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Terreur d’État contre population (I) : L’attentat de la gare de Bologne du 2 aoû

Démarré par JacquesL, 15 Mai 2024, 09:34:25 AM

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JacquesL

Terreur d'État contre population (I) : L'attentat de la gare de Bologne du 2 août 1980




par Antoine Marcival

Les gouvernements occidentaux, France en tête, font désormais se succéder sans répit les épisodes de terreur contre leurs populations. Virus manipulé, fausse pandémie, attentats sous fausse bannière, affolement climatique, crises économiques provoquées, menaces de guerre : il s'agit véritablement de placer constamment sous tension les populations. Apeurées, celles-ci sont bien plus manipulables et beaucoup moins susceptibles de se révolter. Contrôler les peuples par la peur est évidemment une technique de pouvoir vieille comme le monde. Mais la stratégie de la tension généralisée à laquelle est soumis aujourd'hui l'Occident – où les États n'hésitent pas à user de méthodes terroristes contre leurs propres populations – trouve son modèle dans l'Italie des années 1970. Ce sont les fameuses «années de plomb», au cours desquelles l'OTAN – par l'intermédiaire de son réseau clandestin Gladio – va organiser d'innombrables attentats sous fausse bannière. À ce jour, la plupart de ces attentats n'ont pas été jugés et leurs commanditaires n'ont jamais été inquiétés. Quant aux États-Unis, ils continuent d'être considérés en Italie comme l'allié principal de la péninsule.

*
Cet article reprend l'entrée no34 de l'essai Index obscurus : deux siècles et demi de complots 1788-2022, publié aux éditions JC Godefroy en janvier 2024. Ce livre s'attache à démontrer combien l'utilisation péjorative du terme «complotiste» n'a pas de sens : les complots, très souvent par le biais d'attentats sous fausse bannière, pullulent dans l'histoire humaine, et particulièrement dans l'histoire occidentale moderne.

C'est par le lancement de l'opération Husky, le 10 juillet 1943, que commence le débarquement des troupes alliées en Italie. L'URSS réclamait de longue date l'ouverture d'un second front pour soulager le front de l'Est où les troupes soviétiques affrontaient l'essentiel des forces nazies depuis le lancement de l'opération Barbarossa le 22 juin 1941. Le 2 février 1943, la capitulation des troupes du maréchal allemand Friedrich Paulus marque la fin de la bataille de Stalingrad. Sur tout le front de l'Est, la Wehrmacht – réputée invincible et à qui il n'avait pas fallu deux mois pour vaincre la France – est contrainte de reculer et ne connaîtra désormais, peu ou prou, que des défaites (la bataille de Koursk en particulier, qui commence en juillet 1943). C'est donc dans cette période de reflux généralisé des forces nazies sur le front de l'Est que les alliés occidentaux se décident enfin à lancer la campagne d'Italie : on ne saurait laisser aux Soviétiques tout le mérite de la libération de l'Europe... L'opération Husky est d'emblée facilitée par l'arrestation du Duce Benito Mussolini – réclamée par le Grand Conseil du fascisme lui-même au roi Victor-Emmanuelle II – et son remplacement à la tête du pouvoir par le maréchal Pietro Badoglio. Celui-ci signe l'armistice de Cassibile le 3 septembre 1943, moins de deux mois après le débarquement des alliés en Sicile. L'Italie se retrouve alors coupée en deux, tandis que la Wehrmacht intervient dans le nord de la péninsule, parvient à libérer Mussolini le 12 septembre et fonde la République sociale italienne ou «République de Salò». Malgré plusieurs tentatives pour percer la ligne Gothique – une ligne de fortifications située sur les Apennins et derrière laquelle les troupes allemandes se sont repliées –, la libération de l'Italie n'intervient que le 29 avril 1945, avec la capitulation des armées du général Heinrich von Vietinghoff.

Aussitôt, les États-Unis exercent une influence très forte dans la péninsule, considérée comme un État pivot stratégique au cœur de la Méditerranée. Il s'agit en particulier d'empêcher l'accès au pouvoir de toute force proche du communisme et de semer la division au sein du mouvement ouvrier. La CIA organise ainsi une scission au sein du puissant syndicat de la CGIL dont le secrétaire, Giuseppe Di Vittorio, est également député communiste. Les élections de 1948 sont en outre l'occasion d'un vaste effort de propagande américain pour favoriser le parti de la Démocratie chrétienne et pour empêcher le Parti communiste italien de prendre la tête du pouvoir. L'influence américaine ne se dément dès lors plus, jusqu'à prendre un virage criminel et terroriste à l'orée des années 1970 : ce sont les fameuses «anni di piombo» (les «années de plomb»).

