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Voyage au bout de l’absurde

Démarré par JacquesL, 01 Janvier 2022, 06:12:05 PM

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JacquesL

Voyage au bout de l'absurde



par PATRICE GIBERTIE.

Les sciences humaines nous sont plus qu'utiles pour comprendre notre naufrage collectif. Je ne parviens pas à m'expliquer comment des élus, des journalistes, des intellectuels sombrent collectivement dans le déni de la science, du droit et de la démocratie. Nombreux sont les anciens étudiants qui m'écrivent et parmi eux Marie, diplômée d'une très grande école, docteur en Sciences de gestion (PHd ). Elle témoigne pour une génération qui ne désespère pas ...


*
par MARIE, PHd SCIENCES DE GESTION

« Avec le temps, on oublie l'absence d'objectifs ou l'erreur initiale ; on s'habitue progressivement à la solution considérablement déconnectée : on lui trouve un usage marginal ; on peut lui reconstituer une justification de façade ; de nouveaux entrants, qui ne connaissent pas l'histoire, pensent que cette solution absurde a de bonnes raisons d'exister et deviennent un soutien. » Christian Morel, Les Décisions Absurdes I

La crise que nous vivons depuis bientôt deux ans, avec son lot de décisions surprenantes et inefficaces, se révélant souvent pire que le mal, changeant au gré des conseils de défense et de la saison, est un excellent laboratoire de ce que Christian Morel a appelé, dans ses ouvrages bien connus : des décisions « absurdes » (Les décisions absurdes I, II et III). Une décision est dite absurde lorsqu'elle est prise de façon collective, sur un temps long, et ce malgré plusieurs signaux extérieurs montrant son inefficacité et son côté contre-productif, et même parfois ses lourds inconvénients. Le lecteur aura sans doute en tête plusieurs exemples de décisions absurdes lors de ces deux années écoulées car, s'il vit en France (ou dans un pays occidental), il aura assisté impuissant, à la prise de décisions bien souvent aberrantes et choquantes, autrefois illégales et impensables, la plupart du temps certainement contre-productives et même parfois dangereuses ou simplement complètement inutiles.

Ces décisions ont pourtant été prises et validées collectivement, malgré les remontées de nombreux lanceurs d'alerte (dont d'éminents professeurs de médecine jadis reconnus pour leur pratique), en ne tenant pas compte de la situation des autres pays comparables, et sans envisager des effets collatéraux potentiellement dévastateurs. Les exemples de ces décisions sont pléthores. Mais essayons de n'en prendre qu'une : la forte mise en échec d'une stratégie du tout vaccinal, quasi-obligatoire à partir de l'âge de 12 ans, associée à la mise en place d'un pass sanitaire, qui doit bientôt devenir pass vaccinal. Qu'est ce qui peut mener un gouvernement, a priori sérieux et relativement compétent, à se perdre ainsi ? Et au-delà, comment des populations entières, dans leur grande majorité, peuvent accepter d'être soumises à ces décisions absurdes ?

Cette crise peut trouver de multiples échos dans la littérature du management et en particulier dans l'étude des grandes crises et des organisations dites « résilientes ». A partir de la fin des années 1980, une école de pensée s'est ainsi penchée sur les organisations dites à haute fiabilité (High Reliability Organizations). Les chercheurs ont étudié divers secteurs : leur point commun était d'avoir potentiellement des retombées dramatiques en cas d'incident de grande ampleur : comme dans le cas des centrales nucléaires, de l'aéronautique, des porte-avions ... L'incident est donc à éviter coûte que coûte ! Cette école de pensée a ainsi cherché à déterminer comment une organisation fait en sorte d'éviter au maximum les erreurs, en dessinant les concepts clés de la fiabilité et de l'organisation collective. Ces éléments ont été théorisés comme des facteurs organisationnels et humains (FOH) ayant faits leurs preuves au cours de plusieurs évènements.

