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La déconnexion de l’élite américaine

Démarré par JacquesL, 10 Mai 2024, 09:52:56 PM

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JacquesL

La déconnexion de l'élite américaine

Publié le mai 10, 2024 par hervek



Par Simplicius Le Penseur – Le 3 Mars 2024 – Source Dark Futura



Le mois dernier est paru un nouveau rapport fascinant de l'institut de Scott Rasmussen, fondateur du célèbre centre de sondage Rasmussen Reports. Son objectif était de définir quantitativement, pour la première fois, la véritable "élite" de la société, qui contrôle la plupart de nos récits sociaux, de nos politiques et de notre "orthodoxie" générale.



https://www.rmgresearch.com/wp-content/uploads/2024/01/Elite-One-Percent.pdf

CiterIl s'agit de la toute première enquête définissant les caractéristiques et les convictions d'une élite de 1 %, qui est à l'origine des dysfonctionnements politiques de l'Amérique d'aujourd'hui.

Elle a été reprise par diverses publications, dont le NYPost :


Une enquête choquante révèle la raison pour laquelle les élites sont déconnectées – et ce n'est pas ce que vous pensez

https://nypost.com/2024/01/19/opinion/shocking-survey-reveals-the-reason-elites-are-out-of-touch-and-it-isnt-why-you-think

au Boston Globe et dans d'autres journaux :



Les élites américaines vivent dans un monde à part

Le véritable "1 %" n'est pas constitué par les super riches, mais par ceux qui ont de l'influence, des réseaux relationnels et un diplôme d'études supérieures.

https://www.bostonglobe.com/2024/01/24/opinion/real-one-percent-elites-rasmussen-poll

Le rapport complet a été présenté par Rasmussen lors d'un webinaire réservé aux membres, mais le fichier PDF fourni résume les graphiques les plus marquants de l'enquête et la répartition des points.

Pour les personnes intéressées, M. Rasmussen a participé au podcast de Newt Gingrich pour discuter des résultats, où il a résumé avec éloquence ses principales conclusions, ainsi que la manière dont il les a trouvées pour la première fois.

L'article du NYPost résume le mieux l'ensemble des données :

CiterLes États-Unis disposent d'une classe d'élite riche et partisane qui est non seulement immunisée et insensible aux problèmes de ses concitoyens, mais aussi extrêmement confiante en elle-même et désireuse de leur imposer des politiques impopulaires.


C'est la recette d'un désastre.

Cet article complémentaire sur Newt Gingrich décrit comment Rasmussen a eu vent de tout cela pour la première fois :

CiterLors de leurs deux enquêtes nationales hebdomadaires, Rasmussen et son équipe ont remarqué une anomalie. Sur environ 1 000 personnes interrogées, il y en avait toujours trois ou quatre qui étaient beaucoup plus radicales que les autres. Après plusieurs mois de recherche de ces réponses inhabituelles, M. Rasmussen s'est rendu compte qu'elles partageaient toutes trois caractéristiques.

Les réponses radicales émanaient de personnes titulaires d'un diplôme d'études supérieures (et pas seulement d'études supérieures), dont le revenu familial était supérieur à 150 000 dollars par an et qui vivaient dans de grandes villes (plus de 10 000 personnes par code postal).

Qui plus est, parmi cette "élite" de 1 %, il existe un sous-ensemble encore plus radicalisé que Rasmussen appelle la "super-élite", qui se caractérise par le fait qu'elle fréquente principalement l'une des douze écoles d'élite identifiées :



ajoute Gingrich :

CiterCharles Murray, dans son ouvrage classique "Coming Apart", a analysé les codes postaux et a prouvé que les diplômés de la "sale douzaine" d'universités décrites par Rasmussen vivent, travaillent et se divertissent dans les mêmes codes postaux. Ils forment un groupe isolé et créent une "aristocratie du pouvoir" qui ne connaît pas le reste de la population et méprise la plupart d'entre nous. Cela explique parfaitement la phrase d'Hillary Clinton sur la "bande de déplorables".

Mais nous y reviendrons plus tard.

