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Ukraine SitRep. L’attaque contre Koursk a été conçue pour que la guerre continu

Démarré par JacquesL, 10 Août 2024, 01:36:39 PM

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JacquesL

Ukraine SitRep. L'attaque contre Koursk a été conçue pour que la guerre continue

Publié le août 10, 2024 par Wayan
 


Par Moon of Alabama – Le 9 aout 2024


L'ancien président ukrainien, Volodomir Zelenski, a récemment tenu des propos ambivalents sur d'éventuels pourparlers de paix :

CiterVolodymyr Zelensky a déclaré au journal Le Monde qu'il n'excluait pas d'organiser un référendum sur l'avenir des territoires ukrainiens pour mettre fin à la guerre, mais que "cela nécessitait la volonté du peuple ukrainien".
...
Selon le président du pays, l'Ukraine ne devrait pas libérer tous ses territoires par "la force et les armes", car cette option "nous coûte beaucoup de temps et de vies humaines". Zelensky a ajouté : « Nous pouvons reprendre nos territoires par des moyens diplomatiques. »
Il s'agit là d'une autre déclaration novatrice du dirigeant ukrainien. Le 22 juillet, il déclarait dans une interview accordée à la BBC que l'Ukraine était prête à négocier la fin de la guerre avec la Russie, même si Vladimir Poutine dirigeait les négociations. Selon le président ukrainien, l'essentiel dans cette affaire est un véritable désir de paix dans des conditions conformes au droit international.
...
Il a ajouté que la phase "chaude" de la guerre pourrait se terminer avant la fin 2024, mais que le plan de paix doit être pleinement convenu avec les alliés de l'Ukraine "afin que personne ne joue avec ses propres initiatives pour mettre fin à la guerre".

Il n'est pas certain que Zelenski veuille vraiment faire la paix. Lors de ses entretiens avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, il avait évoqué une théorie de la victoire sur la Russie. Comme l'a expliqué Orban (traduction automatique) :

CiterSelon le Premier ministre hongrois Orban, Zelenski suppose en réalité que la Russie devra recourir à la mobilisation générale en milieu d'année prochaine. Et cela pourrait conduire à une déstabilisation interne de la Fédération de Russie.
Par conséquent, Zelensky est convaincu que le temps joue en faveur de l'Ukraine dans la guerre, comme l'a écrit Orban dans une lettre adressée aux dirigeants de l'UE après sa rencontre avec le président ukrainien. Une source dans les cercles diplomatiques a informé Strana de l'existence d'une telle lettre.

"En ce qui concerne l'issue de la guerre, le président ukrainien est convaincu que les forces armées russes seront contraintes de recourir à la mobilisation générale en milieu d'année prochaine, ce qui entraînera une déstabilisation interne. Il estime que les forces ukrainiennes sont stables, préparées et capables de maintenir leur efficacité au combat, même à long terme, si les livraisons d'armes occidentales se poursuivent. Il pense que le temps joue en faveur de l'Ukraine et non de la Russie", peut-on lire dans la lettre.

En même temps, Orban note que l'évaluation de la situation par Poutine est diamétralement opposée. Le président russe pense que le temps joue en faveur de la Russie.

Je trouve la théorie de la victoire de Zelenski plutôt fantaisiste.

  • La Russie aura besoin d'une mobilisation générale ?
  • La mobilisation en Russie conduirait à la déstabilisation de la Russie ?
  • Le gouvernement du président Poutine tomberait à cause de cela ?
  • L'armée ukrainienne est en bonne forme ?
  • Elle peut rester au combat encore longtemps ?
  • L'Ukraine peut attendre la Russie ?

Je répondrais à chacune de ces questions par un "non" catégorique.

Cependant, Zelenski semble croire au moins à certaines de ces affirmations.