L'événement qui lance cette période est l'attentat de la piazza Fontana à Milan, le 12 décembre 1969. Une explosion à la bombe se produit ce jour-là dans les locaux de la Banca Nazionale dell'Agricoltura, tuant 17 personnes et en blessant 88 autres. Trois bombes explosent au même moment à Rome, faisant 16 blessés. Enfin une bombe qui n'a pas explosé est retrouvée à Milan, piazza della Scala. Les soupçons de la police et des juges se portent immédiatement sur le milieu anarchiste. Giuseppe Pinelli, cheminot anarchiste, est arrêté, conduit à la préfecture de police, retenu illégalement en détention et interrogé avant d'être défenestré, l'enquête du juge d'instruction concluant au suicide...

Si un livre, «La Strage di stato» («le Massacre d'État»), indique très tôt la piste de l'extrême-droite, des documents – prétendument retrouvés par la police en 1974 dans un local des Brigades Rouges et présentant une supposée contre-enquête menée par l'organisation terroriste dite «révolutionnaire» – brouillent les pistes en confirmant la version policière d'un attentat anarchiste, commis avec des explosifs fournis par un groupe d'extrême-droite (comprenne qui pourra). Ces documents particulièrement opportuns permettent également d'expliquer le «suicide» de Giuseppe Pinelli, qui aurait été impliqué dans la livraison des explosifs et en aurait conçu des remords. Une manipulation policière grotesque. Il faudra attendre 2005 pour qu'une partie de la vérité soit enfin dévoilée : l'attentat de piazza Fontana a été commis par le groupe néofasciste Ordine Nuovo. Trois anciens militants sont mis en examen en 1997, au côté de David Carrett, officier de l'US Navy. Des enquêtes viseront également Sergio Minetto, lié à l'OTAN, et Carlo Digilio, soupçonné d'être un informateur de la CIA. D'abord condamnés à la prison à perpétuité, les trois militants néofascistes sont de façon surprenante et inattendue relaxés par la cour d'appel en mars 2004, acquittement que confirme la cour de cassation en 2005, condamnant en outre les parties civiles (les proches des victimes) à payer les frais du procès ! La cour de cassation confirme pourtant la responsabilité du mouvement Ordine Nuovo dans l'attentat et notamment des néofascistes Franco Freda et Giovanni Ventura, les deux hommes ne pouvant toutefois plus être condamnés puisqu'ils ont été acquittés en 1987 lors d'un procès concernant les explosifs utilisés piazza Fontana. En somme, aucun responsable ne sera condamné pour les attentats, sinon Giuseppe Pinelli, innocent exécuté par les policiers qui l'avaient arrêté.

D'autres attentats ont lieu par la suite, comme celui du 28 mai 1974 piazza della Logia à Brescia lors d'une manifestation antifasciste (il faudra attendre 2015 pour que Maurizio Tramonte, un militant néofasciste du Movimento sociale italiano (MSI) lié aux services secrets italiens, et Carlo Maria Maggi, dirigeant local d'Ordine Nuovo, soient condamnés) et, le 4 août 1974, l'attentat à la bombe contre le train de nuit Italicus Express qui fait 12 morts et 48 blessés (revendiqué par le mouvement néofasciste Ordine Nero, cet attentat ne donnera lieu à aucune condamnation judiciaire).

Mais le «point d'orgue» de cette politique de la terreur qui doit tout aux groupes néofascistes, aux services secrets italiens et à l'ingérence américaine survient en plein été, le 2 août 1980. Une bombe explose à 10 h 25 dans la salle d'attente de la gare de Bologne, d'une puissance telle qu'elle fait s'effondrer l'aile ouest du bâtiment (un train qui s'apprêtait à partir est également renversé par le souffle de l'explosion). C'est un carnage parmi les vacanciers et les touristes en nombre sur place : 85 morts et 200 blessés. Si la police, sur ordre du gouvernement et relayée par les médias, tente d'abord de laisser croire à l'explosion d'une chaudière, il devient rapidement impossible de cacher le caractère terroriste de l'événement. Des manifestations ont lieu sur la piazza Maggiore de Bologne et le gouvernement est conspué le jour des funérailles. L'hypothèse de la chaudière explosée aura en tout cas eu cet avantage : puisqu'on pense qu'il s'agit d'un accident, aucun barrage routier n'est mis en place par la police, laissant tout le temps aux terroristes de prendre la fuite. Une fausse revendication par les Brigades rouges intervient le lendemain, immédiatement démentie par l'organisation. Mais les efforts pour créer de fausses pistes vont aller beaucoup plus loin. Une valise contenant des explosifs est découverte dans un train reliant Taranto à Milan. Elle contient des effets personnels appartenant à deux militants d'extrême-droite étrangers, le Français Raphaël Legrand et l'Allemand Martin Dimitris. Il s'agit cependant d'une machination, visant à détourner l'enquête vers une piste étrangère : la valise a été déposée par un carabinier dans le cadre d'une opération appelée «Terrore sui treni» («Terreur dans les trains»), organisée par le Super-SISMI, une branche des services de renseignement italiens (Servizio per le Informazioni e la Sicurezza Militare ou SISMI). Le Super-SISMI est dirigé par le général Giuseppe Santovito, membre par ailleurs de Propaganda Due (P2), une loge maçonnique anti-communiste regroupant des dizaines d'officiers supérieurs du corps des carabiniers ou de la brigade financière, des haut-gradés de l'armée italienne, des députés et des ministres, des préfets, des banquiers et de riches industriels et, bien entendu, un grand nombre de hauts magistrats. Licio Gelli – maître vénérable responsable des recrutements de la loge P2, ex-chemise noire, ex-combattant aux côtés des franquistes, ex-officier de liaison entre le gouvernement fasciste italien durant la Seconde Guerre mondiale et le Troisième Reich, «faits d'arme» qui lui vaudront de faire partie des délégations italiennes invitées aux cérémonies d'investiture des présidents Ford, Carter et Reagan, au premier rang pour cette dernière – sera lui-même condamné pour avoir tenté de détourner l'enquête, en évoquant une explosion due à une fuite de gaz et provoquée par un mégot de cigarette.

