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Décompte des Harkis disparus

Démarré par JacquesL, 31 Juillet 2007, 04:26:33 PM

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JacquesL

Je n'ai pas une confiance démesurée envers l'informateur, assurément partial, mais je préfère répercuter son décompte, que de le passer sous silence. Voici donc le texte de jejviala sur fr.soc.histoire, adresses mail sous ce nom à free et à wanadoo.

CiterCombien de Harkis massacrés ?


Avec le temps les chiffres du massacre des harkis sont soumis à érosion,
de la part du FLN et de ses amis.

Essayons d'y voir clair.

Qui est concerné ?

Les effectifs musulmans servant dans l'armée française sont passés par
un maximum en janvier 1961 : 27714 sous-contrat, 60432 appelés (dont
21000 en Europe). 63000 harkis. 7500 GMS, 19 100 moghaznis, 3060
UR-Aassès, 62 000 autodéfenses (dont 50 % armés) = 242 800 (dont 212 800
armés).
A ces chiffres s'ajoutent les représentants de l'ordre, policiers, garde
champêtres, garde forestiers,  caïds aghas et bachagas, et les
politiques, députes, sénateurs, membres des conseils généraux, des
conseils municipaux, et plus généralement toute personne ayant marqué de
façon formelle son attachement à la France, soit environ 30.000.

Bien entendu, tout au long des huit ans de guerre, certains ont quitté
les rangs français et d'autres les ont remplacé, en particulier les
appelés, qui faisaient 27 mois comme tous les français, environ 180.000
sont ainsi passé sous les armes. 
Les filles du 13 mai, ces jeunes femmes qui se sont dévoilées sur le
forum, et ensuite se sont consacrées à la rénovation du statut de la
femme musulmane,  les "bourgeois" occidentalisés accusé de tiédeur sont
aussi des cibles, surtout dans les villes.

Enfin le vieil ennemi du FLN, le MNA dont il restait de nombreux
militants, en particulier dans les prisons françaises, et dont une
partie a accepté l'aide des français contre le FLN. formaient une autre
classe de victimes potentielles, environ 20.000 personnes.
En outre, et comme toujours dans les périodes troublées, des règlements
de compte divers peuvent être liquidés sous le prétexte de l'épuration.

Au total, environ 400.000 hommes et femmes ont marqué de façon visible
leur attachement à la France, ou leur hostilité au FLN., dont, hors
appelés, 220.000 de façon volontaire.
La plupart sont des hommes jeunes, mais en général mariés on peut
considérer qu'avec leur famille proche (femmes et enfants) environ 2
millions de personnes pouvaient être accusés d'être anti FLN de façon
convaincante.


Rappel des événements :

Dès la signature des déclarations d'intention d'évian, Boumedienne lance
un appel à la désertion des musulmans engagés coté français et leur
promet la vie sauve. En même temps il diffuse une instruction secrète
"se montrer conciliant envers les harkis afin de ne pas provoquer leur
départ vers la métropole, ce qui leur permettrait d'échapper à la
justice de l'algérie indépendante. Les valets du régime ne trouveront de
repos que dans leur tombe." 
Bien qu'un certain nombre de massacres aient lieu entre le 19 mars
(signature des déclarations) et le 5 juillet (reconnaissance de
l'indépendance par la France) on peut considérer ces événements comme
localisés ( saint Denis du sig, bou alam, saïda où le fameux commando
georges a été liquidé à partir du 24 avril).
Les cibles de cette période sont les membres du MNA, abandonnés de tous,
et les pieds noirs qui sont enlevés, souvent par simple brigandage, par
exemple pour récupérer leur voiture.
Les moghaznis et les GMS ont été virés dans la force locale, dépendant
en principe de l'exécutif provisoire, mais la force locale a très vite
rejoint le FLN.
A compter du 5 juillet, mais surtout à partir de fin juillet, des
massacres sont signalés un peu partout. En septembre, ces massacres
prennent une sorte de coloration institutionnelle, ce sont les militants
FLN revenus du Maroc de Tunisie ou de métropole  qui prennent le pouvoir
politique et qui organisent les massacres, confiés à la population. Il
s'agit là une fois de plus de la tactique révolutionnaire visant à faire
participer le peuple.

Après septembre 1962, l'armée et les pieds noirs étaient partis du bled,
il n'y avait plus d'informations sur ce qui s'y passait, ou extrêmement
partielles, basées sur le témoignage individuel d'un miraculé.

En décembre 1962, l'ambassade de France demande à ses consulats
d'enquêter sur les  notables pro français, aucun n'est retrouvé vivant
libre, ils sont morts, rapatriés ou " disparus " (se cachant quelque
part disent pudiquement les consuls.).