Tout d'abord, qui sont ces 1% d'élites en question ? Rasmussen les répartit en trois catégories :

  • Diplôme de troisième cycle
  • Gagner plus de 150 000 dollars par an
  • Vivre dans une zone urbaine densément peuplée

Leurs autres caractéristiques de base sont les suivantes, qui révèlent qu'ils sont "étonnamment jeunes" :



Il est vrai que la plupart d'entre nous considèrent qu'il s'agit là d'une évidence. Mais les données ont rarement été rassemblées de manière aussi intuitive et présentable.

Examinons d'abord les disparités réelles entre la population normale et les élites au cœur de l'analyse, avant de les extrapoler.

La première concerne la perception des libertés individuelles :



Près de 60 % des électeurs ordinaires estiment qu'il n'y a pas assez de liberté, alors que seulement 21 % des élites sont de cet avis. Il est choquant de constater que près de 50 % des élites estiment qu'il y a trop de liberté, alors que seulement 16 % des électeurs sont de cet avis.

Dans l'interview de Gingrich, Rasmussen développe ce point de vue, expliquant qu'une grande partie de ce haut monde éprouve un profond ressentiment à l'égard de la manière dont le hoi polloi a agi pendant l'ère de la "pandémie" de Covid, en particulier – non seulement leur refus de se masquer, mais aussi la consolidation ultérieure de leur position anti-vax. Cela a creusé le fossé entre les deux camps, les "élites" reléguant encore davantage leur classe marginale au rang d'ayant-droit. Comme toujours, il n'y a rien de plus efficace que la peur d'un dommage corporel pour forger un ressentiment viscéral entre les gens.

Mais le mécanisme qui est le plus à l'origine de cette ligne de faille a la source suivante : 70 % des élites font confiance au gouvernement, alors que seulement un minuscule moins de 20 % du public le fait :



Le fossé qui sépare les deux camps en matière de confiance dans la "classe politique professionnelle" est encore plus stupéfiant :



Vérifiez les chiffres : Seuls 6 % des électeurs ont une opinion favorable du Congrès, 10 % pour les journalistes et 17 % pour les professeurs. Parmi les élites (1 %), ces chiffres sont en moyenne supérieurs à 70 %, ce qui, à lui seul, révèle pratiquement toute l'histoire.

Autre chose :

77 % de l'élite serait prête à imposer des restrictions sur l'essence, le rationnement de la nourriture, etc., en raison du "changement climatique", alors que 63 % des électeurs ordinaires s'opposent à de telles mesures. En fait, l'élite en général soutient largement l'interdiction des véhicules à gaz, des poêles à bois, des SUV, des voyages aériens non essentiels et même de l'air conditionné, alors que la grande majorité des électeurs y est totalement opposée.

Voici l'une des douze universités citées d'où sont issus la plupart des 1% :



En ce qui concerne les institutions, il n'est pas surprenant que les douze écoles clés, principalement de l'Ivy League, forment une sorte de conduit qui filtre l'élite vers les piédestaux du pouvoir dans la société. Il s'agit d'un pipeline bien établi qui alimente un segment étroit et présélectionné de la société, de plus en plus haut, à travers une passoire de purification idéologique destinée à éliminer tous les intrus non conformes.

Quiconque a étudié l'histoire de la montée en puissance des institutions transnationales au XXe siècle sait que, dès le début des années 1900, des cohortes comme celles de Milner et Rhodes ont mis en place divers programmes et bourses, comme la "bourse Rhodes", précisément dans ce but. De tels "pipelines" se sont développés dans tout le monde occidental et comprennent le laboratoire de formation moderne connu sous le nom de "Young Global Leaders", de l'extraction de Klaus Schwab.

Ces programmes institutionnels servent de mécanisme de triage à l'élite financière globaliste pour distinguer les candidats ayant les bons pedigrees, les penchants sociopathes, les compositions philistines et transnationales, afin de trouver des candidats aptes à être préparés pour de futures nominations à des postes de direction. Si l'on examine les antécédents de n'importe quel dirigeant ou décideur globaliste – qu'il s'agisse d'institutions financières comme la BCE, le FMI ou la Réserve fédérale, ou d'organisations de sécurité comme l'OTAN – on constate invariablement une appartenance de longue date à la poignée de programmes établis de l'"ancien ordre" ou des distinctions de leur part. Les copains non élus, qui sont en fait sélectionnés et nommés par la nomenklatura anonyme ci-dessus, sont presque toujours issus de la même petite clique.