Car c'est bien une bombe qui a explosé à la gare de Bologne ; placée dans une valise déposée contre le mur porteur de l'aile ouest de la gare. Il s'agissait donc de faire le maximum de dégâts et de victimes. La bombe est de fabrication «militaire», composée de 23 kg d'explosif, 5 kg d'un mélange de TNT et de T4 appelé «Compound B» complétés par 18 kg de nitroglycérine. À la fin du mois d'août 1980, plusieurs arrestations sont ordonnées par le juge, à l'encontre de militants néonazis du NAR (Nuclei armati rivoluzionari, «Noyaux armés révolutionnaires»). Il faudra quinze ans pour voir les premières condamnations tomber, notamment contre Valerio Fioravanti et son épouse Francesca Mambro, tout deux membres du NAR. Un membre du groupe néofasciste Avanguardia Nazionale va toutefois indiquer, en 1984, une autre piste, complémentaire à celle du terrorisme néofasciste : la piste «Gladio», un vaste réseau dit «stay-behind» (littéralement «reste-derrière») s'appuyant sur le principe de la «stratégie de la tension» et organisé de façon secrète par l'OTAN dans toute l'Europe de l'Ouest (sous d'autres noms) afin d'empêcher les partis communistes ou de gauche d'accéder au pouvoir. Le réseau implique un grand nombre de mouvements d'extrême-droite, les services secrets, les services de police et les gouvernements en place. Il dispose d'innombrables caches d'armes. En Italie, le réseau Gladio était couvert par les membres les plus haut placés de la Démocratie Chrétienne Italienne (Democrazia Cristiana Italiana, DCI), main dans la main avec la CIA (et son directeur pour tout l'hémisphère occidental Ted Shackley), le SISMI et les groupes terroristes néofascistes, ceux-ci jouant le rôle de «petites mains».

Outre les contacts qu'entretient la CIA avec la Mafia, viscéralement anticommuniste, les États-Unis n'hésitent en effet pas à recruter des fascistes ayant participé au gouvernement de Mussolini. C'est le cas du prince Junio Valerio Borghese, dit «le Prince noir», chargé de traquer et d'exécuter les résistants communistes italiens durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1960, le réseau Gladio avait entre autres planifié l'opération Piano Solo, celle-ci consistant à organiser un coup d'État à la suite d'une tentative d'assassinat sous fausse bannière menée contre le chef du gouvernement Aldo Moro et pour laquelle les communistes auraient été accusés. Un autre coup d'État (l'opération «Tora Tora»), organisé par Gladio et le prince Valerio Borghese, devait avoir lieu le 8 décembre 1970 mais fut annulé au dernier moment, certains participants à l'opération évoquant le fait que le KGB avait été mis au courant et que des bateaux soviétiques se trouvaient en Méditerranée, prêts à appuyer un contre-putsch communiste.

Suite à la démission de Nixon et à l'élection de Gerald Ford, Aldo Moro – alors ministre des Affaires étrangères – s'était rendu à Washington en 1974 afin de discuter de la possibilité d'incorporer des socialistes et des communistes au gouvernement compte tenu de leurs résultats aux élections. Il se vit opposer une fin de non-recevoir sans appel. Selon son épouse Eleonora Moro, le message des Américains fut le suivant : «Vous devez renoncer à votre politique consistant à collaborer directement avec chacune des forces politiques de votre pays. Faites-le maintenant ou vous le paierez très cher». Alors qu'il avait pris la tête du conseil national de la Démocratie chrétienne en octobre 1976, Aldo Moro s'apprêtait à désobéir, sur la base de l'accord appelé «compromesso storico» (le «compromis historique») passé avec le secrétaire du PCI Enrico Berlinguer, et à intégrer les communistes au gouvernement dit «Andreotti IV». Il n'en aura pas le temps, comme l'avaient prévenu les Américains. Le 16 mars 1978, précisément le jour où doit être votée la confiance au gouvernement entérinant ce «compromis historique», les Brigades Rouges – remarquablement informées et efficaces... – l'enlèvent à Rome tandis qu'il se rendait au parlement italien. Il sera retenu 55 jours avant que son corps soit retrouvé dans le coffre d'une voiture, criblé de balles.