La question est revenue sur le tapis à la suite de la récente incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk. Il existe de nombreuses opinions sur les objectifs des dirigeants ukrainiens :

CiterL'Ukraine n'a rien dit sur la mission ou ses objectifs. Les théories abondent, allant d'une tentative de s'emparer d'un territoire comme monnaie d'échange potentielle dans de futures négociations avec Moscou, à une tactique de diversion visant à alléger la pression sur les défenses tendues en Ukraine en éloignant les forces russes de la ligne de front.

Mais un analyste de Bloomberg avance une autre théorie ; l'attaque a été lancée pour déséquilibrer la Russie :

CiterL'épisode a mis en évidence la fragilité des défenses frontalières russes, alors qu'un nombre croissant de ses soldats se battent en Ukraine. Il a remonté le moral des Ukrainiens.
Il a également ébranlé l'image soigneusement construite par le Kremlin de Poutine en tant que protecteur des Russes ordinaires.

Au lieu de cela, la guerre qu'il a déclenchée en Ukraine s'étend de plus en plus à la Russie, où les habitants des régions frontalières vivent sous un risque constant de bombardement et où des drones frappent des installations industrielles clés.

Pour l'Ukraine, cela devrait renforcer l'argument de Kiev selon lequel les alliés américains et européens ne devraient pas craindre les menaces d'escalade du Kremlin et qu'elle devrait être autorisée à combattre Poutine de la manière qu'elle juge la plus appropriée pour accélérer la fin de la guerre.

L'auteur du résumé quotidien de Strana soupçonne un motif à peine différent (traduction automatique) :

CiterTout porte à croire que la véritable stratégie de Kiev est tout autre : mener une longue guerre dans l'espoir de déstabiliser la Fédération de Russie. Il s'agit ici de convaincre les partenaires occidentaux (y compris les plus sceptiques comme Trump) qu'il ne s'agit pas d'un rêve, mais d'un véritable calcul. Par conséquent, il ne faut pas pousser l'Ukraine à négocier, mais donner plus d'armes aux forces armées ukrainiennes et lever les restrictions sur les missiles.

L'offensive dans la région de Koursk est apparemment destinée à le prouver à l'Occident.

Dans une interview accordée hier soir, le chef du bureau du président ukrainien (et cerveau de Zelenski), Andrey Yermak, a semblé confirmer ce point de vue (vidéo).

Yermak ne voit actuellement aucun intérêt à des négociations directes avec la Russie. Il veut convaincre les partisans de l'Ukraine que celle-ci peut gagner :

CiterÀ l'approche des élections présidentielles américaines, l'Ukraine collabore avec les partis démocrate et républicain pour les tenir informés de l'évolution de la situation en Ukraine.
C'est ce qu'a déclaré le chef du cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, dans une interview accordée à European Pravda, rapporte Ukrinform.

"Nous travaillons aujourd'hui à la fois avec des personnes de l'équipe du candidat Donald Trump, et – avant même l'investiture – avec la vice-présidente Kamala Harris, qui est déjà candidate du Parti démocrate. Il est très important pour nous que les deux états-majors, les deux candidats et ceux qui les entourent comprennent clairement ce qui se passe en Ukraine, qu'ils comprennent clairement la phase actuelle de la guerre et notre stratégie. Je pense qu'il est très important que les deux candidats aient un plan pour la victoire de l'Ukraine", a-t-il déclaré.

Le plan de Kiev n'est pas de négocier, mais de prolonger la guerre et de convaincre l'Occident de continuer à la financer. Cela aurait pour avantage de transférer des milliards de dollars supplémentaires provenant de sources occidentales dans les différentes poches de Kiev, dont Zelenski et Yermak encaissent la plus grande partie.


Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.


https://lesakerfrancophone.fr/ukraine-sitrep-lattaque-contre-koursk-a-ete-concue-pour-que-la-guerre-continue

JacquesL

Ukraine SitRep. L'incursion ukrainienne sur Koursk a été arrêtée

Publié le août 13, 2024 par Wayan
 




Par Moon of Alabama – Le 12 aout 2024

Au septième jour, l'incursion de l'armée ukrainienne dans l'oblast russe de Koursk semble s'être arrêtée. Les lignes de front se durcissent et la partie russe utilise son artillerie et ses bombardements pour les repousser.

