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L'armée US, selon Choupinet en décembre 2011.

Démarré par JacquesL, 02 Mars 2015, 11:20:21 PM

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JacquesL

L'armée US, selon Choupinet en décembre 2011.
Adresse : http://www.les-crises.fr/la-dette-americaine/

CiterHeu, l'armée américaine n'est plus qu'une guenille bureaucratique, désormais en retard de plus de 10 ans, avec un Pentagone dévoré par les luttes intestines et la corruption des entreprises d'armement. Mais elle a de la gueule, une réputation hollywoodienne et une politique de communication bien huilée. Ça prendra du temps avant de voir à quel point elle est en ruine. Quelques exemples publiquement connus (il faut chercher un peu plus loin que les grands titres, dans la presse spécialisée internationale, mais c'est là) :

- Les F22 si vantés sont TOUS au sol depuis plus de 4 mois (!!) pour cause de défaut logiciel dans le système d'oxygène du pilote. Aucune solution en vue actuellement. Sans précédent.

- La flotte complète d'avions ravitailleurs KC135 est au bord de l'interdiction de vol pour cause de vétusté. La lutte délirante autour des appels d'offre, entre Boeing et Airbus, pour leur renouvellement a tout retardé d'une dizaine d'années : les avions ravitailleurs actuels datent de 1960, ils sont devenus presque inutilisables et font peur à leurs pilotes, mais ne seront pas remplacés avant au moins 10 ou 15 ans, sans aucune solution ttransitoire.

- Un drone RQ 710 a été piraté et arraisonné par l'Iran ces derniers jours (même s'il y a un gros flou de versions contradictoires, le fait est reconnu) alors que c'est censé être la fine fleur de la technologie furtive

- le système de contrôle des drones Reapers a été infecté par un virus – sans gravité d'après les officiels US. Ca n'a été découvert que cet automne, alors que c'est peut-être là depuis plus d'un an. On a découvert à ce moment là que le système de ces drones n'est pas crypté.

- les missiles Patriots qu'on nous vante n'ont jamais fonctionné correctement

- le bouclier anti-missiles qu'ils essaient de fourguer partout autour de l'Europe est une escroquerie complètement inefficace, et sans stratégie, un simple gouffre à juteux contrats industriels

- L'avion F35, qui doit succéder au F22 et prétendument ridiculiser tout ce qui vole durant les 30 prochaines années, n'est toujours qu'un prototype de plus en plus improbable, dont les défauts ne sont plus dissimulables, dont le budget a doublé, les délais triplés, et les capacités requises ont été diminuées. Les gouvernements étrangers qui y ont contribué s'en mordent les doigts et se débinent autant et dès qu'ils le peuvent. On n'est pas sûr qu'il volera un jour en opération. De plus, les déboires logiciels du F22 ne font qu'ajouter aux inquiétudes sur le F35 : le logiciel de ce dernier est 10 ou 20 fois plus complexe et n'est toujours pas au point, même pas en prototype. Dans l'attente, l'USAF et la Navy sont en train de décider de "remoderniser" pour la Xème fois leurs F16 et F15 datant des années 70 et eux aussi d'une vétusté conséquente. Ces avions même modernisés resteront en retard sur les avions étrangers actuels. Le F18, à peine plus récent, pose un problème à la modernisation, j'ai oublié quoi.

Et ce sont là les cas officiellement reconnus uniquement.

Sans mentionner le découragement des soldats dont les conditions de salaire, de reconduction de contrat, de retraite et d'indemnité de blessure se dégradent toujours plus, alors qu'eux risquent leur vie et leur santé chaque jour.

Sans mentionner non plus l'état opérationnel des soldats US. Ils sont recrutés de moins en moins instruits, parfois directement chez les gangs. Il en résulte une perte de niveau énorme, obligeant à se reporter toujours plus sur une technologie envahissante et de moins en moins intégrée, faute de temps de réflexion avec deux guerres ininterrompues et dévoreuses de budgets depuis 10 ans.

Les traumatismes psys des soldats dépassent tout ce qu'on peut imaginer (la taux de suicide le plus élevé des USA est chez les vétérans d'Afpak et d'Irak, mais ça avait déjà commencé avec le Kosovo) Entre autre, la guerre mafieuse conduite au joystick, contre des gens qui ne menacent pas l'Amérique, finit par rendre fous : ce n'est plus la guerre, c'est du meurtre.

Sans mentionner l'incapacité croissante des USA à intervenir dans une guerre de plus, politiquement, économiquement, avec leur opinion publique et diplomatiquement (elle perd ses alliés les uns après les autres – de manière feutrée mais indéniable –  par incapacité à lire l'évolution de l'image US dans les pays avec lesquels ils traitent, et incapacité à lire l'évolution de ces pays. Exemple basique et crucial, la Turquie qui est de moins en moins coopérative dans l'OTAN. Les USA ont même réussi à froisser l'Inde !)

