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La Malaisie révèle que des données de l’enquête sur le vol MH17 sont falsifiées.

Démarré par JacquesL, 25 Août 2019, 05:42:27 PM

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JacquesL

La Malaisie révèle que des données de l'enquête sur le vol MH17 ont été falsifiées
Les Hollandais ont dissimulé des enregistrements téléphoniques contrefaits, l'Ukraine a caché des enregistrements radar, le FBI a tenté de saisir des boîtes noires, et les témoignages ont été mal reportés.


https://lesakerfrancophone.fr/la-malaisie-revele-que-des-donnees-de-lenquete-sur-le-vol-mh17-ont-ete-falsifiees

Par John Helmer – Le 23 juillet  2019 – Source Johnhelmer.net



Un récent documentaire de Max van der Werff, le principal enquêteur indépendant sur la catastrophe du vol MH17 de Malaysia Airlines, a révélé des preuves de falsification et de contrefaçon des documents utilisés par l'accusation, d'élimination des enregistrements radar de l'Armée de l'air ukrainienne, ainsi que de mensonge des gouvernements néerlandais, ukrainien, américain et australien. Et pour la première fois, un représentant du Conseil de sécurité nationale de Malaisie a révélé que des agents du FBI avaient tenté de s'emparer des boîtes noires de l'avion abattu.


Les sources de ces révélations sont malaisiennes : le Premier ministre, Mohamad Mahathir, le colonel Mohamad Sakri, officier responsable de l'enquête sur le MH17 pour le Département du Premier ministre et le Conseil national de sécurité de Malaisie nommé à la suite à la catastrophe du 17 juillet 2014, ainsi qu'une analyse par OG IT Forensic Services (enquêteur privé malaisien) des enregistrements téléphoniques du Service de sécurité ukrainien (SBU) que les procureurs néerlandais avaient déclarés authentiques.

Les 298 victimes du MH17 comprenaient 192 Néerlandais, 44 Malaisiens, 27 Australiens et 15 Indonésiens. Le nombre de nationalités varie parce que le communiqué de la compagnie aérienne n'identifie pas les personnes ayant la double nationalité avec l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis.



Le documentaire jette tout le poids du gouvernement malaisien, l'un des cinq membres de l'équipe conjointe d'enquête (JIT), contre les conclusions qui ont été publiées et l'inculpation récente de suspects russes menée par les fonctionnaires néerlandais en charge du JIT. En plus de la Malaisie et des Pays-Bas, les autres membres du JIT sont l'Australie, l'Ukraine et la Belgique. L'exclusion initiale de la Malaisie du JIT et l'inclusion de la Belgique (4 ressortissants belges inscrits sur le manifeste des passagers MH17) n'ont jamais été expliquées.

Le film révèle les preuves qui permettent au gouvernement malaisien d'estimer que les dépositions de témoins au JIT, les photographies, les vidéos et des enregistrements téléphoniques ont été manipulés par le SBU et sont irrecevables dans une poursuite judiciaire devant un tribunal malaisien et tout autre tribunal national ou international.

Pour la première fois également, le gouvernement malaisien révèle comment il s'est mis en travers des tentatives organisées par les États-Unis pendant la première semaine qui a suivi le crash pour lancer une attaque militaire de l'OTAN sur l'est de l'Ukraine. Le prétexte pour cela était de sauver l'avion, les corps des passagers, et les preuves de ce qui avait causé l'accident. En fait, l'opération visait à vaincre les mouvements séparatistes du Donbass et à lutter contre la Crimée reprise par la Russie.

Le nouveau documentaire révèle qu'une opération militaire secrète malaisienne a été organisée pour assurer la garde des boites noires du MH17 le 22 juillet [2014] et empêcher les États-Unis et l'Ukraine de les saisir. L'opération malaisienne, révélée par le colonel de l'armée malaisienne qui la dirigeait, a subtilisé les objets du prétexte, étayant ainsi l'opposition du gouvernement allemand à une attaque militaire, et forçant les Hollandais à annuler celle-ci le 27 juillet.

Le documentaire de 28 minutes de Max van der Werff et Yana Yerlashova vient de sortir. Celle-ci était la réalisatrice et coproductrice du film avec Max van der Werff et Ahmed Rifazal. Vitaly Biryaukov a réalisé la photographie. Voir le film complet ici. L'entretien complet avec le Premier Ministre Mahathir a été publié à l'avance. Il peut être visionné et lu ici.



