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La victoire du Tigharghâr

Démarré par JacquesL, 18 Mars 2013, 02:33:01 PM

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JacquesL

La parole est à Michel Foya.
http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2013/03/la-victoire-du-tigharghar.html
CiterUne bataille importante, peut-être décisive sur le théâtre d'opérations malien, est en train de se terminer dans le massif de Tigharghâr, partie ouest de l'Adrar des Ifoghas. Ces combats sont les plus violents que l'armée française ait eu à mener depuis 1978.

Ces opérations sont importantes car nous abordons là sans doute le centre de gravité du dispositif d'AQMI au Mali. Il n'y a rien là de très surprenant. La zone administrative de Kidal constitue la base opérationnelle d'AQMI et de son allié touareg Ansar Eddine, dont plus personne ne parle. Dans cet ensemble, le djebel Timetrine à l'Ouest est isolé et le Tamesna à l'Est est aride et peu propice au camouflage. La vallée du Timlési est un axe logistique essentiel entre le fleuve Niger et l'Algérie, mais elle peut difficilement être défendue face aux forces françaises. L'adrar des Ifhogas présente les caractéristiques inverses. Logiquement donc, sa partie Ouest et notamment la zone des massifs de Taghlit et de Tigharghâr, soit un rectangle d'environ 1 000 km2, combine la proximité des points d'eau et des pistes du Timlési, la protection du terrain et la possibilité enfin de se replier vers l'Est. C'est la position défensive la plus favorable de la région et le fait que les combattants djihadistes y acceptent le combat est bien la preuve de son importance, plus grande à leurs yeux que celles des villes du fleuve Niger. Il y a là une stratégie cohérente qu'AQMI a eu le temps de préparer pendant des mois.

La mission de l'opération Serval est, rappelons-le, prioritairement de restaurer la souveraineté de l'Etat malien sur l'ensemble de son territoire, secondairement de détruire les forces djihadistes au Mali et autant que faire se peut de contribuer à la libération de nos otages. Dans ce contexte, après une première phase, complexe logistiquement mais relativement aisée tactiquement du fait de l'absence de résistance, l'effort français s'est scindé en deux avec une opération de stabilisation le long du fleuve Niger et une opération de destruction dans le Nord.

L'opération de stabilisation, à laquelle la France consacre son Groupement tactique interarmes n°2 (GTIA 2) s'effectue en liaison avec la MISMA et l'armée malienne et a, pour l'instant, pour front principal la région du Gao. Face au MUJAO, qui mène une guérilla active depuis le 5 février combinant attaques suicide et infiltrations dans Gao, les forces alliées ont mené des opérations offensives aux alentours à Ménaka, Bourem, l'île de Kadji et surtout depuis le 2 mars à Imenas, où plus de cinquante rebelles ont été éliminés au prix de la vie d'un soldat français. La zone est encore loin d'être définitivement pacifiée.

L'opération de destruction réunit maintenant le plus gros des forces de Serval (ce qui va bien au-delà des quelques éléments des forces spéciales, systématiquement mises en avant par les médias) avec deux GTIA  (GTIA 3 et GTIA TAP) et un sous-groupement aéromobile basés à Kidal et surtout de Tessalit, à l'extrême nord, où se concentrent 1 200 soldats français. La force Serval est renforcée efficacement par les forces armées tchadiennes en intervention au Mali (FATIM) dont 800 hommes sont à Tessalit et, plus discrètement, des combattants Touaregs issus du MNLA, du MIA et même sans doute transfuges d'Ansar Eddine. Quelques « éléments » de l'armée malienne sont là pour l'habillage politique. La MISMA est absente. Cette force s'est mise en place en deux temps correspondant à la sécurisation des deux points d'appui de Kidal, occupé le 30 janvier, et Tessalit, pris le 8 février par un poser d'assaut du 1er RCP et un raid du 1er RIMa depuis Gao.

Les opérations Panthère de nettoyage des massifs de Taghlit et de Tigharghâr par les forces françaises et tchadiennes commencent le 18 février et consistent en une série de reconnaissances en force à partir de trois axes où les résistances rencontrées, souvent à partir de positions préparées,  sont fixées et réduites par le feu tandis que les caches et dépôts sont détruits.