La guerre ne dépend pas tellement du matériel, le Viet Nam et l'Afpak en sont les preuves. La compréhension du terrain, de l'adversaire et des forces en jeu sont les vitales clés du succès. La technologie sert à multiplier ces compréhensions, elle ne les remplace pas. La débauche de technologie US en regard de leurs résultats en dit long sur le sujet.

Il en va de même avec la R&D : verser des tonnes d'argent dans une organisation qui se phagocyte elle-même en concurrence interne, intrigues de couloirs, promotions personnelles, stratégies de communications etc. avant de répondre à un besoin opérationnel, ne va nulle part et ne développe que de l'illusion. Le F35 en est la preuve.

Dernier point, tout ceci fait un mal incroyable à l'image de l'allié US auprès des pays qui le soutiennent, et face à leurs adversaires moins prestigieux mais informés et stratèges. (la vitesse avec laquelle la Russie a bousillé tout le système de communication données et voix géorgiens en 2008, est encore aujourd'hui un sacré problème pour le USA : le matériel géorgien était US et récent, et le personnel formé, face à une Russie prétendument arriérée et lourde. Voilà le genre de choses qui arrivent aux Américains, à force de regarder le monde avec l'idéologie de leur supériorité "intrinsèque")

Faut arrêter de regarder l'Amérique comme un pays en inox éternel, tout comme il faut arrêter de les voir comme les grands complotistes diaboliques. C'est un pays constitué d'êtres humains. Il a été très puissant et il l'est encore par inertie psychologique, car eux comme les autres ne supportent pas plus qu'une certaine dose de changement à la fois, ça aussi, c'est humain. Ils ont été très puissants, ils le sont moins et ça empire, et ça leur est insupportable, à eux comme à leurs alliés. Voilà

Désolé pour les fautes de frappe.


JacquesL

http://lesakerfrancophone.net/combien-de-temps-lus-navy-pourrait-elle-survivre-dans-une-vraie-guerre/

CiterCombien de temps l'US Navy pourrait-elle survivre dans une vraie guerre ?
Par Marc Hopf – Le 1er avril 2015 – Russia Insider
L'US Navy est une force énorme mais largement basée sur des groupes de porte-avions que l'armement moderne a peut-être rendus obsolètes

Les Etats-Unis aiment à se voir comme les maîtres des océans de la planète. Après tout, le pays – qui dépense dix fois plus pour ses forces militaires que les neuf pays suivants réunis – est de loin la plus grande force navale. Et comme depuis la guerre du Vietnam, ils n'ont agressé que des adversaires militairement inférieurs, ils sont extrêmement confiants dans leur conviction qu'ils peuvent vaincre tout le monde tout le temps. Il n'est pas surprenant que certains jeunes Américains portent même des T-shirts avec le logo : United States Navy: la mer est à nous.

Pour répondre à cette fierté et à cette arrogance, peut-être faut-il l'aborder avec une certaine compréhension au vu de la supériorité numérique de l'US Navy. Au total, elle compte actuellement dix porte-avions opérationnels (deux en réserve), tandis que la Russie et la Chine n'en ont qu'un seul chacune.

Les porte-avions sont la grande fierté de la marine américaine, ils sont également parfaits pour rendre visuellement manifeste son droit à régner sur les mers. Ils sont donc bien aimés par les présidents américains, comme des décors d'où ils peuvent prononcer des discours quand vient le temps de dire aux gens que cette nation unique a une fois de plus remporté une victoire héroïque.

Quel moment passionnant, en effet (au moins pour les Américains), lorsque George W. Bush a atterri dans un avion de chasse sur l'USS Abraham Lincoln (non, pas en tant que pilote), puis, avec la banderole mission accomplie et un good job bien senti, annonçait au peuple la fin de la guerre en Irak . Comme nous le savons, la destruction de l'Irak a été menée par les Américains sous le label de l'opération Iraqi Freedom. Nous pouvons encore nous demander ce que  la liberté avait à voir là-dedans, mais c'est une autre histoire.

En plus de leur intérêt comme impressionnantes estrades pour un orateur, les porte-avions remplissent aussi, bien sûr, un but militaire. Ils peuvent être considérés comme de petits aéroports flottants, qui peuvent expédier jusqu'à cent avions de chasse sur la scène des opérations. Comme ils sont équipés des meilleures armes, de radars et de systèmes de défense, ils n'ont jusqu'à ce jour connu presque aucune menace, d'autant plus que dans le passé l'US Navy stationnait de préférence au large des côtes d'États déserts et sans défense.

Mais que se passerait-il si la puissante l'US Navy rencontrait ses pairs? Le titre de cet article donne déjà la réponse: pas très bon, et il se pourrait que les fans de l'US Navy patriotique aillent rapidement cacher leurs T-shirts dans le placard.

Retour dans les années 1970. L'amiral Rickover, le père de la marine nucléaire, a dû répondre à la question suivante devant le Sénat américain : «Combien de temps nos porte-avions pourraient-ils survivre dans une bataille contre la marine russe?» Sa réponse a causé la désillusion : «Deux ou trois jours avant qu'ils ne coulent, peut-être une semaine s'ils restent au port.»