Il est bien connu que les meilleurs économistes, directeurs de fonds spéculatifs – pour des firmes comme Goldman Sachs, par exemple – avocats constitutionnalistes, etc sont tous issus de ce collectif exigu d'écoles telle Harvard. Ce système est conçu pour permettre aux élites de contrôler avec précision le petit groupe de loyalistes sélectionnés avant de les intégrer dans leurs rangs raréfiés et étroitement surveillés. Il s'agit d'un système en boucle fermée, qui joue un rôle central dans la régulation des strates supérieures, lesquelles constituent la trame du mécanisme de contrôle de l'élite.

En ce qui concerne le rapport de Rasmussen, il est clair que la "super élite" sert de pilier d'influence dans la société, agissant comme garde-fou pour mieux gérer et réguler les intérêts de la classe managériale la plus exclusive, liée aux vieilles familles de banquiers. En bref, il s'agit d'un pipeline bien huilé et hautement sélectif qui achemine continuellement les "bonnes personnes" – ambitieuses, mais malléables et serviles aux intérêts globalistes – vers le sommet.

L'enquête de Rasmussen révèle à quel point ils sont déconnectés de la société. Étant donné que leur milieu reste leur propre cohorte fermée, ces personnes ne se mélangent jamais vraiment et ne connaissent jamais les soucis ou les frustrations du travailleur moyen dans la rue. Ils n'existent que dans une réalité parallèle simulée, qui est renforcée quotidiennement par les moteurs générateurs de biais de confirmation des médias sociaux gauchistes et des grandes entreprises technologiques contrôlées et dominées par les libéraux, qui filtrent la société pour eux comme une paire de lunettes de réalité augmentée.

Les cas extrêmes de leurs attitudes déconnectées sont observés tous les jours, par exemple :



Le Washington Post se moque des histoires de vol à l'étalage en les qualifiant de "panique" d'une "nation aux doigts collants construite sur des terres volées".

La seule contradiction apparente est que ces élites vivent principalement "dans des codes postaux dépassant une densité de population de 10 000 personnes par km/carré". Cette affirmation trompeuse implique qu'elles vivent dans de grandes villes comme New York, où elles seraient en fait obligées de se mêler quotidiennement à la paysannerie. En réalité, nous savons qu'ils sont retranchés dans des quartiers aristocratiques hautement séquestrés de ces villes, comme l'Upper East Side à Manhattan ou Kalorama à Washington. Transportés dans des voitures de luxe, ils daignent rarement croiser les roturiers, pour lesquels ils n'ont que mépris, à l'exception d'une petite poignée de main symbolique au café du coin pour se rassurer et se dire qu'ils sont "en contact" avec le peuple.

Le film Cosmopolis, adapté de DeLillo et réalisé par Cronenberg, est la meilleure représentation récente de cette classe.



Le film métaphorise parfaitement l'idée de la réalité cloisonnée des élites en situant toute l'intrigue dans la luxueuse limousine du PDG riche, bien évidemment ; son seul lien avec le monde réel, dont il a une faim névrotique, se fait à travers les vitres pare-balles qui l'entourent comme des écrans numériques. Bien entendu, le film traite également des nombreux problèmes liés à la déconnexion entre l'élite et la population, et se termine par une scène violente avec l'un des employés du PDG, pathologiquement mécontent et sous-apprécié.

À bien des égards, il s'agit d'un problème vieux comme le monde : les élites ont toujours existé dans des sociétés parallèles. Cependant, l'avènement des technologies numériques et des médias sociaux leur a permis de s'enfermer comme jamais auparavant dans une bulle de confirmation toujours imperméable. Écoutez les interviews de hauts responsables politiques de Washington, de grands patrons d'entreprises, etc., et notez comment ils s'inspirent exclusivement des publications d'entreprises les plus corporatistes comme le WaPo, le NYTimes, etc. Cela devient une boucle de rétroaction hermétique d'autoréférence, de plus en plus coupée du monde extérieur réel de l'expérience humaine.

