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Comment tuer une entreprise en 4 ans.

Démarré par JacquesL, 20 Février 2007, 01:50:47 PM

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JacquesL

Comment tuer une entreprise en 4 ans.

Publié par roaringriri <roaringriri-at-wana_doo.fr> sur fr.soc.economie, le 1er avril 2005.
Mais cela n'a rien d'un poisson du jour, hélas.


1) On prend le contrôle de sa gestion, on cible des boites assez anciennes, avec un fort patrimoine immobilier et un savoir faire reconnu.
2) On vend le patrimoine immobilier(peu importe le prix).
3) On "externalise", c'est à dire on fout dehors le personnel technique et quelques cadres, avec un "plan social" financé par une partie du produit de la vente du patrimoine imobilier, à qui on confie, en externe, les tâches que la boite faisait en interne depuis des années. La "nouvelle boite" bénéficiant", de primes à l'embauche, de subventions du politicard local, et du chantage au "reclassement" des salariés, pourra, pendant le temps de ses exos de charge, fournir pour sensiblement moins cher le même boulot.
4) On fait chanter les acheteurs restant, sous peine de licenciement, et à travers eux, les sous traitants, pour obtenir "-10% ou -15 %" sur les achats.

Pendant trois ou quatre ans, les résultats financiers de la boite font un bon en avant spectaculaire, qui se solde par des rétributions d'actions à deux chiffres.
La "valeur financière" de la boite augmente sensiblement, et le pool d'actionnaires, ou le fond de pension vend ses parts en empochant un substanciel bénéfice.
Au bout de quatre ans, la boite a perdu la totalité de son patrimoine immobilier, la plus grosse partie de ses compétences techniques et détruit ses fournisseurs, en leur imposant des prix de vente qu'ils ne peuvent plus tenir les exos de charges finissant, mais le fond de pension s'est gavé et, ayant vendu sa participation à des crétins, qui se sont fait prendre par les bilans élogieux, peut aller en parasiter une autre.
Si vous voulez des exemples, j'en ai, plein.



Réponses sur fr.sci.economie :

Par Tapioca :
Moi aussi, hélas, car j'ai vu pratiquer ça pendant vingt ans.

Par "news wanadoo" <Marco>
Hélas, la rcette est connue (cf frères WILLOT en leur temps) et le processus implacable ?




Comment tuer une entreprise en 4 ans,
suite de l'échange.

>> Une manière de riposter ce serait de prouver un délit d'initiés
>> quand le fond a vendu ses parts ?
>
>
>
> J'insiste.
>

Roaringiri :

Pas du tout.
Quand les actions de cette boite sont vendues, elle a effectivement fait des résultats ellogieux ces deux ou trois dernières années.
En bouffant ses propres tripes, mais ça n'a rien d'illégal.
Elle va s'effondrer par ce que c'est une croissance qui va la tuer, et qu'elle est incapable de tenir le même rythme d'autocannibalisme, ou d'augmenter encore la pression sur ses fournisseurs, alors que, dans le même temps son encadrement réclame encore plus, en "récompense" de ses services passés, mais là ce sera de la responsabilité de la nouvelle direction, pas de la précédente.
Dans les bilans fournis et publiés, le "désendettement" et l' "externalisation" seront portés au "crédit" de l'ancienne direction, comme actes de gestion positifs, pas l'inverse. Il n'y a en la matière aucune dissimulation d'information, au contraire même, ce genre de suicide est considéré comme un must dans les écoles de gestion.


"Helmut dévalué" :
Merci pour les précisions, encore une question, est-ce qu'il est
possible que les boite non côtées en bourse prouvent l'absurdité de
cette stratégie en conservant de meilleurs résultats sur le long
terme ?