Trois brigades ukrainiennes sont impliquées, ainsi qu'un certain nombre de bataillons qui ont été détachés de leurs brigades impliquées dans d'autres parties du front. Les 80e et 82e brigades de parachutistes constituent les forces principales. Elles ont été en partie formées en Grande-Bretagne et en Allemagne et utilisent du matériel occidental. La 22e brigade mécanisée est la troisième unité importante. Il y a ensuite cinq à dix bataillons provenant de diverses autres brigades.

The Economist rapporte (archivé) l'opération depuis un hôpital de Sumy :

CiterLes récits des blessés ukrainiens suggèrent que l'opération n'a pas été une promenade de santé et qu'elle reste risquée. La salle d'hôpital empeste le sacrifice : la terre, le sang et la sueur rance. Le couloir est bordé de vêtements en papier d'aluminium qui ont brûlé. Dans la cour, les patients, dont certains sont enveloppés de bandages de la tête aux pieds comme des momies, fument furieusement. Angol, un parachutiste de 28 ans de la 33e brigade, ressemble à un sapin de Noël. Son bras gauche est immobilisé dans un appareil de fixation. Des tubes, des sacs et des fils sortent de son corps. Il se trouvait également à une trentaine de kilomètres en Russie lorsque sa chance a tourné. Il ne sait pas si c'est l'artillerie ou une bombe qui l'a touché. Peut-être s'agissait-il de tirs amis ; il y en a eu beaucoup. Tout ce dont il se souvient, c'est d'être tombé au sol et d'avoir crié "300", le code pour les blessés. Il insiste sur le fait que les Russes étaient en fuite jusque-là, abandonnant équipements et munitions aussi vite qu'ils le pouvaient.

Il n'est pas étonnant que les troupes frontalières russes aient pris la fuite. Il s'agit essentiellement de conscrits qui ne sont pas suffisamment armés pour résister à un assaut blindé :

CiterCertains aspects de l'opération ukrainienne semblent avoir été méticuleusement planifiés. La sécurité opérationnelle a permis de créer l'effet de surprise, un aspect crucial de la guerre. "Nous avons envoyé nos unités les plus aptes au combat sur le point le plus faible de leur frontière", explique une source de l'état-major général déployée dans la région. Des conscrits ont été confrontés aux parachutistes et se sont simplement rendus. Mais d'autres aspects de l'opération témoignent d'une certaine précipitation dans la préparation. Les trois soldats cités dans cet article ont été retirés, sans ménagement, des lignes de front sous pression de l'est avec un préavis d'à peine une journée.

L'armée ukrainienne est intervenue avec les meilleures troupes dont elle disposait encore, plus quelques figurants récupérés au fond du tonneau. Les unités russes qui ont été déplacées à la frontière ont mis un terme aux mouvements ukrainiens. Les pelotons de reconnaissance mobiles que les Ukrainiens envoyaient sur les routes vers les villes voisines ont pour la plupart été éliminés. Les progrès considérables constatés sur certaines cartes favorables à l'Ukraine paraissent désormais bien moindres. Une trentaine de petites localités ont été capturées, mais même le centre administratif local de Sudzha, qui comptait 6 000 habitants, n'a pas été entièrement conquis.

Une nouvelle tentative ukrainienne de franchir la frontière au point de contrôle de Kolotilovka, dans la région de Belgograd, a échoué et les unités ukrainiennes impliquées ont subi de lourdes pertes.

La Russie a donc en grande partie contenu l'assaut ukrainien. L'opération est désormais un nouveau hachoir à viande, comme l'était auparavant Krinky sur le front sud. Un puits d'attrition isolé sur le plan opérationnel dans lequel les Ukrainiens devront injecter de plus en plus de réserves qu'ils ne possèdent pas et reculeront la ligne de front d'arbre en arbre.