Infiltré jusqu'à la moelle, le mouvement prétendument révolutionnaire des Brigades Rouges n'a jamais été lui-même qu'un instrument entre les mains des tenants de la «stratégie de la tension», l'OTAN, son réseau Gladio et la loge néofasciste P2. Le désir évident des dirigeants de la Démocratie Chrétienne de voir Aldo Moro assassiné conduira la famille de celui-ci à refuser que sa dépouille mortelle soit présente lors de la messe solennelle organisée en grandes pompes et présidée pourtant par le pape Paul VI lui-même. La commission sénatoriale qui sera chargée d'enquêter au début des années 90 sur le réseau Gladio découvrira avec stupeur que la plupart des documents relatifs à l'enlèvement et à l'assassinat d'Aldo Moro ont disparu des archives du ministère de l'Intérieur. Elle estimera en 1995 que l'assassinat d'Aldo Moro fut un projet criminel dans lequel les Brigades Rouges ne furent que des «instruments». À la suite d'investigations ultérieures portant notamment sur les trois principaux attentats commis à Milan, Brescia et Bologne, la commission sénatoriale Pellegrini conclura en 2000 : «Ces massacres, ces attentats et ces opérations militaires ont été organisés, encouragés ou soutenus par des hommes au sein même des institutions italiennes et, comme il a été découvert plus récemment, par des hommes liés aux structures du renseignement états-unien». Quant à la condamnation des responsables, les familles des victimes attendent toujours.

https://reseauinternational.net/terreur-detat-contre-population-i-lattentat-de-la-gare-de-bologne-du-2-aout-1980/

JacquesL

Terreur d'État contre population (II) : les Tueurs fous du Brabant (1982-1985)



par Antoine Marcival

L'attentat de la gare de Bologne le 2 août 1980, qui a impliqué d'innombrables complicités dans les milieux atlantistes et dans les plus hautes sphères du pouvoir italien, fait tomber cet argument naïf des anti-complotistes : jamais un gouvernement n'oserait organiser des attentats contre son propre peuple. Or, l'Italie ne fut pas le seul pays d'Europe occidentale dans le viseur de l'OTAN et de ses réseaux paramilitaires clandestins appelés «stay-behind». Parmi bien d'autres, la Belgique connut elle aussi des événements d'une gravité exceptionnelle, provoquant entre 1982 et 1985 une vague de terreur et d'affolement au sein de la population. Leurs auteurs reçurent le nom de «Tueurs fous du Brabant». Terrorisme d'État oblige, les coupables n'ont jamais été jugés et leurs commanditaires mystérieux n'ont jamais été découverts.

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Cet article reprend l'entrée no36 de l'essai «Index obscurus : deux siècles et demi de complots 1788-2022», publié aux éditions JC Godefroy en janvier 2024. Ce livre s'attache à démontrer combien l'utilisation péjorative du terme «complotiste» n'a pas de sens : les complots, très souvent par le biais d'attentats sous fausse bannière, pullulent dans l'histoire humaine, et particulièrement dans l'histoire occidentale moderne.

Grèce, Italie, Allemagne, Espagne, Portugal, Norvège, Pays-Bas, Danemark et même Luxembourg : quel pays en Europe occidentale a pu échapper à l'emprise des réseaux «stay-behind» installés par l'OTAN à la fin de la Seconde Guerre mondiale, souvent après recrutement de ceux qui avaient collaboré auparavant avec les nazis ? Aucun à vrai dire, comme le révèle le livre remarquable de l'historien suisse Daniele Ganser, «Les Armées secrètes de l'OTAN». Les réseaux «stay-behind» n'hésitèrent pas à faire usage de la violence terroriste, tuant aveuglément n'importe où et à n'importe quel moment. Les attentats en Italie, et particulièrement celui de la gare de Bologne en 1980, en furent les plus dramatiques exemples, organisés par le réseau Gladio, en lien avec les services secrets italiens, la loge maçonnique P2 et un certain nombre de groupuscules néofascistes abondamment servis en armes, explosifs et moyens. Le tout était parfaitement connu des plus hautes autorités démocrates-chrétiennes de l'époque, comme le révélera Aldo Moro lors de son enlèvement par les Brigades rouges. Mais la violence aveugle promue par le faux-ami et ennemi mortel américain va également présenter un visage particulièrement terrifiant en Belgique, lors de ce qu'on a appelé les «Tueries du Brabant».