La raison de la durée de vie fortement réduite du porte-avion dans une bataille contre les Russes est l'existence d'un danger mortel sous l'eau: les sous-marins modernes – surtout les russes – sont si puissants et difficiles à localiser qu'ils peuvent envoyer de gros cuirassés et porte-avions par le fond en un clin d'œil. La faiblesse de l'US Navy est leur vulnérabilité quand ils sont en concurrence avec un ennemi qui – en utilisant le langage des Américains – domine les mers en dessous de la surface de l'eau. Bien sûr, les analystes militaires américains sont conscients de cette faiblesse, donc on se demande pourquoi l'US Navy adhère encore à la doctrine du plus c'est gros, plus c'est beau et continue de s'appuyer sur une armada de porte-avions et de navires de guerre.

Le colonel Douglas McGregor, un vétéran de combat médaillé, auteur de quatre livres, doctorant et analyste militaire, donne la réponse: «Stratégiquement, cela n'a aucun sens, mais la construction de grands navires, bien sûr, crée beaucoup d'emplois.»

Donc la menace des sous-marins russes, des torpilles et des missiles anti-navires est bien connue par les Américains – un fait que le livre de Roger Thompson, Leçons non apprise: La culture du statu quo dans l'US Navy, souligne également. Un bref extrait :

    En 2003, Howard Bloom et Dianne Star Petryk-Bloom ont averti que tant les Russes que les Chinois ont maintenant le missile mortel SS-N-22 Sunburn à leur disposition. Ce gros missile à longue portée, équipé d'ogives nucléaires ou conventionnelles, est extrêmement difficile à détecter et donc à détruire. Selon le Groupe d'information de Jane, il est plus que capable de couler n'importe quel porte-avions américain. Plus précisément, Timperlake (un diplômé de l'Académie navale) et Triplett ont prévenu que le missile Sunburn est conçu pour faire une seule chose: détruire les porte-avions américains et les croiseurs de la classe Aegis.

    Le missile SS-N-22 rase la surface de l'eau à deux fois et demi la vitesse du son jusqu'à ce que, juste avant l'impact, il se relève et pique tout droit sur le pont du navire. Son ogive nucléaire de deux cents kilotonnes a presque vingt fois la puissance explosive des bombes atomiques larguées sur Hiroshima. La marine américaine n'a aucune défense contre ce système de missile. Comme a dit l'amiral à la retraite Eric McVadon : «C'est assez pour couler deux fois la 7e Flotte US (Pacifique).»

En plus de cette notion liée à la faiblesse presque inévitable des grands navires de guerre, il y a une autre raison à la vulnérabilité de l'US Navy et aux forces armées des États-Unis en général: leur arrogance et la sous-estimation corrélative de leurs adversaires. Toute personne qui sous-estime son ennemi est poussée à l'imprudence et détient les mauvaises atouts dans le cas d'une attaque surprise. Ce qui s'est passé en 2000, lorsque le porte-avions américain USS Kitty Hawk a été pris à contre-pied par les Russes.

Voici quelques extraits de l'article de Jon Dougherty, «La Marine russe prend Flyover par surprise» (World Net Daily):

    Une paire d'avions de chasse russes qui ont fait au moins trois passages à grande vitesse au-dessus d'un porte-avions américain stationné dans la mer du Japon en octobre a constitué une menace beaucoup plus grave que le Pentagone a bien voulu l'admettre; les avions russes étaient facilement en mesure de détruire le vaisseau s'ils avaient eu des intentions hostiles, dit le personnel de la Marine.

    Selon les rapports, le 9 octobre, une force aérienne russe composée d'un Su-24 Fencer et d'un Su-27 Flanker a survolé le USS Kitty Hawk à basse altitude sans rencontrer d'opposition, alors que le navire était en cours de ravitaillement.

    Le 9 novembre, des chasseurs et des avions de reconnaissance russes ont fait une deuxième tentative pour se rapprocher du porte-avion, une répétition pour laquelle le Pentagone, ainsi que des témoins oculaires à bord des navires, ont déclaré que le navire avait été préparé. Mais c'était le premier incident en octobre qui avait causé l'alarme.

    Le porte-parole du Pentagone, Kenneth Bacon, a déclaré lors d'une conférence de presse régulière le 30 novembre que les chasseurs russes ont été détectés sur le radar bien avant leurs survols à grande vitesse. Des officiers de marine à bord des navires qui ont parlé de l'incident sous la condition de l'anonymat, étaient d'accord avec cette version.

    Cependant, au moment où le centre d'information de combat du porte-avions a alerté le commandant du navire, le capitaine Allen G. Myers, que les chasseurs  russes étaient en vue, aucun des avions du navire n'était en vol. Le navire transporte 85 avions, selon les chiffres de la Marine, et a un équipage de plus de 5500 hommes.

    Des témoins ont déclaré que Myers a immédiatement ordonné le lancement des avions d'alerte, mais l'escadron de chasse en alerte était dans le statut Alerte-30 - un temps de lancement minimum de 30 minutes où les pilotes sont dans la salle d'attente, mais ne sont pas dans les cockpits prêts à décoller.

