Nouvelles:

Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.

Main Menu
Welcome to Pratiquer les vertus citoyennes. Please login or sign up.

21 Novembre 2024, 04:23:31 PM

Login with username, password and session length

Crier !

jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

Récents

Membres
Stats
  • Total des messages: 6,847
  • Total des sujets: 4,044
  • En ligne aujourd'hui: 19
  • Record de connexion total: 448
  • (18 Mai 2024, 04:24:13 AM)
Membres en ligne
Membres: 1
Invités: 16
Total: 17

Le monde plonge dans une frénésie eschatologique qui aura de graves conséquences

Démarré par JacquesL, 02 Novembre 2023, 10:17:54 PM

« précédent - suivant »

JacquesL

Le monde plonge dans une frénésie eschatologique qui pourrait avoir de graves conséquences



par Simplicius le penseur


La ferveur eschatologique qui imprègne la crise palestinienne atteint des sommets extraordinaires. Les responsables du monde entier tombent le masque et révèlent sans le vouloir la dimension biblique du conflit.
Les personnalités politiques ne cessent d'émailler leurs proclamations de références et d'allégories bibliques. Le premier d'entre eux est Netanyahou, qui a utilisé toute une série de prophéties bibliques pour siffler le rappel et entraîner son peuple dans une frénésie eschatologique.
Non seulement il invoque la prophétie d'Isaïe, mais il présente le conflit comme celui de la «lumière» contre les «ténèbres» et du bien contre le mal, dépeignant les Palestiniens comme les enfants des ténèbres qui doivent être vaincus par les Élus :




Voilà la prophétie d'Isaïe dont il semble parler :
«On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de dévastation ou de destruction dans tes frontières ;
tu appelleras tes murailles Salut,
et tes portes, Louange.
Isaïe 60:18 ESV»

Mais ensuite, de manière plus controversée, il a invoqué Amalek l'ennemi mortel des Hébreux dans la bible :
Comme l'a formulé un commentateur :
«Netanyahou ne cesse de se référer aux prophéties bibliques lors de ses conférences de presse :
«Vous devez vous souvenir de ce que Amalek vous a fait, dit notre Sainte Bible, et nous nous en souvenons et nous nous battons. Nos héros qui se battent à Gaza perpétuent une dynastie de héros qui remonte à 3000 ans d'histoire – de Josué aux héros de 1948, de la guerre des Six Jours à la guerre du Kippour et à toutes les autres guerres».
«Les paroles concernant Amalek sont tirées du premier livre de Samuel : «Ainsi parle le Seigneur des armées : Je me suis souvenu de ce qu'Amalek a fait à Israël, de la manière dont il s'est opposé à lui lors de sa sortie d'Égypte» (15:2). Le Seigneur ordonne au roi Saül de détruire l'ennemi et tout son peuple : «Maintenant, va écraser Amalek et détruis tout ce qu'il possède ; ne lui fais pas de merci ; mais mets à mort mari et femme ; des jeunes jusqu'aux bébés ; du bœuf jusqu'au mouton ; du chameau jusqu'à l'âne» (15:3).
Netanyahu se prend pour un nouveau Messie qui a droit divin d'exterminer tous les ennemis du peuple élu... Un maniaque du génocide».
De nombreux observateurs arabes, comme Muhammad Shehaba, soulignent le ton menaçant de ses paroles.