Comme le décrivait l'article précédent du NYPost :

CiterSi l'Amérique veut éviter de basculer dans cette boucle de rétroaction toxique, ses élites devront sortir de leur bulle, cesser de se conformer pour se fondre dans la masse et commencer à répondre aux doléances légitimes de leurs concitoyens.

Cela explique l'obsession des élites pour le changement climatique, car il s'agit d'une question qui n'existe que "sur le papier" – en tant qu'abstraction – et qui n'est pas ressentie de manière réaliste dans les quartiers populaires. Les aristos qui reflètent de manière répétée leur propre alarmisme strident sur cette question se radicalisent de plus en plus, d'autant plus que, comme nous l'avons déjà dit, ils accordent beaucoup plus d'importance aux institutions d'autorité que le prolétaire moyen. Cela a pour effet de calcifier leur croyance aveugle en des spectres tels que le changement climatique, même s'ils n'y prêtent qu'un intérêt de pure forme et n'agissent pas en conséquence à la lumière d'une telle "menace" existentielle.

Le problème est exacerbé par les maux sociaux qui créent des divisions entre les sexes, donnant un poids disproportionné aux préoccupations centrées sur les femmes, selon la théorie Longhouse  :

CiterLa Longhouse fait référence à la remarquable sur-correction des deux dernières générations vers des normes sociales centrées sur les besoins féminins et les méthodes féminines de contrôle, de direction et de modélisation du comportement.

Les femmes sont naturellement plus sympathiques – et donc plus influençables – aux impératifs de l'ingénierie sociale qui cooptent le récit actuel. Les hommes sont de plus en plus écartés de l'enseignement supérieur, ce qui signifie que même parmi les élites qui ont été canalisées vers le haut, les positions penchent de plus en plus du côté de la "Longhouse" :





Cette féminisation de la classe dirigeante peut être observée de différents points de vue :




Comme tout le monde le sait maintenant, les femmes célibataires sont de loin celles qui font le saut le plus disproportionné dans les terres Démocrates, ainsi que dans les politiques hyperlibérales de plus en plus radicalisées – ce qui se reflète d'autres manières intéressantes :



Par ailleurs, un utilisateur de X a fait un commentaire pertinent sur la capture d'écran ci-dessous :



CiterLa plupart des analyses de l'effondrement des inscriptions des hommes à l'université se concentrent sur le fait qu'il est inquiétant que ces hommes n'épousent pas les opinions politiques de l'élite.

Mais l'une des disparités les plus révélatrices de l'enquête Rasmussen montre à quel point les élites sont déconnectées des questions économiques qui affectent le plus la plèbe – par opposition aux abstractions aériennes des questions de guerre culturelle des intellectuels marginaux :



Ici, vous pouvez voir qu'un énorme 82% des élites pensent que Biden réussit en matière d'emploi – ce qui signifie par extension qu'ils approuvent l'état de l'économie. Seuls 41 % des électeurs sont de cet avis.

Ce résultat est particulièrement révélateur, car l'emploi et l'économie sont des questions vitales que les électeurs ordinaires ressentent directement. Les élites n'y sont guère sensibles, car, quelle que soit l'ampleur des chiffres du chômage, elles restent bien ancrées dans leur vie de nantis de la haute société.

Le dernier point qui, selon Rasmussen, l'a choqué lui-même, est la question de l'amoralité des élites. Il a constaté que près de 70 % des super-élites accepteraient que leur candidat triche plutôt que de perdre une élection. Seuls 7 % des électeurs ordinaires ont des prédilections aussi amorales :



CiterRasmussen a déclaré que ce projet a révélé le chiffre le plus effrayant qu'il ait vu en près de 35 ans d'étude de l'opinion publique. Selon ses données, 35 % de l'élite de 1 % (et 69 % de l'élite de 1 % obsédée par la politique) ont déclaré qu'ils préféreraient tricher plutôt que de perdre une élection serrée. Parmi les Américains moyens, 93 % rejettent la tricherie et acceptent la défaite lors d'une élection honnête. Seuls 7 % d'entre eux ont déclaré qu'ils seraient prêts à tricher. –Source

Ce résultat est stupéfiant, ne serait-ce que parce qu'il présente de loin la plus grande marge de différence de toutes les autres questions. Il explique à lui seul de nombreux maux de la société, notamment la facilité avec laquelle l'élite influente s'est déjà montrée capable d'utiliser sa richesse et son influence considérables pour mettre le "pouce sur la balance" de l'élection de 2020.