Roaringiri :

Ca dépend ce que tu appelles "résultat".
Pour le fond de pension ou le financier, la santé de sa victime n'entre pas en ligne de compte à la ligne résultat.
Quand il en a saigné une, il passe a une autre.
Les petites boites, non côtées,  ou les boites cotées dites "familiales", par ce qu'un détenteur d'actions majoritaire interdit ce genre de massacre, par exemple Rossignol jusqu'à la semaine dernière, ou avant ça Carrefour, KIS ou Merlin Gerin il y a 20 ans, ne peuvent pas être depecées comme ça.
Mais ça ne dure que du temps ou la gérance effective est exercée par un individu (souvent son créateur), qui a un rapport affectif avec sa boite.
Quand il passe la main, en général les héritiers sont plus "modernes".
Il ne faut pas se faire d'illusions, le Capitalisme, le vrai c'est ça et rien d'autre, on peut gérer des boites autrement, au bénéfice de la boite et par contre coup, dans une certaine mesure, en étant comptable des intérêts des salariés, mais c'est au détriment de l'essence même du Capitalisme, qui est la reproduction et la croissance du Capital  et rien d'autre.
On a tous gardé une mentalité d'artisan, et on confond allègrement une entreprise, et l'être désincarné dont elle est le pseudopode réèl : Le Capital.
Ce genre de comportement se généralise par ce que c'est le fonctionnement normal du Capitalisme, il est passé par une phase ou sa croissance supposait la croissance de son corps physique, et il est arrivé à un niveau de développement ou son principal gisement de croissance, en terme financier, repose sur la destruction des entreprises et la cavalerie, mobilière et immobilière.

Toutes les boites, petites ou grosses payent ce comportement, par ce qu'il entraîne de fait, la négation idéologique de la valeur "travail", au profit d'une valeur "finance".
Si une boite fait plus de fric, par des jeux boursiers que sur son métier, pourquoi payerait-elle ses salariés, si elle les considère comme une charge, et pas comme la source de ses revenus ?
C'est l'idéologie de la négation de la Compétence au profit de l'Organisation.
En d'autre terme la "Qualité Totale", ou autre fadaises de ce genre.
L'ISO connerie normalisée.


Wand :
Et ca va durer combien de temps ? les robots peuvent produire mais ensuite
qui achetera?




Je sais, ci-dessus, il n'y a pas un mot de moi.
Comme on brocarde le gros cours de physique théorique en 10 volumes de Landau et Lifchitz : Pas un mot de landau, pas une idée de Lifchitz ! L'important est qu'il soit là ce cours précieux.

JacquesL

Management par objectifs, financiarisation des stratégies et perte des réalités, par Aurélien Acquier

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-1282553,0.html

CiterSi 2008 a été marquée par une crise bancaire et financière inédite, 2009 est venue ajouter à l'ardoise une crise managériale de grande ampleur, dont se sont emparés acteurs politiques, syndicats, journalistes et consultants en management. Au-delà des suicides et de leur comptabilité macabre, il semble désormais établi que de nombreuses organisations sont devenues sources de stress et de souffrance, non seulement pour les opérationnels peu qualifiés mais aussi pour les ingénieurs et autres profils techniques, ainsi que pour le management intermédiaire.

Les remèdes actuellement expérimentés par les entreprises consistent, pour l'essentiel, à repérer et accompagner des individus en détresse, ou à re-souder les collectifs de travail à travers des "journées des équipes". Reconnaître les difficultés et prendre en charge les crises est un progrès indéniable, mais ne garantit pas que l'on s'attaque aux causes plus fondamentales du malaise. En particulier, il faut s'interroger sur certaines dérives liées à une utilisation dogmatique des systèmes de management par objectifs, qui se sont généralisés au cours de ces dix dernières années, en accompagnant la financiarisation des stratégies.

La logique sous-jacente au management par objectifs est simple : il est souvent plus simple de définir ce que l'on attend que la manière de l'obtenir. Ne pouvant définir "la" bonne manière de conduire l'activité, en particulier lorsque les projets ou métiers deviennent trop complexes, il est plus simple et plus responsabilisant de s'entendre sur des objectifs et de laisser aux opérationnels le soin de s'organiser pour y parvenir. Si ces objectifs sont atteints, récompensons les individus à l'aide de primes, s'ils ne le sont pas, sanctionnons-les.   Différents acteurs, à commencer par Peter Drucker (dont l'ouvrage de 1954 est considéré comme fondateur en matière de management par objectifs), ont cependant souligné les conditions exigeantes dans lesquelles devait s'appliquer le management par objectifs pour être véritablement efficace. Plus grave, l'usage de ces leviers peut favoriser des comportements déviants et se retourner contre l'intérêt de l'entreprise. En particulier, une confiance excessive des dirigeants dans les systèmes de management par objectifs, combinée à une incompréhension – ou, pis, à un désintérêt –pour l'activité et les différents métiers de l'entreprise peut s'avérer dangereuse pour une organisation et ses membres. A l'extrême, les dirigeants peuvent en venir à considérer que l'organisation, ses métiers et ses individus sont totalement adaptables et redéployables.