En 1963, d'accord avec le président Ben Bella,  la croix rouge a essayé
de retrouver les pieds noirs et les militaires enlevés et de s'informer
sur le problème des harkis.  Dans le rapport remis fin 1963, la croix
rouge écrit sur le problème des harkis : "Dans l'ensemble, les
conditions de détention dans les établissements pénitentiaires visités
ont paru satisfaisantes. Le C.I.C.R. n'est, en revanche, pas en mesure
de se prononcer sur les camps relevant de l'armée qu'il n'a, jusqu'ici,
pas été autorisé à faire visiter. Une liste des camps militaires que le
Comité souhaiterait faire visiter a été remise le 12 août au
gouvernement algérien, mais les permis de visites sont encore attendus.
Après la libération des détenus européens, les Algériens ayant servi
dans les forces armées ou dans l'administration française (communément
appelés harkis), composaient l'une des plus importantes catégories de
prisonniers. Certains faisaient l'objet de poursuites judiciaires pour
avoir pris les armes contre l'Algérie, et des avocats ont été autorisés
à les défendre. D'autres étaient internés, dans les mêmes locaux, en
application d'un arrêté administratif.
La visite systématique des lieux de détention a permis de recenser 2500
harkis dans les établissements pénitentiaires relevant du ministre de la
justice. 1300 d'entre eux se sont inscrits en vue de leur transfert en
france. Il semble que, parmi les harkis demeurés libres, un certain
nombre aient été requis pour l'exécution de travaux d'utilité publique.
La réintégration dans la communauté algérienne ne semble pas s'être
faite sans heurts, au moins dans certaines régions, ce qui explique les
hésitations du gouvernement algérien à rendre la liberté à un grand
nombre de harkis détenus.

Donnant suite à la proposition du C.I.C.R., le gouvernement algérien
avait néanmoins accepté, en février, de libérer les Harkis. Une centaine
devait effectivement sortir peu après de la prison de Maison-Carrée.
Cependant, si le retour dans leurs douars d'origine s'est passé sans
grandes difficultés pour la majorité, 5 % des libérés ont été tués, en
sorte qu'un certain nombre ont été incarcérés à nouveau pour leur propre
sécurité.

Le C.I.C.R. n'en a pas moins poursuivi ses démarches afin que les Harkis
soient progressivement libérés avec la possibilité de choisir, à leur
sortie de prison, soit d'être transférés en France, soit de rester en
Algérie. Dans le premier cas, ils étaient aussitôt conduits dans un
centre d'accueil de l'armée française. Dans le second, ils étaient
laissés libres de se rendre où bon leur semblait, à leurs risques et
périls.
Les délégués du C.I.C.R ont aussi assisté en juillet, à la libération
d'environ 300 Harkis de la Maison Centrale de Lambèze, et des maisons
d'arrêt de Constantine, Sétif, Maison-Carrée et Oran. Ils se sont chaque
fois assurés que les intéressés pouvaient librement exercer leur option.
Il apparaît que ces libérations ont continué, sporadiquement, sans que
les délégués du C.I.C.R. aient été invités à y assister. Plusieurs
Harkis en détention préventive à Blida ont bénéficié de décisions de
mise en liberté provisoire. Il est arrivé cependant que certains
prévenus, ainsi élargis, ont aussitôt fait l'objet d'un décret
d'internement administratif qui les a ramenés dans la même prison, de
crainte que leur présence en liberté sur le territoire algérien ne
trouble l'ordre public.
Les transferts en France posent maintes questions de caractère
indéniablement humanitaire. Les Harkis désirent en général être
accompagnés de leurs familles qui hésitent à quitter l'Algérie; ils
attendent des nouvelles de leurs proches qu'ils ont de la peine à
atteindre; ou s'ils partent, ils tentent de faire venir leur famille en
france."
Fin de la citation du rapport

A l'été 1963, il y avait donc 2500 " harkis " en prison. Ben Bella
affirmait qu'ils y étaient pour leur propre sécurité. L'historien FLN
Harbi témoigne qu'il en a rencontré à Lambeze, fort heureux d'être en
prison "car ils ont eu la vie sauve".

Pour les autres les témoins de massacres sont nombreux, et nous
passerons ici sur les conditions atroces, il fallait les " faire mourir
deux fois ". Citons seulement un bulletin de renseignement de l'armée
française, daté de fin août 1962 (que l'on peut trouver dans les
archives depuis qu'elles sont ouvertes) qui indique que TOUS les harkis
du Constantinois ainsi que leurs enfants mâles de plus de douze ans ont
été raflés et emmenés sur le barrage tunisien pour le déminer à la main.
Pratiquement aucun n'en reviendra. Il s'agit peut-être des "travaux
d'utilité publique" de la croix rouge.

Citons aussi une déclaration de Bentoumi au Monde le 3 juin 1963, c'est
à dire pendant que la croix rouge cherchait les harkis;  il explique  la
volonté de vengeance contre "des criminels impunis": "Ceux qui sont en
prison sont presque tous des opposants au régime...il faut d'abord les
désintoxiquer... nous ne voulons pas les remettre à la France, parce que
nous ne pouvons pas accepter une saignée de 500 à 600.000 personnes."