Il n'est donc pas surprenant que cette culture omniprésente de l'amoralité se reflète dans tous les récits actuels menant à l'élection de 2024 :




https://www.foreignaffairs.com/united-states/age-amorality-liberal-brands

L'article ci-dessus, tiré de Foreign Affairs – le journal officiel du Council on Foreign Relations – est particulièrement emblématique à cet égard, notamment parce que le CFR représente à bien des égards le totem de la super-élite, le 1%  dont il est question. Le conclave ne regroupe pas seulement une classe particulière, comme les dirigeants mondiaux, mais cherche à mettre en réseau et à uniformiser l'ensemble du tissu de l'échelon supérieur, qu'il s'agisse de l'élite des affaires, de la royauté bureaucratique ou même de personnalités influentes de la culture pop comme Angelina Jolie, qui en est membre depuis de nombreuses années.

L'article témoigne précisément des types d'hypocrisie inhérents à une grande partie de la classe dirigeante. Ils parlent de "buts valables" poursuivis par des "moyens indignes" au nom d'objectifs "libéraux" et démocratiques, mais le problème est le suivant : qui décide de ces "buts valables" ? Selon leur estimation, renverser une variété de dirigeants peu recommandables, ou simplement "incompatibles", dans le monde entier était un "objectif louable". Mais l'approbation démocratique par les citoyens de ces orientations politiques est inhérente à la "démocratie" et aux idéaux libéraux qu'ils prétendent défendre.

Dans l'Occident "libéral", ce petit groupe d'élites fait passer ses propres objectifs égoïstes par des euphémismes bidons présentés comme des "idéaux démocratiques", alors qu'en réalité, le peuple n'a pas son mot à dire. C'est pourquoi cette version de la "démocratie libérale" n'est rien d'autre qu'une contrefaçon destinée à réaliser les objectifs géopolitiques nécessaires au maintien de la domination de l'élite bancaire et financière mondiale.



Asservir ses propres citoyens dans un réseau de mensonges n'est pas du tout un monde de "liberté" – c'est un asservissement intellectuel et moral, même si les citoyens jouissent involontairement du confort matériel d'un système construit sur une exploitation prédatrice hideusement déguisée. Le problème est que de telles circonstances ne sont jamais viables à long terme : bien sûr, elles peuvent créer des conditions semi-utopiques pour vos propres enfants, mais le reste du monde finit par s'apercevoir de l'escroquerie, exigeant sa part de chair en guise de compensation. Les élites feraient mieux de cesser cette mascarade et de dire simplement la vérité : cela n'a rien à voir avec des ersatz de grands idéaux  comme la "liberté" et le "libéralisme", mais plutôt avec la préservation de la primauté de l'Occident et d'un mode de vie privilégié ; c'est tout.

L'article est un burlesque simulacre d'hypocrisie : il insiste sur les prétendues "agressions" et politiques "illibérales" de la Russie et de la Chine – comme l'"invasion" de l'Ukraine – tout en ignorant de manière crétine les transgressions, invasions et occupations bien plus nombreuses des États-Unis dans divers États souverains, sans parler de la facilitation actuelle d'un génocide total à Gaza, pour lequel les États-Unis viennent de livrer un nouveau lot de bombes à Israël à l'heure où nous écrivons ces lignes. Les élections en Chine et en Russie se sont également révélées bien plus démocratiques et "libérales" que la "production" électorale bidon des États-Unis, qui a vu une "victoire" évidente volée pour un candidat honni en 2020, ou même que la mascarade actuelle de l'invasion coordonnée de millions de clandestins dans le but de bouleverser une autre élection "démocratique" en 2024. Les jérémiades haletantes des fantassins de l'establishment ne sont rien d'autre que des tentatives désespérées destinés à soutenir l'édifice en ruine de leur vieil ordre suranné.

Il suffit de voir les idéaux de la "démocratie libérale" dont les élites se gargarisent avec tant de constance :





Qui aurait cru que la démocratie était si compliquée ?

