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Ces espions israéliens auteurs des actualités américaines

Démarré par JacquesL, 21 Octobre 2024, 05:39:24 PM

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JacquesL

Ces espions israéliens auteurs des actualités américaines



par Alan MacLeod

«Un an après les attentats du 7 octobre, Netanyahou est sur une trajectoire victorieuse». Tel est le titre d'un récent article d'Axios décrivant le premier ministre israélien surfant sur une irrésistible vague de triomphes. Ces étonnants «succès» militaires, note l'auteur Barak Ravid, comprennent le bombardement du Yémen, l'assassinat du chef du Hamas Ismail Haniyeh et du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, ainsi que l'attentat au beeper contre le Liban.

Le même auteur est récemment devenu viral avec un article affirmant que les attaques israéliennes contre le Hezbollah «n'ont pas pour but de déclencher une guerre, mais sont une tentative de 'désescalade par l'escalade. Les usagers des réseaux sociaux se sont moqués de Ravid pour ce raisonnement tordu et orwellien. Mais ce qui a échappé à presque tout le monde, c'est que Barak Ravid est un espion israélien – ou du moins l'était-il jusqu'il y a peu. Ravid est un ancien analyste de l'agence d'espionnage israélienne Unit 8200. L'année dernière encore, il était réserviste au sein du groupe des «Forces de 'défense' israéliennes».

L'Unité 8200 est la plus grande structure d'espionnage israélienne, et peut-être la plus controversée. Elle est responsable de nombreuses opérations d'espionnage et de terrorisme très médiatisées, dont le récent attentat par beeper qui a blessé des milliers de civils libanais. Comme le révélera cette enquête, Ravid est loin d'être le seul ancien espion israélien à travailler dans les plus grands médias américains, travaillant dur à fabriquer un soutien occidental pour les agissements de son pays.

Ravid est rapidement devenu l'une des personnalités les plus influentes du service de presse du Capitole. En avril, il a remporté le prestigieux prix des correspondants de presse de la Maison-Blanche «pour l'excellence globale de la couverture de la Maison-Blanche», l'une des plus prestigieuses récompenses du journalisme américain. Les jurés ont été impressionnés par ce qu'ils ont décrit comme «le niveau poussé, presque intime, des sources d'information aux États-Unis et à l'étranger» et ont sélectionné six articles comme étant des travaux journalistiques exemplaires.

La plupart de ces articles consistent simplement à publier des sources anonymes de la Maison-Blanche ou du gouvernement israélien, à les valoriser et à dissocier le président Biden des horreurs de l'attaque israélienne contre la Palestine. Ainsi, il n'y a pratiquement aucune différence entre ces articles et les communiqués de presse de la Maison-Blanche. par exemple, l'un des articles retenus par les juges était intitulé «Scoop : Biden dit à Bibi qu'une pause de trois jours dans les combats pourrait aider à obtenir la libération de certains otages», et présente le 46e président des États-Unis comme un humaniste passionné, déterminé à limiter les souffrances. Un autre article décrit la «frustration» de Biden vis à vis de Netanyahou et du gouvernement israélien.

Par solidarité avec leurs confrères tombés à Gaza, des protestataires ont appelé les journalistes à bouder l'événement (à l'heure où j'écris ces lignes, ils sont au moins 128 à avoir été assassinés). Non seulement l'événement n'a pas été boycotté, mais les organisateurs ont décerné leur prix le plus prestigieux à un fonctionnaire des services de renseignement israéliens devenu reporter, qui s'est forgé une réputation de rapporteur le plus consciencieux du pouvoir à Washington.

Ravid s'est vu remettre personnellement le prix par le président Biden, qui l'a étreint comme un frère. Le fait qu'un (ancien) espion israélien notoire puisse ainsi serrer Biden dans ses bras en dit long non seulement sur les relations intimes entre États-Unis et Israël, mais aussi sur la manière dont les médias de l'establishment obligent les autorités à justifier leur action.