M. Mahathir révèle pourquoi les gouvernements des États-Unis, des Pays-Bas et de l'Australie ont tenté d'exclure la Malaisie de l'enquête du JIT dans les premiers mois de l'enquête : au cours de cette période, des représentants des États-Unis, des Pays-Bas, de l'Australie et de l'OTAN ont lancé un plan pour que 9 000 soldats entrent dans l'est de l'Ukraine, sous prétexte de sécuriser la scène de l'accident, l'avion et les restes de passagers, en réponse au rôle présumé de la Russie dans la destruction du MH17 le 17 juillet. Pour les détails de ce plan, lisez ceci.

Bien que l'opposition allemande à l'intervention militaire ait forcé son annulation, les Australiens ont envoyé une unité des forces spéciales de 200 hommes aux Pays-Bas, puis à Kiev. L'Union européenne et les États-Unis ont suivi avec des sanctions économiques contre la Russie le 29 juillet. La résistance malaisienne aux tentatives des États-Unis pour accuser Moscou de la destruction de l'avion a été clairement exprimée dans les premières heures après l'accident au Président Barack Obama par Najib Razak, Premier ministre de la Malaisie à l'époque. Cette information peut être trouvée ici et ici.

Assumant la décision inhabituelle de prendre la parole dans ce documentaire, le successeur de M. Razak, le Premier ministre Mahathir, a déclaré :

CiterDepuis le début, ils n'ont jamais autorisé notre implication. C'est injuste et inhabituel. Nous pouvons donc voir qu'ils ne se penchent pas vraiment sur les causes de l'accident et qui en était responsable. Mais ils avaient déjà décidé que ce devait être la Russie. Donc nous ne pouvons pas accepter ce genre d'attitude. Nous sommes intéressés par l'état de droit, la justice pour tous, et peu importe qui est impliqué. Nous devons savoir qui a réellement tiré le missile, et c'est seulement à ce moment-là que nous pourrons accepter le rapport en tant que vérité complète.

Le 18 juillet, lors de la première conférence de presse du gouvernement malaisien après que l'avion ait été abattu, M. Razak [ci-dessous] a annoncé qu'il avait déjà conclu des accords par téléphone avec Obama et Petro Porochenko, le Président ukrainien : « Obama et moi sommes convenus que l'enquête ne sera pas cachée et que les équipes internationales doivent avoir accès à la scène de l'accident. »



M. Razak a déclaré que le président ukrainien avait promis une enquête complète, approfondie et indépendante à laquelle les enquêteurs malaisiens seraient invités à participer :

Citer« [M. Porochenko] a également confirmé que son gouvernement négocierait avec les rebelles dans l'est du pays afin d'établir un couloir humanitaire vers le site de l'accident, a ainsi ajouté M. Razak. [M. Porochenko] a ajouté que personne ne devrait retirer les débris ou les boîtes noires de la scène. Le gouvernement malaisien envoie un vol spécial à Kiev, avec une équipe spéciale de sauvetage et d'aide aux sinistrés, ainsi qu'une équipe médicale à bord. Mais nous devons découvrir précisément ce qui est arrivé à ce vol, et nous le ferons. Nous ne devons négliger aucun détail. »

Le documentaire révèle ce qui s'est passé ensuite, dans une interview avec le colonel Mohamad Sakri, chef de l'équipe malaisienne. Le témoignage de Sakri, qui est filmé dans son bureau à Putrajaya, est le premier à être rapporté par la presse en dehors de la Malaisie depuis cinq ans. Il y a un an, Sakri a donné un compte rendu partiel de sa mission à un journal malaisien, le New Strait Times.



« J'ai parlé à mon Premier ministre [Najib Razak], explique le colonel Sakri. Il m'a ordonné d'aller immédiatement sur le lieu de l'accident. » À l'époque, Sakri était un haut responsable de la sécurité à la Division de la gestion des catastrophes dans les services du Premier ministre. Sakri ajoute qu'une fois arrivés à Kiev, les Malaisiens ont été bloqués par les fonctionnaires de Porochenko. « Nous n'étions pas autorisés à y aller [...] alors j'ai choisi une petite équipe pour quitter Kiev et aller secrètement à Donetsk. » Sakri a visité le lieu du crash et a rencontré des représentants de l'administration séparatiste de Donetsk dirigée par Alexander Borodai.