Et les idéaux "libéraux", qui étaient censés représenter la liberté individuelle, font fureur de nos jours :




En réalité, tous ces termes et concepts ne sont que des artefacts de la façade shibbolethique érigée pour servir le paradigme de contrôle des élites. Tout cela nous ramène au sujet qui nous occupe : la classe des 1%, selon le sondage de Rasmussen, a créé un niveau d'institutions suprapositionné qui sert d'engrenage à la préservation de la domination du système. La conception autoréférentielle est un mécanisme d'application idéologique délibéré destiné à conduire les "bonnes personnes" au sommet de la structure pyramidale, tout en mettant de côté les indésirables qui n'ont pas le sang assez bleu pour participer à la soirée exclusive.

En fin de compte, l'auteur de l'article de Foreign Affairs sur l'amoralité, Hal Brands, est un bon exemple de ce pipeline. Un coup d'œil sur son wiki montre qu'il porte non seulement la marque "distinctive" d'un certain honneur de Henry A. Kissinger – précisément le type de bourse Rhodes pour les élites dont j'ai parlé – mais qu'il a même fréquenté non pas une, mais deux des 12 institutions "choisies" par Rasmussen :



Cela fait de Brands l'enfant-vedette de cette classe d'élite isolée. Assis sur leurs interminables allocations et sinécures des ONG, des personnages comme Brands passent leur vie à écrire des articles malhonnêtes, les uns après les autres, pour promouvoir les agendas globalistes les plus radicaux pour leurs compagnons olympiens, tout en se détachant des basses préoccupations des gens du peuple.

Pour une autre démonstration exemplaire de cette déconnexion, ne cherchez pas plus loin que ce nouveau clip de MSNBC sur l'événement à venir intitulé "White Rural Rage" (la rage rurale blanche) :

Voir la vidéo sur le site

Naturellement, les auteurs sont représentatifs du beau monde intellectuel et aisé de Rasmussen – l'un d'entre eux est professeur de sciences politiques à l'université du Maryland, l'autre est rédacteur au WaPo et membre d'une "fondation" liée à une ONG de la Ceinture [la Rocade de Washington DC, NdT] qui incube précisément le type d'auxiliaires de l'establishment dont il est question.

Ces personnes finissent généralement par être couronnées "senior fellows" ou, plus risible encore, "scholars" dans ces fondations douteuses ; des noms ambigus et autoproclamés censés évoquer l'érudition et l'autorité, qui ne représentent en réalité rien d'autre qu'une onction vide de sens par des institutions corporatistes-globalistes qui les ont désignés comme des factotums fiables et des diffuseurs de l'ordre du jour de la Co-Glo [Compagnie du globalisme, NdSF].

Malheureusement, il n'y a pas de solution à la fracture sociétale. Les institutions qui reçoivent des fonds d'entreprise de quelque nature que ce soit peuvent être considérées comme captives, car il y a toujours des conditions à remplir. La seule façon d'avancer est donc d'éviter, de profaner et de vilipender toutes les institutions, de sorte que la rupture puisse finalement se traduire par un découplage total de la société originale et authentique. Une fois qu'un système parallèle est mis en place, les "institutions" vides de toute conséquences doivent se dessécher et se ratatiner en carapaces floconneuses, pour être piétinées comme des croûtes de sauterelles.

Simplicius Le Penseur

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/la-deconnexion-de-lelite-americaine


JacquesL

Comment les élites sont devenues de plus en plus bêtes



par H16

L'Occident a maintenant un grave problème avec ses élites.

Le bon sens permettait déjà de s'en douter, les observations s'accumulant dans le sens d'une déconnexion de plus en plus importante et aux conséquences de plus en plus graves des élites du reste du peuple. Une étude récemment menée par Scott Rasmussen (fondateur de l'institut Rasmussen Reports) permet d'apporter des éléments factuels à ces intuitions.

En substance, l'enquête a porté sur les «super-élites», c'est-à-dire les individus définis comme étant diplômés des institutions prestigieuses (aux États-Unis, ce sont en gros les universités de la Ivy League comme Yale, Harvard, Columbia, Princeton,...), gagnant un revenu annuel supérieur à 150 000 dollars et habitant les villes denses comme New York, Los Angeles qui comptent plus de 10 000 personnes par code postal.