Ou cet autre :
«La réaction d'Israël a finalement atteint son apogée, un ethno-État religieux avec un chef belliqueux et messianique, déterminé à liquider le ghetto de Gaza :
... c'est un test pour toute l'humanité, c'est une lutte entre les forces du mal... et l'axe de la liberté et du progrès. Nous sommes le peuple de la lumière, ils sont le peuple des ténèbres et la lumière doit triompher des ténèbres. Mon rôle est maintenant de mener tous les Israéliens à une victoire écrasante... Nous réaliserons la prophétie d'Isaïe... ensemble, nous vaincrons.
La prophétie d'Isaïe, à laquelle se réfère Netanyahou, est une prophétie qui promet à Israël la victoire sur ses ennemis. Elle est souvent utilisée par les Israéliens pour justifier leur domination sur les Palestiniens».
On ne devrait pas être vraiment surpris.
Après tout, Israël est l'un des seuls États au monde fondé presque exclusivement sur le «droit biblique», ce qui signifie qu'il est tout à fait naturel qu'une grande partie de sa politique – qu'elle soit bonne ou mauvaise – soit enracinée dans le récit biblique.
Ce n'est donc pas le simple fait d'invoquer la Bible qui est troublant, mais plutôt le fait que Netanyahou semble se considérer comme une figure messianique conduisant sa nation vers un accomplissement eschatologique, une sorte de Jugement dernier ou de Ravissement1. Et cela devient extrêmement dangereux quand une nation dirigée par un messie autoproclamé de la fin des temps entraîne le reste du monde somnambule vers la troisième guerre mondiale.
Et qui sont ces somnambules au regard vide ? Les figures les plus en vue de l'Occident, en particulier les évangélistes américains, et parfois quelques figures surprenantes. Par exemple, beaucoup ont été choqués de voir l'hindou Vivek Ramaswamy jouer les perroquets flagorneurs en reprenant le postulat biblique des «Élus» et de la «nation divine».

Citation de: Vivek RamaswamyNow is the moment for Israel to return to its founding premise: the Jewish State has an absolute right to exist. A Divine gift, gifted to a Divine nation, charged with a Divine purpose. Israel has an absolute and unequivocal right and responsibility to defend itself to the fullest, applying the only language its adversaries understand: the language of force.
And what would David Ben-Gurion say? Don't depend on anyone else's fleeting sympathies or permission to do it.
If Israel wants to destroy Hamas, Israel should go ahead and destroy Hamas.
If Israel wants to destroy Hezbollah, Israel should go ahead and destroy Hezbollah.
If Israel and Mossad wants to pull off Munich 2.0 and take out every last leader of Hamas wherever they may be hiding, from Doha to Dresden, and host a red wedding at the Four Seasons in Qatar the next time Haniyeh and Mashaal show up, they should go ahead and do it.


Ses partisans ont été profondément irrités par le ton belliqueux de son dernier discours. C'est cela qui conduit les gens à se demander pourquoi les personnalités de l'establishment finissent invariablement par devenir de la pâte à modeler entre les mains d'Israël.
Sans surprise par contre, le nouveau président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, s'est lui aussi immédiatement mis en mode sioniste chrétien.



