Nouvelles:

Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.

Main Menu
Welcome to Pratiquer les vertus citoyennes. Please login or sign up.

29 Décembre 2024, 02:39:27 AM

Login with username, password and session length

Crier !

jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

Récents

Membres
  • Total des membres: 87
  • Dernier: aerolon
Stats
  • Total des messages: 7,069
  • Total des sujets: 4,216
  • En ligne aujourd'hui: 7
  • Record de connexion total: 448
  • (18 Mai 2024, 04:24:13 AM)
Membres en ligne
Membres: 0
Invités: 28
Total: 28

Amsterdam : les Israéliens ont exporté leur racisme et leur violence

Démarré par JacquesL, 11 Novembre 2024, 05:57:57 PM

« précédent - suivant »

JacquesL

Amsterdam : les Israéliens ont exporté leur racisme et leur violence



par Sana Saeed

Les allégations des médias sur des «pogroms antisémites» contre des supporters israéliens à Amsterdam sont les dernières d'une série d'affabulations qui alimentent la violence anti-musulmane et tentent de justifier le génocide à Gaza.

«Olé, olé ! Olé, olé, olé ! Que Tsahal gagne et que les Arabes aillent se faire foutre ! Olé, olé, olé ! Olé, olé, olé ! Pourquoi l'école est-elle fermée à Gaza ? Il n'y a plus d'enfants là-bas !»

Dans la nuit du 7 novembre, un pogrom antijuif aurait eu lieu à Amsterdam, lorsque de jeunes Marocains néerlandais en scooter sont descendus dans les rues pour agresser des supporters de football juifs israéliens.

C'est du moins l'histoire véhiculée dans les salles de presse occidentales et par les dirigeants américains et européens, alors que l'extermination israélienne de Gaza – en particulier du nord – se poursuit sans entrave.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a parlé d'un «horrible incident antisémite».

Le président Joe Biden a éructé une déclaration sur X en disant que «les attaques antisémites contre des supporters de football israéliens à Amsterdam sont méprisables et font écho à des moments sombres de l'histoire où les juifs ont été persécutés». Il a conclu en réaffirmant que «nous devons lutter sans relâche contre l'antisémitisme, où qu'il apparaisse».

Le Premier ministre néerlandais, Dick Schoof, a promis que «les auteurs de ces actes seront recherchés et poursuivis».

La commissaire européenne Ursula von der Leyen a rappelé que «l'antisémitisme n'a absolument pas sa place en Europe».

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré que «les nouvelles en provenance d'Amsterdam hier soir sont horribles. C'est un moment sombre pour notre monde, un moment que nous avons déjà connu».

L'Anti-Defamation League a parlé d'un «pogrom des temps modernes», son directeur général Jonathan Greenblatt établissant des comparaisons avec la Nuit de Cristal, affirmant que «les juifs dans les rues d'Amsterdam ont été chassés, poursuivis, attaqués et forcés de se cacher d'une foule antisémite dont l'objectif était de blesser le plus grand nombre de juifs possible».


Les titres des journaux américains, en particulier, ont fait état d'une inquiétude similaire : «Violentes attaques à Amsterdam liées à l'antisémitisme», «Des jeunes à scooter, pas des supporters de football, chassent les juifs à Amsterdam», «Des supporters de football israéliens subissent des «attaques antisémites» lors d'un violent incident à Amsterdam» etc., etc..

Mais ce n'est pas ce qui s'est passé !

Le 5 novembre, des centaines de supporters du Maccabi Tel Aviv – apparemment accompagnés d'agents du Mossad – avaient pris l'avion pour se rendre dans la ville afin d'assister à un match contre l'Ajax FC. Les jours précédents, il avait été signalé que des groupes pro-palestiniens prévoyaient une grande manifestation à l'extérieur du stade pour protester contre la présence de l'équipe de football israélienne.

Au cours des deux jours précédant le match, de nombreux incidents de violence et d'intimidation ont été signalés de la part des supporters israéliens, notamment des chants anti-arabes, l'attaque de chauffeurs de taxi, l'arrachage de drapeaux palestiniens et l'attaque de maisons arborant des photos palestiniennes.

Des vidéos et des témoignages de résidents d'Amsterdam (ici, ici et ici, par exemple) indiquent que la violence initiale est venue des supporters du Maccabi Tel Aviv, qui ont également perturbé une minute de silence en hommage aux victimes des inondations de Valence.

Mais malgré ces images et les témoignages des habitants d'Amsterdam, la couverture médiatique – dans les médias internationaux, en particulier aux États-Unis – a été incapable de replacer dans leur contexte les contre-attaques contre la foule israélienne anti-arabe.

Lorsque les actions des supporters du Maccabi ont été mentionnées, le contexte critique de la violence et des chants anti-arabes n'est qu'un détail supplémentaire par rapport au fondement de la contre-violence.

Le contexte de la violence et du racisme à l'égard des Arabes est également minimisé, avec un langage très édulcoré pour le décrire.

Voici un extrait édifiant d'une dépêche de l'agence Reuters sur l'incident d'Amsterdam :

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré la police anti-émeute en action, certains attaquants criant des insultes anti-israéliennes. Des images ont également montré des supporters du Maccabi Tel Aviv scandant des slogans anti-arabes avant le match de jeudi soir.

Souhaiter la mort des Arabes aux mains des forces israéliennes et se moquer des enfants palestiniens morts, nous dit-on, c'est un slogan. Forcer les Israéliens à dire «Palestine libre» est une insulte. Par l'utilisation de ces deux mots, le poids de la violence et de la responsabilité est immédiatement déplacé vers ceux qui en sont les victimes.

Ensuite, il y a ce reportage de Channel 4, qui fait preuve d'une manipulation narrative magistrale. Il commence par des images de personnes drapées de drapeaux palestiniens, défilant dans les rues d'Amsterdam, avec une voix off qui parle de la violence «choquante» et de la façon dont «des hommes en scooter ont chassé des Israéliens pour les frapper».

Nous voyons immédiatement des images d'Israéliens pris au hasard et battus dans les rues, puis nous passons au Premier ministre néerlandais qui condamne ces actes. Présenté de cette manière, le reportage est choquant : on apprend d'abord que des supporters de football juifs israéliens ont été «chassés» et agressés dans la rue par des hooligans pro-palestiniens.

Un peu plus d'une minute après le début du reportage de trois minutes, nous passons au contexte critique : 36 heures de violence, d'insultes et de chants racistes de la part des supporters du Maccabi. Le rapport consacre environ 40 secondes à cette question, avant de revenir à la définition de l'incident comme étant antisémite.

Il se termine par une brève reconnaissance du fait que les supporters du Maccabi ont un passé de racisme anti-arabe et anti-palestinien, mais sa note finale porte sur la mémoire historique des juifs qui ont été «chassés et poursuivis» dans les rues.

Sans parler de l'expérience actuelle des Arabes, des musulmans exterminés dans leurs maisons, leurs hôpitaux, leurs écoles et leurs tentes par une armée juive.

Il convient également de mentionner que pendant la rédaction de cet article, Sky News a publié et supprimé un reportage vidéo sur l'instigation et la violence de la foule raciste israélienne – pour ensuite le publier à nouveau, avec son contenu et sa copie édités pour centrer le cadrage sur l'«antisémitisme». En d'autres termes, il s'agit d'une fabrication en temps réel d'une histoire pour correspondre à un récit spécifique, en dépit de toutes les preuves disponibles.

Peu de choses ont illustré de manière aussi transparente et choquante la complicité intentionnelle des médias dans le génocide des Palestiniens.

La couverture des événements d'Amsterdam révèle un schéma troublant, mais limpide et répétitif : elle sert d'outil rhétorique pour justifier la violence contre les Arabes et les Musulmans, que ce soit à Gaza ou dans les rues d'Europe.