De façon assez logique, on retrouve les caractéristiques suivantes pour ces super-élites : il s'agit de blancs (à 86%) qui sont très majoritairement (67%) dans la tranche d'âge la plus professionnellement active (35-55 ans) et qui sont largement pro démocrates (i.e. socialistes américains) à 73% et pour 47% d'entre eux, tenants des politiques de Bernie Sanders (le plus à gauche de ces socialistes américains).

Il en découle que là où 57% des Américains pensent que les libertés se sont largement érodées ces dernières années, cette super-élite pense, à 47%, que le gouvernement en accorde encore trop. De façon encore plus surprenante, 70% de ces élites pensent même que le gouvernement fait ce qu'il faut la plupart du temps et lui accordent donc leur confiance. D'ailleurs, 69% ont confiance dans les membres du Congrès, contre 6% des Américains en moyenne...

Autrement dit, cette super-élite (qui représente bien moins d'un pourcent des Américains) est de plus en plus diamétralement opposée aux opinions et aspirations des 99% d'autres Américains : par exemple et outre les orientations politiques, les premiers sont particulièrement anxieux à l'évocation du climat quand le reste de la plèbe est nettement moins préoccupée par le sujet.

Notons au passage que ce qui est vrai aux États-Unis peut être retrouvé de façon très proche voire exacerbée dans les sociétés occidentales européennes, notamment en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne, dont les élites copient assez visiblement ce qui se passe outre-Atlantique.

Tout ceci atteint un tel point que les super-élites ont maintenant une nette tendance à se radicaliser sur cette question du climat et quelques autres, devenues des colifichets de ces élites, d'autant plus qu'au contraire de la plèbe, ils accordent beaucoup de leur confiance dans les institutions. Ceci n'améliore en rien ni l'opinion qu'ils ont des classes inférieures (les 99% de non-élites) ni leur capacité à regarder la réalité en face, leurs fréquentations étant quasiment endogames.

S'y ajoute l'effet «maison communale» ou «Longhouse effect», observation du fait que les deux dernières générations ont donné aux normes sociales un poids disproportionné aux préoccupations féminines, aux méthodes féminines de contrôle de la société, de direction et de modélisation du comportement.

(Ainsi, en 2022, les femmes occupaient 52% des postes de cadres aux États-Unis et obtiennent plus de 57% des licences, 61% des maîtrises et 54% des doctorats. On retrouve le même phénomène, à différents degrés, dans tous les pays occidentaux, qui s'accompagne de la perte de prestige des professions concernées. La féminisation galopante de la magistrature en France en est une excellente illustration.)



Concrètement, on se retrouve avec des élites qui se cooptent entre elles, en cercle fermé, et dont les comportements se calent progressivement et de façon disproportionnée sur les impératifs féminins.

Or, tout ceci entraîne plusieurs problèmes.

D'une part, le conformisme appelle le conformisme : comme l'ont montré Worchel et Cooper dans une étude parue en 1976, les femmes ont tendance à se conformer plus facilement que les hommes aux normes sociales. Du reste, l'étude de Mori et Arai (2010) montre même que la conformité par pression sociale marche particulièrement bien auprès des femmes (et pas des hommes). Or, lorsqu'elles dirigent, elles choisissent en moyenne les individus les plus conformistes et donc plutôt des femmes. D'où la féminisation de certaines professions qui s'accélère.

D'autre part, ceci revient à «écraser» la sélection des personnes vers la moyenne globale de l'intelligence, et pas vers l'excellence. En effet, les personnes les plus conformistes choisissant aussi les personnes conformistes, elles vont assez naturellement fort peu s'écarter de leur propre niveau intellectuel, amenant à éliminer progressivement (notamment des postes de direction) les personnes les plus atypiques (dont les plus intelligentes) ce qui entraîne un abaissement global de l'intelligence des directions des organisations dans lesquelles elles auraient dû se trouver.

Or, la population capable de diriger des projets, des groupes d'individus et des organisations en général est une population par définition peu nombreuse, qui représente en gros 5% de la population globale (seuil correspondant à un quotient intellectuel de 125 ou plus).