Dans une telle situation, l'entreprise perd son épaisseur stratégique. La direction n'est plus un organe où se négocient les objectifs de la firme, en articulant les demandes externes (des actionnaires, des clients) et ses ressources internes. Le rôle du top management se résume simplement à traduire et répercuter les objectifs des actionnaires sur les échelons inférieurs de l'organisation, sans s'interroger sur la capacité de l'organisation à atteindre, supporter, voire enrichir ces objectifs. A trop s'éloigner de l'activité, de ce que les individus sont capables de faire, le top management se désolidarise progressivement de l'entreprise. En réaction, les salariés s'interrogent et se demandent si les dirigeants jouent pour ou contre l'intérêt de l'entreprise, détruisant la confiance nécessaire à tout projet collectif. L'entreprise, entendue comme projet et potentiel collectif, est mise à mal.

Mais les effets les plus néfastes sont à craindre lorsque se développe une forme d'"autisme managérial", où le top management fixe des objectifs présentés comme non négociables, et ne souhaite plus prêter d'attention aux difficultés vécues par les acteurs qui réalisent l'activité. Au-delà du stress et de la violence que ces mécanismes génèrent pour les individus, le top management peut rapidement se retrouver pris à son propre piège. En effet, à partir du moment où tout écart par rapport aux objectifs devient synonyme d'incompétence, plus aucune information sur les dysfonctionnements ne filtre jusqu'aux organes dirigeants. Les opérationnels – middle managers, techniciens, acteurs projets –- deviennent plus animés par la peur de la sanction et le culte de l'indicateur que par le travail bien fait. Ils doivent de plus en plus jongler et prendre des risques pour réaliser leurs objectifs tout en menant à bien leur activité. Dans de telles situations, la direction risque de perdre le contrôle de l'entreprise.

C'est lorsqu'une crise grave éclate qu'elle prend conscience – trop tardivement – que les objectifs n'étaient pas tenables et que des dérives graves sont devenues routinières. De nombreuses crises industrielles récentes s'inscrivent dans un tel système, où l'usage inconsidéré du management par objectifs éloigne les dirigeants de l'activité, et rend invisibles des crises couvant depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, dans l'organisation.

Le management par objectifs n'est pas, en soi, un mécanisme malsain. Mais ce n'est ni le seul, ni le meilleur levier de pilotage d'une organisation. Mobilisé de manière dogmatique, et combiné à une inattention pour l'activité et les opérationnels, il peut aboutir à une perte de contrôle sur l'entreprise qui peut avoir des répercussions catastrophiques sur la dynamique d'une organisation.


Aurélien Acquier est professeur à l'ESCP Europe et chercheur associé à l'Ecole des mines Paris Tech.

Cet article ne nous apprend rien de très nouveau sur les "nouvelles" façons du patronat de parasiter et vampiriser les unes après les autres les entreprises qu'ils achètent. Il y a déjà eu de nombreux témoignages, tous concordants, et il y a trente ans, ces témoignages étaient américains. Mais il n'est pas inutile de le réexposer.

JacquesL

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-1282541,0.html

CiterDémocratie, travail et suicide ou Ce que travailler veut dire, par Isabelle Ferreras
LEMONDE.FR | 18.12.09 | 16h16  •  Mis à jour le 18.12.09 | 16h16

Les nouvelles sont mauvaises. L'entreprise devient un lieu où l'on se suicide. Progressivement, depuis les années 1990, le phénomène prend de l'ampleur. Renault, PSA, EDF, Areva, Thalès, enfin, France Télécom. Ouvriers, employés, cadres, leur geste de désespoir ultime jette les directions dans l'incompréhension. Le capitalisme aimait croire que les facteurs de production étaient ajustables et souples – flexibles - à souhait. Vraisemblablement, tout comme la planète, l'humain aussi a ses limites.

