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Vulnérabilité des arbres à la sécheresse - et d'abord à la pénurie en CO2.

Démarré par JacquesL, 01 Décembre 2012, 07:42:17 PM

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JacquesL

Citer70% des arbres de la planète menacés de mourir de sécheresse, c'est la conclusion alarmante d'une étude parue le 21 novembre 2012 dans la revue Nature.

Voir l'article du Monde :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/23/les-deux-tiers-des-arbres-menaces-de-deperissement_1795160_3244.html

Je vous recommande d'écouter l'excellente chronique de l'exellentissime François MOREL entendue sur France Inter le 30/11 sur ce sujet.
4 minutes d'émotion et de juste remise en place des choses :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=513923

La maturité scientifique, ça ne tombe pas tout cuit dans s'bec...

Il y a très longtemps, quand j'étais miochon, Le Monde était un journal d'informations exceptionnel, fondé par un directeur exceptionnel. Et il embarrassait souvent les partisans des guerres coloniales en cours : il était très bien informé.
Hubert Beuve-Méry est mort depuis longtemps. Il avait su préparer sa succession, mais son successeur a défailli à préparer la sienne. Depuis, ce journal est balloté d'influences par de plus en plus de lobbies, voire de corruptions.
La plupart des chroniqueurs à prétentions scientifiques y sont en réalité des militants, qui se donnent l'air d'être l'élite de la vigilance, par leur aveuglement militant. Militantisme "climatique" carbocentrique et alarmiste obligatoire, sinon éjection hors du club...

En revanche, j'attends toujours le compte-rendu détaillé des résultats sur le volcanisme sous-marin arctique, cette dorsale Gakkel qui semblait tectoniquement peu active, mais dont les souffleurs crachent des torrents d'eau chaude fortement minéralisée. L'expédition de l'été 2007 n'a que des résulats confidentiels, vous ne trouverez nulle part aucun détail. Souffleurs, avec évidemment quelques effets sur l'englacement de l'Arctique, côtés sibérien et russe. Et il faudra bien trouver des astuces pour reconstituer l'histoire de ses évolutions passées, disons au cours du siècle passé. 90 % du volcanisme terrestre est sous-marin, et on n'en sait pas lourd, comparé aux connaissances nécessaires.

La maturité scientifique, ça ne tombe pas tout cuit dans s'bec...
Il y faut plein de désillusions, de corrections des erreurs précédentes ; il s'en faut de loin que toutes les branches scientifiques, ou à prétentions scientifiques, soient de maturités équivalentes. C'est probablement la biologie qui a conquis le plus tôt sa maturité scientifique, quand Thomas Huxley a sû reconnaître avec humour que son "Bathybius, je l'aimais bien, je l'ai même porté sur les fonts baptismaux", ne tiendrait pas les promesses qu'on attendait de lui : ce n'était pas un protoplasme primitif, mais du précipité de sulfate de chaux.
La tectonique et la géophysique ont conquis leur maturité scientifique dans les années septante, quand les géologues ont eu à jeter dans les poubelles de l'Histoire, leur dogme protéiforme de géosynclinal à toutes les sauces.
Je pourrais multiplier et diversifier les exemples.

Dans une quarantaine d'années, quand on en aura appris beaucoup, beaucoup plus, quand les falsificateurs, militants et escrocs qui la dominent actuellement seront morts, probablement la climatologie pourra devenir une science scientifique. D'ici là, elle est un exemple monumental d'immaturité et de militance malhonnête, d'inceste entre politiques et scientifiques de troisième ordre pour capter du pognon, des crédits à gaspiller.

Tiens, une thèse suisse sur les variations quotidiennes et saisonnières de la teneur en CO2 dans une forêt tempérée :
http://e-collection.library.ethz.ch/eserv/eth:21435/eth-21435-02.pdf
Variations dans un rapport de un à cinq selon l'heure dans la journée.

Oui, de nombreuses espèces d'arbres sont vulnérables aux sécheresses. Oui de nombreux sols agricoles sont en péril. Oui, les latifundiaires brésiliens sont irresponsables et criminels : le sol forestier intertropical est hyper-vulnérable.
Non, il n'y aucune prévision valide de "les évolutions prévues du climat devraient être marquées par des épisodes de sécheresse plus fréquents.". Ça c'est du bobardement intensif, exactement comme les TJ ont prédit huit ou dix fins du monde déjà, dont aucune ne s'est réalisée.

JacquesL

http://www.sudouest.fr/2012/10/22/le-cavitron-la-drole-de-machine-a-tester-les-arbres-856719-4723.php

CiterL'unité de recherche Biogeco (1) dispose sur le campus de Talence (33) d'un outil magique, portant un nom de BD de science-fiction : le Cavitron. Il mesure la résistance des arbres à la sécheresse. Cette sorte de centrifugeuse recrée sur un segment de branche de 27,5 cm de long, prélevé dans la nature, les conditions réelles de stress hydrique qui peuvent conduire à la mort, par embolie, du végétal.