Le fait est que l'élite politique américaine est composée de sionistes purs et durs parce que nombre d'entre eux sont issus de la souche baptiste du Sud et évangélique de l'Église catholique qui prêche la dévotion à Israël, car c'est ainsi qu'ils comprennent le message biblique.
Le journaliste indépendant Lee Fang a fait œuvre de pionnier en couvrant cet aspect de la crise actuelle. Il interviewe des membres du Congrès américain, dont l'un déclare carrément qu'il prend les écritures bibliques sur Israël «littéralement» : «Ceux qui bénissent Israël seront eux-mêmes bénis».
Fang insiste notamment sur le fait que nombre de ces gens-là croient au Ravissement, où une bataille finale «Armageddon» sera livrée à Jérusalem, avant la seconde venue du Christ.
Lee Fang a écrit un article intitulé «Les télévangélistes invoquent la guerre sainte pour réclamer des armes pour Israël et des frappes contre l'Iran»2, d'où il ressort que le pasteur John Hagee, rejoint par des diplomates et des législateurs israéliens, a cité la prophétie de la fin des temps pour appeler à un soutien militaire à Israël et à des frappes américaines sur l'Iran.
Fang souligne que «l'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan et d'autres diplomates israéliens se sont rendus au Texas pour organiser un rassemblement de prière de la droite chrétienne avec le pasteur John Hagee, [qui] cite le prophète Isaïe – en référence à la fin des temps – et appelle les évangélistes à faire pression sur le gouvernement américain pour qu'il soutienne Israël dans le cadre d'une guerre de religion».
Au Texas, le pasteur John Hagee, de l'association Chrétiens Unis pour Israël, s'est appuyé sur des prophéties de la fin des temps pour appeler ouvertement à la guerre contre l'Iran.
Lee Fang ajoute :
«Pour beaucoup de ces chrétiens évangéliques, la fondation moderne d'Israël a marqué le début de la réalisation de cette prophétie qui, selon eux, stipule que les juifs doivent contrôler Jérusalem avant une guerre entre les empires maléfiques de «Gog et Magog». Des télévangélistes tels que Hagee ont déclaré que diverses nations arabes, ainsi que la Chine, la Russie et l'Iran, correspondent à ces ennemis bibliques d'Israël. Hagee pense qu'une guerre est nécessaire pour accomplir la prophétie.
«Selon cette croyance, la fin des temps se termine par le ravisssement au ciel des chrétiens fidèles et le retour du Christ pour tuer ou convertir les non-croyants, y compris les juifs, avant de régner sur le monde pendant la dernière ère de l'humanité»».
Il est évident qu'une grande partie de l'élite politique et de l'intelligentsia américaines considère qu'Israël est au cœur de l'événement culminant tant attendu du «Ravissement». Ils considèrent que leur soutien à Israël est absolument nécessaire à leur ascension au ciel et au salut de leur âme. Cela les met tout naturellement au service des machinations géopolitiques d'Israël et permet à Israël de les manipuler pour en faire des marionnettes qui, du fait de leur croyance au Ravissement évangélique et du contrôle religieux, soutiennent toutes leurs initiatives, même si elles sont belligérantes ou nuisibles aux intérêts nationaux de l'Amérique.
Erdogan a repris ces dimensions dans son dernier discours, en soulignant le fossé eschatologique mondial entre le peuple de la Croix et celui du Croissant, tout en invoquant les croisades :
«Je le demande à l'Occident : allez vous créer une nouvelle atmosphère de croisades à l'encontre du Croissant ?»
Ce qui même a poussé le ministre israélien des affaires étrangères, Eli Cohen, à annoncer le retrait immédiat des diplomates de Turquie et une «réévaluation» des relations israélo-turques.
Bien entendu, nombreux sont ceux qui soupçonnent, à juste titre, Erdogan de n'accorder qu'un intérêt de pure forme à la question palestinienne afin de se présenter comme un «homme fort» et un «leader du monde musulman» :
«Comme nous l'avons déjà noté, Erdogan tente de tirer parti du mécontentement suscité par les actions d'Israël et de se positionner comme le «protecteur» de tous les musulmans. Compte tenu de l'impact de ses propos d'aujourd'hui, il ne fait aucun doute qu'il obtiendra un soutien important.
À en juger par sa rhétorique musclée et son enthousiasme, le dirigeant turc se voit comme la réincarnation du sultan Mehmed II, connu sous le nom de «conquérant». Dans son discours, il a critiqué à la fois l'Occident et la Russie (la référence au Karabakh est révélatrice).
La question est maintenant de savoir jusqu'où il est prêt à aller. Son discours sera-t-il simplement une tentative de renforcer sa popularité au milieu des combats dans la bande de Gaza, ou marquera-t-il le début d'un nouveau conflit plus important ?»
Deux caricatures percutantes illustrent cette dualité. En montrant Erdogan assis sur une conduite de gaz, tendant des cœurs brûlants à Netanyahou tandis que du vitriol sort de sa bouche contre la «barbarie» d'Israël, elles révèlent l'hypocrisie criante au cœur du théâtre politique d'Erdogan. Ses condamnations véhémentes en plein jour semblent s'effacer commodément devant les négociations sur le gaz au clair de lune.