Comment comprendre le suicide lié au travail ? Incontestablement, le travail, aujourd'hui, mobilise intensément les attentes des individus. Il importe de comprendre ce que l'expérience du travail représente aux yeux des individus, pour comprendre ce qui peut les pousser à aller si loin. Au contraire de la psychologisation ambiante des enjeux, ce sont des réponses en termes politiques et institutionnels qu'il faut apporter. Pour y parvenir, il faut comprendre ce que représente l'expérience du travail pour celui qui travaille. C'est pourquoi l'analyse du travail se trouve directement au cœur de la réponse à donner au "problème du travail", dont le suicide n'est que le symptôme, le plus frappant et le plus dramatique.

A l'heure où 70 % des emplois relèvent du secteur tertiaire, qu'est-ce donc que le travail dans nos sociétés démocratiques avancées ? Trois dimensions principales le caractérisent : l'expérience du travail est expressive, publique et, au fond, politique. On observe en effet aujourd'hui que le rapport au travail est de l'ordre du sens, de l'expressivité. Contredisant le postulat de la théorie économique qui présuppose un rapport de type exclusivement instrumental au travail (le travail contre le salaire), les recherches actuelles clarifient le fait que le travail est un support de sens central dans la vie de l'individu. Ainsi, même dans le cas des caissières de supermarché, poste de travail emblématique de la société des services mais se trouvant au bas de l'échelle des carrières et des salaires, la dimension instrumentale reste marginale dans le rapport au travail. En effet, la dimension instrumentale (le salaire) se voit toujours reprise dans des dimensions expressives qui la dépassent, telles que l'enjeu de l'intégration sociale ou du sentiment d'utilité à autrui.

Ensuite, l'irruption du client dans l'univers du travail, caractéristique décisive de l'économie des services, donne corps à une réalité nouvelle : travailler, du point de vue du salarié, c'est réellement prendre part à la sphère publique. Cela se joue au niveau concret des pratiques quotidiennes, au travers des attentes manifestées à l'égard de la clientèle singulièrement. Ainsi, sous le regard permanent des clients, les salariés manifestent l'attente que le régime typique de la sphère publique des sociétés démocratiques, fondé sur l'égalité des personnes, règle les échanges dans l'entreprise. Cela n'est évidemment pas le cas et explique la situation de "souffrance" actuelle.

Au fond, il fait sens de dire que l'expérience du travail est fondamentalement politique. Vu la flexibilité qui le définit aujourd'hui (des horaires, des tâches, etc.), travailler constitue une expérience d'insertion et de positionnements incessants dans les collectifs de travail. L'observation montre que les situations de travail sont analysées par les salariés au travers des registres du juste. Cela concerne les innombrables "petits" conflits quotidiens du travail (organisation des pauses, accès à une formation, réorganisation des équipes) aussi bien que les conflits majeurs (restructurations et licenciements collectifs). Ainsi, c'est l'enjeu du juste par rapport au collectif qui est l'aiguillon transversal à toutes les situations qui font la vie de l'individu au travail. Or la question du juste en référence au collectif constitue l'essence même du politique – raison pour laquelle on peut parler du travail comme expérience politique. Enfin, lorsque l'on dégage les divers registres de justice avancés par les salariés (mérite, égalité, performance, ancienneté, situation familiale, etc.), on s'aperçoit que c'est la norme de la justice démocratique qui est pensée comme la procédure adéquate pour trancher les conflits entre critères de justice rivaux. Ainsi, les personnes au travail témoignent de l'intuition qu'il serait juste qu'elles puissent participer à élaborer les règles auxquelles elles doivent se soumettre. Etrange ? Au contraire, cela est logique pour des sociétés à culture démocratique avancée...

Aujourd'hui, de nombreux obstacles s'opposent à la reconnaissance de cette attente démocratique au travail. En effet, le travail est gravement mis sous tension par l'arrangement capitaliste : celui-ci déconsidère l'intuition démocratique contenue dans l'expérience du travail en privilégiant un régime de pouvoir de type domestique, pré-démocratique, celui de l'"arbitraire patronal" – et ce, même quand il est mâtiné de présence syndicale, actuellement bien trop faible par rapport au pouvoir accordé aux détenteurs des capitaux de l'entreprise. Ainsi, le travail n'est pas qu'une "souffrance", c'est pour cela qu'il fait souffrir. Car les attentes démocratiques qui l'animent sont gravement trompées.