CiterIt was a moving and special night that I never imagined even in my wildest dreams. It wouldn't have been possible without my editors at @axios who made my stories better, my sources who trusted me, my family that came with me to Washington, and you, the readers. Thank you pic.twitter.com/aMQd2prsam


— Barak Ravid (@BarakRavid) April 28, 2024

Ravid s'est fait un nom en publiant sans discernement des informations flatteuses qui lui sont communiquées par le gouvernement américain ou israélien et en les présentant comme des scoops. En avril, il a écrit que :

«Le président Biden a lancé un ultimatum au premier ministre israélien Benjamin Netanyahou lors de leur conversation téléphonique de jeudi : Si Israël ne change pas de cap à Gaza, «nous ne serons pas en mesure de vous soutenir»», et qu'il exerce «la plus ferme des pressions pour mettre fin aux combats à Gaza en six mois de guerre, et avertit pour la première fois que la politique américaine sur la guerre dépend du consentement d'Israël à ses exigences», y compris «un cessez-le-feu immédiat».

En juillet, il a répété que des sources anonymes lui auraient rapporté que Netanyahou et Israël s'efforçaient de parvenir à une «solution diplomatique» – une autre affirmation très douteuse.

D'autres articles de Ravid de la même eau :

Scoop : Biden dit à Bibi qu'il n'est pas prêt pour une année de guerre à Gaza

Scoop : La Maison-Blanche annule une réunion et réprimande Netanyahou pour protester contre une vidéo

Biden «à bout» de patience avec Bibi alors que la guerre de Gaza dure depuis 100 jours

L'affrontement Biden-Bibi s'intensifie : les États-Unis sont accusés de saper le gouvernement israélien

Les «lignes rouges» de Biden et Bibi concernant Rafah les placent sur une trajectoire divergente

Biden au micro : J'ai dit à Bibi que nous avons besoin d'une réunion «come to Jesus» sur Gaza.

Scoop : La Maison-Blanche perd confiance dans le gouvernement israélien alors que le Moyen-Orient s'emballe

Un ministre israélien critiqué à la Maison-Blanche à propos de Gaza et de la stratégie de guerre

Scoop : Biden a dit à Bibi que les Etats-Unis ne soutiendraient pas une contre-attaque israélienne contre l'Iran

Cet acharnement à blanchir l'administration Biden a suscité de nombreuses moqueries en ligne.

«AXIOS EXCLUSIF : Après avoir vendu à Netanyahou des millions de dollars d'armes, Biden a chanté – à haute voix – «Bad Blood» [Mauvais sang] de Taylor Swift. Tout le monde a pu l'entendre, dit une source proche de Biden», a tweeté l'utilisateur X David Grossman. «Le comédien Hussein Kesvania réagi à l'article de Ravid suggérant que Joe Biden se méfie de plus en plus du gouvernement israélien en continuant de lui remettre des tonnes d'argent et d'armes, mais en secouant la tête pour que le monde sache qu'il est en désaccord avec cela», a-t-il ajouté.

Tout au long de cette prétendue rupture entre les États-Unis et Israël, l'administration Biden a continué à soutenir avec enthousiasme les offensives israéliennes, à bloquer les résolutions de cessez-le-feu et la création d'un État palestinien à l'ONU, et a envoyé pour 18 milliards de dollars d'armes à Israël au cours des 12 derniers mois. Ainsi, aussi discutables que soient les déclarations d'Axios, elles jouent un rôle vital pour Washington, en permettant à l'administration Biden de se démarquer de ce que les instances internationales ont qualifié de génocide. La fonction de Ravid a été de fabriquer un consentement pour le gouvernement parmi les élites libérales qui lisent Axios, leur permettant de continuer à croire que les Etats-Unis sont un honnête courtier de la paix en Asie de l'Ouest plutôt qu'un complice clé d'Israël.