Chaque récit, qu'il soit centré sur le 7 octobre ou le 7 novembre, place invariablement la souffrance juive et le traumatisme historique au centre, renforçant ainsi la notion d'un droit juif à la violence.

Toute mise en contexte présentant les Israéliens ou les sionistes juifs comme des agresseurs menace de perturber ce monopole soigneusement entretenu sur la souffrance.

Dans le cas d'Amsterdam, le cadrage médiatique et les titres sensationnels renforcent l'image de la foule israélienne comme victime, assiégée par une foule arabe enragée qui «chasse les juifs» dans les rues. Le moment choisi – juste avant l'anniversaire de la Nuit de Cristal – ajoute une résonance obsédante qui a permis de placer le récit de la persécution juive au centre de la couverture et de la condamnation.

Ce cadrage, à la fois direct et indirect, fait écho à la propagande israélienne et sioniste qui s'appuie sur un antisémitisme fabriqué et sur des tropes racistes de longue date concernant les Arabes et les Musulmans ; il perpétue un récit de victime éternelle qui est brandi pour justifier l'extermination en cours de 2,2 millions de Palestiniens.

C'est ainsi que nos médias autorisent la violence – américaine, européenne et israélienne – à l'égard des Arabes et des musulmans. Ils encouragent l'éradication des Palestiniens par Israël, soutenue par les États-Unis, parce que, nous répète-t-on, les juifs ne seraient en sécurité nulle part.

Cela a donné lieu à des histoires fabriquées de toutes pièces – bébés décapités, bébés dans des fours, viols massifs de femmes israéliennes, centres de commandement sous les hôpitaux, implication de l'UNRWA dans le 7 octobre, journalistes considérés comme des «terroristes», antisémitisme débridé sur les campus universitaires et pogroms contre les juifs à Amsterdam – qui définissent la couverture américaine, canadienne et européenne du génocide des Palestiniens.

Les revendications et les expériences des Israéliens, des juifs pro-israéliens sont présentées comme sacro-saintes, les remettre en question est antisémite ; c'est nier et soutenir le type de déshumanisation et de violence qui a conduit à l'Holocauste juif.

Les revendications et les expériences des Palestiniens, des Arabes et des Musulmans peuvent être tragiques, mais nous devons toujours considérer la souffrance et le traumatisme juifs avant tout – c'est ce qui doit toujours être protégé, toujours au centre de notre indignation.

La couverture des contre-attaques antiracistes à Amsterdam en est un exemple : le jour même où les dirigeants occidentaux se sont précipités pour condamner un pogrom inexistant contre les juifs, l'Office des Nations unies pour les droits de l'homme a publié un rapport indiquant que 70% des personnes tuées à Gaza sont des femmes et des enfants – principalement des enfants, âgés de 5 à 9 ans.

L'absence de condamnation, d'indignation – ni même la simple reconnaissance – de la part des dirigeants et des salles de presse occidentaux, qui sont coupables de ces 70%, explique la condamnation d'un pogrom qui n'a jamais eu lieu.

source : Mondoweiss via Chronique de Palestine

https://reseauinternational.net/amsterdam-les-israeliens-ont-exporte-leur-racisme-et-leur-violence/

JacquesL

Comment la presse espagnole traite les événements d'Amsterdam



par Le Libre Penseur

Comme vous pouvez le constater dans l'article ci-dessous, un important journal en ligne espagnol n'offre pas du tout les mêmes conclusions que la presse parisienne à la botte du sionisme, en ce qui concerne les événements d'Amsterdam ayant entouré le match avec le Maccabi Tel-Aviv. Il est clairement indiqué que les supporters du Maccabi ont joué un rôle principal dans les affrontements suite au match. Il est précisé qu'ils ont chanté pendant la minute de silence pour les victimes des intempéries de Valence. L'article ajoute qu'ils ont entonné des chants racistes envers les Arabes... Bref, le texte reprend toutes les preuves qui sont disponibles par centaines sur Internet.



Choquant, consternant et déplorable de voir la presse parisienne soutenir des actions barbares de hooligans indignes qui n'ont pas hésité une seconde à salir la mémoire des 300 victimes des intempéries de Valence. Comment la France peut-elle expliquer, aussi bien son exécutif que son quatrième pouvoir médiatique, avoir soutenu l'entité sioniste criminelle contre un peuple frère européen, le peuple espagnol ?

On vous laisse également imaginer le cas inverse, des supporters russes siffler une minute de silence contre les victimes ukrainiennes voire entonner des chants racistes appelant au meurtre de toute une population !

La presse française est la pire du monde

On peut également remarquer dans le papier ci-dessous d'El Salto que le journaliste a immédiatement repris une analyse politique de ce qui se passe à Tel-Aviv, notamment le départ du ministre de la Défense Yoav Galant et les émeutes locales contre Benyamin Netanyahou. Ce dernier est également empêtré dans de graves affaires de corruption, il doit passer au tribunal bientôt. Du coup, on comprend beaucoup mieux sa volonté de faire mousser un pseudo pogrom qui n'a jamais existé afin de maximiser la victimisation et pouvoir être maintenu à son poste encore quelques mois. C'est une fuite en avant ridicule qui démontre à quel point Netanyahou est un grand psychopathe.

Il est triste de constater encore une fois, c'est un fait, que la presse parisienne mais aussi la presse française en général, est la pire presse du monde entier. Il sera très compliqué de trouver un corps de métier aussi servile et aussi pathétique ailleurs dans le monde. Le journalisme français est devenu l'agence de propagande de l'armée sioniste reprenant systématiquement et docilement tous leurs communiqués.

*

Hooligans du Maccabi Tel-Aviv sifflant la minute de silence pour les victimes de Valence
https://www.lelibrepenseur.org/wp-content/uploads/2024/11/Belle-minute-de-silence-pour-les-victimes-de-Valence-Amsterdam.mp4?_=1

Les adeptes du Maccabi israélien jouent le rôle principal dans une journée d'émeutes et d'affrontements à Amsterdam

Israël envoie deux avions militaires aux Pays-Bas pour sauver «les ultras de l'équipe de Tel-Aviv, tout en tuant au moins une centaine de personnes à Gaza et au Liban en seulement 24 heures».

Bien qu'Israël poursuive son agression contre la Palestine et le Liban, il n'a été retiré d'aucun organisme sportif ou culturel international. L'équipe Maccabi de Tel-Aviv, connue pour l'extrémisme de ses supporters, venait cette semaine jouer contre l'Ajax Amsterdam, dans le cadre de l'UEFA League. Bien que les organisations sportives lui aient permis de jouer le match jeudi après-midi, la présence de cette équipe en plein génocide n'a pas été saluée par une grande partie de la population. Pendant le match, les supporters israéliens ont boycotté la minute de silence dédiée aux victimes de Valence.

Déjà à la veille de la réunion sportive, les partisans de Maccabi ont décidé de montrer leur présence dans la ville, déchirant et brûlant les drapeaux palestiniens qu'ils ont trouvés sur leur chemin et mettant en vedette des affrontements avec la police quand ils se sont concentrés sur le quartier général de Dam Square. Les autorités de police ont en effet affirmé qu'il y avait eu une vingtaine d'arrestations pour désordre public et possession illégale d'explosifs.

CiterVideo shows Israelis tearing a Palestinian flag hanging out of a window in the Dutch capital ahead of the Maccabi Tel Aviv match against Ajax. This is how it started. pic.twitter.com/Zb5S8XX4gv
— Quds News Network (@QudsNen) November 8, 2024

Après un match dans lequel ils ont perdu 5 – 0 contre l'Ajax à Amsterdam, les ultras – qui ont scandé des chansons contre les Arabes et justifiant les attaques contre Gaza – ont organisé des affrontements avec des manifestants pro-palestiniens qui étaient venus à proximité du stade pour montrer leur indignation. Après les incidents, le ministère sioniste des Affaires étrangères a dénoncé que 10 partisans de Maccabi avaient été blessés, Israël va donc assigner une mission militaire avec des avions médicaux pour sauver et rapatrier ses citoyens. Benjamin Netanyahou lui-même était chargé d'annoncer la mission de sauvetage.