Mis au point par Hervé Cochard (Inra, Clermont-Ferrand) en 2005, le prototype a été amélioré et automatisé depuis, ce qui en fait un instrument unique au monde. Les crédits d'avenir, dans le cadre du projet Xyloforest, ont permis d'y adjoindre un microscope à balayage électronique dernière génération, d'un coût 60 000 euros. Le Cavitron est l'élément de base du laboratoire d'hydraulique des arbres, Caviplace, piloté par l'écophysiologiste Sylvain Delzon (Inra). L'objet de ce laboratoire est d'étudier le phénomène de « cavitation » par lequel l'arbre meurt par manque d'eau.


Air contre eau

Il s'agit d'un mécanisme très complexe. « À l'intérieur de l'arbre, la sève circule dans des vaisseaux, explique le chercheur. Mais certains sont remplis d'air et n'assurent plus leur rôle de transport. Lorsqu'une sécheresse survient, la plante qui perd de l'eau via la transpiration des feuilles est de plus en plus stressée. Quand la sécheresse atteint un certain palier, la pression devient suffisamment forte pour qu'une bulle d'air soit aspirée dans un vaisseau. La cavitation, c'est l'apparition de bulles d'air dans les vaisseaux les rendant impropres au transport de l'eau. Plus il y a de vaisseaux cavités, moins il y a d'eau transportée. » Sylvain Delzon et son équipe ont calculé que sur des jeunes plants de conifères, 50 % de cavitation provoquait une embolie fatale.

À quoi ces recherches servent- elles ? S'agissant de forêt naturelle, poursuit le scientifique, « on essaye de détecter les espèces qui seront le mieux adaptées au climat de demain, et ainsi de prédire l'évolution de la biodiversité forestière. Par exemple, dans les Pyrénées, qui du chêne ou du hêtre résistera le mieux ? Concernant la forêt de plantation, il s'agit de trouver des populations ou des hybrides qui résistent bien à la sécheresse. Ainsi, le pin brutia (méditerranéen) nous paraît-il être un bon candidat pour former un hybride résistant avec le pin maritime. » Une expérimentation d'une durée de quatre ans est en cours, l'objectif étant que l'hybride ne résiste pas seulement à la sécheresse mais qu'il présente aussi la croissance et la qualité de bois requise.

Il existe 627 espèces de conifères à travers le monde. Le laboratoire Caviplace en a déjà étudié 240. Sylvain Delzon se procure en partie ses échantillons de branches auprès de l'arboretum de Bedgebury, dans le sud-est de l'Angleterre, où 370 espèces sont conservées. Mais il parcourt également l'hémisphère Sud, en particulier l'Australie et la Nouvelle-Calédonie où les espèces sont nombreuses même si les populations sont moins abondantes que dans l'hémisphère Nord.


Le Calitris le plus résistant

Au hit-parade des quelque 240 espèces classées aujourd'hui, le cyprès chauve apparaît comme le moins résistant à la sécheresse. À l'opposé le Calitris, qui appartient à la famille des Cupressaceae, est le plus performant. « Une étude portant sur l'évolution des conifères depuis 200 millions d'années a montré dans cette famille une variabilité importante signifiant que ses espèces ont dû évoluer pour conquérir les milieux secs. » Inversement, précise le chercheur, « chez les Pinaceae (pin, épicéa, mélèze, cèdre, etc.), on constate que la variabilité selon la résistance à la cavitation est quasi-nulle. »


L'effet valve

Dans le mécanisme de la multiplication des bulles d'air dans l'arbre stressé par la sécheresse, Sylvain Delzon, et d'autres chercheurs avant lui, ont observé que le végétal n'est pas sans défense. Seulement, il ne résiste que jusqu'à un certain point. La fragilité se situe au niveau d'une sorte de valve dans les pores des vaisseaux qui, à un moment, finissent par céder. Dans leur jargon, les scientifiques la nomment « torus ». Comprendre « l'effet valve » pour améliorer la résistance à la sécheresse est aussi un défi de recherche que Caviplace se propose de relever.

Le Cavitron, qui ressemble à une grosse machine à laver, n'invite pas spécialement à la poésie. Mais quand il tourne, il émeut les chercheurs : « C'est génial, on obtient une courbe qui mesure la capacité de résistance du végétal en quinze minutes », s'exclame Sylvain Delzon. L'outil séduit bien au-delà des frontières. On vient même depuis le Japon pour l'utiliser. Le projet n'a pas de limite. « Notre ambition est de tester tous les conifères du monde. » Tout simplement.

(1) Biodiversité, gènes et communautés, Unité mixte de recherches Inra/Université de Bordeaux.

Comme quoi, les scientifiques, ça sert à quelque chose, quand ils inventent et travaillent bien.