Les drones et les bombardiers russes mènent désormais le combat. Le ministère russe de la défense affirme que l'incursion ukrainienne a perdu une grande partie de son équipement blindé :

CiterAu total, au cours des combats dans la région de Koursk, l'ennemi a perdu jusqu'à 1 610 militaires, 32 chars, 23 véhicules blindés de transport de troupes, 17 véhicules de combat d'infanterie, 136 véhicules blindés de combat, 47 véhicules, quatre systèmes de missiles antiaériens, un lance-roquettes multiple et 13 pièces d'artillerie de campagne.

La partie ukrainienne savait que son opération risquait d'être une impasse. Comme l'écrit The Economist :

CiterL'Ukraine ne semble pas renforcer sérieusement ses positions. "Notre veau réclame un loup", prévient la source de sécurité, qui utilise un dicton local pour mettre en garde contre des objectifs trop ambitieux.
...
La source met en garde contre une comparaison entre l'incursion de Koursk et la reprise rapide et réussie par l'Ukraine d'une grande partie de la province de Kharkiv à la fin de l'année 2022. L'armée russe prend désormais la guerre plus au sérieux, affirme-t-il : "Le danger est que nous tombions dans un piège et que la Russie nous fasse grincer des dents."

Il me semble que c'est exactement ce qui s'est passé. C'était tout à fait prévisible.

L'opération est toutefois un succès momentané en ce sens qu'elle a renforcé le moral de la partie ukrainienne :

CiterFatigués, sales et épuisés, les soldats affirment qu'ils ne regrettent pas d'avoir participé à cette opération risquée qui a déjà tué un grand nombre de leurs camarades : ils la rejoindraient sans hésiter. "Pour la première fois depuis longtemps, il y a du mouvement", déclare Angol. « Je me suis senti comme un tigre. »

Cette semaine de bonnes nouvelles pour l'Ukraine touche à sa fin. Les unités concernées, qui ont déjà perdu l'équipement d'une brigade entière, vont encore se réduire comme peau de chagrin. Il n'y aura personne pour les remplacer. Dans le Donbass, l'armée russe poursuit son offensive contre les unités ukrainiennes affaiblies et en retraite. New York, Chasiv Yar et Toretsk seront bientôt prises.

Des questions seront bientôt posées à Kiev : "À quoi cela aura-t-il servi ?", auxquelles personne n'aura de réponse satisfaisante. Le commandant en chef ukrainien, le général Syrski, pourrait bien être contraint de démissionner pour cette raison, même si la pression en faveur de cette opération sans espoir venait, comme l'écrit le Times (archivé), d'ailleurs :

CiterLes empreintes personnelles du président Zelensky sont partout. Depuis de nombreux mois, c'est un secret de polichinelle à Kiev que le président faisait pression sur ses chefs militaires pour qu'ils lancent une offensive estivale.
Compte tenu des problèmes d'effectifs et de ressources de l'Ukraine, ils ont hésité. Mais Zelenski était prêt à tout pour renverser l'idée que l'Ukraine est en train de perdre la guerre.

Zelenski pense que l'opération de Koursk contribuera à faire durer la guerre, la Russie échouant au fil du temps et l'Ukraine devenant le vainqueur. La Douma russe a annoncé aujourd'hui qu'il n'y aurait pas de nouvelle mobilisation. Zelenski espérait une mobilisation et les troubles qui s'ensuivraient. Il n'y aura pas de soulèvement en Russie à cause de l'incursion de Koursk, juste une augmentation du nationalisme.

L'opération d'une semaine n'a certainement pas suffi à modifier le scénario à long terme. L'effervescence qu'elle a provoquée à Kiev et ailleurs laissera bientôt place à une profonde dépression.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/ukraine-sitrep-lincursion-ukrainienne-sur-koursk-a-ete-arretee