Ces tueries font référence à un certain nombre de braquages marqués par une extrême violence et ayant eu lieu entre 1982 et 1985, pour l'essentiel dans la province du Brabant. La violence des braqueurs était telle qu'on les désigna comme les «tueurs fous du Brabant» : seule la folie en effet paraissait en mesure d'expliquer leurs actes, les butins emportés lors des braquages ne permettant de toute évidence pas de justifier pourquoi leurs auteurs réalisaient à chaque fois de véritables massacres. Certains en vinrent à penser qu'il s'agissait d'une bande de psychopathes tuant pour le plaisir de tuer, sur le modèle de la bande d'Alex DeLarge du film Orange mécanique. Une explication un peu trop simple à vrai dire mais la simplicité a parfois ses avantages.

Au cours de l'année 1982, les «Tueurs» se contentent de commettre des braquages d'armurerie, n'hésitant pas à rester à visages découverts. Ils tuent le gardien de nuit d'une auberge de Beersel, prenant le temps d'y boire et de s'y restaurer. Durant l'année 1983, ils passent à la vitesse supérieure et commettent plusieurs braquages de supermarchés, tuant et blessant de façon aveugle tandis que les butins ne dépassent jamais quelques centaines de milliers de francs belges. Les trois braquages des supermarchés de marque Delhaize à Braine-l'Alleud, Overijse et Alost à la fin de l'année 1985 seront les plus meurtriers. À Braine-l'Alleud, le vendredi 27 septembre 1985, les bandits tuent trois personnes et en blessent une pour un butin de 700 000 francs belges (environ 20 000 euros). Si des portraits robots de trois des criminels (surnommés «le Tueur», «le Géant» et «le Vieux») seront effectués, jamais les policiers ne parviendront à les appréhender. Une impuissance pour le moins surprenante compte tenu du nombre de braquages attribués aux criminels (seize entre le 14 août 1982 et le 9 novembre 1985) et de leur «folie» supposée.

Loin pourtant d'être «fous», les «Tueurs du Brabant» – d'après les témoignages de ceux qui survécurent à leurs braquages – font preuve d'un incroyable sang-froid et d'un extraordinaire professionnalisme, digne d'un commando militaire. Leur ultime braquage, le plus meurtrier, est emblématique. Il a lieu le 9 novembre 1985, veille de la fête de la Saint-Martin, une fête importante en Flandres, tant du côté francophone que néerlandais. Les enfants ont alors l'habitude, le soir du 10 novembre, de déposer des carottes ou des betteraves destinées à nourrir l'âne perdu par saint Martin lorsque celui-ci évangélisait les Flandres. Le lendemain, à la place des légumes, les enfants trouvent des cadeaux. Le 9 novembre est donc un jour d'affluence dans les magasins, de même qu'on l'observe le 24 décembre. C'est aussi un jour d'impatience marqué par la joie de bientôt se retrouver en famille et d'ouvrir ses cadeaux. Il faut donc être bien cruels, sinon «fous», pour abîmer le souvenir d'une telle fête. Mais n'est-ce pas ce que sont les Tueurs du Brabant : des fous ?

Les voici donc qui se présentent devant le supermarché Delhaize d'Alost vers 19 h 30 : trois hommes cagoulés et armés descendant d'une Golf GTI. Aussitôt et sans raison, ils déclenchent une véritable fusillade, prenant pour cible les clients du supermarché qui tentent de se cacher entre les rayonnages. Ils n'hésitent notamment pas à tuer de sang-froid un couple et leur fille de quatorze ans se trouvant à ce moment-là aux caisses. Tandis qu'un père de famille essaye de prendre la fuite en voiture avec sa fille de neuf ans, les deux malheureux sont abattus.

La fusillade fait huit morts et neuf blessés, sans compter bien sûr le traumatisme de l'attaque chez ceux qui sont «épargnés». Les «Tueurs» fuient quant à eux la scène du massacre sans aucune difficulté. Ils ne seront jamais arrêtés. Les armes qui ont servi aux différents braquages sont retrouvées dans le canal Charleroi-Bruxelles en novembre 1986, jetées de nuit dans une zone pavillonnaire d'après des témoins. Le coffre-fort avec le butin ridicule du supermarché d'Alost se trouve également parmi les objets retrouvés. Mais si l'argent n'était pas le but de ces hommes, quel était leur objectif et à quels commanditaires obéissaient-ils ?

Après le terrible massacre d'Alost, la panique s'accroît un peu plus encore en Belgique. Alors que des policiers avaient déjà été placés en faction devant les supermarchés du pays, ils seront désormais assistés de soldats et de jeeps équipées de mitrailleuses. De quoi probablement rassurer la population... À moins évidemment que le but ne soit pas de la rassurer mais, au contraire, de la garder sous tension, afin qu'elle se concentre sur les problèmes sécuritaires, n'ait pas le mauvais goût de réclamer des augmentations salariales ou autres revendications sociales saugrenues, et privilégie aux élections – mécaniquement pour ainsi dire – les partis jouant sur la peur et favorables aux possédants.