JacquesL

Une fois qu'on a pris la mesure de notre ignorance en matière de montée de la sève dans les arbres, il est temps d'y remédier.
Liens :
http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/ed-06-08/010039829.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A8ve_brute
http://herve.cochard.free.fr/pdf/35.pdf
http://herve.cochard.free.fr/CAVITEQUE/Cochard-2006.pdf
http://www.google.fr/url?url=http://sylvain-delzon.com/wordpress/www/wp-content/uploads/Cours-Relation-hydrique-chez-les-v%25C3%25A9g%25C3%25A9taux-partII.ppt&rct=j&sa=U&ei=Toe8UNKfIomItQauxoGIAw&ved=0CCAQFjAE&sig2=xwxzpEEaYZNilQCMxaRFmw&q=valves+s%C3%A8ve+arbres+cavitation&usg=AFQjCNHdcqEQdLDvGJ7UTcdKLJ_lH-v5gA  pour un document de cours en ppt.

Un mot nouveau pour le non-biologiste dans le document de cours en format ppt : "rubisco".
http://www.rsc.org/learn-chemistry/content/filerepository/CMP/00/001/066/Rubisco%20and%20C4%20plants.pdf?v=1353967268963
http://fr.wikipedia.org/wiki/RubisCO

Deux expressions nouvelles aussi : plantes en C3, plantes en C4 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Photosynth%C3%A8se

http://sylvain-delzon.com/caviplace
http://sylvain-delzon.com/publications
Notamment :
http://sylvain-delzon.com/wordpress/www/wp-content/uploads/Cochard-et-al-2009-PP.pdf
http://sylvain-delzon.com/wordpress/www/wp-content/uploads/Delzon-et-al-2010-PCE.pdf
http://sylvain-delzon.com/wordpress/www/wp-content/uploads/Brodribb-et-al-2010-NP.pdf
...
Cette fois nous sommes bien au coeur du sujet.

Sur la résistance au gel, ça dépend du mode de la croissance estivale.
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/73/06/18/PDF/2008CLF21857.pdf

JacquesL

#3
Dans cette page http://fr.wikipedia.org/wiki/Photosynth%C3%A8se  nous avons appris un point essentiel :
CiterIl y a trois mécanismes connus de fixation du dioxyde de carbone au cours de la photosynthèse : C3, C4 et CAM. Ces trois mécanismes diffèrent par l'efficacité de cette étape. Le type de photosynthèse de la plante est déterminé par le nombre d'atomes de carbone de la molécule organique formée en premier lors de la fixation du CO2.

Le mécanisme en C3 correspond au mécanisme « de base », c'est celui de 98 % des plantes vertes [Hopkins].

Les types en C4 et CAM sont plus rares...

Le mécanisme des plantes en C3

La première des étapes du cycle de Calvin-Benson consiste en une carboxylation (fixation d'une molécule de CO2) sur le ribulose 1,5 bisphosphate, catalysée par la RubisCO, pour donner deux molécules d'un composé à 3 atomes de carbone (Acide 3-phosphoglycérique, APG). Une grande majorité des plantes, dont tous les arbres, fonctionnent selon ce mécanisme. Le CO2 fixé par la RubisCO provient de la diffusion du CO2 atmosphérique au travers des stomates dans un premier temps puis, sous forme dissoute, au travers des cellules de la feuille jusqu'au stroma des chloroplastes.

La RubisCO est capable de catalyser une réaction en utilisant l'oxygène au lieu du CO2, c'est le phénomène de photorespiration, qui diminue le taux de photosynthèse nette[Note 3] mais présente peut-être une utilité encore mal comprise [Note 4]. ...

Note 3.  Ce qui n'est gênant pour la plante que si c'est la lumière qui est le facteur limitant de son développement ; la prédominance du type C3 est un indice que ce n'est généralement pas le cas.
Note 4.  On pense qu'elle permet de tamponner la concentration en O2 dans la cellule, pour éviter les oxydations, ou encore qu'elle permet la synthèse d'acides aminés tels que la sérine dans la mitochondrie des plantes concernées

CiterPhotorespiration
There is a problem. When ribulose-1,5-biphopshate (RuBP) is carboxylated, it reacts with carbon dioxide and water to give two glycerate-3-phosphate (GP) molecules, which can be utilised in the 'C3' Calvin cycle. But this reaction is very slow at low carbon dioxide concentrations.
Rubisco also catalyses another reaction – the oxygenation of RuBP. When RuBP reacts with oxygen, it gives a molecule of GP and another of glycollate-2-phosphate.
Glycollate-2-phosphate is converted to GP in reactions which use ATP and release carbon dioxide. As oxygen has been used up and carbon dioxide has been produced, this resembles aerobic respiration, so the process has been called photorespiration (even though ATP is used up, not made).
Photorespiration wastes both carbon and energy, reducing the efficiency of photosynthesis. The C3 pathway of photosynthesis evolved when oxygen concentrations in the atmosphere were very low, much less than 1%. Carbon dioxide levels were much higher than today. In those conditions photorespiration would hardly occur if at all.
http://www.rsc.org/learn-chemistry/content/filerepository/CMP/00/001/066/Rubisco%20and%20C4%20plants.pdf?v=1353967268963

Donc voilà, bien que le Quaternaire avec ses glaciations, et donc son taux de dioxyde de carbone atmosphérique dramatiquement bas, dure déjà depuis 1,8 millions d'années, seules 2 % des espèces végétales terrestres ont réagi à cette pénurie en développant une chaîne chimique mieux adaptée à la rareté du dioxyde de carbone, soit celle "en C4", soit celle à mécanisme CAM (Crassulacean Acid Metabolism). Bien sûr, il y a eu d'autres adaptations à la pénurie en CO2 atmosphérique, telles que les tailles des stomates.

