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Le vent tourne contre Biden & Israël

Démarré par JacquesL, 06 Février 2024, 09:55:18 PM

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JacquesL

Le vent tourne contre Biden & Israël



par Miranda Cleland

Cette semaine, un juge fédéral américain de Californie a conclu qu'il était «plausible» que la campagne militaire d'Israël contre les Palestiniens de la bande de Gaza s'apparente à un génocide et a «exhorté» le président Joe Biden et ses hauts fonctionnaires à réfléchir aux conséquences de leur soutien «indéfectible» à Israël.

Le vent tourne. Entre cette décision, les mesures provisoires de la Cour internationale de justice ordonnant à Israël de cesser de tuer des Palestiniens, les manifestants qui interrompent les événements publics organisés par Joe Biden pour exiger un cessez-le-feu et le nombre croissant d'électeurs américains qui s'engagent à ne pas voter pour sa réélection en novembre, la pression monte sur l'administration Biden pour qu'elle mette fin aux livraisons d'armes et aux transferts de fonds à Israël.

La semaine dernière, le juge d'Oakland, en Californie, a entendu les témoignages de plaignants palestiniens et palestino-américains, qui ont décrit avec force détails comment les forces israéliennes avaient tué leurs proches, détruit leurs maisons et bombardé la bande de Gaza au point de la rendre méconnaissable.

Les plaignants ont demandé au juge d'ordonner à l'administration Biden de cesser d'envoyer des armes qu'Israël va utiliser pour tuer toujours plus de membres de leurs familles. Le dernier témoin, Barry Trachtenberg, spécialiste de l'histoire juive et de l'Holocauste, a déclaré que les actions d'Israël contre les Palestiniens constituaient un cas d'école de génocide.

Trachtenberg a déclaré dans son témoignage qu'il était rare que des responsables gouvernementaux et militaires expriment aussi clairement leur intention de commettre un génocide.

Le juge en a convenu et a noté que «les déclarations faites par divers responsables du gouvernement israélien indiquent que le siège militaire en cours à Gaza vise à éradiquer un peuple entier et relève donc de manière plausible du champ d'application de l'interdiction internationale du génocide».

La Cour a finalement rejeté l'affaire pour des raisons de compétence, s'appuyant sur la jurisprudence selon laquelle le pouvoir judiciaire ne peut pas se prononcer sur les décisions de politique étrangère prises par le pouvoir exécutif.

Et ensuite ? Habituellement, un non-lieu est considéré comme un échec pour les plaignants. Ce n'est pas le cas ici.

Faire monter la pression

Cette affaire, déposée par le Center for Constitutional Rights au nom des organisations palestiniennes de défense des droits de l'homme Defense for Children International – Palestine et Al-Haq, ainsi que des Palestiniens de Gaza et des États-Unis, a d'emblée revêtu un caractère historique. Elle reste l'outil qui permettra de faire pression sur l'administration Biden et de tenir les dirigeants américains pour responsables de leur rôle dans le génocide israélien.

Les États-Unis transfèrent depuis bien trop longtemps à Israël des milliards de dollars d'armes, d'avions de guerre et d'autres formes d'assistance militaire, financés par les contribuables. Les Américains en ont assez, tout comme le reste du monde.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont fourni à Israël environ 158 milliards de dollars (en dollars non indexés sur l'inflation) sous forme d'aide bilatérale et de financement de systèmes de missiles, faisant de ce pays le plus grand bénéficiaire des fonds américains à l'étranger.

Les familles palestiniennes de Gaza ne peuvent tolérer que les États-Unis envoient un dollar de plus au régime génocidaire israélien. Chaque dollar de financement militaire inconditionnel – chaque obus de char, chaque kit de munitions d'attaque interarmées et chaque avion de guerre – envoyé par les États-Unis est utilisé pour détruire la vie des Palestiniens et la capacité de leurs familles à se construire un avenir.

Juste après la procédure accélérée de vente d'obus de chars à l'armée israélienne par Joe Biden à la fin de l'année dernière, Dunia Abu Mohsen, 12 ans, a été tuée par un obus de char israélien alors qu'elle dormait dans son lit à l'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza. Dunia était à l'hôpital pour se remettre d'une attaque aérienne israélienne fin octobre qui a tué sa famille et l'a blessée si gravement à la jambe qu'elle a dû être amputée.

L'histoire de Dunia correspond à un scénario devenu représentatif du vécu des enfants palestiniens dans la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont déplacé, bombardé, fait des orphelins, mutilé et tué Dunia, tout cela en l'espace de quelques semaines. Elle est l'un des plus de 10 000 enfants palestiniens de Gaza tués par les forces israéliennes au cours des quatre derniers mois.

Si Dunia était encore en vie, elle aurait pu être l'un des innombrables enfants palestiniens de Gaza au bord de la famine. Elle aurait peut-être mangé de l'herbe, bu de l'eau insalubre et tremblé toute la nuit, comme de nombreuses familles palestiniennes vivant sous des tentes et n'ayant nulle part où aller. Si Dunia avait survécu, elle aurait pu devenir médecin et aider des enfants palestiniens handicapés à vie, comme elle en rêvait.

Il est trop tard pour Dunia. Si Joe Biden avait agi dès que les forces israéliennes ont commencé à faire pleuvoir des bombes sur Gaza, il ne fait aucun doute qu'elle serait encore en vie. Elle aurait pu vivre, et c'est l'échec moral de l'administration Biden qui en est responsable.

Le juge fédéral de Californie l'a compris. Je me suis assise dans la salle d'audience et je l'ai regardé écouter attentivement le témoignage de chaque plaignant, en particulier ceux qui ont décrit la culpabilité et la douleur qu'ils ressentent alors que leurs impôts financent l'anéantissement de leurs familles. Il me semble que sa consternation face à la brutalité militaire israélienne soutenue par les États-Unis était sincère, l'amenant à critiquer vigoureusement le «soutien indéfectible» de l'administration Biden.

Il est grand temps que les États-Unis cessent d'armer l'État israélien. Les pressions en faveur de l'arrêt du soutien américain à Israël sont plus fortes que jamais et, comme l'a noté le juge, «il en va de la responsabilité de chacun de dénoncer le siège actuel de la bande de Gaza».


source : Quds News Network via Spirit of Free Speech