Une bande de petits délinquants dits «les Borains» (du Borinage, une région belge dans la province du Hainaut) va servir de bouc émissaire, au centre d'une véritable mascarade judiciaire. Celle-ci enchaîne – sous la conduite du procureur Jean Deprêtre – les arrestations, les libérations, les manipulations de dossier et s'achève par un non-lieu en 1988. Du moins, les Belges auront-ils eu l'impression que la police et la justice faisaient leur devoir, le temps que l'affaire des «Tueurs fous» se tassent... Une piste pourtant, beaucoup plus sérieuse, s'intéresse à un groupe de paramilitaires néofascistes, le Front de la Jeunesse, s'entraînant dans le bois de la Houssière près de Braine-le-Comte, bois qui a servi de zone de repli aux «Tueurs fous» et qui se situe à deux kilomètres du canal où furent retrouvées les armes. Le groupe Front de la Jeunesse est dirigé par Francis Dossogne dont l'un des proches, Claude Delperdange, ressemble fortement au portrait-robot d'un des «Tueurs fous» surnommé «le Géant». Francis Dossogne est pour sa part proche des services de renseignement belges, à qui il fournit des informations sur les mouvements de gauche dits «subversifs». Il chapeaute en outre la cellule «Groupe G», une section du Front regroupant des éléments appartenant à la gendarmerie belge. Rien ne dit que Dossogne a participé lui-même aux massacres et peut-être sert-il de bouc émissaire. Mais lorsque des gendarmes – courageux ou inconscients, à moins que ce ne soit les deux – se décident à enquêter dès 1983 sur la possibilité que les «Tueurs fous» proviennent de leurs propres services, ils sont rapidement écartés de l'enquête, pour «raisons d'État» se contente-t-on de leur indiquer : ce n'est pas vers la gendarmerie et les milieux néofascistes que les regards doivent se tourner...

Au début des années 1990, une commission sénatoriale va tenter d'enquêter elle aussi sur la piste si évidente qu'elle finirait par en crever les yeux, menant des «Tueurs» du Brabant aux réseaux «stay-behind» de l'OTAN. Qui sont ces «Tueurs» prétendument «fous» et qui vont au contraire faire montre d'un entraînement de type militaire et d'une capacité hors norme d'échapper aux barrages policiers, comme s'ils étaient en mesure d'anticiper les lieux où ces barrages seraient placés ? Les sénateurs réclament aux deux branches des services secrets belges, dont il est estimé qu'ils forment le «Gladio» belge – le SDRA 8 («Service de Documentation, de Renseignement et d'Action 8») et la STC/Mob («Section Training, Communication, Mobilisation») –, de leur fournir l'identité de leurs agents civils : des portraits robots des «Tueurs» existent et on aimerait bien s'enlever un vilain doute... La demande est rejetée.

Pour qui connaît l'affaire Gladio en Italie, qui vit le réseau «stay-behind» local manipuler à la fois les groupes d'extrême-droite et ceux dits «d'extrême-gauche», un élément ne surprendra pas dans cette affaire des «Tueries». Tandis qu'un long intermède sépare la première vague de braquages, qui s'achève le 1er décembre 1983, et la seconde vague, qui commence le 27 septembre 1985, soit presque deux ans, la population belge ne connaît pour autant pas de répit puisque dans l'intervalle vont se glisser plusieurs vols d'armes et d'explosifs et une incroyable série d'attentats d'un groupe prétendument révolutionnaire et pompeusement nommé Cellules Communistes Combattantes (CCC). Entre le 2 octobre 1984 et le 6 mai 1985, ce groupe commet une dizaine d'attentats, faisant preuve d'une remarquable efficacité, tant concernant la réalisation que la facilité avec laquelle ses membres «échappent» aux forces de police. S'ensuit la seconde vague des «Tueries» de septembre et novembre 1985 à laquelle se superposent pas moins de sept attentats commis par le CCC entre le 8 octobre et le 6 décembre 1985. Enfin, les autorités sifflent la fin de la récréation le 16 décembre 1985 et font arrêter les deux membres fondateurs des CCC, Pierre Carette et Bertrand Sassoye – ces formidables soldats de la révolution en treillis de l'OTAN généreusement abondés en renseignements utiles et en explosifs infaillibles. Quant aux «Tueurs fous» – visiblement mieux informés de leur rôle –, ils disparaissent dans la nature. Aucune des enquêtes diligentées avec le zèle que l'on imagine par les services d'ordre, de sécurité et de justice de l'État belge n'aboutira à quelque condamnation que ce soit. Il est vrai que, puisqu'il aurait fallu condamner ses propres agissements dans le cadre d'une campagne de terreur menée sous la couverture de groupuscules néofascistes ou pseudo-révolutionnaires, le tout sur ordre de commanditaires atlantistes, le contraire aurait surpris...