Il y aurait des rapprochements à faire avec les variations horaires mesurées du taux de CO2 dans une forêt (thèses de Robert-Charles Gut et de Lundegardh notamment), et les interactions avec la respiration du sol forestier, qui elle aussi doit avoir de bonnes raisons pour avoir un rythme circadien.

JacquesL

#4
Citation de: Loriot le 06 Décembre 2012, 04:56:39 PMJe me permet d'intervenir. Je ne vais pas citer d'auteurs, ni faire de grande theories.

Certainement que certaines espèces vont en remplacer d'autres. Mais a quelle vitesse? Avec un risque de désertification dans les zones déjà limites.
Avec une moins grande évapotranspiration selon les cas. Donc moins d'humidité ambiante. Moins de précipitations.

Les arbres ne fixent pas le carbone de façon durable, en effet prenons un arbre qui met cent ans pour stoker disons 3 tonnes de carbone. Le jour ou ils meurent (ou les années qui suivent pour être précis) en se décomposant, le carbone est libéré, dans l'atmosphère...

C'est donc surtout leur rôle climatique par la régulation de l'humidité (température), la rétention des pluies. Mais aussi les rôles sur les écosystèmes nécessaires aux animaux, l'homme, etc.

Pour l'homme vu que l'on est spécialement concerné... Un rôle économique, social, sportif....
Voilà, mes deux trois pensées.

Il y a certainement bien plus grave que la tarte à la crème des "impact carbone", "puits de carbone", etc. et autres rengaines politico-narcissiques de meute, c'est la fixation et le maintien microbiologique des sols, et la maîtrise de l'utilisation de l'eau dans les sols. Comparer les montagnes d'Ephèse dans l'antiquité avec ce qu'elles sont à présent (du roc nu), avec le comblement total du port antique, donne une idée terrifiante de l'impact de la surexploitation de leur environnement par les éphèsiens au fil des millénaires. Les arbres sont partis en navires, en charpentes de maisons, et en bois de chauffage. Les sols forestiers ont été enlevés par le vent et les averses torrentielles.

Les forêts espagnoles sont parties sur les mers, pour ramener de l'or des Amériques. Les forêts danoises et les forêts anglaises sont parties sur les mers. La péninsule espagnole ne s'en remet pas. Plus près de nous, la Corse non plus, ne s'en remet pas, des brûlis pastoraux. Au cours des 10 ou 15 derniers milliers d'années, l'Afrique ne s'en est pas remise, de la culture des brûlis. Madagascar ne s'en remet pas, de la culture du brûlis pastoral pour faire paître les boeufs. Les dégâts sont irréversibles.

Autrefois parmi mes clients se trouvait un agriculteur, à Crécy sur Serre, près de Laon. Je passe sur ses démêlés avec Bruxelles sur les assolements. Les champs en pente ? Naïvement, je m'imaginais qu'il labourait en travers de la pente, pour limiter l'érosion, avec la minutie des paysans d'Asie du Sud-Est. J'avais faux : il laboure dans le sens de la pente. Pourquoi ? Parce que sinon, le tracteur risque de verser, et bien sûr il est écrasé et tué dans la débaroulade. Des paysans écrasés par leur tracteur qui verse, il y en a assez, même si vous ne voyez pas cela dans vos journaux des villes. Des tracteurs-dahuts, qui pourraient labourer en travers de la pente en sécurité, il n'y en a pas. Et il faudrait les payer, avec cette complication mécanique nouvelle...

L'excuse à l'insouciance de mes pagus de l'Aisne à l'égard de l'érosion de leur sol, outre l'absence de tracteurs-dahuts, est qu'ils reposent sur près de deux mètres de limon éolien, dont ils ne voient pas la fin, à l'échelle de la vie humaine, et qui pardonne énormément d'insouciances.

Depuis des millénaires, dans les Cévennes comme dans le Midi méditerranéen, comme en Espagne, comme en Asie, la solution a été les terrasses ou restanques, pour gérer efficacement l'eau et les sols. Mais il faut un entretien lourd chaque année, chaque année... Quinze ou vingt années d'abandon, et vous n'avez plus que des ruines, dangereuses et difficiles à restaurer. Ah oui, ah oui, mais vu l'énormité des différences de revenu entre le paysan qui cultive sur restanques, et le citadin qui sait profiter, les fils les plus astucieux, et surtout les filles s'esquivent vers la ville, et l'agriculture de pente comme l'arboriculture de pente dépérissent et disparaissent. Et la terre arable ? Elle est emportée vers les rivières. Terminé. Dans octante-mille ans peut-être ? Si tout va bien...