Avec onze hommes, dont deux médecins spécialistes, un aiguilleur et des commandos de l'armée malaisienne, le colonel Sakri n'a pas attendu pour rejoindre le site avant un convoi armé d'hommes des gouvernements australien, néerlandais et ukrainien. Ces derniers étaient bloqués par des unités séparatistes de Donetsk. L'agence de presse australienne ABC a rapporté que leur convoi militaire, parti de Kiev sur l'intervention des ministres des Affaires étrangères australiens et néerlandais, Julie Bishop et Frans Timmermans, avait été contraint d'abandonner sa mission. C'était alors que le colonel Sakri a pris possession des boites noires du MH17, à l'occasion d'une cérémonie de remise filmée au bureau de M. Borodai à Donetsk, le 22 juillet.

Des sources étatsuniennes ont déclaré au Wall Street Journal de l'époque que « le succès de la mission [Sakri] a[vait] offert une victoire politique au gouvernement de M. Najib. [...] Il a également fait un cadeau aux rebelles sous la forme d'un accord, signé par le haut fonctionnaire malaisien présent à Donetsk, qui appelle le site du crash le « territoire de la République populaire de Donetsk. » [...] Cette reconnaissance pourrait contrarier Kiev et Washington, qui se sont efforcés de ne pas donner de crédibilité aux rebelles, dont les principaux dirigeants sont des citoyens russes ayant peu de liens avec la région. La porte-parole adjointe du département d'État, Marie Harf, a déclaré lors d'une séance d'information lundi que la négociation « ne légitim[ait] en aucune manière » les séparatistes. »

La radio d'État australienne a ensuite relayé l'information du gouvernement ukrainien affirmant que les données de la boîte noire montraient que « la destruction et de la chute de l'avion était causées par une décompression explosive massive causée par de multiples perforations dues à des éclats de roquette. » Il s'agissait d'une invention : les données des boîtes noires, de l'enregistreur vocal dans le poste de pilotage et de l'enregistreur de données de vol, rapportées pour la première fois en septembre, six semaines plus tard, par le Bureau de la sécurité des Pays-Bas, n'ont rien montré de tel. Lisez ici ce que leur témoignage a révélé.

Le 24 juillet [2014] à Kiev, Julie Bishop, Ministre des affaires étrangères, a affirmé qu'elle négociait avec les Ukrainiens pour que l'équipe australienne dans le pays puisse porter des armes. « Je ne prévois pas que nous [y] aurons un jour recours, a-t-elle déclaré à son agence de presse nationale, mais il s'agit d'un plan d'urgence, et il serait imprudent de ne pas l'inclure dans ce genre d'accord. Mais je souligne que notre mission n'est pas armée parce qu'il s'agit d'une mission humanitaire. »

Or, au moment où elle s'adressait à sa radio nationale, Mme Bishop cachait que le plan d'intervention armée, qui comprenait 3 000 militaires australiens, avait déjà été annulé. Elle cachait aussi que les boîtes noires étaient en la possession du colonel Sakri. Car le document signé par Sakri en contrepartie des boîtes noires est visible dans le documentaire : le colonel a signé lui-même et y a apposé le cachet du Conseil national de sécurité de Malaisie.



Le militaire poursuit en expliquant que la mission de surveillance spéciale de l'OSCE pour l'Ukraine lui a demandé de remettre les boîtes noires, ce qu'il a refusé de faire. Il a ensuite eu un entretien avec des agents du FBI (6'56). « Ils m'ont approché pour que je leur montre les boîtes noires. J'ai dit non. » Il raconte également qu'à Kiev, les agents du gouvernement ukrainien a essayé de « [le] forcer à laisser les boîtes noires entre leurs mains. Nous avons dit non. Nous ne pouvons pas. Nous ne pouvons pas accepter ça. »



La permission de parler à la presse a été donnée au colonel Sakri par ses supérieurs dans les services du Premier ministre à Putrajaya, et ses divulgations ont été convenues avec eux.

Les communiqués ultérieurs du gouvernement de Kiev pour étayer l'accusation d'implication russe dans l'incident comprenaient des enregistrements sur bandes téléphoniques. Ceux-ci ont été présentés le mois dernier par le JIT comme preuve pour la mise en accusation de quatre Russes. Pour plus de détails, lisez ceci.