Ravid ne se cache pas de son mépris affiché pour les Palestiniens. En septembre, il a retweeté un message dans lequel on pouvait lire :

«C'est la méthode des PaliNazis... ils obtiennent des concessions sans rien donner en retour et utilisent ensuite ces concessions comme base de référence pour le prochain cycle de négociations. Les PaliNazis refusent de dire la vérité».

Moins d'une semaine plus tard, il a fait la promotion de l'affirmation très douteuse du ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, selon laquelle les forces de défense israéliennes auraient trouvé une photo des enfants du chef des Brigades al-Qassam, Mohammed Sinwar, en train de se réjouir devant une immense photo d'avions frappant le World Trade Center. Gallant a déclaré qu'ils avaient trouvé cette photo – qui tentait clairement de faussement associer les Palestiniens au 11 septembre – dans un tunnel «où les frères Sinwar se cachent comme des rats».

Citerthis is amazing. Barak Ravid, who is considered by the Western media class to be the greatest most objective neutral "journalist" on the ongoing Gaza genocide even though he served in Israeli military intelligence and constantly launders Israeli propaganda, is now openly... pic.twitter.com/lYldfmVqaC
—  (@zei_squirrel) September 6, 2024

Fondée en 1952, l'Unité 8200 est la division la plus importante et la plus controversée de l'armée israélienne.

Responsable d'opérations secrètes, d'espionnage, de surveillance et de cyberguerre depuis le 7 octobre 2023, le groupe est largement identifié comme l'organisation à l'origine du tristement célèbre attentat par beeper perpétré au Liban, qui a fait au moins neuf morts et environ 3000 blessés. Alors que beaucoup en Israël (et Ravid lui-même) ont salué l'opération comme un succès, elle a été condamnée dans le monde entier comme un acte de terrorisme flagrant, y compris par l'ancien directeur de la CIA, Leon Panetta.

L'Unité 8200 a également dressé une liste de personnes à abattre pour Gaza, alimentée par l'intelligence artificielle, suggérant des dizaines de milliers d'individus (y compris des femmes et des enfants) à assassiner. Ce logiciel a été le principal mécanisme de ciblage utilisé par les FDI au cours des premiers mois de leur attaque contre cette bande densément peuplée.

Décrite comme le Harvard israélien, l'Unité 8200 est l'une des institutions les plus prestigieuses du pays. Nombreux sont les parents qui dépensent des fortunes pour que leurs enfants y suivent des cours de sciences et de mathématiques, dans l'espoir qu'ils soient choisis pour y servir, ouvrant ainsi la voie à une carrière lucrative dans le secteur en plein essor de la haute technologie en Israël.

Il sert également de pièce maîtresse à l'appareil d'État répressif futuriste d'Israël. En exploitant des quantités gigantesques de données compilées sur les Palestiniens en suivant chacun de leurs mouvements grâce à des caméras de reconnaissance faciale, en surveillant leurs appels, leurs messages, leurs courriels et leurs données personnelles, l'Unité 8200 a créé un système dystopique qu'elle utilise pour surveiller, harceler et réprimer les Palestiniens.

L'Unité 8200 constitue des dossiers sur chaque Palestinien, y compris ses antécédents médicaux, sa vie sexuelle et ses recherches, afin que ces informations puissent être utilisées ultérieurement à des fins d'extorsion ou de chantage. Si, par exemple, un individu trompe son conjoint, a désespérément besoin d'une opération médicale ou est secrètement homosexuel, ces informations peuvent être utilisées pour transformer des civils en informateurs et en espions pour le compte d'Israël. Un ancien agent de l'Unité 8200 a déclaré que, dans le cadre de sa formation, il devait mémoriser différents mots arabes pour «gay» afin de pouvoir les repérer dans les conversations.