Après, on peut bien faire des moulinets avec ses bras, quand il n'y a plus de sol, il n'y en a plus.

JacquesL

Le thème propagandé par l'article du Monde (70% des arbres menacés) est fallacieux.
Il cherche à vous faire croire que la bonne clique (la clique carbocentrique) détient la réponse universelle : "C'est le méchant dioxyde de carbone, anthropique naturellement, qui est le coupable universel, et il faut abouler plus de fric à notre gang, pour qu'il dirige la plèbe de sa façon si éclairée !".
Tarataboum, c'est là du bobardement intensif.
Un arbre souffre d'une sécheresse d'abord parce qu'il n'a pas de racines assez profondes dans un sol assez profond.
Et pourquoi est-il en pénurie de profondeur de sol ?
Essentiellement (mais ça dépend des lieux, au moins dans toutes les montagnes et collines) parce que la dernière déglaciation est récente. Trop récente.

Le cas est particulièrement dramatique en Scandinavie qui se relève tout juste du dernier inlandsis. Les sols y sont presque partout tragiquement minces.
Allez au sommet du Moucherotte, et là aussi, vous allez trouver des sols très très minces, où des rhododendrons survivent difficilement.

D'autres causes, naturelles en plus de la cause anthropique déjà signalée de la surexploitation forestière ?
Surtout durant les glaciations, mais même durant les interglaciaires, ce Quaternaire est une période rhexistasique, où l'érosion est intense, où les rivières coulent troubles, où les continents foutent le camp en pièces détachées : les rivières charrient argiles, sables et galets. Il s'en faut de loin que ça ait été toujours le cas au long de l'histoire de la Terre. La végétation a un mal fou à rattraper l'érosion d'abord parce que les Alpes (et l'Elbourz, L'Himalaya, etc.) sont encore en surrection active. L'Europe est le seul des continents où l'érosion chimique l'emporte (et faiblement) sur l'érosion mécanique.

Alors que durant tout le Crétacé, pour ne prendre qu'un seul exemple, l'érosion était purement chimique, les rivières étaient claires dans des pénéplaines tranquilles, la végétation tenait les sols partout. Tout l'opposé de ce que nous voyons présentement. Regardez la désolation minérale des montagnes d'Afghanistan, d'Iran, du haut Pakistan, etc. A surrection intense, érosion intense.

Il ne suffit pas de regarder la cavitation dans les troncs et branches des arbres, pour comprendre les problèmes forestiers, il faut aussi se donner la peine d'examiner pourquoi l'enracinement est aussi faible, aussi peu profond, aussi facilement assoiffé.

En fait il y a un cercle vicieux, au long de ce Quaternaire avec calottes polaires, mers froides et glaciations, donc très faible teneur atmosphérique en CO2 : toutes les plantes en C3, l'immense majorité, ont été handicapées en rendement de photosynthèse, elles ont donc formé peu de litières, ont secrété peu d'acides fulviques pour l'attaque des substrats minéraux, et ont donc formé des sols bien minces.

Et il y a encore une autre raison, évoquée dans le message précédent : pour s'adapter à la pénurie en CO2 atmosphérique durant ce Quaternaire avec glaciations, nos plantes "en C3", dont tous nos arbres, ont réglé leurs stomates plus ouvertes, justement ce qui les rend plus consommatrices d'eau, et plus vulnérables aux sécheresses. Là encore les études existent, notamment grâce aux fouilles dans le lac de Gribsø, au Danemark.

Ah oui, ah oui, mais regarder là où c'est techniquement pertinent ne permet peut-être pas de ramasser autant de pognon de la part des politiques ? Ou rend plus délicate la gestion politique de la carrière du chercheur ? Ça aussi, c'est un vrai problème.

JacquesL

On m'a signalé un cours plus facile à partager :
http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/Photosynthese-cours/06-facteurs.htm


Effet de la concentration en CO2 sur la photosynthèse d'algues (chlorelles) pour différentes valeurs d'éclairement (comprises entre 280 et 700 µmoles.m-2.s-1).

On constate qu'on peut doubler à tripler la teneur en CO2 avant qu'apparaissent d'autres facteurs limitants, tels que l'ensoleillement.


Comparaison de la photosynthèse de plantes en C3 et en C4 en fonction de la concentration en CO2 du milieu. Les plantes en C4 présentent un point de compensation très proche du zéro. A la concentration atmosphérique (0,037%), la photosynthèse des plantes en C4 est optimale alors que pour les plantes en C3, la concentration en CO2 est limitante.

