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Montaigne sur les exécutions et les supplices en guerres de religion :

Démarré par JacquesL, 15 Novembre 2009, 11:31:26 AM

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JacquesL

Montaigne sur les exécutions et  les supplices en guerres de religion :
CiterJe vis en une saison en laquelle nous abondons en exemples incroyables de ce vice, par la licence de nos guerres civiles. Et ne voit-on rien aux histoires anciennes de plus extrême que ce que nous en essayons tous les jours. Mais cela ne m'y a nullement apprivoisé. A peine me pouvais-je persuader qu'il se fût trouvé des âmes si farouches qui, pour le seul plaisir du meurtre, le voulussent commettre, hacher et destrancher les membres d'autruy, aiguiser leur esprit à inventer des tourments inusitez et des morts nouvelles, sans inimitié, sans profit et pour cette seule fin de jouir du plaisant spectacle des gestes et mouvements pitoyables, des gémissements et voix lamentables d'un homme mourant en angoisse. Car voilà l'extrême point où la cruauté puisse atteindre.

Sur les cannibales du Brésil :
Citer« Je pense qu'il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu'à le manger mort, à déchirer par tourments et par géhennes un corps encore plein de sentiment, le faire rôtir par le menu, le faire mordre et meurtrir aux chiens et aux pourceaux (comme nous l'avons non seulement lu, mais vu de fraîche mémoire, non entre des ennemis anciens, mais entre des voisins et concitoyens, et, qui pis est, sous prétexte de piété et de religion), que de le rôtir et manger après qu'il est trépassé. »

JacquesL

Erasme sur les guerres :
(La guerre est) une injustice, puisque les pires bandits font d'habitude les meilleurs guerriers ... .
[ L'Eloge de la folie (1508) ]

JacquesL

Ce qu'en écrivait Michel de Montaigne, des guerres de religion (et la guerre sexiste en est une), chapitre 12 du livre 2 des Essais :
CiterQuant à la guerre, qui est la plus grande et pompeuse des actions humaines, je sçaurois volontiers, si nous nous en voulons servir pour argument de quelque prerogative, ou au rebours pour tesmoignage de nostre imbecillité et imperfection : comme de vray, la science de nous entre-deffaire et entretuer, de ruiner et perdre nostre propre espece, il semble qu'elle n'a pas beaucoup de quoy se faire desirer aux bestes qui ne l'ont pas.
Et sur les guerres de religion, brigandage religieusement justifié :
CiterSur les guerres de religion

"Je doubte souvent si, entre tant de gens qui se meslent de telle besoigne [la violence religieuse], nul s'est rencontré d'entendement si imbecille, à qui on aye en bon escient persuadé qu'il alloit vers la reformation par la derniere des difformations, qu'il tiroit vers son salut par les plus expresses causes que nous ayons de très certaine damnation, que, renversant la police, le magistrat et les loix en la tutelle desquelles Dieu l'a colloquée, desmembrant sa mere et en donnant à ronger les pieces à ses anciens ennemis, remplissant des haines parricides les courages fraternels, appelant à son ayde les diables et les furies, il puisse apporter secours à la sacro-saincte douceur et justice de la parole divine. L'ambition, l'avarice, la cruauté, la vengeance n'ont point assez de propre et naturelle impetuosité; amorchons les et les attisons par le glorieux titre de justice et devotion. Il ne se peut imaginer un pire visage des choses qu'où la meschanceté vient à estre legitime, et prendre, avec le congé du magistrat, le manteau de la vertu. "Nihil in speciem fallacius quam prava relligio, ubi deorum numen praetenditur sceleribus" [Rien n'est plus trompeur que la superstition, couvrant ses crimes de l'intérêt des dieux. Tite Live, XXXIX, 16]. L'extreme espece d'injustice, selon Platon, c'est que ce qui est injuste soit tenu pour juste." Essais, III, XII.

CiterIls nomment zèle, leur propension vers la malignité et violence. Ce n'est pas la cause qui les eschauffe, c'est leur interest : Ils attisent la guerre, non parce qu'elle est juste, mais parce que c'est guerre.
http://web.me.com/guyjacqu/pernon-editions/ESSAIS-PDF-bi_files/LIVRE-III-bi.pdf