Les deux réalisateurs ont alors conclu un contrat avec OG IT Forensic Services, une entreprise malaisienne spécialisée dans l'analyse technique de matériel audio, vidéo et numérique pour les procédures judiciaires, afin d'examiner les enregistrements téléphoniques. Cette entreprise de Kuala Lumpur a été validée par le barreau malaisien. Le rapport technique complet, qui fait 143 pages, peut être lu ici.



Les conclusions rapportées par M. Akash Rosen [d'OG IT] devant la caméra sont que les enregistrements téléphoniques ont été coupés, modifiés et fabriqués. Selon la conférence de presse du JIT du 19 juin [2019] donnée par l'officier de police néerlandais Paulissen, chef du Service national des enquêtes criminelles des Pays-Bas, la source des bandes était le SBU. Un analyste allemand, Norman Ritter, parvient à des conclusions similaires sur la contrefaçon des bandes et la falsification des preuves dans le documentaire.



Par ailleurs, les deux réalisateurs sont allés tourner sur le site du crash, dans l'est de l'Ukraine. Ils ont interrogé plusieurs témoins locaux, dont un homme nommé Alexandre, de la ville de Torez [au sud de la zone, NdT.], et Valentina Kovalenko, une femme de la commune rurale Octobre rouge. L'homme a dit que la batterie de missile, que le JIT présume avoir été transportée depuis l'autre côté de la frontière russe le 17 juillet [2014], était à Torez au moins un, peut-être deux jours avant le tir du 17 juillet. Mais il n'a pas confirmé les détails que le JIT a identifiés comme ceux d'un système Buk.

Mme Kovalenko avait été présentée pour la première fois il y a trois ans comme un témoin oculaire « unique » du lancement du missile dans un documentaire de la BBC (à partir de 26'50). Sur l'endroit d'où, selon elle, le missile a été tiré, elle livre des indications beaucoup plus explicites que celles données par la BBC.



Et ce n'était pas l'endroit indiqué dans les déclarations de presse de JIT. M. Van der Werff précise :

CiterNous avons spécifiquement demandé à [Mme Kovalenko] d'indiquer exactement la direction d'où venait le missile. Je lui ai alors demandé à deux reprises si c'était éventuellement à partir de la direction du site de lancement indiqué par le JIT. Or, elle n'a vu ni flamme de départ ni panache à partir de cet endroit. Remarquez que le « site de lancement » du JIT se trouve à moins de deux kilomètres de sa maison et de son jardin. La BBC a omis cet élément crucial de son témoignage
.



Selon Mme Kovolenko, dans le documentaire, « à ce moment, c'est l'armée ukrainienne qui se trouvait là », sur le lieu du tir qu'elle a maintenant identifié précisément. Elle se souvient également que les jours précédant le tir de missile du 17 juillet dont elle a été témoin, des avions militaires ukrainiens avaient opéré au-dessus de son village. Elle ajoute qu'ils employaient des techniques de camouflage, comme voler dans l'ombre portée d'un avion civil qu'elle a pu également voir alors.

Trois autres villageois ont dit à Max van der Werff que le 17 juillet, ils avaient vu un avion militaire ukrainien dans les environs et au même moment que le crash du vol MH17.

En conclusion du documentaire, les réalisateurs présentent une interview antérieure, filmée à Donetsk par le journaliste indépendant néerlandais Stefan Beck, que les responsables du JIT avaient tenté de dissuader de visiter la région. Beck y interrogeait Yevgeny Volkov, contrôleur aérien de l'Armée de l'air ukrainienne en juillet 2014. M. Volkov est invité à commenter les déclarations du gouvernement ukrainien, soutenues dans le rapport du Bureau de la sécurité des Pays-Bas et dans les rapports ultérieurs du JIT, qui affirment qu'il n'existe aucun enregistrement radar de l'espace aérien au moment du tir, parce que les radars militaires ukrainiens n'étaient pas opérationnels à ce moment



M. Volkov explique que le 17 juillet [2014], il y avait à Chuguev trois unités radar en « alerte totale » parce que « les avions de chasse décollaient de là ». Or Chuguev est à 200 kilomètres au nord-ouest du lieu de l'accident. Il conteste l'affirmation que les réparations sur une unité impliquent l'arrêt des deux autres. Des enregistrements radar ukrainiens au lieu et à l'heure de l'attaque sur le MH17 ont été faits et conservés, affirme M. Volkov. « Ils les ont, là-bas. Ils les ont en Ukraine. »