Donc sur 98 % des plantes connues, dont tous les arbres, doubler (voire tripler) le CO2 atmosphérique doublera le rendement photosynthétique, à apport hydrique égal. Et conséquemment, les litières puis au bout de peu de générations les horizons B des sols seront bien plus riches, avec une bien meilleure rétention d'eau, et une meilleure régulation des écoulements après précipitations.

Décidément nos élites sommedèquent à la façon des "initiés" du Temple Solaire.


Critique :
Citation de: Didier-VOui mais non, c'est le même travers que dans pas mal d'articles : il y a en fait un hiatus entre ce qu'on sait en théorie de la photosynthèse et la réalité de la production de la forêt. On ne peut pas passer de l'un à l'autre.

Il semble même y avoir une impossibilité épistémologique, si je puis dire, car c'est un empilage de systèmes qui ne sont pas connectés dans l'instantané mais à l'échelle de la vie de l'arbre, de la dynamique de la forêt, voire de l'évolution.

Pour comprendre le problème, la photosynthèse théorique se déroule dans une feuille dans laquelle on suppose qu'aucun facteur limitant n'intervient, or en pratique la composition de l'épiderme (cuticule) ou les forces capillaires et la tension gazeuse (stomate) sont déterminantes, sans parler de l'approvisionnement en eau et de l'évacuation des sucres (ils stagnent et bloquent tout).

Ceci pour la feuille, dont l'éclairement réel dépend de plein d'autres facteurs comme leur orientation ou la position des branches ou des autres arbres, etc. Rien qu'à ce niveau les modèles descriptifs sont complexes.

La feuille est sur un arbre, et l'arbre est dans une forêt dont la dynamique dépend de plein de choses, et elle est différente à chaque échelle de temps (jour/nuit, saison, années).

L'étude de la photosynthèse théorique permet d'élaborer des équations avec des facteurs, et de donner des fourchettes pour ces facteurs. L'étude réelle sur le terrain permet de caler les facteurs, qui permettent d'interpréter les résultats globaux pour l'arbre, puis la forêt.

Avec tout cela, on n'a rien en fait, mais les mesures satellites, en s'appuyant sur toutes les équations connues et le calage des facteurs, permettent des études qui jusqu'à présent sont celles qui se révèlent les plus satisfaisantes et prédictives.

De là à en déduire l'évolution de la forêt selon la variation hypothétique du climat due à l'homme, il faudrait connaître l'âge du capitaine.

Je pense que ce petit résumé permet de comprendre le problème, et j'espère qu'il est assez clair pour être lu par quiconque. Au-delà, c'est vite complexe. Si toutefois quelqu'un a mieux à écrire ou qu'il trouve ma synthèse trop approximative, et qu'il estime pouvoir expliquer les choses de manière plus complète tout en restant accessible au lecteur non formé, qu'il ne se gêne pas !

Apparemment, dans les graphiques et quantifications donnés plus haut, la comparaison entre la betterave et le maïs, d'une part, entre le blé et le maïs d'autre part ont bien été faites sur la plante entière. Il est vrai que nous ne connaissons pas les protocoles expérimentaux, ni les durées d'expérimentation.

Il est vrai que l'extrapolation du blé ou de la betterave vers un pin maritime landais(1), ou un châtaignier des Cévennes, est hasardeuse, et que la validation en sera longue et difficile. La structure et les dimensions des canaux des feuilles et aiguilles ont pu évoluer selon les contraintes d'environnement. Le détour par des investigations paléontologiques, me semble un raccourci nécessaire. La Terre a beau être une archive mal tenue, il faut fouiller les archives, et s'en servir.


(1) ne serait-ce que pour la dépendance en potassium, sur le terroir landais. De mémoire, il a été démontré que le sable sur lequel ils poussent n'a pas pu fournir tout le potassium qu'ils ont intégré. La différence a été fournie par les aérosols marins, dont on a démontré que leur quotient K/Na est nettement supérieur à celui de la masse d'eau de mer en dessous de la surface. La surface est enrichie en K.
Il est vraisemblable qu'une investigation sur le magnésium prouverait la même dépendance aux aérosols.

Citation de: Didier-VPas seulement les aérosols, ou en tout cas pas directement, il y a les champignons au milieu.

L'érosion et l'altération, oui, et elle est une source de larguage ou captage de CO2 très très supérieure aux forêts.

Après, on ne peut pas tout empiler, les facteurs sont innombrables, et tout ceci me permet de revenir à mon antienne : ce n'est pas de recherche dont nous avons besoin, mais de scientifiques pour poser les questions et valider les démarches. Car le sujet réel n'a rien à voir avec la science traditionnelle, il s'agit de systémique, qu'on peut considérer comme une nouvelle science.