Comme l'avait dit, dans un de ses moments de sincérité, Henry Kissinger : «Il peut être dangereux d'être l'ennemi de l'Amérique mais être son ami est mortel».

1ère partie : L'attentat de la gare de Bologne du 2 août 1980



https://reseauinternational.net/terreur-detat-contre-population-ii-les-tueurs-fous-du-brabant-1982-1985/

JacquesL

Terreur d'État contre population (III) : Attentat de l'Oktoberfest du 26 septembre 1980



par Antoine Marcival

Jamais le mépris des gouvernements occidentaux pour leurs populations n'est autant apparu que lors de la pseudo-pandémie et véritable «plandémie» de Covid-19. Lesdites populations furent considérées comme du bétail, qu'on pouvait enfermer, masquer et piquer, contre leur volonté s'il le fallait. Et le tout s'est appuyé sur une terreur d'État constante, relayée massivement par des journalistes gobant telles quelles des consignes officielles pourtant aberrantes. L'ampleur de ce plan de bioterrorisme et le nombre de ses victimes (potentiellement des dizaines de millions, d'après les chiffres de surmortalité constatés depuis 2021) sont absolument inédits. Mais l'esprit qui l'anime n'est pas nouveau. La terreur d'État est une technique de contrôle des citoyens qui n'a pas cessé d'être utilisé en Occident après la Seconde Guerre mondiale, en se servant notamment de la création de services secrets tentaculaires et hors de tout contrôle populaire, entre autres la CIA et le Mossad. Attentats sous fausse bannières des années de plomb en Italie ou tueries du Brabant en furent dans les années 1970 et 1980 les figures les plus monstrueuses. Dans cette galerie de l'horreur, l'attentat de l'Oktoberfest du 26 septembre 1980 – moins connu et n'ayant eu le droit à aucune enquête parlementaire – a manifestement toute sa place.

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Cet article reprend l'entrée no35 de l'essai Index obscurus : deux siècles et demi de complots 1788-2022, publié aux éditions JC Godefroy en janvier 2024. Ce livre s'attache à démontrer combien l'utilisation péjorative du terme «complotiste» n'a pas de sens : les complots, très souvent par le biais d'attentats sous fausse bannière, pullulent dans l'histoire humaine, et particulièrement dans l'histoire occidentale moderne.

Les réseaux dits «stay-behind» de l'OTAN s'installèrent à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest. Dans la logique de la Guerre froide et de l'affrontement bloc contre bloc, il s'agissait pour les États-Unis d'empêcher à tout prix qu'un gouvernement communiste ou intégrant des éléments communistes puisse accéder au pouvoir. Un objectif qu'il n'était pas très difficile de faire partager aux forces réactionnaires des pays concernés et à leurs relais policiers, militaires, judiciaires ou politiques. L'Italie paya probablement le prix le plus fort de l'existence de ces réseaux, en particulier lors de l'assassinat d'Aldo Moro et de l'attentat de la gare de Bologne. Mais les attentats ne manquèrent pas dans d'autres pays. Ce fut notamment le cas pour l'Allemagne de l'Ouest, le 26 septembre 1980, lors de l'Oktoberfest de Munich.

Créée à la suite du mariage en 1810 du roi Louis Ier de Bavière et de la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen, l'Oktoberfest («fête d'octobre») réunit encore aujourd'hui, au moment de l'automne, plusieurs millions de personnes. Elle se déroule sur une place de plusieurs dizaines d'hectares, la Theresienwiese (la «prairie de Thérèse»), sur laquelle trône une statue de plus de 18 mètres, la «Bavaria», représentant une allégorie féminine de la Bavière accompagnée d'un lion. Située dans le quartier de Ludwigsvorstadt-Isarvorstadt, la place se trouve donc en plein cœur de la ville de Munich. Si l'Oktoberfest est à l'origine une course hippique, elle est complétée ensuite par une foire agricole. D'immenses tentes installées par les principaux brasseurs de la ville font leur apparition à la fin du XIXe siècle et vont devenir le véritable symbole de la fête.

Le 26 septembre 1980, aux alentours de 22 h20, la fête bat son plein lorsqu'une bombe, placée dans une poubelle à l'entrée est de la fête, explose. Si la bombe, de type «bombe tuyau», est d'aspect artisanal (une grenade de mortier vidée pour être remplie de TNT et placée au centre d'un extincteur réemployé et rempli de clous et de vis), elle est cependant remarquablement ingénieuse et redoutablement efficace : elle tue treize personnes et en blesse 211 autres dont plusieurs très gravement. Comme souvent dans ce genre d'affaire, l'enquête policière parvient très rapidement à trouver un coupable idéal. Il s'agirait de Gundolf Köhler, un jeune militant de vingt-et-un ans du groupuscule néonazi Wehrsportgruppe Hoffmann. Le coupable est idéal car, d'après la police, il a agi seul et, étant mort déchiqueté dans l'explosion de son engin (mais son passeport qu'il portait sur lui – c'est heureux – a permis de l'identifier), l'enquête peut être considérée comme résolue.