Le mois dernier, le 19 juin, lors de la conférence de presse du JIT aux Pays-Bas, le représentant malaisien présent, Mohammed Hanafiah Bin Al Zakaria, l'un des trois procureurs généraux du Ministère du procureur général de la Malaisie, a refusé de valider au nom du gouvernement malaisien les conclusions du JIT et ses accusations contre la Russie. « La Malaisie souhaite répéter sa confiance envers le JIT dans sa quête de justice pour les victimes », a déclaré M. Hanafiah. Et il a poursuivi :

CiterLe JIT a pour objectif de terminer les enquêtes et la collecte de preuves de tous les témoins en vue de poursuivre les auteurs d'actes répréhensibles, et la Malaisie respecte la primauté du droit et l'application des règles.

Question d'un journaliste : validez-vous les conclusions ?

Réponse partiellement inaudible : [...] ne changent pas nos positions.
John Helmer

Traduit par Stünzi, relu par Hervé pour le Saker francophone

JacquesL

MH17 : Le récent documentaire du lanceur d'alerte du SBU dévoile des vérités troublantes
https://lesakerfrancophone.fr/mh17-le-recent-documentaire-du-lanceur-dalerte-du-sbu-devoile-des-verites-troublantes
Par Andrew Korybko − Le 4 janvier 2020 − Source oneworld.press



Le tout récent documentaire sur le MH17, « MH-17, recherche de la vérité », réalisé par Vasily Prozorov, le lanceur d'alerte du SBU ukrainien, évoque des vérités qui dérangent quant à la tragédie, et étaye fortement l'idée selon laquelle le Royaume-Uni aurait conspiré avec Kiev pour faire tomber cet avion civil, dans le cadre d'un complot de guerre hybride, établi à l'avance, contre les rebelles du Donbass. L'opération aurait également visé à compromettre la Russie, du fait de son statut de principale rivale géopolitique de l'Occident.




Vasily Prozorov, lieutenant-colonel du SBU [les services de sécurité en Ukraine, NdT] et lanceur d'alerte, a publié un documentaire sur la tragédie du MH17 fin décembre 2019, sous le titre « MH-17 : recherche de la vérité », qui, comme son nom l'implique, évoque des vérités dérangeantes sur les événements de ce funeste jour d'été du 17 juillet 2014. Son travail d'enquête s'appuie sur ses propres connaissances des événements entourant cette affaire (y compris au travers de son réseau de connaissances de l'époque), des documents classifiés, ainsi qu'un raisonnement logique ; l'ensemble étaye fortement l'idée selon laquelle le Royaume-Uni aurait conspiré avec Kiev pour abattre l'avion civil, dans le cadre d'un complot de guerre hybride prévu d'avance contre les rebelles du Dombas. Le documentaire, qui dure presque 40 minutes, mérite d'être vu en entier, mais pour qui ne serait pas en mesure de le visionner pour l'instant et désire tout de même en apprendre plus sur cette opération, la suite du présent article résume brièvement quelques-uns des éléments les plus importants soulevés par ce documentaire.

Prozorov attire l'attention du spectateur sur le procédé ayant consisté à partager sur les médias sociaux, dans les heures à peine qui suivirent la mise à bas de l'avion, des enregistrements supposément fuités de dirigeants rebelles dont les propos les impliqueraient prétendument. La loi ukrainienne définit des dispositions très strictes quant aux processus de déclassification de preuves en provenance d'écoutes téléphoniques ; s'ils avaient été honorés avant de publier cet enregistrement, il aurait fallu une durée d'au moins plusieurs jours pour suivre ces processus. Cela suggère que les enregistrements ont pu être contrefaits à l'avance par les services du SBU, sur la base d'échantillons de voix récupérés antérieurement de la part des suspects supposés. L'objectif ce faisant aurait pu être de prendre immédiatement le contrôle du récit narratif, dans l'objectif de guerre hybride de délégitimer la cause des rebelles du Dombas et de les étiqueter comme « terroristes » ; l'objectif pouvait également être d'éviter une possible intervention militaire russe en soutien à ces rebelles, chose qui était largement discutée comme possible par les observateurs à l'époque ; on reviendra sur ce dernier point un peu plus bas.