Les agents de l'Unité 8200 ont ensuite créé certaines des applications les plus téléchargées au monde et un grand nombre des programmes d'espionnage les plus tristement célèbres, dont Pegasus. Pegasus a été utilisé pour surveiller des dizaines de dirigeants politiques dans le monde entier, dont Emmanuel Macron en France, Cyril Ramaphosa en Afrique du Sud et Imran Khan au Pakistan. Le gouvernement israélien a autorisé la vente de Pegasus à la Central Intelligence Agency [CIA], ainsi qu'à certains des gouvernements les plus autoritaires de la planète. L'Arabie saoudite, notamment, a utilisé le logiciel pour surveiller le journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi avant qu'il ne soit assassiné par des agents saoudiens en Turquie.

Une récente enquête de MintPress News a révélé que la majorité du marché mondial des VPN [réseaux virtuels privés] est détenue et exploitée par une société israélienne dirigée et cofondée par un ancien élève de l'Unité 8200.

En 2014, 43 réservistes de l'Unité 8200 ont rédigé une déclaration commune indiquant qu'ils ne souhaitaient plus servir dans cette unité en raison de ses pratiques contraires à l'éthique, qui consistent notamment à ne pas faire de distinction entre les citoyens palestiniens ordinaires et les «terroristes». La lettre indique également que leurs renseignements ont été transmis à des politiciens locaux puissants, qui les ont utilisés comme bon leur semble.

Cette déclaration publique a mis Ravid en colère contre ses collègues. À la suite du scandale, Ravid s'est rendu à la radio de l'armée israélienne pour attaquer les dénonciateurs. Il a déclaré que s'opposer à l'occupation de la Palestine revenait à s'opposer à Israël lui-même, l'occupation étant une «composante» fondamentale d'Israël.

«Si le problème est vraiment l'occupation», a-t-il dit, «alors vos impôts sont aussi un problème – ils financent le soldat au poste de contrôle, le système éducatif... et 8200 constitue un beau tour de passe-passe».

Si l'on met de côté les commentaires de Ravid, une question se pose : est-il vraiment acceptable que des membres d'un groupe conçu pour infiltrer, surveiller et cibler des populations étrangères, qui a produit un grand nombre des technologies d'espionnage les plus dangereuses et les plus invasives de la planète, et est largement considéré comme étant à l'origine d'attaques terroristes internationales sophistiquées, rédigent des actualités sur Israël et la Palestine pour les Américains ? Quelle serait notre réaction si des personnalités des médias américains s'avéraient être des agents de renseignement du Hezbollah, du Hamas ou du F.S.B. russe ?

Ravid est loin d'être le seul journaliste influent aux États-Unis à entretenir des liens étroits avec l'État israélien. Shachar Peled a passé trois ans en tant qu'officier dans l'Unité 8200, à la tête d'une équipe d'analystes dans les domaines de la surveillance, du renseignement et de la cyberguerre. Ellea également travaillé en tant analyste technologique pour le Shin Bet, le service de renseignement israélien. En 2017, elle a été engagée comme productrice et rédactrice par CNN et a passé trois ans à préparer des séquences pour les émissions de Fareed Zakaria et Christiane Amanpour. Google l'a ensuite engagée pour devenir sa spécialiste principale des médias.


L'ancienne espionne israélienne Shachar Peled a travaillé pour la chaîne israélienne
i24 News avant d'être embauché par CNN, puis par Google.


Tal Heinrich est un autre agent de l'Unité 8200 ayant travaillé pour CNN. Heinrich a passé trois ans en tant qu'agent de l'Unité 8200. Entre 2014 et 2017, elle a été productrice sur le terrain et à la rédaction du bureau de CNN à Jérusalem, notoirement pro-israélien, où elle a été l'une des principales journalistes à façonner la compréhension de l'Amérique de l'opération Protective Edge, le bombardement israélien de Gaza qui a tué plus de 2000 personnes et déplacé des centaines de milliers d'autres. Mme Heinrich a ensuite quitté CNN et est aujourd'hui la porte-parole officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Le penchant de CNN pour l'embauche de personnalités de l'État israélien se vérifie encore aujourd'hui. Tamar Michaelis, par exemple, travaille actuellement pour la chaîne et produit une grande partie de son contenu sur Israël et la Palestine. Elle a pourtant été porte-parole officielle des Forces de 'défense' israéliennes (FDI).