Les combats sont d'emblée très violents car l'ennemi, ou au moins une forte partie de celui-ci (au moins le tiers des forces estimées d'AQMI soit entre 200 et 300 hommes), a décidé d'accepter le combat. Cette acceptation, qui détruit la théorie de la réduction des groupes djihadistes à de simples gangs de bandits, s'explique d'abord par l'espoir d'infliger de lourdes pertes aux « Croisés » à partir de positions favorables. Certains se contentent sans doute aussi de la possibilité d'une mort glorieuse au combat, à l'instar des rebelles retranchés dans Falloujah encerclés en 2004.

Les combattants d'AQMI ne disposent pas de l'arsenal sophistiqué parfois décrit. Ils possèdent certes des matériels lourds (quelques lance-roquettes, pièces d'artillerie et véhicules blindés BRDM), par ailleurs plutôt issus de l'armée malienne que de celle de Kadhafi. Ceux-ci, comme les missiles anti-aériens SA-7b et SA-14, sont rarement en état de fonctionner. L'ossature de l'équipement reste donc le pick-up, des mitrailleuses lourdes 12,7 et 14,5 mm et de l'armement léger soviétique dont par ailleurs ils se servent plutôt bien, faisant preuve, outre de courage, d'une compétence tactique certaine fruit en partie de la campagne irakienne d'AQMI. Pour beaucoup de vétérans français, ils constituent un adversaire plus redoutable que ceux rencontrés en Kapisa. Comme ces derniers, ils disposent de la capacité « attaque-suicide », le missile de croisière du pauvre, mais à l'inverse de ceux-ci, ils ont développé la fonction de tireurs d'élite. Ces deux dernières armes sont les plus efficaces. Elles sont largement responsables des pertes tchadiennes survenues lors des très violents combats du 22 février.

Le combat est évidemment asymétrique dans la mesure où les forces franco-tchadiennes bénéficient de puissants appuis-renseignement et feux (avec une mention particulière pour les hélicoptères Tigre, terriblement efficaces sur tout espace un peu ouvert) qui leur permettent de mener un combat de type « traque et frappe », là où nos adversaires sont condamnés à rechercher le combat très rapproché pour espérer infliger des pertes.  Cette supériorité des feux peut s'exercer beaucoup plus facilement qu'en Afghanistan du fait de la quasi-absence de la population. A cet égard, un combat dans Tombouctou aurait été plus délicat quant à l'emploi de la puissance de feu, mais n'aurait laissé aucune échappatoire aux rebelles. Ceux-ci ont donc préféré, soit de sauvegarder la population, soit, plus probablement, de conserver la possibilité de se replier.

Deux semaines après le début des combats, le principal bastion d'AQMI au Mali est sur le point d'avoir été complètement nettoyé.  De nombreuses caches et dépôts ont déjà être détruits. Les pertes ennemies sont estimées à environ 150 hommes, avec une marge d'erreur de plusieurs dizaines, avec très peu de prisonniers, ce qui témoigne de leur détermination. Il est très possible qu'Abou Zeid, le principal émir d'AQMI au Mali fasse partie des victimes. La mort de Belmokhtar, chef autonome et proche du MUJAO, revendiquée par le Tchad, paraît en revanche moins probable. Il n'y a aucune trace des otages qui, et c'est heureux, n'ont pas été utilisés comme bouclier dans ces combats, ni sacrifiés en représailles. Enjeu de grande valeur et très mobiles, il est probable qu'ils aient été transférés soit dans une autre zone des Ifhogas, soit à l'étranger plutôt que maintenus au plus près des forces françaises. Ce succès a été obtenu au prix de la vie de deux soldats français et de celle de 26 soldats tchadiens, de très loin nos alliés les plus combatifs.

Compte tenu des pertes déjà subies par AQMI avant le 18 février, par raids aériens essentiellement mais aussi par défections, ce succès ne suffit pas à proclamer la destruction d'AQMI au Mali mais il est certain que son potentiel de combat est très sérieusement entamé. Cette organisation a sans doute la possibilité de mener encore un combat de cet ampleur mais pas plus. Les opérations dans les Ifhogas ne sont pourtant pas terminées. Elles se déplaceront peut-être vers la frontière avec l'Algérie dans le triangle Abeibara-Boughessa-Tin Zaouatêne, avec un rôle accru des Touaregs. Elles risquent de se ralentir ensuite fortement avec la saison des pluies en juin. Il ne faut pas exclure également la possibilité d'un renforcement à partir des autres secteurs d'AQMI.