Enfin remarquons que les officiers français qui ont essayé de se
renseigner sur le sort de "leurs" harkis n'ont trouvé que des cadavres,
à l'exception  du général Meyer, et du capitaine Riviére, qui signalent
qu'une partie de leurs harkis n'ont pas été exterminés.

Donnons une dernière notation,  en avril 1964, Mgr Duval commente aux
militants de l'Action Catholique, l'impossibilité dans laquelle Caritas
(ex Secours catholique) s'était trouvé de distribuer des boîtes de lait
à des enfants. La police algérienne avait arrêté le camion et
n'acceptait de le laisser repartir qu'à la condition que le lait ne fût
pas distribué à un groupe d'enfants de Harkis massacrés par le F.L.N.
Mgr Duval regretta l'intransigeance de la Police algérienne en
affirmant: "Après tout, ces enfants auraient eu droit au lait. Leurs
pères ont payé!"



Chiffrage :

Le chiffre de 150.000 provient du rapport de Saint Salvy, basé sans
doute sur le canton d'Akbou, dont le sous-préfet  a eu le temps de
compter plus de 2000 exécutions sur son territoire, la quasi totalité
des personnes engagées coté français. Saint Salvy, se basant sur
d'autres témoignages moins exhaustifs, en déduit que dans toute
l'algérie, la quasi totalité des "harkis" ont été exterminé.
Ceci d'ailleurs est en ligne avec les décisions du congrès de tripoli,
"éliminer tout souvenir de la présence française".

Xavier Yacono, un pied noir professeur d'histoire de la colonisation a
tenté de calculer les effectifs massacrés par des méthodes
démographiques. Partant des recensements de 1954 et de 1966, calculant à
partir du recensement de 1954 quelle aurait dû être la population en
1966, il en déduit par différence les pertes dues à la guerre (entre 250
et 300.000) et, connaissant les pertes de la période 1954/1962, il en
déduit les pertes ultérieures.  Il aboutit ainsi à 70.000 un chiffre
adopté d'enthousiasme comme borne supérieure par tous les "historiens"
officiels.
Cette méthode a toutes les apparences d'une méthode scientifique, mais
elle néglige les erreurs possibles. Or celles-ci sont nombreuses,
validité des deux recensements, mesure de l'émigration (pieds noirs et
algériens),  validité du taux de croissance "naturel" utilisé. Si on
considère que les recensements en France, pratiqués par l'INSEE dans une
population habituée à ces errements, comporte une erreur possible de
l'ordre de 1%,  et que 1% du recensement des dix millions d'habitants
d'algérie à cette époque est cent mille personne, on voit que le
résultat de la mesure est de l'ordre de l'erreur possible. On doit donc
passer par pertes et profits ce calcul.

La seule façon correcte consiste à compter les "harkis" survivants.  Il
y a eu environ 20000 rapatriés en France (90000 avec les familles) ; la
croix rouge en retrouve en 1963 2500 plus ceux cachés dans les camps
militaires. De 1963 à nos jours pratiquement aucun n'est parvenu en
France, réclamer la sécurité auquel il a droit.
Les enfants de harkis sont toujours poursuivi d'une rancune tenace. Les
harkis réfugiés en France et leurs enfants sont interdits de visa en
algérie au motif que la population pourrait leur faire un mauvais sort.

On doit se rendre à l'évidence, les harkis (et sans doute une partie de
leur famille) ont été éradiqués du paysage algérien, comme aussi les
pieds noirs l'ont été.

Le chiffre des morts, toutes raisons confondues, c'est à dire y compris
par réduction à la misère, par refus de soins, par brimades quotidiennes
est égal au nombre de "harkis" concernés, soit 220.000 moins ceux qui
ont été épargnés : les 20.000 rapatriés les 2500 en prison repérés par
la croix rouge,  sans doute un bon tiers des moghaznis et des GMPR, (qui
se sont ralliés au FLN avec la force locale) 8000,  la moitié des
engagés, qui pouvaient rentrer chez eux en comptant sur le silence de
leurs familiers, 10.000, reste 180.000.
A ceci il faut ajouter la famille, les femmes, les enfants (tous ceux de
plus de 12 ans dans le constantinois) les "bourgeois", les règlements de
compte divers.


Conclusion :

On voit que le chiffre de 150.000 n'est pas un chiffre ridicule et
exagéré comme on essaye de le faire croire, mais bien plutôt une limite
inférieure.

On voit aussi que le gouvernement algérien a tous les moyens de donner
la liste des harkis qui ont survécu aux épurations de 1962/1963, et que
son attitude encore totalement bloquée sur le sujet doit être considérée
comme un aveu.

-- ... Un pacifiste est un homme toujours prêt à faire la guerre pour l'empêcher. Giraudoux

N'oublions pas non plus le sort fait par la France à ceux des Harkis qu'elle n'a pas volontairement désarmés et abandonnés au massacre : http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=96.0