«Erdogan, Israel, et Gaza : «C'est le Gaz, idiot !»
Ces caricatures capturent l'essence même de l'attitude grandiloquente d'Erdogan, un dirigeant qui «proteste trop» sur la scène des rassemblements pro-palestiniens, pour ensuite danser à la musique d'intérêts cyniques lorsque le rideau est tiré. Sa démonstration ridicule d'affection envers Netanyahou, juxtaposée à sa rhétorique enflammée, met en évidence la réalité : L'allégeance d'Erdogan penche vers l'odeur séduisante du gaz plutôt que vers les principes qu'il professe si bruyamment.
La position morale de Erdogan semble s'effondrer lorsqu'on entend l'écho de «business is business» résonner dans les chambres des accords gaziers turco-israéliens.
Le contraste frappant entre les rassemblements diurnes d'Erdogan contre l'agression israélienne et ses câlins en coulisses avec les dirigeants israéliens pour les accords de gaz lucratives est risible et tragique. Il met en lumière une réalité voilée, où les cris de solidarité avec la Palestine sont noyés dans le tintamarre des accords économiques avec Israël.
Ces images satiriques suscitent une question mordante : Quand la rage théâtrale d'Erdogan se traduira-t-elle en véritable action, si tant est que cela arrive ? Ou bien l'attrait du gaz continuera-t-il à alimenter en braises chaudes les relations israélo-turques, tandis que les cris des Palestiniens se perdront dans les ténèbres glacées ?
La question de savoir quelle intention réelle se cache derrière l'agitation d'Erdogan reste à débattre, mais il devient de plus en plus clair que non seulement un schisme mondial est en train de se produire, mais que tout le monde commence à saisir les dimensions historiques, bibliques et eschatologiques de ces événements».
Même le président russe Medvedev a ajouté son grain de sel hier en invoquant Moloch, un dieu païen cananéen connu pour ses sacrifices d'enfants – une référence évidente au massacre aveugle d'enfants palestiniens par Israël :
«Israël continue de retarder son opération terrestre à Gaza. Principalement sous la pression des États-Unis et par crainte de la colère mondiale.
Mais ne vous faites pas d'illusions. L'opération aura lieu, et avec les conséquences les plus graves et les plus sanglantes. Moloch réclame toujours plus de victimes, et la machine de la violence réciproque va maintenant fonctionner pendant des années.
En outre, l'Occident est très fatigué de l'Ukraine. Il a repris avec enthousiasme le soutien à Israël. Même le nouveau président de la Chambre des représentants des États-Unis, Michael Jackson (pardon, Mike Johnson, mais on s'en fiche), a fait de l'aide à Tel-Aviv sa priorité des priorités.
Mais ne serait-il pas préférable de reprendre le processus de règlement au Moyen-Orient et d'essayer enfin de mettre en œuvre la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies n°242 du Conseil de sécurité du 22 novembre 1967 ? Ou même le plan original de partage de la Palestine adopté le 29 novembre 1947 par la résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations unies ?
Ces questions sont, bien sûr, rhétoriques. Après tout, il est beaucoup plus intéressant de faire de l'argent avec la guerre de quelqu'un d'autre, loin des États-Unis.
La guerre doit continuer...»
Mais l'un des articles les plus importants sur ce sujet a été publié cette semaine par Alastair Crooke. Saisissant parfaitement les dimensions du conflit qui se prépare, M. Crooke écrit :
«Sous le gouvernement Netanyahou, Israël se rapproche de plus en plus d'une fondation eschatologique d'Israël sur la « Terre d'Israël » (biblique) – une démarche qui efface totalement la Palestine.
Ce n'est pas une coïncidence si, lors de son discours à l'Assemblée générale le mois dernier, Netanyahou a présenté une carte d'Israël dans laquelle Israël dominait de la rivière à la mer et dont la Palestine (en fait, tout territoire palestinien) avait disparu».
En fait, ce qui précède continue de se vérifier de plus en plus. Par exemple, une nouvelle fuite de documents internes israéliens pretend divulguer un plan gouvernemental appelant explicitement à la relocalisation totale – c'est-à-dire au nettoyage ethnique – des Palestiniens dans le Sinaï.



