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Le sabotage de Nord Stream 2 & la fable des «trois hommes et un canot» de Zelens

Démarré par JacquesL, 22 Août 2024, 06:10:15 PM

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JacquesL

Le sabotage de Nord Stream 2 & la fable des «trois hommes et un canot» de Zelensky



par Martin Jay

Joe Biden doit faire le ménage dans son arrière-cour pour aider Kamala Harris à se faire élire et en Ukraine, il y a pas mal de ménage à faire.

Le dynamitage de Nord Stream 2 fait à nouveau les gros titres, avec un article récent qui semble provenir de Kiev et affirme que les Ukrainiens sont derrière cette opération depuis le début. Ces affirmations, naturellement démenties par Zelensky, sont aussi absurdes que peu pertinentes. Mais qu'est-ce qui se cache vraiment derrière cette dernière fake news ?

En un mot, Joe Biden a besoin de faire le ménage pour aider Kamala Harris à se faire élire et, en Ukraine, il y a pas mal de ménage à faire – non seulement pour que l'Ukraine elle-même puisse entretenir des relations avec une nouvelle administration à Washington, mais aussi pour les relations de l'Amérique avec l'Allemagne et l'Union européenne.

C'est pourquoi on a inventé cette fable qui permet à la fois de régler les problèmes entre Washington et l'Allemagne – puisque le sabotage des gazoducs par les États-Unis crée un malaise et des tensions entre l'administration de Biden et celle de Scholz – et de venir en aide aux Ukrainiens et à Harris.

Le dynamitage du gazoduc Nord Steam 2, qui a eu lieu en septembre 2022, quelques mois après l'invasion russe, est un savant tissu de mensonges élaboré par les Américains, alors que ce sont les forces spéciales américaines, avec l'aide des Norvégiens, qui ont placé les engins en juin de la même année, trois mois avant qu'ils ne soient finalement mis à feu.

Au départ, la rapidité avec laquelle la Russie a été accusée a suscité beaucoup de suspicion.

«Tout pointe vers la Russie», titrait Politico deux jours après les explosions. L'article citait un certain nombre de commentateurs étrangers, dont un grand maître allemand de l'espionnage, affirmant que seule la Russie avait les moyens et les motifs de faire cela. Il n'y a cependant aucun éclaircissement sur le motif, étant donné que le contrat de fourniture de gaz de la Russie à l'Allemagne a été brusquement interrompu.

Il est sidérant de voir qu'un mensonge se propage si vite alors que la vérité est toujours en carafe. Quelques jours plus tard, d'éminents analystes respectables ont également pointé du doigt la Russie, sans la moindre preuve à l'appui de leurs affirmations loufoques.

«Nous ne savons toujours pas à 100% si la Russie est responsable», a déclaré Olga Khakova, directrice adjointe pour la sécurité énergétique européenne à l'Atlantic Council. «Mais tout porte à croire que la Russie est derrière tout cela».

La secrétaire américaine à l'Énergie, Jennifer Granholm, a déclaré à la BBC le 30 septembre qu'il «semble» que la Russie soit à l'origine du sabotage.

La plupart des journalistes occidentaux ont adhéré au discours des Américains et ont tout simplement choisi de ne pas être trop regardants ou de faire preuve de scepticisme. S'ils l'avaient fait, ils auraient pu simplement se demander qui avait à y gagner et à y perdre.

Il leur aurait suffi d'observer le marché du gaz dans les semaines qui ont suivi pour constater que les entreprises américaines avaient de nouveaux clients en Europe qui payaient trois fois le prix normal. Cela aurait dû leur mettre la puce à l'oreille.

Deuxièmement, la géopolitique et l'Allemagne. Deux semaines avant le début de la guerre en Ukraine, lors de la visite du chancelier allemand dans le bureau ovale en février 2022, Biden avait clairement indiqué ce qu'il comptait faire à propos des gazoducs et de l'Allemagne elle-même, alors que le dirigeant Scholz était très réticent à l'idée d'entrer en guerre contre l'Ukraine.

«Si la Russie envahit l'Ukraine – ce qui signifie que des chars et des troupes franchissent à nouveau la frontière ukrainienne -, il n'y aura plus de Nord Stream 2. On y mettra un terme».

Lorsqu'on lui a demandé comment il pouvait le faire puisque le gazoduc était sous le contrôle de l'Allemagne, le président américain l'a expliqué clairement : «Nous le ferons, je vous le promets, nous serons en mesure de le faire».

Six mois plus tard, lorsque les gazoducs ont sauté, l'Allemagne s'est rapidement ralliée au plan de guerre. Ce qui change la donne.

Chose remarquable, Joe Biden n'est pas le premier président américain à avoir l'intention de détruire le gazoduc, ce qui pourrait inciter certains journalistes à s'intéresser de plus près à l'Ukraine et à se demander si les États-Unis n'avaient pas depuis le début l'intention d'inciter Poutine à envahir le pays simplement pour avoir l'excuse de faire exploser les gazoducs.

Comme l'a fait remarquer l'ancienne secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice en 2014, alors que l'ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures de l'Ukraine avait atteint son paroxysme : «Il faut changer la structure de la dépendance énergétique. Il faut favoriser la plateforme énergétique nord-américaine... Il faut des gazoducs qui ne passent pas par l'Ukraine et la Russie. Pendant des années, nous avons essayé d'intéresser les Européens à différents tracés de gazoducs. Il est temps de s'y pencher».

Pourrait-il y avoir une meilleure illustration de preuve irréfutable que ces commentaires ? Ils valent certainement la peine d'être pris en considération pour déterminer qui, des Ukrainiens ou de Seymour Hersh, détient la vérité. Les Américains sont les seuls à avoir le mobile à long terme, la capacité militaire, l'incitation financière et l'avantage géopolitique pour mener à bien le sabotage de Nord Stream. Si vous êtes journaliste et êtes prêt à vous laisser entortiller par le dernier tour de force des fake news sur l'Ukraine, c'est que vous croyez probablement aussi aux fées des bosquets ou au dentifrice qui blanchit les dents.

source : Strategic Culture Foundation via Spirit of Free Speech

https://reseauinternational.net/le-sabotage-de-nord-stream-2-la-fable-des-trois-hommes-et-un-canot-de-zelensky/