l'Europe - Et m'aimez-vous ?

1972, j'étais jeune marié, et nous vivions dans notre premier HLM.
1972, j'adhérais au nouveau Parti Socialiste.
Et eux étaient depuis dix ans déjà cachés dans des camps en pleine forêt.
Ce que le film m'a appris, c'est le détail de la délinquance et de la criminalité institutionnelles qui étaient pratiquées contre eux, par les autorités : le chef de camp, et le ministère de tutelle.

Ce qui personnellement m'interroge et me remue le plus, c'est la criminalité psychiatrique institutionnelle, digne de l'URSS de Brejnev : l'oncle Saïd a écrit au ministre pour dénoncer le scandale de ces camps-prisons. Par représaille, et pour terroriser les autres, on le capture à six gendarmes et trois infirmiers, on l'incarcère dans une section spéciale de l'HP, où on le "traite". Là le film est sybillin : l'a-t-on lobotomisé ? Comment lui a-t-on bousillé le cerveau ? Il est un jour ramené au camp à l'état de légume.

Les électrochocs à répétition suffisent-ils pour obtenir une telle destruction ? Je pose la question aux spécialistes.

Quel était en 1972 l'état de la criminalité psychiatrique institutionnelle en France ? Y avait-il encore des bouchers sadiques pratiquant les lobotomies ? Clandestinement ou ouvertement ?

1972, le film de Ken Loach "Family life" venait de sortir. Nous allions le voir dans la salle parisienne où il était projeté, et ma jeune épouse en sortait bouleversée : "C'est exactement ce que j'ai connu dans ma propre famille" (cette volonté chez la mère de détruire la personnalité de sa fille). Dans le film de Loach, c'est à coups d'électrochocs à répétition, que l'assassin en blouse blanche en fait une catatonique, qu'il peut alors exhiber en amphi.

J'en oublie les autres aspects délinquants de la direction du camp, le commandement par le mensonge permanent, le mépris et la terreur... Après tout, dans chacune de ses proclamations à ses soldats, Napoléon lui aussi mentait constamment, faisant des promesses qu'il comptait bien ne jamais tenir. Quelle armée ignoble nous avions sécrété là, l'armée des guerres coloniales !

Suivis : fr.bio.medecine et http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=43.0
http://deonto-famille.info/index.php?topic=42.0

JacquesL