Crise en Israël

Le limogeage du ministre de la Défense Joav Gallant, rapporté au milieu de la nuit électorale des États-Unis, le 5 novembre, a conduit à une émeute dans la vie politique israélienne déjà mouvementée. Le licenciement a produit des émeutes à travers le pays, exigeant la démission de Netanyahou, qui a justifié sa décision en se référant à une crise de confiance «avec son détenteur de la défense. Les manifestants ont également exigé un accord pour libérer les prisonniers du Hamas, dans un cadre indiquant que le Premier ministre a échoué à cet égard, l'un des fronts de choc entre le ministre des Affaires étrangères sortant et le chef du pays».

L'ancien ministre, remplacé par celui lié à Netanyahou et jusqu'à mardi ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a expliqué jeudi aux médias que son licenciement répondait à plusieurs désaccords : le premier concernant le prix à payer pour récupérer les captifs à Gaza. L'ancien ministre a déclaré que dès juillet, lui et les dirigeants militaires considéraient que c'était le bon moment pour parvenir à un cessez-le-feu, et a également défendu le fait que les objectifs à Gaza étaient atteints, de sorte que la présence de troupes israéliennes dans la bande n'aurait pas de sens. Un autre désaccord concernait le recrutement obligatoire des ultra-orthodoxes, un pari décidé par le déjà ex-ministre.

Alors que Netanyahou a profité mardi pour annoncer le retrait de Gallant, la victoire de Trump a apporté de la joie parmi les troupes sionistes, en particulier l'un de ses soldats a été filmé tirant un lance-grenades sur les bâtiments de Gazati, un fait que l'armée israélienne a affirmé à l'agence Associated Press qui sanctionnerait. Dans la vidéo, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, le soldat, avant de tirer sur les bâtiments résidentiels déjà détruits, a déclaré avec rire «cela vaut pour la présidence de Donald Trump. Que Dieu bénisse l'Amérique ! Que Dieu bénisse Israël !».

Les émeutes internes n'ont pas ralenti le nettoyage ethnique à Gaza ni l'offensive contre le Liban : en seulement 24 heures, 100 personnes ont été tuées dans les deux territoires, dont 42 seules dans le nord assiégé de Gaza, 12 dans une attaque contre une école qui abritait des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Shati dans la ville de Gaza. Au total, 43 469 Palestiniens sont tués et 102 561 blessés, selon les chiffres officiels de Gaza. Dans le nord de la bande, au moins 95 000 personnes n'ont pas accès à la nourriture ou à l'eau à la suite du siège israélien, selon les Nations unies. Hier, jeudi, une porte-parole de l'agence, Stephanie Tremblay, a déclaré que l'accès n'avait été autorisé qu'une seule fois au cours du dernier mois pour transporter des fournitures médicales.

Le 5 novembre, le journal Haaretz a publié des déclarations de hauts niveaux de l'armée israélienne dans lesquelles il a été souligné que les personnes expulsées du Nord de la bande ne pourront pas revenir, conformément aux soupçons de nettoyage ethnique programmé que les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent depuis longtemps dans le cadre du soi-disant Plan général, qui comprendrait l'annexion de parties considérables de la bande. Pendant ce temps, l'armée d'occupation s'est distanciée jeudi des déclarations divulguées aux médias israéliens, insistant sur le fait que leur plan n'est pas l'adhésion du territoire.

En Cisjordanie, les forces israéliennes ont tué treize Palestiniens en un peu plus d'une semaine, faisant 26 blessés. Outre les attaques de l'armée, qui empêchent également le Croissant-Rouge d'avoir accès aux blessés, les colons ont mené 35 attaques contre des Palestiniens en Cisjordanie, selon des informations des Nations unies. Parallèlement à l'offensive militaire continue, Israël renforce l'apartheid du flanc législatif. Une loi adoptée cette semaine sur le Knesset permet la déportation de citoyens israéliens d'origine palestinienne lorsque quelqu'un autour d'eux «a planifié ou commis une attaque contre Israël».

«La loi autorise également cette expulsion s'il est déterminé que la personne était au courant des intentions du membre de sa famille et ne l'a pas signalé ou s'il soutient ou sympathise avec ce qu'Israël appelle les organisations terroristes». Il convient de rappeler que le Parlement israélien a également voté le 28 octobre pour interdire l'Agence des Nations unies pour les Réfugiés Palestiniens (UNRWA), une décision aux conséquences désastreuses pour des centaines de milliers de Palestiniens, selon les organisations de défense des droits de l'homme.

«Dans le cas du Liban, les personnes tuées atteignent déjà 3102, avec 13 819 blessés. Dans le sud du pays, Israël a blessé hier six membres de la FINUL malaisienne dans une frappe aérienne sur un véhicule voisin dans la ville de Saida dans laquelle l'armée sioniste a tué trois personnes, une action militaire que les autorités libanaises ont définie comme un crime de guerre». Compte tenu de la situation, l'évacuation des citoyens étrangers se poursuit, les derniers ont été les Russes, avec un avion qui a rapatrié 89 citoyens de ce pays hier. La décision fait suite à celle prise précédemment par des pays tels que l'Australie, le Canada, le Royaume-Uni, la Chine, la Turquie ou la France.

source : El Salto via Le Libre Penseur

https://reseauinternational.net/comment-la-presse-espagnole-traite-les-evenements-damsterdam/

JacquesL

Les évènements d'Amsterdam et le retour à l'Inquisition



par Djamel Labidi


Les derniers évènements d'Amsterdam, autour du match de  football  entre le club Ajax et le club Maccabi de Tel-Aviv,  sont significatifs en cela qu'ils illustrent bien le détournement du thème de l'antisémitisme pour en faire un instrument idéologique et de propagande.

Considérons les faits. Ils parlent d'eux-mêmes.

Les supporters israéliens du club de Tel-Aviv sont des hooligans. Ils sont connus pour être violents, racistes, par leurs manifestations anti- arabes et anti-palestiniennes en Israël même..

Dès leur arrivée à Amsterdam, le 7 Novembre, ils  envahissent les rues. Ils  crient «Vivement que les soldats israéliens tuent tous ces pu... d'arabes», Et «Pourquoi il n'y a pas école  à Gaza, c'est  parce qu'il n'y a pas d'enfants la bas» et d'autres slogans aussi «pacifiques». Ils arrachent et brûlent deux drapeaux palestiniens mais aussi des drapeaux hollandais. Ils tabassent un chauffeur de taxi marocain  et détruisent son véhicule. Au stade ils sifflent la minute de silence en hommage aux victimes des inondations de Valence et crient que «'Espagne est antisémite», pour avoir reconnu l'État de Palestine.

L'affaire aboutit donc finalement, à la sortie du match, à des échauffourées. Des vidéos montrent des supporters israéliens poursuivis dans les rues. On ne sait d'ailleurs pas qui les poursuit. L'enquête le déterminera. La principale vidéo, celle qui va être utilisée intensément par les médias, montre un  supporter israélien mis à terre. Il crie à son agresseur (étrangement qu'on ne voit  pas)  qu'il n'est pas juif, lui propose de l'argent tandis que celui qui le brutalise lui crie «tu veux donc tuer des enfants !»  Rien  n'indique la provenance de cette vidéo.

Ce serait donc une bagarre entre supporters comme il y en a eu beaucoup si ce n'est, qu'ici, elle a pris une tournure politique, par la politisation faite du match,  dès le départ,  par les supporters israéliens qui ne se doutaient pas de la riposte qu'ils allaient causer. Cette  riposte, prend  aussi, par le miracle des médias pro-israéliens, la signification d'un  «pogrom antisémite». Tout  tend, d'ailleurs, à être qualifié de «pogrom», dans la bouche d'Israël et de ses protecteurs,  depuis le 7 Octobre 2023. On ajoute même, ces derniers temps, «ratonnades», expression de l'Algérie coloniale, pour désigner la «chasse à l'Arabe» dans les rues, et les  lynchages de masse d'Algériens pratiqués alors par les «pieds noirs», nom de la population des  européens et juifs d'Algérie.