L'incroyable ingéniosité de l'engin provoque néanmoins des doutes et laisse envisager une manipulation monstrueuse. L'ancienne ministre de la Justice Herta Däubler-Gmelin, des journalistes, des victimes et des parlementaires vont réclamer à plusieurs reprises la réouverture de l'enquête, sans succès. Pour appuyer leur démarche, ils signalent qu'il n'a pas été tenu compte d'un certain nombre de témoignages indiquant que le suspect Gundolf Köhler était peu avant l'explosion en pleine discussion avec deux hommes habillés d'une parka verte et qu'un troisième homme a manipulé avec lui un sac en plastique. Ces témoignages invalident pourtant tout à fait la thèse du terroriste isolé. Par ailleurs, les agissements de Gundolf Köhler dans les mois qui précèdent le 26 septembre 1980 ne correspondent absolument pas au portrait d'un jeune homme s'apprêtant à mourir dans un attentat-suicide : il ouvre un compte d'épargne-logement, passe l'été à voyager dans toute l'Europe et fonde un groupe de rock avec qui il doit répéter le lendemain. Enfin, il y a cette bombe décidément trop parfaite, maquillée en bombe artisanale mais de conception militaire, qui ne cadre pas du tout avec l'idée d'un néonazi pris d'un coup de folie et ayant monté seul un attentat d'une telle envergure.

Une piste remontée dans le cadre des enquêtes effectuées au sujet de l'attentat s'avère pourtant éminemment intéressante, qui mène à un garde-forestier, et chef d'un groupe de jeunes paramilitaires néonazis, Heinz Lembke. Des membres du groupuscule néonazi Deutsche Aktionsgruppe témoignent, dès le lendemain de l'attentat, qu'ils ont été approchés par ce Lembke qui leur a proposé de leur fournir des armes et des explosifs et s'est vanté d'être à la tête d'un véritable arsenal. Étrangement (ou pas...), la police ne juge pourtant pas nécessaire de mener une enquête approfondie. Il faudra attendre plus d'un an et la découverte fortuite d'une cache d'armes par des bûcherons près de la ville de Uelzen dans le Landkreiss de Lüneburg pour que le nom de Heinz Lembke réapparaisse dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Munich. Ce sont finalement pas moins de 33 caches d'armes dont Lembke révèle l'existence, au sein desquelles sont retrouvés des centaines d'armes, des milliers de cartouches, des grenades, des explosifs et des détonateurs : tout ce qu'il fallait en somme pour fabriquer la terrible bombe de l'Oktoberfest. Il est évident que toutes ces caches n'appartenaient pas au garde-forestier Lembke mais à un groupe paramilitaire secret. S'agissait-il du réseau stay-behind de l'OTAN en service dans l'Allemagne de l'Ouest ? Un réseau au sujet duquel le gouvernement prétendit en 1990 que toutes les caches d'armes qui lui étaient liées avaient été détruites en 1972 ?

Lembke est finalement arrêté en octobre 1981 et, après avoir indiqué au procureur l'existence de 33 caches d'armes, il se déclare prêt à lui révéler qui se dissimulent derrière celles-ci. Il n'aura cependant pas le temps de poursuivre ses révélations : il est découvert le lendemain, le 1er novembre 1981, pendu dans sa cellule. Les autorités judiciaires de Basse-Saxe sont dessaisies du dossier au profit du parquet national de Bonn qui clôt l'enquête le 3 décembre 1982, affirmant que Lembke agissait seul. De même que Gundolf Köhler, Lembke est décrit par les conclusions de l'enquête comme un fanatique isolé, qui craignait une invasion soviétique et avait amassé tout seul plusieurs milliers d'armes afin de pouvoir affronter les communistes. Un parlementaire du SPD eut beau demandé au Bundestag, en novembre 1981, si le gouvernement n'estimait pas que les caches d'armes découvertes dans le cadre de l'enquête sur Heinz Lembke ouvraient une nouvelle piste concernant l'attentat de l'Oktoberfest, la réponse du secrétaire d'État fut lapidaire : «Aucun lien». Circulez, il n'y a rien à voir, en somme.

• 1ère partie : L'attentat de la gare de Bologne du 2 août 1980
• 2ème partie : les Tueurs fous du Brabant (1982-1985)


https://reseauinternational.net/terreur-detat-contre-population-iii-attentat-de-loktoberfest-du-26-septembre-1980/