Le New York Times, quant à lui, a embauché Anat Schwartz, un ancien officier de renseignement de l'armée de l'air israélienne sans aucune expérience journalistique. Schwartz a coécrit le fameux article «Hurlements sans paroles», aujourd'hui discrédité, qui affirmait que les combattants du Hamas avaient systématiquement violé des femmes israéliennes le 7 octobre. Le personnel du Times lui-même s'est révolté devant l'absence de preuves et de vérification des faits dans l'article.

Plusieurs employés du New York Times, dont l'éditorialiste vedette David Brooks, ont des enfants qui servent dans les forces de défense israéliennes. Alors même qu'ils font des reportages ou émettent des opinions sur la région, le Times n'a jamais révélé ces conflits d'intérêts flagrants à ses lecteurs. Il n'a pas non plus révélé qu'il avait acheté pour son chef de bureau une maison à Jérusalem volée à la famille de l'intellectuelle palestinienne Ghada Karmi en 1948.

MintPress News a interviewé Ghada Karmi l'année dernière à propos de son dernier livre et des tentatives israéliennes de la faire taire. Jeffrey Goldberg (un Américain), ancien rédacteur du New York Times Magazine et actuel rédacteur en chef de The Atlantic, a abandonné ses études à l'université de Pennsylvanie pour se porter volontaire en tant que gardien de prison de l'armée israélienne pendant la première Intifada (soulèvement) palestinienne. Dans ses mémoires, Goldberg a révélé que, lorsqu'il servait dans les FDI, il a aidé à dissimuler les mauvais traitements infligés aux prisonniers palestiniens.

Les entreprises de réseaux sociaux sont elles aussi envahies par d'anciens agents de l'Unité 8200. Une étude réalisée par MintPress en 2022 a révélé que pas moins de 99 anciens agents de l'Unité 8200 travaillent pour Google.

Facebook emploie également des dizaines d'anciens espions de l'unité controversée. Parmi eux, Emi Palmor, qui siège au conseil de surveillance de Meta. Ce comité de 21 personnes décide en dernier ressort de l'orientation de Facebook, Instagram et des autres offres de Meta, en se prononçant sur les contenus à autoriser, à promouvoir et à supprimer. Human Rights Watch a formellement condamné Meta pour la suppression systématique des voix palestiniennes sur ses plateformes. L'organisation a recensé plus de 1000 cas de censure ouvertement anti-palestinienne pour les seuls mois d'octobre et de novembre 2023. Un indicateur de cette partialité ressort notamment quand Instagram a, à un moment donné, inséré automatiquement le terme «terroriste» dans les profils d'utilisateurs se disant Palestiniens.

Malgré les affirmations propagées par les politiciens américains selon lesquelles TikTok serait un foyer de racisme anti-israélien et antisémite, l'entreprise emploie également de nombreux anciens agents de l'Unité 8200 à des postes clés de son organisation. Par exemple, en 2021, elle a embauché Asaf Hochman en tant que responsable mondial de la stratégie des produits et des opérations. Avant de rejoindre TikTok, Hochman a été durant plus de cinq ans un espion israélien. Il travaille aujourd'hui pour Meta.

Lorsqu'il s'agit des agressions d'Israël contre ses voisins, les médias d'entreprise ont toujours fait preuve d'un parti pris pro-israélien. Le New York Times, par exemple, s'abstient régulièrement d'identifier l'auteur des violences lorsqu'il s'agit de l'armée israélienne, et décrit le génocide de 750 000 Palestiniens en 1948 comme une simple «migration». Une étude de la couverture du journal a révélé que des mots tels que «massacre» et «horrible» apparaissent 22 fois plus souvent lorsqu'il est question des morts israéliens que des morts palestiniens, malgré la disparité gigantesque du nombre de personnes tuées dans les deux camps.