Il est à craindre qu'en continuant à ignorer la question qualitative que pose le travail aujourd'hui, nos sociétés se condamnent à enregistrer la souffrance extrême de certains et la frustration grandissante de tous, conséquences de l'arbitraire capitaliste au travail. Ce n'est pas à coup de psychologues, pour renforcer les DRH, que l'on adressera sérieusement le problème qui se fait jour ici. Ce sont des réponses d'ordre organisationnel et institutionnel qui doivent être apportées : quelles institutions pour la gouvernance de l'entreprise, adéquates à ces attentes ? Quels modes d'exercice du pouvoir, légitime et non arbitraire, dans les équipes de travail ? "Une civilisation qui ruse avec ses principes, a dit Césaire, est une civilisation menacée." A l'heure où l'économie est productive car sa main-d'œuvre est plus qualifiée que jamais, la France ne peut plus faire l'économie de ces questions politiques. Equiper les salariés des capacités nécessaires à participer aux décisions qui les concernent, en commençant par des droits individuels, collectifs et syndicaux adéquats, tels qu'ils puissent réellement se réapproprier leur vie au travail et leur destin personnel, ainsi qu'en faire bénéficier l'ensemble de la société par une vitalité renouvelée, voilà ce qui sera défendre, sérieusement, la "valeur travail" – et la démocratie.


Isabelle Ferreras est professeure de sociologie à l'Université catholique de Louvain, chercheuse qualifiée du Fonds national de la recherche scientifique (Bruxelles, Belgique), Senior Research Associate, Labor and Worklife Program, Harvard Law School, Harvard University.  Elle a publié "Critique politique du travail. Travailler à l'heure de la société des services" (2007, Paris, Presses de Sciences Po, 273 pp.).

JacquesL

Alstom General Electric et le résultat des promesses du gouvernement : chômage et désindustrialisation
Citerpar taktak
mercredi 2 mars 2016


Il y a deux ans, Arnaud Montebourg et le gouvernement de Hollande se faisait mousser en organisant le dépeçage d'Alstom par le monopole capitaliste américain General Electric. A l'époque, chacun se souvient des promesses de Hollande et Montebourg d'un projet industriel conservé et de créations d'emplois. A l'époque, le PRCF avait expliqué que cette fusion ce serait des milliers de chômeurs de plus et la casse d'une capacité industrielle dans un secteur stratégique vital pour notre pays, proposant au contraire une solution reposant sur la nationalisation d'Alstom pour constituer un grand pôle public de l'industrie permettant de faire reculer le chômage et de relancer le produire en France. Deux ans plus tard, avec l'annonce d'une restructuration d'ampleur par General Electric, le bilan est clair, c'est bien le PRCF qui avait raison.

Fusion Alstom General Electric : chômage, désindustrialisation et renforcement de l'exploitation capitaliste

Les promesses d'emplois d'Arnaud Montebourg et du patron de General Electric ont bien le même résultat que celles de Hollande et du patron du MEDEF suite au pacte de responsabilité : des milliers de chômeurs en plus tandis que les grands patrons se remplissent les poches.

Car le rachat d'Alstom energie par GE se solde par un vaste plan de licenciements la liquidation de secteurs stratégiques de l'entreprise permettant comme le constate la CGT de produire rapidement du cash pour les capitalistes de GE en exploitant les marchés d'Alstom Energie tout en liquidant les capacités de productions et de recherche d'ex Alstom

    « En France comme en Europe ce sont bien les cœurs de métiers qui sont visés. Malgré les engagements pris par accord avec le gouvernement, la R&D serait directement ciblée comme à Automation & Contrôle Massy. La priorité de GE était d'obtenir une rapide rentabilité financière de l'opération en s'appuyant sur l'accès aux marchés d'Alstom Energie. Ce plan « d'économie » condamne le développement des savoir-faire liés à la base industrielle, héritée d'ALSTOM ou préexistante chez GE. »

Le but, certainement pas de produire pour répondre aux besoins des français, au défi de l'avenir et de la transition énergétique. Non, le but de GE c'est de presser alstom comme un citron pour en sortir 3 milliards de dollars de cash, de plus value supplémentaires pour les actionnaires. Cela porte un nom : l'exploitation capitaliste.

