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Comment un chef a vingt-deux bons moyens d’enterrer une idée

Démarré par JacquesL, 06 Juillet 2007, 09:25:49 PM

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JacquesL

Comment un chef a vingt-deux bons moyens d'enterrer une idée



Voici quelques-uns des moyens de vous y prendre. Il y en a certainement d'autres, mais ceux-ci sont éprouvés par une pratique séculaire, ils sont garantis et pour ainsi dire certifiés. Ils ne vous trahiront jamais, quelles que soient les circonstances, face à toute idée qui vous serait suggérée.

1.- Ignorez-la.

Opposer un silence de mort à toute proposition démontera son auteur à moins qu'il ne soit des plus coriaces.

2.- Voyez-la venir et éludez-la.

Vous pouvez pressentir la venue d'une suggestion à la vue de l'embarras et de l'anxiété de celui qui se prépare à vous la soumettre, et vous lui éviterez d'éprouver de la gène et finalement de l'humiliation en agissant promptement. Changez de sujet, ou mieux, levez la séance.

3.- Traitez-la par le dédain.

Lever les sourcils avec un doux étonnement en disant : « Vous ne dites sûrement pas cela sérieusement ? » fait merveille. Dans les cas graves, ajoutez à intelligible voix « absolument irréalisable ». Il est essentiel de faire vite ; repoussez la suggestion avant qu'elle ait pu être bien exploitée, sans quoi elle risquerait d'apparaître, somme toute, réalisable.

4.- Tournez-la en dérision.

Dites en riant « Oh ! Elle est bien bonne, mon vieux. Vous avez dû veiller toute la nuit pour avoir cette idée-là. » Et si tel est le cas, ce n'en est que plus drôle.

5.- Assassinez-la d'éloges.

Quand vous aurez porté au nues pendant cinq minutes les mérites de la proposition, elle sera prise en haine par tout un chacun, et deviendra suspecte même aux yeux de son auteur.

6.- Soulignez qu'elle n'a jamais été mise à l'épreuve.

S'il s'agit d'une idée vraiment neuve, ce sera vrai ; mais faites valoir que si elle était valable, on l'aurait déjà trouvée.

7.- Prouvez qu'elle n'est pas nouvelle.

Si vous parvenez à donner à l'idée qu'on vous soumet un air de parenté suffisant avec une autre déjà connue, le fait que celle-ci soit meilleure pourra passer inaperçu.

8.- Faites observer qu'elle ne va pas avec la politique de la compagnie.

Comme personne ne sait ce qu'est cette politique, vous ne risquez pas d'être contré.

9.- Parlez de ce qu'elle va coûter.

Le fait que l'économie escomptée soit six fois plus importante sombrera dans l'insignifiance ; après tout, c'est de l'argent imaginaire et la dépense, elle, est bien réelle. Mais gare aux propositions qui ne coûteraient rien ; il y en a, mais vous pouvez quand même les exterminer en faisant valoir qu'une idée qui ne coûte rien ne saurait valoir quelque chose.

10.- Faites le coup du « nous avons déjà essayé ça »

C'est surtout efficace quand l'offensive vient d'un nouveau venu, ça lui fait sentir qu'il n'est pas encore « au courant » ; quand il le sera cette parade deviendra inutilisable.

11.- Sachez jeter la douche.

Des commentaires comme : « N'est-ce pas un peu farfelu ? » « Une telle sophistication nous est-elle bien utile ? » ou « Gardons nous d'avoir trop de prétentions », vous vaudront d'être approuvé et soutenu par vos collègues. Rares sont les propositions qui survivent à une telle désapprobation collective.

12.- Trouvez une contre-proposition pour bloquer l'autre

C'est un moyen dangereux, à n'employer que si vous êtes un homme d'expérience ; autrement, vous risqueriez de vous retrouver avec votre proposition sur les bras.

13.- Trouvez vingt raisons pour que ça n'aille pas.

Vous serez sûr que, de cette manière, la seule bonne raison pour laquelle « ça irait » passera au bleu.

14.- Modifiez la proposition au point qu'elle en périsse.

La méthode est élégante. Elle berce le délictueux auteur de la suggestion d'une fallacieuse impression de sécurité. Vous avez l'air de l'aider à faire prendre corps à son idée, en lui apportant quelques retouches çà et là. « Ne pourrions-nous pas faire ceci ou cela ? Bien entendu, vous devriez revoir certaines choses ici et là ». Au moment où il se réveille, son idée est dans le lac.

15.- Semez le doute sur la paternité de l'idée.

« N'aviez vous pas fait, Pierre, la dernière fois, une suggestion analogue à celle de Jacques ? ». Tandis que tout le monde recherchera quel est le premier à y avoir pensé, l'idée peut expirer faute d'attention.

16.- Condamnez-la par association d'idées.

Si vous parvenez à l'associer, de si loin que ce soit, à la bête noire de quelqu'un, vous aurez gagné la partie. Tournez-vous vers le président de séance et dites-lui d'un air détaché : « C'est tout à fait le genre d'idée que Paul aurait pu avoir. » Vous, vous savez quelle est son aversion pour Paul qu'il a, d'ailleurs, congédié ; mais l'auteur de la proposition, qui n'en sait rien, se demandera longtemps quelle mouche l'a piqué.

17.- Tâchez de l'éplucher pour la mettre en pièces.

Si vous pouvez manipuler une idée suffisamment longtemps, il finit par n'en rester que des débris.

18.- Livrez-vous à une attaque personnelle contre le père de l'idée.

Le temps qu'il s'en remette, il ne se souviendra plus de l'avoir jamais eue.

19.- Gagnez par la technique du knock-out.

Il y a plusieurs manières de s'y prendre. Deux exemples suffiront : - prétendez qu'elle enfreint quelque obscur règlement. Nul ne s'apercevra que le texte en question a été édicté en vue de réglementer l'importation des cacahouètes de Bangkok à l'époque de la guerre serbo-croate qui remonte à 1902, et qu'il n'a donc rien à voir avec ce dont il s'agit. - Servez-vous de la technologie comme d'une matraque. Dites par exemple, que pour faire çà, il faudrait un oscillographe à pulsations couplé à un interféromètre hémisphérique et que dans ce cas il y aurait dans le premier rhéostat une rétroaction négative, indésirable bien sûr ».

20.- Remettez à plus tard la décision.

Si vous n'arrivez pas à tuer la proposition dans l'ouf, lanternez. De délai en délai, elle apparaîtra défraîchie et en partie usée à celui-la même qui l'a avancée.

21.- Chargez un comité d'examiner la suggestion.

22.- Encouragez son auteur à chercher une meilleure idée.