Pendant ce temps, dans un reportage sur la façon dont les soldats israéliens ont tiré 335 balles sur une voiture dans laquelle se trouvait une enfant palestinienne et ont ensuite tiré sur les secouristes venus la sauver, CNN a diffusé le titre «Une fillette palestinienne de cinq ans retrouvée morte après avoir été piégée dans une voiture avec des proches décédés» – un titre qui pourrait être interprété comme signifiant que sa mort était un accident tragique.


Ce type de reportage n'est pas le fruit du hasard. En fait, il émane directement du sommet de la hiérarchie. Une note de service du New York Times datant de novembre et ayant fait l'objet d'une fuite révèle que la direction du groupe a explicitement demandé à ses journalistes de ne pas utiliser des termes tels que «génocide», «massacre» et «nettoyage ethnique» lorsqu'ils commentent les actions d'Israël. Le personnel du Times doit s'abstenir d'utiliser des expressions telles que «camp de réfugiés», «territoires occupés» ou même «Palestine» dans ses reportages, ce rendant quasi impossible la transmission de certains des faits les plus basiques à son public.

Le personnel de CNN est soumis à des pressions similaires. En octobre dernier, le nouveau directeur général Mark Thompson a envoyé une note de service à l'ensemble du personnel, lui demandant de veiller à ce que le Hamas (et non Israël) soit présenté comme responsable de la violence, de toujours utiliser l'expression «contrôlé par le Hamas» lorsqu'il est question du ministère de la Santé de Gaza et de ses chiffres de mortalité civile, et lui interdisant de rendre compte du point de vue du Hamas, dont le directeur principal des normes et pratiques en matière d'information a déclaré au personnel qu'il n'était «pas digne d'intérêt» et qu'il s'agissait d'une «rhétorique et d'une propagande incendiaires».

Le Times et CNN ont tous deux licencié de nombreux journalistes en raison de leur opposition aux actions israéliennes ou de leur soutien à la libération de la Palestine. En novembre, Jazmine Hughes, du Times, a été renvoyée après avoir signé une lettre ouverte s'opposant au génocide en Palestine. L'année précédente, le journal a mis fin au contrat de Hosam Salem à la suite d'une campagne de pression menée par le groupe pro-israélien Honest Reporting. Et le présentateur de CNN Marc Lamont Hill a été brusquement licencié en 2018 pour avoir appelé à la libération de la Palestine dans un discours aux Nations unies.

Les grands groupes comme Axios, CNN et le New York Times savent manifestement qui elles embauchent. Il s'agit de certains des emplois les plus recherchés dans le journalisme, et des centaines de candidats postulent probablement pour chaque poste. Qu'ils choisissent de sélectionner des espions israéliens plutôt que n'importe qui d'autre soulève de sérieuses questions quant à leur crédibilité journalistique et à leur objectif.

Engager des agents de l'Unité 8200 pour produire des informations américaines devrait être aussi impensable que d'employer des combattants du Hamas ou du Hezbollah comme reporters. Pourtant, d'anciens espions israéliens sont chargés d'informer le public américain sur les offensives en cours de leur pays contre la Palestine, le Liban, le Yémen, l'Iran et la Syrie. Quid de la crédibilité et de la partialité de nos médias ?

Israël étant dans l'incapacité de poursuivre cette guerre sans l'aide des États-Unis, la bataille pour atteindre les consciences américaines est aussi essentielle que les actions sur le terrain. Et au fur et à mesure que la guerre de propagande se poursuit, la distinction entre journaliste et combattant est floue. En témoigne le nombre d'anciens agents des services de renseignement israéliens, prétendus «journalistes» titulaires de postes clé des grands médias qui nous «informent» sur Israël et la Palestine.

source : MintPress News via Spirit of Free Speech

https://reseauinternational.net/ces-espions-israeliens-auteurs-des-actualites-americaines/