Ceux qui en doutent encore, ou qui croient qu'il s'agit d'une théorie du complot infondée, n'ont qu'à regarder une séquence moins connue de la récente interview par Marc Lamont Hill de l'ancien vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, qui, dans un langage très clair, expose explicitement le plan. Beaucoup d'entre vous ont vu le clip qui circule et dans lequel il demande que les civils de Gaza soient repoussés vers le point de passage de Rafah.
Il dit clairement que les Palestiniens doivent être envoyés dans des villes de tentes dans le Sinaï. Cela corrobore entièrement les «fuites» concernant la relocalisation forcée de la population de Gaza en Égypte, et confirme la déclaration de Crooke sur la création de la «Terre d'Israël» biblique.
D'autres hommes politiques israéliens ont également invoqué les écritures bibliques pour soutenir leur position sur le nettoyage total de la Palestine. Par exemple, Moshe Feiglin, l'un des membres les plus puissants du parti Likoud, appelle carrément à une punition biblique contre Gaza sous la forme d'une destruction totale de tous les Palestiniens, à la manière de Dresde, et à réduire tout Gaza «en cendres».
Il appelle ici au génocide aveugle de tous les Palestiniens pour leur donner une leçon.
Et Crooke ajoute :
«Malgré le scepticisme occidental, certains signes indiquent que cette insurrection dans la sphère arabe est différente et ressemble davantage à la révolte arabe de 1916 qui a renversé l'Empire ottoman. Elle prend une tournure distincte car les autorités religieuses chiites et sunnites disent que les musulmans ont le devoir de se tenir aux côtés des Palestiniens. En d'autres termes, alors que la politique israélienne devient clairement «prophétique», l'humeur islamique devient à son tour eschatologique».
En effet, les événements qui se précipitent actuellement au Levant semblent être d'une ampleur biblique. Les derniers rapports sur l'armada de l'OTAN qui se rassemble actuellement autour d'Israël laissent pantois.





Sans parler d'un pont aérien monumental de plus de 50 avions de transport américains C-17 transportant des quantités diaboliques d'armement vers le Moyen-Orient, dans ce qui apparaît à beaucoup comme des préparatifs de guerre :
«Au cours des dernières 24 heures, une cinquantaine d'avions de transport de l'armée américaine ont décollé pour le Moyen-Orient.
97% d'entre eux sont des avions-cargos géants C-17, capables de transporter 77 tonnes d'équipements et d'armes».



Et pour couper court à toute illusion selon laquelle il s'agirait d'une coïncidence, Joe Biden lui-même a semblé comprendre les proportions eschatologiques de ce conflit en déclarant ouvertement :
«Nous nous trouvons à un point d'inflexion (...) dans le monde, ce qui se produit toutes les trois ou quatre générations».
Il poursuit en rappelant de manière inquiétante que «60 millions de personnes sont mortes entre 1900 et 1946» pour établir un «ordre mondial libéral» qui, selon lui, a conduit à une sorte d'âge d'or, que d'autres qualifieraient de modèle mondial unipolaire.
Mais aujourd'hui, affirme-t-il, les choses évoluent à nouveau vers un «nouvel ordre mondial».
Oubliez la tentation conspirationniste de déplorer les fruits maudits du NOM. Concentrez-vous plutôt sur le fait que Biden reconnaît que ce qui se passe actuellement est un point d'inflexion sans précédent qui menace de secouer la planète comme cela n'a jamais été le cas depuis le réalignement de l'après-guerre.
Le fait qu'il évoque la mort de dizaines de millions de personnes ne fait qu'ajouter à l'aspect inquiétant de la nette compréhension des ramifications eschatologiques actuelles par les élites.
Il est toutefois intéressant de noter que cette orientation apparemment apocalyptique a suscité de vives inquiétudes chez les élites, créant des dissensions au sein même de l'establishment. Ainsi, l'apparatchik chargé des transferts d'armes des États-Unis vers les pays étrangers vient de démissionner publiquement pour des raisons morales et éthiques concernant l'approvisionnement du régime terroriste génocidaire d'Israël :