Le second point sur lequel s'attarde Prozorov est le suivant : les affirmations de Kiev, selon qui son armée n'était pas localisée dans cette zone de combats au moment des faits, ne sont pas crédibles. Prozorov établit le fait que les lignes de bataille étaient en fait très fluides. On dispose non seulement de témoignages oculaires directs sur ce point, mais aussi des empreintes laissées par des engins mécanisés au sol, dans les sens aller et retour, partout sur cette zone, ainsi que des déchets d'emballage de rations alimentaires, qui établissent la présence des forces armées et de leurs alliés sur zone. Ce point est d'une grande importance, car la défense de Kiev repose en partie sur son insistance à affirmer que même si les BUKs sous son contrôle étaient déployés à proximité des lignes de front (nous y reviendrons également ci-après), ils n'étaient pas déployés à une distance permettant d'abattre le vol MH17. Mais Prozorov apporte la preuve du contraire : les forces armées ukrainiennes étaient tout à fait libres de se déplacer sur la zone, et auraient parfaitement pu se trouver à distance de tir de l'aéronef au moment de la tragédie.

Autre information des plus intéressantes livrée par le documentaire de Prozorov, sa participation en date du 8 juillet 2014 à une conférence du Conseil National ukrainien de Défense et de Sécurité [National Security and Defense Council of Ukraine, NdT], dont l'objet principal fut de réaliser des amendements au dispositif législatif « anti-terroriste » de ce pays. Prozorov se rappelle nettement avoir surpris une conversation tenue entre Mikhail Koval, un colonel général ukrainien, assistant secrétaire au Conseil National de Sécurité et de Défense et un représentant du ministre de la Défense dont le nom n'est pas connu, au moment où la conférence se clôturait. Prozorov se souvient avoir entendu le représentant faire part de ses craintes (qui étaient assez répandues à l'époque) que la Russie ne préparât une intervention militaire en soutien aux rebelles du Donbass, et craignait que cela ne pût écraser l'armée de Kiev dans la région. Mais Koval rassura son interlocuteur en lui expliquant avoir eu vent qu'un événement allait bientôt se produire, qui enrayerait fortement le projet supposé de la Russie. Neuf jours plus tard, le vol MH17 fut abattu.

En réponse à la question évidente qui consiste à comprendre le déroulement exact de l'opération, Prozorov commence par expliquer que l'espace aérien du Donbass n'avait pas été fermé par la force par Kiev, contrairement à ce qu'on pourrait normalement attendre d'un État responsable. Ce flottement ouvrit de vastes opportunités pour que les organisateurs puissent préparer leur provocation, les avions civils internationaux continuant de circuler au-dessus de la région en conflit, chose fort pratique. Prozorov indique également comment une station de radio-localisation fut mystérieusement désactivée un mois avant que le MH17 fut abattu, chose qui facilita la réalisation du complot. Il ajoute que cette station aurait pu localiser les coordonnées d'où le missile BUK fut lancé, et se demande pourquoi les médias ukrainiens ne firent pas le tintamarre pour accuser les rebelles de cette désactivation. La réponse qu'il apporte est que le troisième régiment des Forces d'Opérations Spéciales ukrainiennes fut responsable de ce sabotage, ce qui suggère que les experts en sabotage menèrent cette opération pour couvrir les actions à venir fomentées par Kiev.

Autre fait significatif discuté dans le documentaire de Prozorov, les États-Unis d'Amérique ne publièrent pas immédiatement les preuves d'images satellites qu'ils affirmèrent pourtant détenir dès le jour de la tragédie. Il estime que ce délai laissa aux auteurs le temps nécessaire à finaliser leurs « faits alternatifs », au lendemain immédiat de l'événement, évitant ainsi de tout gâcher par accident. Il pose également une question : pourquoi l'équipe d'enquête conjointe [Joint Investigative Team (JIT), NdT] n'accepta-t-elle pas les preuves qui furent rapidement apportées depuis la zone du crash par la République Populaire de Donetsk ? Et pourquoi les enquêteurs hollandais mirent-ils des mois avant de s'intéresser réellement à l'épave? Ces observations étranges apportent du crédit à l'affirmation que nombre de personnes en charge de mener l'enquête sur l'incident ne se comportèrent pas de manière impartiale, et s'employèrent au lieu de cela à étayer une narration établie à l'avance. Il est également troublant que les autorités malaisiennes se soient vues marginalisées au départ, du fait de l'équipe d'enquête dirigée par les services de renseignements.