En 2016, General Electric s'apprête à distribuer plus de 26 Milliards de dollars de plus value à ses actionnaires pour une capitalisation totale de 283 milliards de dollars. Un rendement de plus de 9%, énorme directement obtenu par l'exploitation des travailleurs de General Electric. Ces 26 000 000 000 dollars cela représente près de 87 000 dollars par employé de la multinationnale donnant une idée de la plus value prise par les actionnaires sur le dos des travailleurs. C'est bien les capitalistes qui sont le problème, les véritables assistés et parasites !
Pour un grand pôle public de l'industrie, pour un grand pôle public de l'énergie, pour la transition écologique et la réindustrialisation : la nationalisation

Au delà d'Alstom, et alors que notre pays doit dès maintenant construire les solutions pour répondre au défi de la transition énergétique, les syndicalistes ont raison de réclamer comme le fait la CGT d'Alstom que

    le devenir des activités énergie en France (ex-Alstom, AREVA, EDF) mérite un débat public au moment où des choix importants vont être pris pour aborder la transition énergétique.

La réponse du gouvernement Hollande identique à celle de Sarkozy et avant lui de Jospin etc c'est la privatisation d'EDF et de GDF, c'est la casse d'Areva, c'est l'autorisation du démantellement d'Alstom et c'est désormais l'ouverture du capital de RTE (le réseau de distribution d'électricité). Privatisation des lignes électriques qui est le résultats des obligations austéritaires imposées par l'Euro. Identiques parce que ces décisions résultes de l'application des directives de libéralisation du secteur de l'énergie et des diktats austéritaires de l'Union Européenne qui ne sont que les ordres donnés par l'oligarchie capitaliste. Ces décisions catastrophiques conduisent à la poursuite de la désindustrialisation de notre pays qui se prive des moyens stratégiques indispensables à la mise en œuvre d'une politique écologique de transition énergétique au service des travailleurs dont nous avons le besoin urgent

A l'inverse, les militants du PRCF expliquent que l'objectif doit être non pas le profit maximal et immédiat pour des actionnaires, l'enrichissement éhonté et inutile de la classe capitaliste mais bien les besoins populaires et donc la nécessité du contrôle démocratique par et pour les travailleurs des moyens de production. C'est pour cela que le PRCF a proposé et continue de proposer la nationalisation d'Alstom. Une nationalisation qui en synergie avec la renationalisation d'EDF, GDF, Areva etc permettrait de créer un grand pôle public de l'énergie, d'initier un grand pôle public de l'industrie.

La nationalisation, seule solution, mais interdite par l'Union Européenne :

L'expérience prouve que les magouilles capitalistes, à la Sarkozy et à la Montebourg, c'est in fine la casse d'Alstom et des conséquences dramatiques pour ceux qui y travaillent et au delà pour l'ensemble du pays. La nationalisation est une solution tellement évidente d'ailleurs que même Sarkozy l'a un temps envisagée, avant dese faire durement tirer les oreilles par la Commission Européenne. Car l'Union Européenne, dont le seul et unique principe est celui du « marché libre où la concurrence et libre et non faussée » interdit les nationalisations. Et rend obligatoire les libéralisations privatisations.Interdisant de fait,toute alternative politique populaire, pour la démocratie, le progrès social et écologique. L'exemple d'Alstom, comme celui de la privatisation de GDF et d'EDF, démontre la nécessité de sortir de l'UE et de l'euro par la porte du progrès social, de la souveraineté populaire. C'est pour ouvrir cette porte qu'une campagne de pétition pour un referendum pour la sortie de l'UE et de l'Euro a été lancée. Afin que ce soit le peuple qui décide et afin d'impulser l'alternative populaire dont les travailleurs de notre pays ont besoin

JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF

source : http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/alstom-general-electric-resultat-promesses-gouvernement-chomage-desindustrialisation/

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    Nationalisation d'Alstom : sortir de l'UE pour créer un pôle public de l'industrie et réindustrialiser le pays

    ALSTOM : une seule solution, la Nationalisation !

    le PRCF soutient les travailleurs d'Alstom : nationalisons Alstom et créons un pôle public de l'industrie en sortant de l'UE

    Alstom : le cadeau de Montebourg à Bouygues

    Alstom passe sous pavillon US ! Super bonus pour µ Kron et les actionnaires [ SCANDALE ]

     General Electric se prépare à supprimer 6500 postes d'Alstom énergie !

Fin de citation. Source : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/alstom-general-electric-le-178319