«Le directeur des affaires publiques et du Congrès au bureau des affaires politico-militaires du département d'État américain, Josh Paul, qui est chargé des transferts d'armes des États-Unis vers les pays étrangers, vient de démissionner. Une lettre de démission a été publiée sur son site LinkedIn, dans laquelle il explique sa décision par les livraisons d'armes en cours des États-Unis à Israël, qui, selon lui, «bafoue les droits de l'homme»».
Actuellement, des membres du personnel du Congrès au Capitole se retournent secrètement contre Israël. Le journaliste Kei Pritsker s'est entretenu avec un membre du personnel anonyme «qui décrit le mécontentement croissant face au massacre d'Israël au sein du Congrès».
Bref, il y a une sorte de mutinerie, dans les entrailles de l'establishment lui-même, qui laisse penser que le fossé ne va cesser de s'élargir à mesure que les gens commencent à saisir les véritables dimensions de l'escalade du conflit.
Alastair Crooke, pour sa part, nous laisse sur une vision pessimiste des choses :
«Si Israël entre dans Gaza (et Israël pourrait décider qu'il n'a pas d'autre choix que de lancer une opération terrestre, compte tenu de la dynamique politique intérieure et de la situation dans la bande de Gaza), il ne sera pas en mesure de faire face à la situation.
Il est probable que le Hezbollah s'enfoncera progressivement, laissant aux États-Unis l'option binaire d'accepter la défaite d'Israël ou de lancer une guerre majeure au cours de laquelle tous les points chauds se fondront en un seul.
Dans un sens, le conflit israélo-islamique ne peut être résolu que de cette manière cinétique. Tous les efforts déployés depuis 1947 n'ont fait que creuser le fossé. La réalité de la nécessité de la guerre pénètre largement la conscience du monde arabe et islamique».
Pour finir de comprendre où vont les choses, nous avons cette semaine l'interview de l'ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, traduite (en Anglais, ndt) par Arnaud Bertrand.
Arnaud félicite De Villepin pour son analyse extrêmement perspicace du conflit, et je suis d'accord avec lui. Je recommande vivement de lire l'interview dans son intégralité, mais je soulignerai le point le plus important qu'elle contient.
Son idée maîtresse est résumée dans l'échange essentiel suivant :
«Le Hamas nous a tendu un piège, et ce piège est d'une horreur et d'une cruauté maximales. Il y a un risque d'un engrenage du militarisme (...) comme si on pouvait avec des armées régler un problème aussi grave que la question palestinienne.
Il y a aussi un deuxième grand piège, celui de l'occidentalisme. Nous nous trouvons piégés, avec Israël, dans ce bloc occidental qui est aujourd'hui remis en question par la majeure partie de la communauté internationale».
[Le journaliste : Qu'est-ce que l'occidentalisme ?]
L'occidentalisme, c'est l'idée que l'Occident, qui pendant 5 siècles a géré les affaires du monde, va pouvoir continuer à le faire tranquillement. Et on voit bien, même dans les débats de la classe politique française, qu'il y a l'idée que, face à ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient, il faut continuer le combat toujours plus, vers ce qui pourrait s'apparenter à une guerre de religion ou à une guerre de civilisation. C'est-à-dire s'isoler encore plus sur la scène internationale.
Ce n'est pas la bonne voie, d'autant qu'il y a un troisième piège, qui est celui du moralisme. Et là, nous avons en quelque sorte la preuve, à travers ce qui se passe en Ukraine et ce qui se passe au Moyen-Orient, de ce double standard qui est dénoncé partout dans le monde, y compris ces dernières semaines lorsque je me rends en Afrique, au Moyen-Orient ou en Amérique latine.
La critique est toujours la même : regardez comment les populations civiles sont traitées à Gaza, vous dénoncez ce qui s'est passé en Ukraine, et vous êtes bien timides face à la tragédie qui se déroule à Gaza. Prenons le droit international, deuxième critique formulée par le Sud. On sanctionne la Russie quand elle agresse l'Ukraine, on sanctionne la Russie quand elle ne respecte pas les résolutions des Nations unies, et ça fait 70 ans que les résolutions des Nations Unies sont votées en vain et qu'Israël ne les respecte pas».