Les non-dits

Particulièrement  intéressants  sont les non-dits des médias israéliens et de ceux qui reprennent leurs propos  en Occident. Le mensonge par omission est d'ailleurs une des techniques principales de la propagande.

Ainsi, ils ne disent pas,  du moins au début de leur compte rendu des faits, que ce sont les supporters israéliens qui ont commis des violences, à la fois physiques et verbales, par  le contenu de leurs slogans. On ne le saura que peu à peu lorsque que ces médias se résoudront à dire quelques bribes de vérité sur ce point vu la diffusion des images sur les réseaux sociaux et dans les premières informations de la police hollandaise.

Il n'y a aucune trace d'antisémitisme dans les propos diffusés. S'il y a bien de «l'anti-quelque chose», c'est chez les supporters israéliens, avec des slogans anti arabes, avec leurs appels à tuer les Arabes et plus monstrueusement encore  d'achever le massacre des enfants de Gaza. Même la scène du supporter israélien qui crie qu'il n'est pas juif, laquelle est supposée être un document antisémite à charge, se retourne en réalité contre les propagandistes puisqu'elle permet de savoir qu'il a crié à l'assassinat des enfants palestiniens.

Rien ne permet de dire «qu'il y a eu dans les rues une chasse aux juifs». Des juifs d'Amsterdam ont-ils été visés ?  Il s'agit de supporters israéliens, d'une équipe israélienne,  agressés en tant que tels.

On peut classer de même dans les non-dits, le silence médiatique occidental incroyable sur le fait qu'Israël, Etat situé au Proche Orient,  participe aux  compétitions européennes. C'est donc une anomalie géographique. C'est la définition même de la colonie. C'est reconnaitre, de fait, qu'Israël est étranger au Proche orient, qu'il est  un élément de l'Occident. Quel aveu ! L'anomalie n'est même pas relevée, pire on n'y pense même pas en Occident. Le matraquage propagandiste et la vision sioniste sur la question ont  fini par faire perdre le sens des choses, ou plus exactement le bon sens même.

Mais Israël et ses soutiens semblent, désormais, après le génocide de Gaza, pris à leur propre piège puisque d'évidence les équipes d'Israël ne sont pas les bienvenues dans les capitales européennes. Cela a été déjà le cas en septembre, en Belgique où le match Belgique-Israël a été annulé par la ville de Bruxelles pour « raisons de sécurité ».


Tags, Tifo, «l'antisémitisme d'atmosphère» 

Le 10 novembre,  une  manifestation de protestation des étudiants a lieu à l'Université de Lyon contre  la visite de la présidente de l'Assemblée nationale française  Mme Yaël Braun-Pivet aux cris de «Israël assassin» «Yaël complice» . On se souvient que c'est elle qui avait exprimé, à l'Assemblée française, «son soutien inconditionnel» à Israël qu'elle visite le 20 Octobre, pour lui exprimer ce soutien, et ceci en plein massacres à Gaza

A l'Université de Lyon III  , des tags ont été peints  sur les murs,  dénonçant ce  «soutien inconditionnel». Ils rappellent le nombre de 40 000 morts, les milliers d'enfants tués à Gaza. C'est donc la  stricte vérité. Mais il n'en faut pas plus aux médias pour y lire de «l'antisémitisme.». On suggère même que c'est parce que la présidente de l'Assemblée française est d'origine juive qu'elle est ainsi prise à partie. C'est ce qu'elle dit aussi. Sur un plateau d'une chaine d'information, LCI, un commentateur demande à un vice-président du CRIF en quoi ces tags peuvent être considérés comme spécifiquement antisémites ? Il  répond  que «c'est l'intention qui est antisémite, car elle est de détruire Israël».

Dans la même veine, un  autre argument  de propagande a désormais cours, celui d'un «antisémitisme d'atmosphère». C'est dire le délire ambiant.

Dans le même contexte, le 8 novembre, un Tifo, une immense banderole «Free Palestine» avait été déployée au stade  du Parc des princes à Paris, pour un match du club PSG. Le Tifo demandait la paix. Le même vice-président du CRIF, interrogé aussi à ce sujet sur la même chaine, refuse d'y voir un appel à la paix pourtant écrit en lettres géantes et il  y perçoit, de nouveau, une volonté de détruire Israël à travers l'expression «Free Palestine» et le croquis, dessiné sur la Tifo, d'une Palestine aux couleurs du célèbre foulard  palestinien, le «keffieh».

«Ils veulent détruire Israël»

Parlons justement de ce thème sans cesse rabâché de volonté de «détruire Israël». C'est un  élément central de la propagande sioniste au côté de la dénonciation de  l'antisémitisme. Il est brandi pour tout : pour justifier le refus d'un Etat palestinien , celui de négocier («on ne négocie pas avec qui veut nous détruire») , les guerres pour «assurer la sécurité d'Israël»,  le nettoyage ethnique etc..

La vérité  est que la seule réalité de destruction à laquelle on assiste, c'est la destruction des Palestiniens et de la Palestine. Israël n'est, elle, en aucune situation d'être détruite. Et puis quelle est la rationalité d'un tel argument qui se veut définitif, sans appel, dans  une propagande qui veut décidément obscurcir jusqu'au bon sens et s'emparer des esprits. Combien de pays ont des adversaires qui rêveraient  les détruire. Et parmi les plus grands. Et pourtant ils coexistent. Dans la propagande israélienne l'intention vaut l'action.  Reprocher à un autre d'avoir des intentions hostiles est une chose,  refuser pour cela de négocier avec lui en est une autre. Car à ce titre il n'y aurait que la guerre et aucune solution diplomatique. N'est-ce pas ce que veulent les dirigeants israéliens ? Et puis il est bien étrange cet Etat qui vit en permanence dans la hantise d'être détruit. C'est peut-être qu'il sent qu'il se détruit lui-même. Que Hamas ou le Hizbollah veuillent détruire l'État Israélien, peut-être. Mais refuser de négocier avec eux c'est ne leur laisser qu'une  seule solution pour que la Palestine existe c'est  détruire Israël. Et c'est justement ce dont Israël les accuse tout en refusant de négocier. Que d'incohérences.


Israël et les juifs  

On peut remarquer que le discours de propagande pro-israélienne est porté de plus en plus souvent, , par un personnel d'origine juive dans les médias mainstream. C'est le signe indirect d'un isolement de ce discours. Mais c'est aussi dangereux car cela aboutit, dans l'opinion, à un amalgame entre l'identité juive et le discours pro- Israël dans les moyens 'information. Beaucoup de juifs ont senti le danger et se sont démarqués de ce raccourci.

Les évènements d'Amsterdam, bien  que ce ne soit pas  le cas, là,  d'un affrontement identitaire  puisqu'ils concernent des supporters israéliens, en anticipent  pourtant le danger. Tout le monde le sent, les juifs les premiers, qui sont effrayés par ces dérives dangereuses,  qu'a accéléré le génocide de Gaza. On peut craindre qu'ils se multiplient un peu partout en Occident au détriment des communautés juives dans le monde. En d'autres termes, Netanyahu, dans la pure idéologie sioniste, veut «mouiller» les juifs, tous les juifs et ses actes en sont d'autant plus néfastes.