Le bastion d'AQMI réduit, l'effort français peut être maintenu dans le Nord ou revenir vers la région de Gao ou la lutte contre le MUJAO s'avère aussi délicate, sinon plus si ce mouvement peut s'appuyer sur une assise populaire locale, même réduite. Dans tous les cas, on reste encore loin d'une victoire complète et ceux qui imaginent une relève rapide de Serval par une force ONU ne comprennent pas les réalités militaires. AQMI ou le MUJAO humilierait toute force de Casques bleus qui se présenterait à court terme.

On s'étonnera pour conclure de la faible médiatisation, et ce qui est lié, de la faible compréhension par le public, de cette bataille. Cette sous-exposition et cette sous-explication qui prolongent en l'accentuant celles des opérations de reconquête de Tombouctou et Gao, ne sont peut-être étrangères à l'érosion du soutien de l'opinion publique (qui reste malgré tout très élevé) et à certain nombre de déclarations naïves ou incongrues. On notera aussi qu'elle se trouve en décalage avec celle de nos alliés tchadiens et peut constituer une source de friction.

http://alliancegeostrategique.org/2013/03/07/mali-arret-sur-deux-minutes-de-guerre/
Citer

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=QiN1WPLNloY#t=0s

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=QiN1WPLNloY

Le combat d'infanterie

Inhérent à la guerre et à son fameux « brouillard », ce type d'affrontements d'infanterie génère toujours une forte incertitude. On peut toutefois, sauf embuscade, le décomposer en deux principaux temps.

Dans le premier temps, les deux groupes ennemis s'efforcent de faire pression réciproquement pour essayer de faire fuir l'adversaire ou inversement de se dégager en situation d'infériorité mais surtout pour le fixer. Ce n'est généralement que dans un deuxième temps qu'intervient la destruction, par le combat rapproché quand on n'a pas le choix, mais si possible par d'autres moyens : hélicoptères d'attaque, artillerie (mortier de 120 mm, canon de 155 Caesar), éventuellement par frappes aériennes mais celles-ci, généralement plus longues à venir, sont plutôt réservés aux emplacements fixes.

Des deux côtés, en général on ne voit pas grand-chose d'un ennemi qui utilise au maximum les possibilités du terrain pour échapper aux coups. Le chef donne des ordres en fonction de ses impressions et de comptes rendus de ses subordonnées, eux-mêmes partiels et sous stress. Les tirs, qui présentent aussi l'avantage de réduire le stress, sont rarement effectués sur des cibles clairement identifiées mais plutôt sur des zones. Le plus souvent n'est que lorsque l'ennemi est vraiment fixé, c'est-à-dire qu'il ne peut plus bouger, qu'il subit les plus lourdes pertes. Tout cela peut paraître un peu confus à l'écran, c'est normal, un combat d'infanterie l'est toujours plus ou moins.

Organisation

Il s'agit ici d'une mission d'appui dans le cadre d'une reconnaissance offensive. Le cadre général est celui d'une compagnie d'infanterie (a priori de marine) blindée sur VAB, (véhicule de l'avant blindé, pouvant transporter sous un blindage une dizaine d'hommes, soit un groupe de combat) issue du GTIA 3 (Groupement Tactique Interarmes, unité de circonstance regroupant une composante de combat à plusieurs compagnies, d'infanterie ou de cavalerie, ainsi que l'ensemble de « ses appuis » : artillerie, génie, transmissions, etc.).

La compagne est une entité de manœuvre composée d'au moins trois sections associées à des renforts probables (non visibles sur la vidéo). Chaque section comprend trois groupes de combat et éventuellement – mais peu probable pour cette opération – un groupe missiles Eryx ainsi que 2 tireurs de précision. Le tout est motorisé sur 4 VAB.

Le chef de section dispose de 4 ou 5 entités qu'il peut mobiliser pour son action : les véhicules de combat (souvent laissés au commandement de l'adjoint) servant de base d'appui-feu en étant  équipés de mitrailleuses de 12,7 mm, les trois groupes de combat à pied avec les deux équipes 300 (pour 300 m suivant leur distance de tir correspondant à leur équipement, le  FAMAS) et le groupe 600 (avec lance-grenade individuel – LGI – et mitrailleuse « Minimi » – en 5,56 ou 7,62 mm – pour une précision jusqu'à 600 mètres) ou encore le groupe « Missiles » si celui-ci est disponible. Un élément important est formé par les deux tireurs de précision (fusil FRF2), directement à la main du chef de section, et qui font généralement le plus gros du bilan.