    Bacon, le porte-parole de l'US Navy, a seulement déclaré aux journalistes qu'il y a «peut-être eu un léger retard» pour envoyer les intercepteurs, expliquant que parce que le Kitty Hawk se ravitaillait en carburant, il ne naviguait pas assez vite pour lancer ses avions.

    Un officier de la marine à bord du navire a déclaré: «Quarante minutes après que le CO [Officier commandant] a suspendu l'état d'alerte,les avions russes ont effectué un nouveau passage à 500 noeuds, à 200 pieds d'altitude, juste au-dessus de la tourelle du porte-avion.»

    Avant que le Kitty Hawk n'ait pu faire décoller un seul chasseur, les chasseurs russes ont fait deux autres passes. Pire, selon des témoins, le premier avion sur le pont était un EA-6B Prowler – un appareil utilisé principalement pour le brouillage électronique des radars et des défenses aériennes de l'ennemi, pas un chasseur capable d'intercepter un autre avion de guerre.

    «Le EA-6B a fini dans un un-contre-un avec un Flanker juste en face du navire, a déclaré un témoin. Le Flanker était sur lui... Il hurlait à l'aide quand enfin un Hornet F/A-18 de notre escadron a quitté le pont et fait l'interception. Il était trop tard.»

    Des personnels de la marine ont noté que «l'ensemble de l'équipage regardait au-dessus de leurs têtes pendant que les Russes s'amusaient de notre incapacité à les intercepter».

    L'administration Clinton a minimisé l'incident... La BBC, cependant, a dit qu'il était évident, au vu des photographies prises par les jets russes, qu'il y avait panique à bord quand les avions ont fait leurs survols.

Nos lecteurs américains vont maintenant peut-être dire que cet incident humiliant s'est produit il y a 15 ans et qu'une telle chose n'est plus possible de nos jours. Mais la plupart des lecteurs de Russie Insider se souviennent des événements d'avril 2014, lorsque le destroyer ultra-moderne USS Donald Cook a été paralysé par un seul SU-24.

Pour les lecteurs qui, malheureusement, ont raté l'histoire, la voici. Au début du mois d'avril l'année dernière, les Américains ont envoyé l'USS Donald Cook dans la mer Noire, avec l'autorisation de la Turquie, pour protester contre l'annexion russe de la Crimée et démontrer leur force militaire. Le destroyer était équipé du système de combat Aegis le plus avancé, un des systèmes d'armes navales qui assurent la détection, le suivi et la destruction de plusieurs cibles en même temps. L'USS Donald Cook est aussi équipé de quatre grands radars, dont la puissance est comparable à celle de plusieurs stations. Pour sa protection, il transporte plus de 50 missiles anti-aériens de divers types.

Selon la Convention de Montreux, les navires de guerre des États qui ne sont pas riverains de la mer Noire  sont autorisés à rester dans celle-ci pour un maximum de 21 jours. Les Américains, bien sûr, ont ignoré cette règle, et la Russie a répondu en envoyant un SU-24. Le Sukhoi n'était pas armé, mais équipé avec le dernier appareil de la guerre électronique, appelé Khibiny.

Lorsque le SU-24 s'est approché du destroyer, tous les systèmes de radar et de contrôle, les transferts d'information, etc., de l'USS Donald Cook ont ??été soudainement paralysés par Khibiny. En d'autres termes, le système Aegis apparemment supérieur était complètement hors-service, comme lorsque vous éteignez votre téléviseur avec la télécommande.

Par la suite, le SU-24 a simulé des attaques de missiles à basse altitude sur l'USS Donald Cook aveugle et sourd, et on peut imaginer que les deux pilotes des SU-24 ont eu beaucoup de plaisir. Malheureusement, à cette époque, il n'y avait ni John McCain, ni le commandant de l'Otan, Phillip Breedlove, à bord du navire – ils auraient certainement gardé des impressions durables de cette démonstration.

Après cet incident, l'USS Donald Cook a choisi de rentrer immédiatement et à pleine vitesse vers son port d'attache en Roumanie, où 27 membres de l'équipage en état de choc ont démissionné du service actif.

Cette histoire nous montre que les Américains surestiment encore largement les capacités de leurs forces armées et ne réalisent pas (ou ne veulent pas admettre) que la technologie militaire de la Russie est supérieure, dans de nombreux domaines, et dispose d'un avantage qui ne peut être compensé rapidement.

Donc, aussi longtemps qu'un seul avion de chasse russe peut désactiver un navire de guerre américain complet muni des derniers systèmes d'alerte et des missiles les plus sophistiqués en appuyant simplement sur un bouton, la réponse à la question Combien de temps l'US Navy peut-elle survivre? est aujourd'hui la même qu'au bon vieux temps de la guerre froide.

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone.

Publié le avril 2, 2015


JacquesL

Nous avions déjà vu les militaires maliens formés par les américains passer avec armes et bagages directement chez les rebelles du Nord. Le cas n'est pas isolé.