Jacques Attali, brillant intellectuel  lorsqu'il a l'audace de se détacher d'une certaine dictature communautaire et de lui dire  quelques vérités, signalait déjà en 2007, dans un texte, «l'avenir incertain»,  «le  déclin de la communauté juive dans le monde». Il écrit alors «Nous avons donc à affronter le fait, souligne-t-il, que la population juive est de plus en plus minoritaire, faible et en voie de disparition». En Europe, poursuit-il, «Il y aura un jour, 3 millions de juifs  et 50 millions de musulmans». Et il en conclut, «par rapport à cela, il faut tout faire pour que  cette relation soit positive et non antagonique». Il  liait  même ce déclin à un «déclin intellectuel».

Un mouvement de juifs antisionistes s'est développé de plus en plus aux États Unis et en Occident.


Un autre match, mais à Paris

Après  les incidents d'Amsterdam, le président Macron annonce, le 10 novembre, qu'il va assister au match France-Israël, qui doit avoir  lieu le 14 Novembre à Paris, «afin d'envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables» survenus à Amsterdam.

Le président Macron avait fait l'objet d'intenses critiques du système médiatico-politique français  pour ne pas avoir participé à la manifestation très officieuse «contre l'antisémitisme» organisée, l'an passé, le 12 novembre 2023, en réponse aux grandes manifestations de solidarité avec la Palestine.

Au CRIF (le puissant et influent Conseil  Représentatif des Institutions Juives de France),  le 8 Octobre, le nom du président Macron est hué lorsqu'il est prononcé par le nouveau premier ministre français qui était venu  se présenter à cette organisation. Puis, plus récemment, le président français fait l'objet de vives attaques des médias lourds français et de personnalités politiques même proches de son camp, pour avoir évoqué la contradiction  entre «préconiser un  cessez le feu et continuer de fournir des armes à Israël» et pour ses reproches faits à Netanyahu de mener une «guerre barbare».

Beaucoup  interprètent donc l'annonce qu'il vient de faire d'assister au match comme le résultat de toutes ces pressions politiques et comme une manière de rattraper son absence à la manifestation contre l'antisémitisme. C'est dire l'influence d'Israël dans la vie politique française.

Mais, Netanyahu est peu sensible apparemment au geste du président Macron d'assister au match  Le premier ministre israélien demande  aux supporters israéliens de ne pas y assister pour leur sécurité, ce que ceux-ci  avaient d'ailleurs anticipé.

Il avait annoncé, qu'il avait donné le 8 novembre  des instructions au Mossad pour protéger les supporters israéliens en Europe, sans se soucier que cela soit interprété comme une atteinte à la souveraineté des Etats européens.  D'ailleurs on annonce que des policiers israéliens seront présents le jour du match. Une véritable exterritorialité pratiquée par Israël qui la refuse, coïncidence des évènements, à la France dans la gestion d'un lieu de culte chrétien, le domaine Eleona, domaine national français à Jérusalem. Le 7 Novembre, deux gendarmes français qui surveillent le lieu sont molestés et arrêtés,  puis relâchés.

Netanyahu, et les médias français, concernant ce match France-Israël, parlent tantôt  de sécurité des Israéliens, tantôt de celle des  «juifs de France». On ne sait plus à qui les consignes de sécurité données sont adressées. C'est une confusion, une assimilation, un amalgame permanent entre juifs et Israéliens  et ensuite il est  reproché  aux autres de le faire.

Le CRIF se sent impliqué par cette rencontre de football parce qu'elle va avoir lieu avec Israël, une équipe qui n'en reste pas moins, du moins théoriquement, étrangère pour lui. Et pourtant, il intervient officiellement  pour que la rencontre  ne soit pas reportée ou annulée en France. Et c'est lui, et les médias et politiciens français qui l'appuient, qui  reprochent  à ceux qui manifestent leur solidarité avec la Palestine «d'importer le conflit israélo- palestinien en France». Mais qui le fait, si ce n'est eux, en agissant comme cela en permanence?  Et au bout de ces arguments, ils proclament  que toute hostilité à Israël a un contenu antisémite.


L'accusation d'antisémitisme, arme ultime

Finalement on peut se demander pourquoi Israël, les médias, le sionisme  et les hommes politiques qui lui emboitent le pas, utilisent sans cesse l'argument de l'antisémitisme alors qu'Israël, pourrait, comme tout État, comme tout  pays,  dénoncer l'hostilité de ses ennemis. La réponse est toute simple: c'est parce qu'Israël, et ses soutiens inconditionnels, n'ont  pas d'autre argument. Quel argument pourrait, en effet,  permettre de justifier le génocide de Gaza, la colonisation de la Palestine, le martyre palestinien depuis plus de 7 décennies ?

Il faut donc que la propagande pro-israélienne, l'idéologie sioniste, transforment les victimes en coupables. La propagande  affirme alors  que si, à Amsterdam, les supporters israéliens ont été agressés, ce n'est pas parce qu'ils ont scandé des slogans monstrueux et qu'ils ont agressé en premiers, mais c'est parce qu'ils sont juifs.

Pour  Israël, Hamas et Hezbollah ne sont pas des organisations nationales, l'une palestinienne et l'autre libanaise,   ce sont des «organisations terroristes antisémites qui veulent la destruction d'Israël». Les 15 000 enfants assassinés de Gaza aussi, des futurs antisémites. Les juifs antisionistes des États unis et ailleurs, aussi ! Les  millions qui dénoncent, partout dans le monde le génocide à Gaza, aussi, tous antisémites ! Le monde est antisémite !

L'antisémitisme permet, à la fois, de tout expliquer et de ne rien expliquer. La rationalité des arguments de ceux qui dénoncent les crimes d'Israël est remplacée par l'accusation qu'il y a, tapi en eux, un sentiment  vieux comme le monde, qui les habite, qui dirige leurs actions et dont ils n'ont pas peut-être conscience: la haine du juif, l'antisémitisme. L'argument de l'antisémitisme permet de placer la question israélienne hors du temps, hors de toute logique. Refuser le génocide, accuser Israël de commettre des crimes contre l'humanité, est devenu un délit d'antisémitisme. Chaque critique d'Israël est devenue un crime.

Le monstre a été sacralisé. L'Occident a abandonné Dieu mais il l'a remplacé par Israël. Israël est devenu  un dieu sioniste,  un dieu païen qui demande toujours plus de victimes, toujours plus de sang, toujours plus de sacrifices humains..

L'accusation d'antisémitisme joue le rôle que jouait celle d'être apostat. Elle  est destinée à terroriser les gens, à les empêcher de dire toute vérité sur les crimes d'Israël. Chaque mot à ce sujet  est devenue  un blasphème. On projette même en France et aux Etats Unis de faire une loi spéciale sur la question du rapport entre l'antisémitisme et l'hostilité à Israël. Les mots n'ont plus de sens. La liberté d'expression aussi.  Israël, dans son délire meurtrier,  veut  entrainer tout l'Occident dans son sillage, et le faire retourner  à l'Inquisition.


https://reseauinternational.net/les-evenements-damsterdam-et-le-retour-a-linquisition/

JacquesL

De Gaza à Amsterdam, l'hypocrisie de l'Occident est visible depuis l'espace

Publié le novembre 15, 2024 par Wayan


Par Mouin Rabbani – Le 10 novembre 2024 – Source : Blog de Norman Finkelstein



Ce qui s'est passé cette semaine à Amsterdam est désormais assez clair. Mais avant d'y revenir, un peu de contexte.

Depuis plus de dix ans, les instances dirigeantes du football – la FIFA, la Fédération internationale des associations de football, et l'UEFA, l'Union des associations européennes de football – ont systématiquement rejeté les demandes de suspension ou d'expulsion de l'Association israélienne de football (IFA) et de certains clubs israéliens de leurs rangs.

La FIFA et l'UEFA ont été officiellement sollicitées en ce sens à plusieurs reprises par la Fédération palestinienne de football (PFA) et par divers militants et supporters ayant lancé la campagne « Carton rouge au racisme israélien ».