Durant l'opération visible sur la vidéo

On voit plus précisément dans le film l'action d'un groupe de combat (deux équipes de 3, un « 300?, un »600? avec un tireur LGI et un tireur Minimi, et enfin un VAB et son équipage de 2 – le pilote + le tireur) commandé par un sergent. Il a reçu pour mission – avec le reste de la section très probablement -  de participer à la neutralisation d'un groupe de rebelles déjà décelés, et sans doute déjà fixés, à partir d'une ligne de crête à quelques centaines de mètres d'eux pendant que des VAB tirent à vue à la 12,7 mm (avec une distance d'efficacité jusqu'à environ 900/1.000 mètres).

Le film ne permet pas de savoir comment le groupe a été repéré. De même, on ne voit pas la section initiale qui aurait pu « fixer » les individus.

Le sergent a reçu sa mission en cours de route à la radio, il prépare un « camembert » (en fait un morceau de camembert façon Trivial Pursuit). C'est-à-dire un déploiement sur 90°. Une fois débarqué, il se déplace vers la ligne de crête avec son équipe 600 en tête, preuve qu'il ne craint pas un contact (sinon il aurait, entre autres, mis l'équipe 300 en tête plus apte au combat rapproché), et que l'ennemi est loin et déjà « fixé ».

Commandant à la voix malgré le vacarme (bien plus qu'à la radio qui le relie plutôt avec son supérieur qu'avec ses subordonnées), il fait tirer ses armes à longue portée (600 m) : Minimi, grenades à fusil en tir direct depuis un FAMAS et LGI. Le chef d'équipe donne les distances estimées, guide les militaires sous son commandement, les encourage, corrige les positions, etc.

On voit également un tireur de précision qui lui a été affecté. On peut estimer la distance de l'ennemi à 400-500 m, hors de portée de l'AK-47 Kalachnikov – la 7,62 x 39, peu puissante, est peu précise au-delà de 250 m. Cela peut expliquer le calme des soldats -fruit d'un entrainement, d'une maitrise du feu et de l'expérience, le fait que les tireurs Minimi tirent debout et que les FAMAS ne tirent pas en raison d'une distance supérieure à leur portée.

Le terrain

Le terrain est lunaire et ne se prête guère à la manœuvre (manque de grands espaces), ce qui nous avantage plutôt. On peut y fixer assez facilement un groupe ennemi, mais c'est beaucoup plus délicat d'aller le chercher (de monter à l'assaut) pour le détruire.

Le relief est composé de sable et de cailloux (favorables aux éclats et aux ricochets) avec des pentes (pas forcément très hautes) et des éboulis. Le lot quotidien des militaires est alors de monter, descendre et marcher pour rejoindre leurs véhicules. Cela depuis plusieurs jours déjà, afin de maintenir un tempo élevé des opérations ne permettant pas à l'adversaire de se réorganiser. Du fait du terrain, même si cette fois-ci on voit sur la vidéo les VAB, ces véhicules ne peuvent suivre partout les hommes à pied et sont parfois éloignés des combattants débarqués.

Ainsi, il faut porter, et porter lourd, dans sa musette de patrouille : de l'eau (au minimum 5 litres d'eau par jour et par homme, et vu les efforts physiques, c'est un minimum pour éviter les coups de chaleur) et des unités de feu (des chargeurs, des grenades, des fumigènes, etc.). D'autant plus si les VAB – qui servent de base d'appui feu mais aussi de mule logistique – sont loin. En effet, en quelques minutes de combat, il est possible de vider un certain nombre de ses chargeurs, d'où la nécessité d'en porter un certain nombre pour ne pas se retrouver à vide.

A la musette et au matériel radio, vous ajoutez le gilet pare-éclats, fruit du retour d'expérience en  Afghanistan, et beaucoup plus léger que les anciennes versions. En contrepartie, il protège seulement le buste et non plus le cou ou les épaules. La mobilité permise par une diminution de la charge portée est en soi gage d'une meilleure protection.