Les alliés des Américains en Syrie : leurs performances honteuses sont parfaitement explicables

http://lesakerfrancophone.net/les-allies-des-americains-en-syrie-leur-performance-honteuse-est-parfaitement-explicable/

CiterPar Yevgeny Krutikov – Le 29 septembre 2015 – Source Vzglyad via  Club Orlov


Note de Dmitry Orlov

L'échec américain récent pour former et équiper des forces anti-Assad en Syrie n'est pas un incident isolé. C'est un symptôme d'un problème systémique. Cet article, paru récemment dans la presse russe, explique pourquoi.


Le scandale autour de la 30e Division, mise sur pied et entraînée par des formateurs américains pour la guerre contre Assad, et qui s'est immédiatement rendue au front islamiste al-Nosra dès que ses membres ont franchi la frontière turque, résonne maintenant tout autour de la planète. Il y aura beaucoup de ces scandales. Ils ont été prédéterminés par la méthodologie concernant la formation américaine des alliés, en Syrie, en Géorgie et en Ukraine.


Rappelons nous que le résultat final est que le Front al-Nosra (une branche d'al-Qaïda) a reçu des armes, de l'équipement et quelques pickups des États-Unis. Le commandant de la 30e Division se présente comme un représentant du Front et indique qu'ils ont dupé l'armée américaine afin d'obtenir des armes. Les problèmes à l'origine de cet événement peuvent être divisés en trois catégories inégales.

Problèmes avec les services secrets et la psychologie

L'image d'un agent de la CIA décidant qui choisir comme allié au Moyen-Orient a été indûment exagérée par Hollywood. Dans la majorité des cas, les agents se cramponnent à quiconque montre même les signes les plus superficiels de fidélité. Si quelqu'un semble utile, mais ne montre pas assez des signes requis, alors ils préfèreront acheter sa loyauté, même si ces partenaires sont considérés comme peu fiables dans le temps. Voici en gros, les principes selon lesquels la coalition anti-Assad a été assemblée.

Ajoutez à cela que le comportement des agents de la CIA est très étroitement réglementé. Chaque éventualité qui peut se présenter est consignée dans une instruction écrite, qu'ils sont tenue de connaître presque par cœur. Un écart avec des instructions opérationnelles provoque une sanction officielle. La liberté d'action d'un tel dispositif est limitée, et parfois ils sont tout simplement obligés de répondre à la lettre aux instructions au lieu de réagir à la situation. Ce problème empoisonne de nombreux services de renseignement, comme ceux des Américains. En outre, ils sont construits sur une idéologie et, dans une moindre mesure, sur des stéréotypes ethniques. D'une manière générale, tout enturbanné qui a un aspect authentique et qui est capable de prononcer de manière intelligible le mot démocratie a une chance de recevoir un financement et des armes. Mais personne n'a de contrôle sur sa destination ensuite, ni sur celle des armes. De même, les services de renseignement soviétiques de l'ère Brejnev avaient ce problème, sautant sur tout chef de tribu qui pouvait prononcer des mots comme Marx et Lénine.

Tout cela est directement lié à l'affaire décrite. La 30e Division et Abd al-Tunisi ont démontré personnellement leur loyauté, ont gagné la confiance des Américains, ont reçu des armes et ont disparu avec elles. La perception stéréotypée et schématique du monde est une qualité surprenante et distinctive de la CIA. Bien sûr, cela résulte de la perte du principal adversaire, et de la perception du vainqueur, spécifiquement dans les domaines idéologiques plutôt qu'au sens physique de ce mot. La coalition anti-Assad, assemblée en utilisant une combinaison de menaces et de vœux pieux, est tombée en morceaux spécifiquement à cause des mauvaises instructions et des erreurs conséquentes faites par la CIA. Il n'est possible de recueillir et de traiter  correctement des renseignements qu'avec l'aide de spécialistes exempts de biais idéologiques dans leur perception du monde, mais Langley [Siège de la CIA aux US, Ndt] a un déficit dans ce domaine. Le système de construction de carrière mis en place avait déjà tendance à marginaliser les gens possédant des façon de penser non standardisées, mais l'effort de recrutement massif réalisé sur une base d'anciens Marines a totalement prédéterminé le nivellement par le bas de ses capacités d'analyse.

Aussi le scandale autour de la 30e Division n'est pas le seul et de loin ; il y aura beaucoup de ces scandales. L'âge d'or du renseignement américain s'est perdu dans les collines de Hollywood.

Problèmes physiques

La formation américaine offerte aux soldats de ces douteux alliés est généralement une source de fierté pour ceux qui sont formés. Par exemple, Piotr Porochenko et son gouvernement deviennent extatiques en parlant des instructeurs américains et britanniques qui préparent les militaires ukrainiens sur la base de Yarov selon un programme accéléré. Compte tenu du fait qu'ils ne sont pas fournis en armes sérieuses, cette formation est finalement la seule forme d'aide militaire occidentale.