Chaque étude, si elle est validée (et elles sont publiées et commentées par les journalistes avant de l'être) et surtout bien ciblée, permet d'accumuler de quoi caractériser un microsystème (même l'écosystème forêt, tel qu'il est vu actuellement, peut être considéré comme un microsystème), parfois le fonctionnement de quelques microsystèmes entre eux, et ensuite il reste à comprendre le tout en termes de complexité. D'évidence ce n'est pas demain la veille qu'on aura des conclusions exploitables à l'échelle de la planète, mais localement, c'est parfois le cas. L'écologie par satellite permet d'aborder la question en termes de systèmes complexes. Le problème, c'est qu'elle est loin de confirmer ou d'aller dans le même sens que les études au sol, et si on ne comprend pas pourquoi on n'est guère avancé.

Il ne faudrait pas conclure de tout cela qu'on ne sait rien, mais plutôt rester prudent sur les décisions, sans pour autant se servir d'alibi pour ne pas en prendre, ou pour en prendre certaines qui détournent du vrai sujet.

Tout ceci rappelle que la politique et la science sont deux choses différentes, et que les décisions politiques ne peuvent pas être fondées sur la science, qui fournit seulement des éléments pour lesdites décisions.

Ainsi, le citoyen peut s'informer, comprendre et valider les décisions, alors que le recours par trop systématique à la science pointue est une tentative du politique d'évacuer le citoyen de la décision.

JacquesL

Confirmation : le CO2 est absolument indispensable à la végétation, et encore actuellement en pénurie.
Jacques Duran a recueilli ceci :

Citer17 Juin 2013 : 1) Les bienfaits du CO2 : L'augmentation du taux de CO2 provoque un verdissement net des zones chaudes et sèches de la planète.
2) Températures de la troposphère tropicale : Divergence croissante entre les modèles et les observations.

Ce billet est divisé en deux parties distinctes. Toutes deux constituent de sérieuses remises en question des "certitudes" que l'on entend répéter sans cesse ici ou là dans les médias et parfois aussi, dans certaines sphères scientifiques et gouvernementales.

1) L'effet fertilisant du CO2 :

Comme chacun le sait, le dioxyde de carbone qui est en réalité un gaz invisible, inodore, passablement inerte, totalement inoffensif (du moins aux faibles concentrations qui nous concernent) et qui est le vecteur N°1 du cycle du carbone indispensable à toute vie organique sur notre planète, a été constamment vilipendé, et même diabolisé, au cours des deux décennies précédentes, au motif qu'il serait responsable de la hausse des températures que nous avons connue durant la période 1975-1997. D'autres disciplines que la climatologie (notamment la biologie) se sont emparées du sujet, ce qui a généré une extraordinaire collection d'articles plus ou moins apocalyptiques parfois cocasses et souvent contradictoires, sur des sujets extrêmement divers. La totalité de ces articles, résultant le plus souvent de modélisations informatiques, envisagent les conséquences "dramatiques" de l'augmentation du taux de CO2 dont la concentration a pourtant connu des variations considérables (x10, ou plus) au cours de l'histoire de la vie organique sur notre planète.

Le summum de la diabolisation du CO2 a été atteint lorsque l'EPA (Environmental Protection Agency US) américaine a décidé, le 7 Déc. 2009, de qualifier officiellement le CO2 de "polluant" au prétexte que l'augmentation de la concentration de ce gaz "serait néfaste à la santé humaine" (des Américains, dit le texte officiel). Depuis lors, il n'est pas rare de lire, sous la plume de nos journalistes francophones, que "le CO2 est un polluant" ce qui, sans aucun doute, représente une extrapolation extrême de ce qu'on peut dire de ce composé qui, de fait, apparaît plutôt comme bénéfique, comme nous allons le voir.

L'utilisation de puissants moyens d'observation à bord des nombreux satellites qui orbitent autour de notre planète depuis une trentaine d'années, a permis aux scientifiques d'observer, de manière répétitive, non pas une tendance à la désertification progressive des zones sensibles, comme certains l'avaient prévu (du fait du réchauffement), mais bien au contraire, à un verdissement de la planète, mesuré par l'augmentation nette de l'indice NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) qui mesure l' augmentation de la couverture foliaire de la Terre. Les dernières mesures rendues publiques (Matt Ridley dans le Wall Street Journal, Vidéo, conférence du Dr. Ranga Myneni de la Boston University), "confirment que le verdissement de la Terre se poursuit de manière continue depuis trente ans. Entre 1982 et 2011, 20.5% de la végétation de la planète a verdi tandis que seulement 3% a bruni. Le reste étant inchangé."

Comme on s'en doute, il ne suffit pas de constater le verdissement persistant de la planète pour en tirer des conclusions sur les causes de cet accroissement de la couverture foliaire. En effet, ces causes peuvent être multiples. On sait, en particulier, que l'influence de l'hygrométrie est essentielle, surtout dans les zones arides et semi-arides, de même que la présence renouvelée des nutriments indispensables à la croissance des plantes. Depuis quelques années, les chercheurs s'efforçaient de discerner parmi les diverses causes possibles de ce verdissement, sans parvenir à en séparer les contributions respectives.