Les appels à sanctionner le football israélien reposaient sur plusieurs motifs, parmi lesquels : Israël est un État institutionnellement raciste qui ne devrait pas être traité différemment de l'Afrique du Sud de l'apartheid (suspendue par la FIFA en 1961) ou de la Rhodésie (suspendue en 1970) ; l'IFA inclut des clubs basés dans des colonies illégales des territoires palestiniens occupés illégalement ; l'IFA discrimine les clubs palestiniens ; les équipes de l'IFA exercent une discrimination envers les joueurs palestiniens ; en 2019, Israël a empêché la tenue de la finale de la Coupe de la PFA en interdisant à l'équipe de Khadamaat Rafah de se rendre de la bande de Gaza en Cisjordanie pour affronter le Balata FC ; Israël a tué et blessé des joueurs palestiniens ; des clubs israéliens tolèrent systématiquement le comportement raciste et génocidaire de leurs supporters ; et, dernièrement, Israël commet un génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, qui a causé la mort de nombreux joueurs, officiels et membres des équipes sportives de Palestine.

Les requêtes de la PFA s'appuyaient non seulement sur des principes généraux ou sur des traités internationaux relatifs aux droits humains, mais avant tout sur les propres règlements de la FIFA et de l'UEFA, lesquels interdisent explicitement les comportements d'Israël, de l'IFA et de certaines équipes de l'IFA.

À chaque fois, la FIFA et l'UEFA ont rejeté les demandes de la PFA et de la campagne « Carton rouge au racisme israélien » sous prétexte que le sport et la politique ne devaient pas se mélanger. Selon le même principe, à savoir que la politique et le sport doivent être strictement séparés, les équipes et les joueurs qui manifestent leur solidarité avec les Palestiniens, ou arborent des symboles comme le drapeau palestinien, ont été condamnés à des amendes et sanctionnés.

Le Celtic FC de Glasgow, qui s'identifie fortement à la cause palestinienne, en est l'exemple le plus notable. En 2014, le club a été condamné à une amende de 16 000 GBP [près de 20 000 euros] après que ses supporters ont brandi le drapeau palestinien lors d'un match de qualification pour la Ligue des champions contre le KR Reykjavik d'Islande. En 2022, le Celtic a écopé d'une autre amende de 8 619 GBP [plus de 10 000 euros] après que ses supporters ont déployé des centaines de drapeaux palestiniens lors d'un match de Ligue des champions contre Hapoël Be'er Sheva, club israélien. Dans ce dernier cas, les supporters du Celtic ont réagi en collectant non seulement la somme totale de l'amende, mais également un montant à six chiffres, rapidement versé à diverses organisations caritatives palestiniennes.

D'autres joueurs individuels ont également été sanctionnés. En janvier 2024, par exemple, la Confédération asiatique de football a infligé une amende au joueur jordanien Mahmoud Al-Mardi pour avoir affiché le slogan « La Palestine est la cause des gens honorables », imprimé sur son maillot de corps, après avoir marqué un but contre la Malaisie lors de la Coupe d'Asie.

La position de la FIFA sur la stricte séparation entre le sport et la politique peut sembler en théorie défendable, mais elle n'a jamais été appliquée de manière cohérente. Les supporters de l'Ajax, club néerlandais qui accueillait le Maccabi Tel Aviv pour un match de Ligue Europa le 7 novembre, brandissent par exemple régulièrement des drapeaux israéliens géants pour soutenir leur équipe et ont toujours pu le faire librement. Ce n'est que lorsque les supporters des équipes adverses ont commencé à brandir en réponse des drapeaux palestiniens que les autorités du football ont pris des mesures pour interdire les deux symboles.

Plus important encore, le raisonnement adopté par la FIFA et l'UEFA s'est révélé n'être qu'une imposture totale enveloppée d'une hypocrisie abjecte. Quelques jours après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, la FIFA et l'UEFA ont suspendu non seulement l'Union russe de football, mais également tous les clubs de football russes. Ce processus a littéralement pris moins d'une semaine. Contrairement aux gestes de soutien aux Palestiniens, systématiquement réprimés, les manifestations explicites de solidarité avec l'Ukraine, et l'affichage proéminent du drapeau ukrainien, ont au contraire été encouragés.

En ce qui concerne la dernière demande de la PFA à la FIFA de sanctionner l'IFA pour divers motifs, soumise en mai et soutenue, entre autres, par la Confédération asiatique de football, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a fait en sorte que son organisation progresse encore plus lentement que la Cour pénale internationale (CPI). Après des mois de tergiversations et de refus d'inscrire la pétition de la PFA à l'ordre du jour de la FIFA, Infantino a finalement annoncé en octobre qu'une enquête serait menée pour évaluer la demande de la PFA, mais il s'est bien gardé d'annoncer une date pour la fin de cette enquête ou la publication de ses résultats. S'il avait adopté la même attitude face à l'invasion russe de l'Ukraine, il aurait été démis de ses fonctions plus vite qu'on ne peut dire « Infantino est un pantin ».

C'est dans ce contexte, et dans celui de la réputation bien établie des supporters du Maccabi Tel Aviv pour leur racisme génocidaire décomplexé, que les activistes pro-palestiniens ont tenté de faire annuler le match Ajax-Maccabi Tel Aviv du 7 novembre. Comme prévu, cette tentative a échoué, et les activistes ont alors annoncé qu'ils organiseraient une manifestation au stade de l'Ajax, le Johan Cruijff ArenA, le jour du match. Sans surprise, cette demande a également été rejetée par la municipalité et la police d'Amsterdam, qui ont exigé que les activistes se tiennent à distance du stade pour manifester. Les militants ont obtempéré, et leur manifestation s'est déroulée sans incident.

Les violences qui ont fait les gros titres ces derniers jours n'ont pas commencé pendant ou après le match, mais bien la veille, voire plus tôt. Comme c'est souvent le cas pour ce type d'événements, plusieurs milliers de supporters du Maccabi Tel Aviv avaient fait le déplacement à Amsterdam pour assister au match à l'extérieur de leur équipe. Mais au lieu de se comporter de manière responsable, ou même de se livrer aux actes de hooliganisme habituellement dirigés contre les supporters adverses ou les passants – ce qui est monnaie courante dans le monde du football – les supporters du Maccabi Tel Aviv ont ciblé une toute autre population : les Arabes.

Non seulement les supporters de ce club israélien ont une réputation bien connue de racisme génocidaire (leur slogan est « Mort aux Arabes », accompagné du chant « Que votre village brûle »), mais un grand nombre de ceux qui ont voyagé à Amsterdam avaient, au cours de l'année écoulée, pris part à la campagne génocidaire menée par l'armée israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.

S'imaginant jouir des mêmes libertés qu'en Israël, ils se sont mis à attaquer des domiciles privés d'Amsterdam arborant des drapeaux palestiniens en solidarité avec Gaza ; ils ont agressé des personnes d'apparence arabe, y compris plusieurs chauffeurs de taxi d'origine maroco-néerlandaise ; vandalisé plusieurs taxis, allant jusqu'à en détruire complètement un ; et, de manière plus générale, ils ont harangué les passants avec des slogans comme « On va baiser les Arabes », « Allez vous faire foutre en Palestine », « Que l'armée gagne pour baiser les Arabes », et « Il n'y a pas d'école à Gaza car il n'y a plus d'enfants ».

Autrement dit, ces terroristes étrangers, armés de bâtons, de chaînes de vélo et d'autres outils divers, ont semé la terreur raciste dans le centre de la capitale néerlandaise. À cet égard, Asha ten Broeke [journaliste néerlandaise] rapporte que, dans les jours précédant le match, des groupes de discussion de militants pro-palestiniens avaient mis en garde leurs membres de ne pas porter de keffiehs, de badges palestiniens ou d'autres symboles visibles de solidarité palestinienne en public, car les personnes ainsi identifiées étaient physiquement agressées et subissaient même des crachats de la part des supporters du Maccabi Tel Aviv.