Dans la préparation des Ukrainiens (et, avant eux, des Géorgiens, des Croates, des Albanais, et maintenant, en Syrie, ces types anti-Assad comme la 30e Division), les Américains comptent sur la méthode observe et répète. En réalité, cela ressemble à un boot camp: course d'obstacles, bases du maniement des armes, entraînement physique. Les instructeurs enseignent également les bases de l'utilisation d'équipements radio et de cryptage, que les Ukrainiens n'ont tout simplement pas. Ils enseignent également comment transporter les victimes, pour minimiser les pertes, un sujet que les Ukrainiens qui ont eu leur baptême du feu dans l'Est de l'Ukraine connaissent bien, et sur lequel ils pourraient enseigner aux Américains une chose ou deux. Ils enseignent comment ouvrir les portes avec un bélier, mais quelle sorte de bélier vous attendez-vous à ce qu'un soldat porte sur un front large de centaines de kilomètres au milieu d'un espace ouvert? Ils enseignent comment vérifier, à l'aide d'un crochet spécial fixé à une chaîne, si un corps est piégé, mais tous n'apprennent pas à le faire efficacement. En tout, le prétendu programme de rattrapage à Yarov contient 63 exercices répartis en trois cours, de deux mois chacun. Le résultat : beaucoup de gros mots et certains cas d'insubordination.

Ceci n'est pas une formation militaire. C'est, tout au plus, une formation de police, mais même dans ce cas, c'est seulement élémentaire. Les représentants de l'armée américaine considèrent leurs étudiants comme des représentants du tiers monde, qui ont besoin d'être informés par quel bout de la mitrailleuse sortent les balles. Par exemple, les instructeurs à Yarov sont fâchés par les soldats ukrainiens qui reviennent du front de l'Est portant leurs mitrailleuses sans le cran de sûreté engagé. Cela, selon les instructeurs, est non professionnel. Mais beaucoup d'entre eux ont réussi à survivre précisément en raison de ce manque de professionnalisme [être capable d'ouvrir le feu sans clics d'avertissement].

Tout cela pourrait ressembler à une farce, mais cela reflète l'essence de la formation prodiguée au sein de l'armée américaine et qui est transférée à ses alliés. L'accent est mis sur les capacités physiques, la suppression de l'initiative individuelle, l'approfondissement de techniques spécifiques et, bien sûr, le travail d'équipe. En conséquence, quand un combattant se retrouve dans une situation non standard, il reste confus et ne peut pas appliquer les compétences d'un problème spécifique sur lequel il a été formé. Il a été aiguisé pour réagir à des situations qui sont compatibles, homogènes et construites artificiellement.

Rien de tout cela ne fonctionne, que ce soit en Ukraine ou en Syrie. Les instructeurs américains n'ont aucune idée de ce qu'est une guerre frontale, comment agir dans un combat rapproché, comment se cacher des salves d'un système de lance-roquettes multiples. Ils ne savent même pas comment mettre en place des positions défensives. L'expérience irakienne, dont le Pentagone est si fier, les a formés pour patrouiller, pour accompagner des convois, et être des hommes de garnisons au milieu du désert. Trois décennies d'abus aléatoires dirigés contre des adversaires faibles ont habitué l'armée américaine à compter sur la supériorité technologique, et elle a perdu une grande partie des compétences de combat rapproché. Maintenant, même à Yarov, la garde nationale et les militaires ukrainiens refusent d'obéir à des instructeurs, qu'ils voient comme des débutants complets.

Le Pentagone n'a pas remarqué le moment où pulvériser des adversaires démoralisés sans défense à l'aide de missiles de croisière a cessé d'être la seule méthode pour faire la guerre. Et maintenant, il est très difficile d'évaluer les capacités réelles de l'énorme masse de l'armée américaine ou du corps des Marines, s'ils devaient jamais rencontrer un ennemi qui aurait  des capacités techniques plus ou moins égales aux leurs. Mais les alliés de l'Amérique et leurs compagnons de voyage doivent vraiment se battre dans ces guerres. Ils ont peu ou pas de maîtrise des airs, de missiles de croisière ou de porte-avions. Dans les déserts de Syrie ou les prairies de Novorussie, il n'y a pas besoin d'ouvrir des portes à l'aide d'un bélier dans le cadre d'un ratissage d'une zone peuplée où tous ont a déjà fui et se cachent. Là, vous devez maintenir des kilomètres de première ligne, en rase campagne, sous des tirs de roquettes.

L'histoire récurrente sur la préparation individuelle des alliés et des compagnons de route s'est transformé en une comédie burlesque. Certains, comme dans le cas des éléments anti-Assad en Syrie, considèrent toute cette formation comme un mal nécessaire, envoyé par Allah, comme un test. Certains, comme les Ukrainiens, s'en plaignent à haute voix. Bien sûr, une telle formation ne va pas ruiner des combattants aguerris. Mais les Marines ukrainiens, formés de réservistes et sortis de Yarov (et, sur la base de cette distinction, étiquetés unité d'élite et envoyés sur une partie difficile du front), se désagrègent à leur premier contact avec les insurgés.