Un des éléments clefs est la réflexion sur la rationalité : le raisonnement qui mène à la décision puis à l'action. Les décisionnaires doivent ainsi prendre en compte divers biais de raisonnement, comme les « effets tunnel », les « angles morts » ou encore les « éléphants blancs ». Comme l'écrit Christian Morel dans Les décisions absurdes I : « Dans certains groupes et organisations, l'idée que l'on puisse s'obstiner dans un aveuglement absolu fait totalement défaut à la conscience collective. » Ainsi, les acteurs peuvent se concentrer, collectivement, sur un problème et sa solution, en sous-estimant totalement les conséquences associées : le collectif décisionnaire est souvent resté fidèle à sa logique, en franchissant progressivement, et collectivement, la frontière de l'absurde, sans en avoir conscience. Prenons maintenant quelques concepts clefs permettant de se prémunir de ces décisions absurdes, à travers lesquels nous pourrons ensuite analyser la crise que nous vivons.

Les rouages de l'aveuglement collectif

Dans l'étude des HRO, c'est bien connu : un des dangers consiste pour les individus à penser que son voisin a bien connaissance du problème et qu'il va lui-même s'en charger, et s'il ne s'en charge pas, c'est que cela n'en vaut pas la peine. Si personne n'élève sa voix, c'est qu'il n'y a pas de problème et un consensus apparent naît de l'absence de communication. (Un exemple bien connu d'un aveuglement collectif est survenu lors de la catastrophe aérienne de Tenerife, qui provient notamment du fait que le copilote n'a pas osé dire au pilote qu'il avait certainement mal compris les consignes de la tour de contrôle.) L'effet de majorité joue aussi un rôle prépondérant : il est toujours plus commode de se ranger derrière la majorité des décisions, si absurdes soient elles, que d'élever sa voix minoritaire... C'est pour cela, qu'au fil du temps, les chercheurs étudiant les HRO ont recommandé de donner une grande importance aux lanceurs d'alerte et aux voix dissonantes.

Les lanceurs d'alerte ou l'analyse des désaccords

Dans le secteur de l'aérien, puis ensuite dans d'autres HRO, cette analyse des désaccords et dysfonctionnements a été érigée en principe organisationnel. L'idée est en effet, d'analyser les différents désaccords s'élevant, comme des signaux faibles d'un dysfonctionnement plus important et ainsi éviter les décisions absurdes. C'est un principe fort organisationnel, changeant souvent le paradigme de hiérarchie verticale, en considérant que chacun peut donner son avis sur une situation, en apportant son éclairage et son expérience. Les lanceurs d'alerte sont donc à écouter attentivement.

Vigilance sur la « destinationite »

La destinationite, ou fascination de l'objectif final, est un phénomène bien connu des pilotes de l'armée : ils sont parfois tellement obnibulés par la cible qu'ils visent, qu'ils en oublient de détourner l'avion juste après avoir tiré, ce qui peut les amener au crash. Lorsque nous avons un objectif clair en tête, le risque est donc de ne pas tenir compte d'autres paramètres, venant en contradiction avec cet objectif. De plus, plus nous approchons du but fixé, plus il est difficile de renoncer car notre cerveau a du mal à se reprogrammer dans un autre but : cela nous demande énormément d'énergie et de capacités, un aveu d'échec et une vraie remise en question. Nous avons donc généralement tendance à ignorer, de façon consciente ou inconsciente, les signaux d'alerte venant remettre en question notre objectif.



Après une année de stratégie du tout vaccinal, rendu quasi-obligatoire à tous les Français âgés de 12 ans et plus, et 90% de la population éligible vaccinée, la situation épidémique semble à peine plus avantageuse que celle de l'an dernier. Et pourtant, le vaccin devait être la solution unique à cette pandémie et 70% de la population devait permettre de nous faire atteindre la fameuse « immunité collective ». Au début, c'était une belle histoire et tout le monde a voulu se ranger derrière cette promesse scientifique inattaquable : la vie d'avant reviendrait vite si les Français se vaccinaient en masse. Mais l'histoire est rapidement devenue moins belle et les promesses initiales de la vaccination se sont réduites, au fil du temps, comme peau de chagrin. Nous avons alors assisté aux bidouillages de chiffres de certains médecins médiatiques et de ministres du gouvernement sur l'efficacité de ces vaccins et la part de non vaccinés dans les réanimations, contredisant en toute impunité les chiffres officiels publiés par la DREES.