En conclusion, l'action vue sur le film a assez peu de chances d'avoir infligé des pertes mais elle a pu peut-être fixer suffisamment les ennemis en face pour les livrer aux tireurs de précision (efficaces presque uniquement contre des cibles fixes) et surtout au tir des hélicoptères Tigre, l'arme fatale sur ce type de terrain. On notera au passage les panneaux rouge et orange sur les VAB et les sacs individuels permettant d'être identifiés depuis le ciel.

En réalité, il semble que la confusion soit limitée dans cette action particulière. L'expérience des soldats et la distance de la menace leur permet de se comporter plus calmement. On ne peut qu'imaginer la tension résultant d'une situation plus complexe.

Il va de soi que la compréhension des actions et leur exposé ici n'exposent pas de secrets particuliers ou quoi que ce soit que les adversaires des soldats français ne sachent déjà. En revanche, cela permet peut-être à nos concitoyens de mesurer la difficulté de la mission et de mieux comprendre le quotidien de nos militaires.

La Voie de l'Epée et Mars attaque

JacquesL

 Reportage exclusif : au cœur du sanctuaire djihadiste des Ifoghas
http://www.youtube.com/watch?v=w0TbjShZcG0

Détail de l'hydrologie du massif, volcanique, et en prime des sloughis dont la robe tachetée ne serait pas acceptée en France, à la chasse au lièvre :
http://www.youtube.com/watch?v=6N_e7nv7cYU
MALI, L'ADRAR DES IFOGHAS

JacquesL

Dans le massif de Tigharghar, les légionnaires français ratissent les caches d'Aqmi
http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/67853-mali-dans-le-massif-de-tigharghar-les-legionnaires-francais-rati.html
http://www.rfi.fr/afrique/20130326-mali-massif-tigharghar-militaires-francais-ratissent-caches-aqmi

Citer
Par Guillaume Thibault

Au Mali, après un mois d'offensive et de fouilles, les militaires français estiment que le massif du Tigharghar, le fief d'Aqmi au sud de Tessalit, est quasiment fouillé dans sa totalité. Ces derniers jours, les recherches se sont concentrées sur des zones précises. Si l'ennemi reste invisible depuis la chute de la vallée d'Amettetaï, les découvertes d'armes et de munitions se multiplient. Dans la vallée du Tigharghar, reportage de notre envoyé spécial, qui a passé une semaine aux côtés des soldats français. « Ils ont les mêmes méthodes que nous, c'est une armée préparée », raconte un légionnaire.

«  Nous avons cassé les reins d'Aqmi ». Déclaration lundi du général Barrera, le commandant de l'opération Serval, alors qu'il visitait ses troupes.

La grande offensive dans le massif du Tigharghar, qui a duré un mois, touche désormais à sa fin. Le fief d'Aqmi, c'est une chaîne de montagnes, une succession de quatre grandes vallées encaissées, une zone de 60 kilomètres sur 30 environ.

L'opération s'est déroulée du nord vers le sud, en plusieurs phases, vallée après vallée. Il y a eu la grande bataille de l'Amettetaï, il y a plus de deux semaines. Dix jours de combats intenses, parfois à moins de dix mètres. Une opération complexe, face à un ennemi très bien organisé. « Ils ont les mêmes méthodes que nous, c'est une armée préparée », nous a raconté un légionnaire.

Autre analyse, celle d'un parachutiste : « Ce sont de très bons combattants au sol. A l'arme automatique, de très bons tireurs. L'ennemi avait en plus la maîtrise du terrain ». Un adversaire également fanatisé, prêt à aller jusqu'au bout. « Sur leurs radios, pour parler des Français, ils disaient : " les chiens sont là, il faut les attaquer " », explique un spécialiste des écoutes.

Un adversaire parfois drogué. Témoignage d'un soldat : « Certains ont pris des balles et pourtant, c'est comme s'ils ne sentaient rien, ils continuaient à combattre ». Les forces d'Aqmi n'avaient, en revanche, pas la maîtrise des armes lourdes, notamment des missiles sol-air pour viser les hélicoptères.

Au final, d'après le général Barrera, plus de 200 jihadistes ont été tués lors des combats. Depuis, les forces françaises et tchadiennes ont fouillé, « nettoyé » les autres secteurs, notamment la grande vallée de Terz ou nous étions. Lors de ces opérations, l'ennemi n'a jamais été vu, n'a jamais tenté de prendre à partie les forces françaises.