Quelle que soit la population considérée et indépendamment de l'intelligence des individus qui la composent, il existe en outre une quantité relativement stable de personnes capables de prendre des décisions indépendamment de la pression sociale. Cette proportion évolue autour de 15 à 20% et a été amplement démontrée lors de l'épisode pandémique.

De façon logique, il apparaît donc raisonnable de dire qu'il existe environ 1% de la population qui soit suffisamment apte à diriger des groupes et à faire preuve d'assez d'anticonformisme pour ne pas céder à la pression sociale, et donc de prendre des décisions éventuellement politiquement incorrectes mais qui s'avèrent malgré tout correctes, pérennes ou porteuses de plus de fruits que des décisions consensuelles mais sous-optimales (voire délétères).

Malheureusement, en Occident, tout a été fait et continue d'être fait pour que justement, cette fine tranche de population (qui représente un petit pourcent) n'ait plus accès aux postes de pouvoir ou de décisions dans la société en général ou les entreprises. Elle est essentiellement mise à l'écart par les conformistes et ceux qui valident, suivent et implémentent scrupuleusement les décisions conformistes des groupes du moment, et qui se cooptent tous entre eux.



Ceci se traduit par la disparition de la méritocratie, remplacée par les réseaux, les groupes de copains-coquins, les accointances, la «promotion canapé» ou la diplomocratie transformée en une diplomosclérose particulièrement visible en France actuellement.

La guerre ouverte actuellement menée contre la liberté d'expression – dont l'effet le plus palpable est, précisément, de pouvoir tenir des discours non conformes – est la traduction concrète de la disparition de cette population spécifique et de son remplacement par un autre pourcent, celui des élites décrites précédemment (qui sont, elles, militairement conformes). Il en va de même avec les lois d'exception destinées à entraver la réussite des indépendants d'esprit, les empêchant de se démarquer ou de s'élever.

Parallèlement, on ne peut que noter la multiplication des récompenses pour les individus les plus conformes, les «idéologiquement purs», quand bien même leur médiocrité est impossible à masquer : l'adoubement médiatique et politique des fact-checkers, les doctorats en études de genre et autres clowneries, les Chief Happiness et autre «ESG/DEI manager» dans les entreprises sont autant de ces hochets institutionnels qu'on distribue à des gens qui, dans une société moins conforme, seraient coursiers ou en cuisine dans un fast-food.

On pourrait soupirer et espérer simplement que cette tendance se calme un peu mais malheureusement, l'avènement des médiocres et de la conformité se traduit très concrètement par la ruine du modèle occidental, et surtout la mort plus ou moins directe de millions d'individus : l'arrivée de semi-habiles au pouvoir, ce sont des empilements de décisions imbéciles qui conduisent des personnes tout à fait compétentes à être écartées pour y placer de parfaits inutiles voire nuisibles (mais conformes).

Ce qui se passe avec Boeing (et ses avions qui perdent des pièces en vol), ce qu'on observe sur les plateaux télé et leurs experts de Prisunic, les idées consternantes qui remplissent toute la culture occidentale actuelle depuis ses films jusqu'à sa musique en passant par la politique ou son industrie, sont autant d'exemples qui attestent de ce «grand remplacement» des gens capables mais honteusement non conformes et politiquement incorrects, par des conformes affûtés comme du beurre chaud.

L'ensemble des systèmes (politiques, juridiques, économiques, industriels, sociaux) de l'Occident étant de plus en plus complexes, à mesure que les compétents sont écartés, ne restent plus que les conformistes pas trop malins pour tenter de les maintenir, bientôt remplacés par les conformes rigides de plus en plus bêtes... ce qui ne fonctionne pas.

La dégradation de toutes les institutions, de toutes les infrastructures et du tissu même de la société en témoigne : s'il ne se ressaisit pas vivement, l'Occident est foutu.

source : Hashtable

https://reseauinternational.net/comment-les-elites-sont-devenues-de-plus-en-plus-betes/

JacquesL

Déjà au début des années 2000, la magistrature française était massivement féminisée, avec des promotions féminines d'au moins 80 % à l'ENM.