Prozorov dévoile également des informations très importantes quant au rôle que tint le 156ème régiment anti-aérien des forces armées ukrainiennes dans la chute de l'avion MH17. Il a pu parler à deux anciens conscrits, ayant fait leur service dans cette unité à l'époque, mais ayant par la suite déserté pour passer dans le camp rebelle. Ils lui ont expliqué que leur unité comptait un BUK parmi ses systèmes d'armements, et comment cette unité fut déployée sur les lignes de front du Donbass avant de se voir mystérieusement retirée du combat, en dépit de la crainte répandue cet été-là que les Russes fussent sur le point d'intervenir militairement dans le conflit. Des officiers et des soldats sous contrat accompagnèrent alors le BUK vers un soi-disant « site d'entraînement », cependant que les conscrits eurent pour ordre de rester sur leur base. Les conscrits apprirent rétrospectivement que leurs collègues physiquement présents avec le BUK s'étaient en réalité vus déployés sur la zone de combat et avaient tiré au moins un missile au moment précis où le vol MH17 fut abattu.

Prozorov avance également dans ce documentaire des éléments très troublants sur une implication britannique suspecte dans le scénario. Il s'appuie sur un document, qui prouve que le Major Général Valery Kondratyuk, chef du département de contre-renseignements ukrainien, accompagna deux agents des services secrets britanniques, ainsi que d'autres personnes, sur la zone d'opérations du Donbass, le 22 juin 2014, pour une visite d'une journée, après laquelle l'ensemble des représentants du SBU partirent, à l'exception du lieutenant colonel Vasily Burba, qui resta en compagnie des « invités » britanniques de Kiev. Il se trouve que Prozorov connaît Burba, ce dernier l'ayant remplacé, ainsi que ses collègues, plus tôt le même mois, et il affirme que Burba trempa dans la machination du MH17 ainsi que les agents étrangers. Après l'incident, les carrières respectives de Kondratyuk et de Burba connurent « par coïncidence » un succès fulgurant, le premier prenant la tête de la Direction Générale des Renseignements, avant de s'y voir remplacer par le second, et de devenir assistant du chef de cabinet du président.

Deux autres preuves impliquent également les Britanniques. La première est que Peter Kalver, l'agent des renseignements australien chargé de mener le groupe d'experts de son pays pour l'enquête au Donbass fit usage d'un numéro de téléphone britannique. Ce serait là déjà chose étrange en soi de la part d'un Australien travaillant en Ukraine, mais combiné à ce qui a été révélé ci-avant, cela suggère que l'implication des services secrets britanniques est plus étendue que suspectée initialement ; cela soulève des questions quant à savoir combien d'autres personnalités d'« enquêteurs » moins exposées auraient également pu travailler en lien avec le Royaume-Uni. Comme seconde preuve, Prozorov avance que le « site internet de journalisme d'investigation » Bellingcat (financé notamment par l'Open Society Foundation [György Soros, NdT] et la National Endowment For Democracy – NED fut fondé quelques jours avant l'incident, et devint soudainement la première source d'accusation contre Moscou ; il y a de quoi s'interroger sur son rôle sur le front de la guerre de l'information menée par les services de renseignements.

Pour conclure, Prozorov revient sur les principaux points, à savoir que la chute du MH17 constitua une machination soigneusement préparée d'avance, par les agences de sécurité ukrainienne et britannique, afin de braquer les projecteurs de cette attaque sous faux drapeau sur les rebelles du Donbass, dans l'objectif de les faire apparaître comme des « terroristes » et donc d'empêcher politiquement une intervention militaire russe en soutien, chose qui était largement soupçonnée d'être en préparation à l'été 2014. Apparaît également l'intention de fond de s'en prendre à la Russie du fait de son rôle de rivale géopolitique principale de l'Occident. Il va falloir conserver ces éléments à l'esprit, les procédures judiciaires du JIT étant prévues pour démarrer au mois de mars 2020 ; le dramatique événement va bientôt revenir sous les projecteurs internationaux, et ses auteurs feront leur possible pour s'absoudre en convaincant le monde de la culpabilité d'innocents. Le documentaire de Prozorov est extrêmement instructif, et mérite d'être vu.

Andrew Korybko est un analyste politique américain, établi à Moscou, spécialisé dans les relations entre la stratégie étasunienne en Afrique et en Eurasie, les nouvelles Routes de la soie chinoises, et la Guerre hybride.

Traduit par José Martí, relu par Kira pour le Saker Francophone