La police d'Amsterdam a, pour l'essentiel, laissé ses « honorables » invités israéliens agir librement et s'est abstenue d'intervenir. En effet, plusieurs vidéos montrent des voitures de police passant simplement à côté d'agressions physiques et d'incidents similaires, comme si les attaques sur les résidents par ces visiteurs israéliens étaient un comportement normal. Dans un incident filmé, raconté par Ten Broeke, des hooligans israéliens ont jeté une portion de frites avec de la mayonnaise sur la tête d'un individu avant de l'agresser physiquement. Dans ce cas, la police a procédé à une arrestation – celle de la victime, et non des agresseurs.

À l'approche du match, les supporters israéliens ont été escortés jusqu'au stade par les forces de police d'Amsterdam, une pratique apparemment courante dans de telles circonstances mais qui, dans ce cas, a probablement été intensifiée en raison de la condamnation générale du génocide israélien et des risques sécuritaires en découlant. En chemin vers le stade, des bandes de supporters israéliens ont poursuivi leurs comportements violents tout en scandant leurs slogans génocidaires. La police d'Amsterdam, qui ne semble pas moins raciste que ses homologues européens et occidentaux, n'a arrêté aucun des hooligans israéliens. Il n'est pas difficile d'imaginer la réaction de l'escorte policière si des supporters d'un club arabe avaient défilé dans le centre d'Amsterdam en scandant « Mort aux Juifs » et en agressant toute personne portant une kippa.

Une fois dans le stade et avant le début du match, les supporters israéliens ont répondu à la minute de silence en hommage aux centaines de victimes des récentes inondations de Valence, en Espagne, par des sifflets bruyants, de nouveaux chants racistes et en allumant des fumigènes.

À leur sortie du stade, leur racisme génocidaire intensifié par la défaite 5-0 infligée à leur équipe par l'Ajax, ils ont repris leurs comportements agressifs là où ils les avaient laissés avant d'entrer plus tôt dans la soirée. Cette fois, leurs victimes leur ont opposé une riposte.

Selon certains témoignages, cette riposte était planifiée et organisée ; d'autres disent qu'elle fut spontanée. Il est probable qu'il y ait eu des éléments des deux. Ceux qui se sont confrontés aux hooligans israéliens ont été généralement décrits comme étant principalement des Marocains néerlandais, avec des chauffeurs de taxi mécontents en bonne place. En réalité, il s'agissait surtout de jeunes, pour beaucoup des Amstellodamois d'origine arabe, mais aussi d'autres jeunes.

Contrairement à leur inaction précédente, la police d'Amsterdam est intervenue, arrêtant environ 60 des Néerlandais qui s'étaient défendus, mais pas un seul Israélien. Tous, sauf quatre, ont ensuite été relâchés. D'autres arrestations sont attendues dans les jours et semaines à venir, sur la base des images de vidéosurveillance et autres preuves. Mais aucune ne concernera un Israélien, car les hooligans ont rapidement quitté les Pays-Bas et jouissent d'une impunité totale en Israël, où ils se posent en victimes héroïques, acclamés par la population et les autorités israéliennes, ainsi que par les élites et les médias occidentaux.

Malgré le soutien actif de la police d'Amsterdam, les hooligans israéliens ont découvert que les bagarres de rue à Amsterdam sont un peu plus ardues que de tuer des enfants à Gaza. Plusieurs ont été battus, et cinq ont dû être hospitalisés (tous sont sortis de l'hôpital le lendemain).

C'est alors que Kafka et Alice au pays des merveilles ont pris les commandes. Comme l'a finement observé Philip Proudfoot : « C'est probablement la première fois dans l'histoire que l'on voit des dirigeants mondiaux offrir leurs pensées et leurs prières à des hooligans de football. » Un euphémisme, en vérité.

Presque immédiatement, les dirigeants occidentaux et les commentateurs des médias ont commencé à qualifier les événements de « pogrom » – non pas perpétré par des voyous israéliens génocidaires, mais dirigé contre eux. Comme si la police d'Amsterdam avait encouragé les attaques contre les Israéliens, au lieu de laisser des gangs israéliens semer le chaos dans la ville qu'elle est censée protéger.

Au lieu d'être décrits pour ce qu'ils étaient – une confrontation entre des hooligans israéliens et ceux qu'ils visaient –, ces événements ont été instantanément transformés en une vaste « chasse aux Juifs ». Genocide Joe [Biden], qui continue de prétendre avoir vu des images inexistantes de bébés israéliens décapités, a comparé les troubles provoqués par les hooligans israéliens à Amsterdam à la montée du nazisme et aux prémices de l'Holocauste. Il était loin d'être le seul. L'idée qu'il s'agissait d'un déchaînement antisémite, ni plus ni moins, est aussitôt devenue un dogme incontesté.

À l'approche de la commémoration de la Nuit de Cristal de 1938, du 9 au 10 novembre, un jalon tragique vers l'Holocauste, les comparaisons se sont multipliées. Comme si c'étaient des propriétés juives, et non celles arborant des symboles palestiniens, qui avaient été vandalisées ; comme si c'étaient des personnes présumées juives, et non d'apparence arabe, qui avaient été agressées. Cette indignation sélective et cette condamnation unilatérale ont sans doute connu là leur plus grand triomphe.

Pour que ces attaques puissent, même de loin, être qualifiées d'antisémites – une caractérisation qui a été, dès le premier instant, répétée comme un fait incontestable –, les cibles auraient dû être des Juifs, et non des supporters du Maccabi Tel Aviv ou des Israéliens en général. En d'autres termes, les Juifs néerlandais d'Amsterdam, leurs institutions et leurs biens auraient dû figurer parmi les victimes, ou au moins être reconnaissables comme tels. Or, rien ne prouve que les Juifs néerlandais ou leurs biens aient été visés, ni que les membres de cette communauté se soient sentis suffisamment menacés la nuit du 7 novembre pour solliciter la protection de la police ou des autorités d'Amsterdam. Comme le montre cet article, ce faux « pogrom » a également servi à détourner une fois de plus l'attention du véritable génocide en cours dans la bande de Gaza, ainsi que de l'invasion du Liban par Israël.

Étant donné que la communauté juive d'Amsterdam a été submergée par des reportages sensationnalistes sur un prétendu pogrom antisémite en cours dans leur ville, il est compréhensible que ses membres aient craint que les attaques contre les supporters israéliens de football ne s'étendent à leur communauté. Mais cela ne s'est pas produit, car il n'y a pas eu de pogrom et que la violence était dirigée contre des hooligans israéliens, réels ou supposés, plutôt que contre des Juifs.

Il s'agit d'une distinction cruciale. Mais c'est aussi une distinction systématiquement ignorée par les médias et les responsables politiques occidentaux. Leur amalgame sans effort entre hooligans, Israéliens et Juifs – en particulier à la veille de la commémoration de la Nuit de Cristal, dans la ville d'Amsterdam où la grande majorité de la population juive a été exterminée pendant l'Holocauste – sert un programme politique transparent. Un rappel, au moment même où se déroule le génocide à Gaza, que les véritables victimes en 2024 ne sont pas les Palestiniens, mais bien ceux qui les massacrent.

Comme si l'histoire n'avait commencé que le 7 octobre 2023, Asha ten Broeke note que la réponse aux troubles d'Amsterdam a éludé tout ce qui s'est passé avant la fin du match Ajax-Maccabi Tel Aviv. Même selon les normes abyssales établies par les médias cette année au sujet de la campagne génocidaire d'Israël dans la bande de Gaza, la couverture des événements d'Amsterdam a réussi à atteindre de nouveaux sommets de partialité.