Le dressage de masse des unités alliées en Irak et en Afghanistan (par exemple, ces mêmes Ukrainiens et Géorgiens) ont produit exactement les mêmes effets. Ces unités ont été annoncées comme élite en raison de cette expérience, mais elles se sont révélées inadaptées pour des guerres modernes sans (et ceci est important) l'appui technique de l'aviation américaine, des drones et de l'artillerie. D'autre part, leur capacité à prendre l'initiative et à faire preuve d'ingéniosité est aussi atrophiée que la capacité de leurs commandants à penser de façon indépendante, en commençant au niveau des compagnies.

Problèmes tactiques

Toute la préparation tactique est effectuée sur la base de l'expérience irakienne, qui, pour une raison quelconque, est considérée comme l'état de l'art. Cela se résume à des techniques pour patrouiller le territoire avec un échange minimal de coups de feu avec l'ennemi. Personne n'est formé pour engager un ennemi bien identifié en combat direct en nombre supérieur à celui des troupes ; à l'âge des cyberattaques, des systèmes satellitaires et des armes de précision, c'est considéré comme quelque chose de complètement obsolète. L'armée américaine avait tendance à être dédaigneuse à l'idée même d'engager l'ennemi à courte portée, et quand, en raison d'une erreur de calcul de l'artillerie, ces engagements se sont produits, soit ils ont essayé de se dégager en appelant à des frappes aériennes, soit ils ont subi de lourdes pertes de façon disproportionnée. Comme l'expérience de ces trois dernières décennies n'a pas entraîné de combats rapprochés, il n'y avait aucune raison de développer des plans de bataille modernes autour d'eux. Ce serait un problème seulement pour les Américains, si cela ne s'était pas propagé à toutes les armées qu'ils fréquentent dans tous les pays qui ont abdiqué leur sécurité pour le parapluie américain. La différence est particulièrement évidente dans les armées des anciennes républiques soviétiques, entre les unités formées par les Américains et celles qui sont encore commandées par des officiers ayant reçu une formation soviétique. L'armée géorgienne a notamment donné beaucoup d'information pour ce genre d'analyse.

Voici un épisode caractéristique démontrant la valeur de la préparation tactique américaine à l'irakienne. Cela se passe pendant la guerre en Ossétie du Sud en 2008. (Particulièrement importante du fait de la faible qualité des décisions prises par les commandants.) À 23 heures, le 7 août, le 43e bataillon de la IVe brigade de l'armée géorgienne, située à l'ouest de Tskhinval, a commencé à nettoyer des villages sur la rive droite de la rivière Prone. Après avoir marché toute la nuit, le bataillon s'étalait en compagnies distinctes, et autour de 11h-12h, le 8 août, à 2 km du centre régional Znaur, l'une d'elles est tombée dans une embuscade. La force défensive ossète a ouvert le feu sur le groupe géorgien, blessant cinq d'entre eux immédiatement. Après cela, suite à un ordre du commandant du bataillon, toutes les compagnies ont été concentrées ensemble à cet endroit pour détruire la position clé de l'ennemi.

Avant le début de l'attaque, le commandant du bataillon a demandé l'appui de l'artillerie, et il l'a reçu, et il a obtenu le renfort de trois chars. Le groupement géorgien a commencé à tirer sur la position des irréguliers ossètes, après quoi, autour de 16h, l'infanterie a pris d'assaut cette hauteur (!) où il n'y avait pas un seul ennemi en vue. De toute évidence, il n'y avait pas de victimes non plus. A 18h, le bataillon est arrivé en force au pont menant à Znaur, mais n'est pas entré dans la localité parce qu'il avait perdu le soutien de l'artillerie. Le bataillon était fatigué et avait besoin de repos. Le commandant a alors décidé de revenir à la position clé de l'ennemi et d'y camper pour la nuit. Autrement dit, toute la journée, le bataillon a erré dans des forêts et des montagnes, a découvert tout seul «une grande position ennemie défensive» (qui a été retrouvée plus tard et qui ne comportait pas plus de dix irréguliers ossètes qui, après avoir organisé l'embuscade, se sont tranquillement retirés), l'a marquée avec l'artillerie pendant une heure et demie, puis a marché vers l'objectif [Znaur], mais est ensuite retourné à la case départ parce que les soldats étaient fatigués.

Soulignons-le à nouveau : c'était une unité spécialement préparée pour servir en Irak. Ils ne comprennent pas ce que signifie marcher vite, frapper, manœuvrer ou organiser des percées, non-stop, jour et nuit. Ils ont agi en conformité avec la tactique de patrouille irakienne sans hâte, ce qui est tout à fait inapproprié pour les batailles se déroulant à découvert.