Un dispositif impressionnant et des conditions extrêmes

Le massif de Tigharghar, c'est le bout du monde, un isolement complet, un endroit invivable si l'on n'a pas accès aux points d'eau. « C'est en prenant les puits que nous avons gagné la bataille », explique un capitaine.

La première journée, les 130 légionnaires qui étaient avec nous ont parcouru 15 kilomètres entre 6 h du matin et 18 h. Une longue marche, difficile, à un rythme soutenu, avec la crainte systématique d'être repérés : « Ne traînez pas, nous ne devons jamais être à découvert », ordonnait à ses hommes un chef de section.

Une succession de collines de rocaille noire qui s'étend à perte de vue et qu'il faut franchir ; celles-ci sont entrecoupées d'oueds où l'on s'enfonce dans le sable. Partout, des pierres tranchantes, bouillantes. Les chaussures rangers attachées avec de la ficelle, un soldat raconte : « C'est pourtant solide. Nos chaussures résistaient en Afghanistan mais ici...ça ne tient pas. On a jamais vu ça ».

Les phases d'attente, lorsque le dispositif se met en place, sont également interminables. Soixante degrés au plus fort de la journée et des « sorcières », ces vents de sable tourbillonnants qui brûlent la peau. Malgré ces conditions, les soldats doivent avancer car toutes les capacités militaires sont en action en même temps. Il faut imaginer près de 2 000 soldats qui progressent en simultané : dans les airs, avions de chasse, drones et hélicoptères de combats, prêts à frapper ; au sol, des centaines de tanks, de blindés, des camions radios. Des mortiers prêts à faire feu. L'avancée se fait ensuite au sol, mètre par mètre, avec des soldats sur toutes les lignes de crêtes qui sécurisent ceux qui avancent au fond des oueds, notamment les hommes du génie chargés de trouver les mines et les caches.

Quantité de matériel et de munitions découverts

Dans l'oued où nous étions, les soldats du génie ont mis la main sur des ceintures de kamikazes, des obus de mortier, 100 kilos de nitrate, un engrais utilisé dans la confection de bombes artisanales.

« Nous avons trouvé un véritable arsenal. Tous types de munitions, de tous les calibres, des tonnes d'obus », explique le général Barrera. « On ne s'attendait pas à de telles quantités de matériel et autant d'astuces pour cacher tout ça », analyse l'un des chefs démineurs. « On regardait les collines, on ne voyait rien. Il faut être à un mètre pour voir la cache ». Ces munitions ont été soit détruites, car trop dangereuses à transporter, soit remises à l'armée malienne.

Les fouilles ont aussi été très précieuses pour les services de renseignements. Des documents, des passeports par dizaines, des listes de combattants, des disques durs et des ordinateurs ont été découverts et immédiatement analysés.

A Tessalit, c'est le soulagement

Pour les populations, l'arrivée des Français a été un grand soulagement. « Merci de nous rendre notre liberté, on a tellement souffert pendant un an », racontait un marchand croisé en brousse.

La fuite des jihadistes a permis aux habitants de réintégrer petit à petit Tessalit. Mais l'activité économique est extrêmement réduite car dans cette zone, toutes les denrées viennent d'Algérie, la fermeture de la frontière a cassé le commerce. Second problème : Tessalit n'est pas sécurisée. Les Français et les Tchadiens n'y vont pas et attendent que l'armée malienne reprenne possession de la ville. C'est aussi un souhait des habitants que nous avons vus. « Il est temps que Bamako se mette au travail, nous sommes coupés du monde ici. Quand est-ce que notre armée va venir ici ? », a demandé un doyen.

Difficile de répondre, de donner un calendrier. Pour le moment, le village de Tessalit est, selon nos informations, contrôlé par une vingtaine d'hommes du MNLA (le Mouvement national de libération de l'Azawad) qui ont installé des check-points au cœur du village.

Détail concret qui me frappe : les rangers pourtant à des normes mili sévères, éclatent sur ces cailloux volcaniques.
Et le reste des conditions est à l'avenant.


L'écoute des téléphones satellitaires :
http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/201303/59_-_MALI_-_Pap_bataille_d_ametetai_et_guerre_electronique_-.mp3
Doù il résulte que le gros de forces s'est replié, à pied ou à dos de méhari, sacrifiant des arrière-gardes.

A Tessalit :
http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/modules/actu/201303/MALI_enr_la_vie_a_TESSALIT_pour_diff_mercredi.mp3

JacquesL