En bref, il explique que l'Occident se trouve pris au piège d'un catastrophique cercle vicieux. Ils ont tout misé sur une certaine vision morale et éthique du monde et ils sont confrontés à une situation où les valeurs morales de l'Occident sont ouvertement critiquées et rejetées. Il leur est extrêmement difficile – et peut-être tragiquement impossible – de se remettre en question, d'admettre leurs erreurs ou leurs méfaits et de rectifier le tir. Au lieu de cela, les dirigeants psychopathes de l'Occident pourraient choisir d'aller jusqu'au bout et d'imposer au reste du monde leur vision ontologique complètement pervertie.
Pour boucler la boucle, M. De Villepin donne lui aussi au conflit des accents eschatologiques :
«Vous êtes dans un jeu de causes et d'effets. Face à la tragédie de l'histoire, on ne peut pas prendre cette grille d'analyse de la «chaîne de causalité», tout simplement parce que si on la prend, on ne peut pas en sortir.
Une fois que l'on a compris qu'il y a un piège, une fois que l'on a compris que derrière ce piège, il y a aussi eu un changement au Moyen-Orient sur la question palestinienne... La situation aujourd'hui est profondément différente [de ce qu'elle était dans le passé]. La cause palestinienne était une cause politique et laïque. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une cause islamiste, menée par le Hamas.
Il est évident que ce type de cause est absolu et ne permet aucune forme de négociation. Du côté israélien, il y a également eu une évolution. Le sionisme était laïc et politique, défendu par Theodor Herzl à la fin du XIXe siècle. Il est largement devenu messianique et biblique aujourd'hui.
Cela signifie qu'ils ne veulent pas non plus faire de compromis et que tout ce que fait le gouvernement israélien d'extrême droite, en continuant d'encourager la colonisation, y compris depuis le 7 octobre, ne fait évidemment qu'aggraver la situation. Alors dans ce contexte, comprenez que nous sommes déjà dans cette région face à un problème qui semble profondément insoluble. À cela s'ajoute le durcissement des États. Sur le plan diplomatique, regardez les déclarations du roi de Jordanie, elles ne sont plus les mêmes qu'il y a six mois. Regardez les déclarations d'Erdogan en Turquie».
De Villepin reconnaît que le conflit touche à sa fin – la classique opposition entre une force qu'on ne peut pas arrêter et un objet qu'on ne peut pas bouger. Maintenant que les choses ont pris des dimensions bibliques, messianiques et eschatologiques, il y a très peu de moyens de les désamorcer.
Le seul espoir réside dans les dissensions croissantes au sein des institutions occidentales elles-mêmes. On peut même les voir se répercuter le long de l'échine de la hiérarchie politique américaine suscitant une peur nouvelle, qui secoue d'un léger tremblement leur approche habituellement sure et sans équivoque. Aujourd'hui, ils ne savent plus trop comment procéder ; malgré l'envoi d'une armada massive dans la région, les signaux qu'ils envoient à Israël sont mitigés.
Des rapports continuent d'indiquer que l'administration Biden est complètement divisée sur la manière de procéder. Il est intéressant de noter que Bush était lui aussi en conflit à la veille de la guerre en Irak. Qu'est-ce qui a finalement facilité sa décision «en toute connaissance de cause» d'envahir le pays ? Apparemment, le même cadre eschatologique.
L'administration Biden répondra-t-elle aussi favorablement aux appels à remplir sa «vraie mission», qui est son obligation biblique de protéger la Sion sacrée ? Le problème est que, contrairement à l'Irak et à Saddam, l'Iran et ses satellites sont beaucoup plus sensibles à la finalité eschatologique des événements en cours, tout comme de nombreuses puissances satellites qui menacent maintenant d'entrer dans le conflit, comme la Turquie, dont les figures de l'opposition radicale ont déjà menacé de faire la guerre à Israël en cas d'invasion complète de Gaza.