Parmi les réactions les plus hystériques figure celle de « l'homme fort » des Pays-Bas, Geert Wilders, qui, bien qu'il ne soit pas au gouvernement, domine de fait la scène politique néerlandaise. Wilders, d'origine partiellement indonésienne, a souvent été la cible de railleries racistes dans sa jeunesse en raison de son apparence. Au lieu de lutter pour une société sans racisme, il est devenu blond peroxydé et a décidé de surpasser ses agresseurs en devenant le plus accompli des racistes. Un passage dans un kibboutz israélien, où il fut traité comme tout autre travailleur non rémunéré, l'a également transformé en un sioniste fanatique et un inconditionnel d'Israël. Il continue ainsi d'affirmer que la Jordanie est la Palestine, et a applaudi bruyamment le génocide dès ses premiers instants.

Après le 11 septembre, Wilders trouva sa vocation : l'islamophobie. Compte tenu de la démographie des Pays-Bas, il dirigea spécifiquement son venin contre les Marocains néerlandais, dont il souhaitait la déchéance de nationalité et l'expulsion. En 2016, il fut d'ailleurs condamné par un tribunal néerlandais pour avoir promis en 2014 de « faire en sorte » qu'il y ait « moins de Marocains » aux Pays-Bas.

Wilders est largement l'héritier idéologique du Mouvement national-socialiste (NSB), parti fasciste néerlandais prônant une « pureté du sang et de la terre », qui considérait qu'on ne pouvait être à la fois juif et néerlandais. Le NSB, collaborateur zélé des nazis durant l'occupation de 1940 à 1945, fut interdit après la Libération, et ses leaders (tels Anton Mussert et Rost van Tonningen) furent soit exécutés, soit se sont suicidés.

Les propos virulents de Wilders ont été trop extrêmes même pour le parti libéral de droite (en fait, conservateur) VVD, qui l'a exclu en 2004. Il fonda ensuite le Parti de la liberté (PVV), qui n'est pas un parti politique au sens habituel, mais un fief personnel, au financement opaque, entièrement contrôlé par Wilders.

Wilders a remporté les élections parlementaires néerlandaises de 2023 grâce à ses positions. Mais, comme aucun parti ne remporte jamais la majorité aux Pays-Bas, il a dû former une coalition avec plusieurs autres partis. Cette coalition particulière, chaotique, inclut le VVD, l'ancien parti de Wilders, qui, depuis le départ de Mark Rutte à l'OTAN, est dirigé par Dilan Yeşilgöz, la fille d'un syndicaliste kurde d'origine turque qui a obtenu l'asile politique aux Pays-Bas après le coup d'État militaire de 1980 en Turquie. Si la jeune Yeşilgöz, une militante radicale qui pourrait facilement rivaliser avec Suella Braverman au Royaume-Uni, obtenait gain de cause, son père aurait été renvoyé en Turquie, laissé à la merci des généraux. Leurs complices sont le Mouvement Fermier-Citoyen (BBB), essentiellement une organisation de façade du secteur agroalimentaire, déterminée à provoquer une urgence climatique irréversible d'ici la fin de la décennie, et le Nouveau Contrat Social, un parti dirigé par Pieter Omtzigt, ancien ministre des Finances, qui a surpris ses soutiens en vendant son âme à Wilders pour une somme dérisoire.

Les partenaires de coalition de Wilders lui ont imposé de renoncer au poste de Premier ministre, qu'il aurait dû occuper de droit, pour éviter un embarras majeur sur la scène internationale. Wilders a accepté et a nommé Dick Schoof, ancien chef des services de renseignement et connu pour avoir autorisé la surveillance illégale des citoyens néerlandais, surtout des musulmans. Les cyniques ont remarqué que si le mécontentement populaire visait un gouvernement qui n'écoutait pas les citoyens, le peuple néerlandais avait désormais un Premier ministre qui les « écoutait » plus que quiconque.

Wilders a atteint de nouveaux sommets de rhétorique hystérique en réponse aux événements d'Amsterdam. Une partie de son projet consiste à présenter l'antisémitisme non pas comme un phénomène européen exporté au Moyen-Orient, mais comme une valeur fondamentale de l'islam, importée en Europe par les immigrés, et qu'il faudrait éradiquer par une expulsion massive des citoyens musulmans, qui, selon lui, n'appartiennent pas à ce pays et n'auraient jamais dû obtenir la citoyenneté. Sa prescription va encore plus loin que celle de Donald Trump, dont les intentions d'expulsions massives visent les résidents sans papiers et autres non-citoyens.

Refusant de prononcer un mot pour défendre les citoyens néerlandais agressés violemment par des hooligans israéliens, Wilders a préféré parler d'un « pogrom dans les rues d'Amsterdam », de « musulmans brandissant des drapeaux palestiniens pour chasser les juifs », d'une « chasse aux juifs à Amsterdam » et, pour couronner le tout, de « Nous sommes devenus la Gaza de l'Europe ». Sa solution consiste à « dénaturaliser » les « musulmans radicaux » (c'est-à-dire révoquer leur citoyenneté) et à les expulser du pays. Sa rhétorique de reconquête des Pays-Bas face à « l'Islam » pourrait laisser penser qu'il s'apprête à reconquérir l'Andalousie et à appliquer les mesures imposées par Ferdinand et Isabelle.

L'islamophobie de Wilders n'est cependant qu'une partie de l'histoire. Des enjeux de politique intérieure considérables sont également en jeu. Il a exigé la démission immédiate de la maire d'Amsterdam, Femke Halsema, ancienne dirigeante du Parti de la Gauche Verte, qui incarne tout ce que Wilders abhorre, et qui, durant son mandat, a été la cible de plus de misogynie de la part des partisans de Wilders et d'autres activistes de droite que dans toute l'histoire de l'islam. Bien qu'elle ait fidèlement réprimé et diabolisé les militants pro-palestiniens au cours de l'année écoulée en ressassant l'accusation d'antisémitisme, Wilders sent l'odeur du sang et est déterminé à obtenir sa revanche. Il a également attaqué la police dans des termes hystériques, et a condamné le gouvernement pour ce qu'il qualifie de réponse molle.

On comprend mieux cette attitude en voyant que Wilders cherche à s'assurer que c'est lui, et non Schoof, qui dirige effectivement le pays, et à établir son pouvoir et son influence sur les institutions, indépendamment de l'autorité gouvernementale formelle. C'est la stratégie classique des autocrates, que Wilders espère voir un jour le propulser officiellement à la tête du pays.

Cherchant à préserver leurs propres fiefs, Halsema, Schoof, les partenaires de la coalition, et les autres cibles de l'ire de Wilders ont, pour ainsi dire, adopté le récit du « pogrom/de la Nuit de Cristal de 2024 » et ont embrassé cette ligne de conduite. Même le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, a rejoint cette dynamique. Collectivement, ils ont non seulement diabolisé leurs propres citoyens et les ont sacrifiés pour défendre des hooligans israéliens violemment racistes, mais ils ont également traîné la réputation de leur pays dans la boue de la manière la plus publique possible, rivalisant entre eux pour le pouvoir et l'influence.

CiterAmsterdam défie l'interdiction de manifester. Nous disons non aux voyous sionistes, non à l'instrumentalisation de l'antisémitisme, non au génocide. https://t.co/xGf1L5vbQK
— Le Grand Soir (@legrandsoir) November 10, 2024
© Le Grand Soir

Quelle que soit l'issue de cette lutte de pouvoir interne, une répression massive de l'opposition au génocide israélien aux Pays-Bas semble désormais quasiment inévitable. En effet, la maire Halsema, la police d'Amsterdam et le gouvernement ont déjà mis la ville en état d'urgence, interdisant toute manifestation pour au moins la semaine à venir. Cette décision, validée par la justice, a été contestée par des centaines de manifestants pro-palestiniens et anti-génocide le 10 novembre, plusieurs jours après le départ du dernier hooligan israélien vers des lieux plus sûrs. Des dizaines de personnes ont été arrêtées lors de cette manifestation, qui, selon tous les témoignages, s'est déroulée dans le calme.

Traduction Alain Marshal 

https://lesakerfrancophone.fr/de-gaza-a-amsterdam-lhypocrisie-de-loccident-est-visible-depuis-lespace