Cette stratégie du tout vaccinal s'est vite assortie d'un pass sanitaire durable, aujourd'hui soumis à 3 injections, et ce pour accéder à des lieux de la vie quotidienne. Plus grave encore, ce pass vaccinal s'applique à partir de l'âge de 12 ans et un enfant non vacciné ne peut plus pratiquer de sport en club ou encore de musique et d'activité culturelles. Or, il est à ce jour prouvé par diverses publications scientifiques et par l'étude des courbes épidémiques des pays les plus vaccinés de la planète, que ces injections ne ralentissent aucunement la circulation du virus. Le pass sanitaire est par définition, inutile. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les gens testés positifs au coronavirus autour de soi, et de prendre les cas journaliers battant en ce moment des records, pour se rendre compte que les vaccins ne freinent aucunement la contamination. Et pourtant, le gouvernement nous promet que la troisième dose, ou booster, sera la dose permettant de gagner une forte immunité. Il suffit pourtant de regarder du côté d'Israël pour se convaincre que cela ne sera pas si simple.

L'objectif initial officiel du pass de freiner les contaminations a d'ailleurs progressivement évolué, sans que personne ne s'en offusque ou presque, en sésame récompensant ceux ayant accepté les injections par rapport aux autres, en dépit de toutes nos règles démocratiques et constitutionnelles. Le côté incitatif de cette vaccination était pourtant refusé fermement par le conseil constitutionnel, en premier lieu. Lorsqu'il fut évident que le pass sanitaire était bel est bien incitatif car aucunement sanitaire, le conseil constitutionnel fut bien silencieux sur le sujet. C'est donc bien un chantage géant que la grande majorité des citoyens français ont accepté collectivement, aveuglés par une « destinationite » : retrouver leurs libertés et la vie d'avant, en dépit de tout ce qu'ils laissaient sur le côté de la route pour y arriver. Certains, quelque peu dépités de ce qu'on leur proposait comme solution pour y parvenir, se sont rangés derrière l'avis de la majorité, sans élever leur voix, apeurés par un hypothétique reconfinement ou d'autres menaces plus terribles et non scientifiques les unes que les autres (l'arrivée de variants de plus en plus dangereux, la nécessité de vacciner les enfants si jamais les adultes ne le faisaient pas, etc.). D'autres n'ont pas eu le choix car ils risquaient leur travail. Les lanceurs d'alerte, autrefois d'éminents professeurs de médecine ou directeurs de recherche reconnus dans leur pratiques et excellents publiants internationaux (Pr Raoult, Pr Perrone, Pr Montagnier, Pr Peyromaure, ...) se sont vus soudainement totalement discrédités et leurs propos ont été rangés aux oubliettes, malgré le fait que la plupart de leurs annonces aient été appuyées scientifiquement et factuellement. Ils n'ont fait que questionner, cette stratégie du tout vaccinal, en pleine épidémie, avec une technologie nouvelle et ayant peu de recul, en émettant des craintes sur les potentiels effets secondaires graves à court, moyen et long terme, sur une population peu à risque de formes graves du COVID, et en particulier sur des enfants. Sorti du contexte hautement inflammable, et sur un sujet tout autre, tout un chacun pourrait se dire que ces professeurs ont été dans leur rôle.

Cette solution du tout vaccinal semble aujourd'hui avoir échoué et à l'heure ou Israël annonce le début d'une cinquième vague et la nécessité de recourir à la quatrième injection pour sa population, peu de voix s'élèvent pour la remettre en question en France et le manque de projection dans le temps est ahurissante. Les conséquences collatérales de cette décision absurde sont potentiellement colossales et encore aujourd'hui peu connues, mais risquent d'apparaître au grand jour progressivement. Comment le gouvernement peut-il persister dans cette solution, de façon de plus en plus coercitive ? Comment le peuple français peut accepter de le suivre et de ne pas remettre en question cette décision de plus en plus absurde ?

source : https://pgibertie.com/

https://reseauinternational.net/voyage-au-bout-de-labsurde/