Voilà comment ils ont attaqué. Comment ils se sont défendus était encore pire. Suivant des ordres imprécis, le 43e bataillon a gaspillé son artillerie sur une position minuscule et a perdu sa force physique en marchant inutilement de village en village. Jusqu'à midi le 8 août, ils ne savaient pas ce qui se passait à Tskhinval ou Gori. Parce qu'ils étaient sous l'influence de l'euphorie idéologique, ils ont confondu les avions qui tournaient au dessus d'eux avec l'aviation géorgienne, tout simplement ils ne s'attendait pas à en voir une autre. Mais à midi, les soldats du 43e bataillon ont commencé à recevoir des informations sur les victimes dans d'autres compagnies de la brigade IV. La brigade a commencé à paniquer. A 19h, le 8 août, le 43e bataillon, qui était presque sur le point de se mutiner, a reçu l'ordre par la brigade irakienne de se retirer de Znaur, laissant certains réservistes complètement désorientés pour couvrir leur retraite.

Ensuite, le 43e bataillon  a reçu l'ordre de mettre en place une position défensive près du village de Pkhvenisi. Mais aucun d'eux ne savait comment le faire. Seuls quelques-uns se sont portés volontaires pour creuser des tranchées ; le reste a bivouaqué dans des fossés d'irrigation, en dépit du fait que du matériel de construction avait été livré sur le site pour la construction d'une ligne défensive. Toute la nuit, la brigade irakienne a flâné autour d'un verger de pommiers et a regardé les phares rougeoyants de colonnes russes descendant vers eux depuis la direction de Tskhinvali. Autour de 23h, le 10 août, un hélicoptère russe, volant autour de la zone, a été surpris de découvrir les positions défensives de la brigade irakienne et a immédiatement fait sauter le dernier char restant de la brigade IV  et un pick-up avec une arme à feu de gros calibre, qui avaient été laissés sans camouflage en plein air. Personne n'a été assez courageux pour riposter ; à la place, ils ont commencé à paniquer. Aucune des deux roquettes anti-aériennes Strela tirées à l'épaule, dont ils disposaient, n'a fonctionné parce que personne n'a prêté attention à leur état de maintenance. A l'aube, le 11 août, le commandement géorgien a encore publié des ordres pour renforcer la position défensive alors inexistante près de Pkhvenisi, mais dans chaque compagnie, il n'y a eu, en moyenne, pas plus de 30 hommes prêts à exécuter l'ordre. Le quartier général de la brigade II, qui a été coincé près de Tskhinvali, a décidé d'exécuter cet ordre, même si la brigade irakienne avait depuis longtemps déserté sa position. En conséquence, tout en approchant Shindisi, le quartier général prenait des chars russes pour des Géorgiens (ils ne pouvaient pas imaginer que ces unités, tenues en haute estime grâce à leur formation américaine, s'étaient simplement enfuies) et elle a été complètement détruite.

Pour juger les résultats de l'action militaire d'août 2008, la compagnie reconnue comme la plus capable a été cette brigade II, qui était précédemment en poste en Géorgie occidentale, loin de toute action, et qui n'a reçu aucune formation américaine.

Ainsi, le scandale autour de la 30e Division en Syrie est seulement la pointe émergée de l'iceberg. Il est déjà possible de déclarer que ces problèmes ont un caractère systémique qui ne peut pas être expliqué par des erreurs psychologiques dues à la CIA. Dans un proche avenir, nous allons apprendre beaucoup de détails intéressants au sujet de la qualité de la formation que les Américains ont donnée à leurs alliés. Et quelqu'un va devoir en répondre.

Yevgeny Krutikov

Traduit par Hervé, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

Lien :
Courageuse petite Géorgie ?

JacquesL

4600 $ l'obus, Abrams et corruption.

Cette série de vidéos date des années 2009-2010, articulée en sous-séries :
4 pour la mobilité de ces 80 tonnes, 6 pour la puissance de feu du 120 mm à âme lisse,  etc. engineering, protection, combat record, vaporware...
Elle se compose de vues fixes, surimposées de texte accusateur et rageur, sur fond sonore de musiques militaires triomphalistes.
https://www.youtube.com/watch?v=SWG6Tp04Nnk&list=PLB8D732D4D74C9FCC&index=2 etc.

Cet engin passe à travers les ponts en Iraq, s'enlise, chavire sur obstacles s'il va trop vite. Il est bien trop large et trop lourd pour les guerres de contre-insurrection que les U.S.A. mènent à travers le monde contre les pauvres gens : il ne passe pas entre les maisons, il écrase leurs routes, et il s'enlise dans les sols meubles.
Pratiquement toutes ses munitions sont des fléchettes ou des charges creuses, qui ne sont bonnes qu'à percer un char adverse, soit environ 5% des besoins réels sur le champ de bataille. Et leurs sabots retombent sur vos fantassins s'ils sont devant le char. 4600 $ l'obus inutile au lieu de 200 $ l'obus utile aux yeux du tankiste.

Sa turbine à gaz consomme tant de carburant, qu'il faut bientôt attendre que les camions-citernes rejoignent le corps de bataille, pendant qu'on fait quatre heures de maintenance délicate. La vitesse réelle d'avance est de deux miles à l'heure au final, sensiblement celle du fantassin.

L'Abrams n'est au final utile qu'aux industries d'armement qui siphonnent le budget du Pentagone. On n'est pas très loin du scénario écrit et dessiné par Greg et Franquin, dans QRN sur Bretzelburg.