Le danger ultime de la situation réside dans le fait que Netanyahou et ses plus fervents laquais de droite considèrent qu'il s'agit potentiellement de la seule et unique occasion de mettre en œuvre un plan vieux de plusieurs décennies visant à effacer complètement la «Palestine» une fois pour toutes. Si ce conflit ne concernait que le Hamas lui-même, il n'y aurait pas lieu de s'inquiéter.
Mais étant donné que tout indique qu'il s'agit d'un plan israélien en préparation depuis longtemps, que les événements du 7 octobre étaient en fait un faux drapeau de type Pearl Harbor destiné à générer l'indignation nécessaire pour permettre l'exécution de la «solution palestinienne finale», cela nous indique que le gouvernement Netanyahou a l'intention d'aller «jusqu'au bout» dans la première étape de l'accomplissement de la prophétie messianique.
Et si c'est le cas, alors, comme De Villepin l'a laissé entendre, l'Occident pourrait être piégé en suivant Israël dans des ténèbres angoissants, risquant ainsi sa propre destruction totale pour la folie et la vanité bibliques de quelqu'un d'autre.
En fin de compte, le conflit pourrait simplement couper le monde en plusieurs parties, plutôt que de conduire à une confrontation totale de l'ordre d'une troisième guerre mondiale. Mais il provoquerait quand même l'effondrement total de l'Occident, car il ne ferait qu'accélérer les fossés entre les globalistes et durcir les blocs d'opposition nouvellement formés, ce qui favorise l'Est plutôt que l'Ouest, qui est dépendant des ressources.
Étant donné que les géants de l'énergie comme l'Iran et l'Afrique du Sud sont non seulement techniquement du même côté dans ce conflit, mais encore plus du fait des développements récents comme l'adhésion de l'Afrique du Sud aux BRICS (sans parler de l'Égypte), le conflit ne fera qu'«isoler» l'Occident de tout ce dont il a besoin pour prospérer, laissant la Chine et sa constellation de puissances amies se développer, croître et s'éloigner des puissances européennes en phase terminale de déclin et de nécrose.
Si je devais faire une prédiction, c'est ainsi que je vois les choses se dérouler. Bien qu'il y ait encore de fortes chances qu'un conflit cinétique majeur éclate, je penche légèrement en faveur de la thèse que les puissances occidentales s'éloigneront du gouffre à cause de la forte opposition interne et des désaccords évoqués plus haut. Ce conflit continuera à mijoter pendant de nombreux mois, avec peut-être quelques «catastrophes évitées de justesse», mais il conduira finalement à des réalignements mondiaux encore plus profonds à mesure que le monde verra le visage cru de l'hypocrisie moralisatrice de l'Occident et de sa politique de deux poids, deux mesures. L'Occident continuera tout simplement à perdre son magister moral à mesure que l'ensemble du Sud se solidifiera sous la direction de la Chine, de la Russie et de l'Iran.
Sentant l'hésitation et la faiblesse de l'Occident, Israël pourrait tenter de déclencher désespérément une conflagration plus large en augmentant l'ampleur de ses faux drapeaux – peut-être un autre incident semblable à celui de l'USS Liberty ou des frappes unilatérales sur l'Iran destinées à le pousser à réagir de manière à susciter une intervention étasunienne.
Je pense que ce sera le principal danger à surveiller, car, pris par la phase terminale de sa folie eschatologique, Israël sera plus imprévisible et plus dangereux que jamais pour l'ensemble de l'humanité.
En fin de compte, il réussira peut-être à établir un nouveau royaume sur les cendres de l'ancien, mais peut-être pas de la manière qu'il espérait.

source : Simplicius the Thinker via Mondialisation

Traduction Dominique Muselet

https://reseauinternational.net/le-monde-plonge-dans-une-frenesie-eschatologique-qui-pourrait-avoir-de-graves-consequences/