Une équipe du CSIRO et d'une université australienne semble y être parvenue. Selon leurs travaux qui s'avèrent convaincants, l'augmentation du CO2 atmosphérique serait responsable d'une augmentation de la couverture foliaire de 11% des zones chauds et sèches de 1982 à 2010. Les observations sont en accord avec leurs prévisions théoriques.
Ces observations ne devraient pas surprendre les agriculteurs qui savent, par expérience, que l'on améliore notablement le rendement de la production des serres horticoles en enrichissant leur atmosphère de quelques 1000 ppm de CO2.

Voici la bande annonce de cet article qui est disponible et actuellement sous presse aux Geophysical Research Letters. Cet article est intitulé :

"La fertilisation par le CO2 a accru la couverture foliaire maximale dans les zones chaudes et arides du globe."

donohue1

1 CSIRO Land and Water, GPO Box 1666, Canberra, ACT, 2601, Australia.
2 Research School of Biology, The Australian National University, Canberra, ACT, 0200, Australia.
3 Research School of Earth Sciences, The Australian National University, Canberra, ACT, 0200, Australia.
4 Australian Research Council Centre of Excellence for Climate System Science.

Les points clefs : (NdT : Rappel : C'est un guide très commode pour une lecture rapide du contenu d'un article)

Nous examinons, pour des pluviométries données, la couverture foliaire observée par satellite.
Dans les endroits chauds et secs, la couverture foliaire a augmentée de 11% pour le globe (1982-2010)
Nous montrons un lien biophysique et quantitatif entre cette augmentation et la fertilisation par le CO2.

Voici les résumés en anglais et en français :

Abstract Satellite observations reveal a greening of the globe over recent decades. The role in this greening of the 'CO2 fertilization' effect – the enhancement of photosynthesis due to rising CO2 levels – is yet to be established. The direct CO2 effect on vegetation should be most clearly expressed in warm, arid environments where water is the dominant limit to vegetation growth. Using gas exchange theory, we predict that the 14% increase in atmospheric CO2 (1982–2010) led to a 5 to 10% increase in green foliage cover in warm, arid environments. Satellite observations, analysed to remove the effect of variations in rainfall, show that cover across these environments has increased by 11%.
Our results confirm that the anticipated CO2 fertilization effect is occurring alongside ongoing anthropogenic perturbations to the carbon cycle and that the fertilisation effect is now a significant land surface process.
Résumé : Les observations satellitaires montrent un verdissement du globe durant les dernières décennies. Le rôle que joue dans ce verdissement l'effet "fertilisant du CO2" - l'augmentation de la photosynthèse due à l'augmentation du taux de CO2 - reste encore à établir. L'effet direct du CO2 sur la végétation devrait être plus facilement observable dans les environnements chauds et arides où l'eau est le facteur limitant principal pour la croissance de la végétation. A partir de la théorie des échanges gazeux, nous prédisons qu'une augmentation de 14% du taux de CO2 dans l'atmosphère (1982-2010) a provoqué une augmentation de 5 à 10% de la couverture foliaire verte dans les environnements chauds et arides. Les observations satellitaires confirment le fait attendu que l'effet fertilisant du CO2 se produit en parallèle avec les perturbations anthropiques actuelles du cycle du carbone et que l'effet de fertilisation est maintenant un processus significatif à la surface des continents.

Voici la figure maîtresse de cet article dans laquelle les zones marquée en rouge ont subi une augmentation du feuillage vert liée, selon les auteurs de l'article, à l'augmentation du CO2. Malheureusement cette image n'est pas très bonne du point de vue des contrastes. Cela résulte sans doute du fait que la version de l'article, actuellement disponible sur le site des Geophysical Research Letters, est encore en attente d'édition pour l'impression.

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"Figure 2.

Etendue de l'analyse et distribution spatiale de la bordure du Fx (NdT : F est la fraction de la surface du sol couverte par le feuillage vert, Fx désigne la limite (la bordure) de l'extension du feuillage vert. C'est le paramètre essentiel).
L'étendue de l'analyse pour laquelle nous avons déterminé la fraction Fx annuelle est montrée par les cellules en grisé. Les cellules impliquant une variation comprise entre ±5% de la bordure pour au moins une des moyennes des trois années sont indiquées en rouge (NdT : Elles indiquent les zones où l'extension du feuillage vert peut être attribuée à l'augmentation du CO2 atmosphérique)".



Les lecteurs(trices) tireront sans doute bénéfice de quelques extraits du communiqué de presse de l'AGU relatifs à cet article (Les caractères engraissés sont le fait de l'auteur de PU).

[...] L'équipe de chercheurs a recherché les indices d'une fertilisation par le CO2 dans les zones arides. Donohue a déclaré que "les satellites sont très bons pour détecter les changements de la couverture foliaire et c'est dans les zones chaudes et sèches que l'on s'attend à ce que l'effet du CO2 ait le plus d'influence sur la couverture foliaire". La couverture foliaire est un élément clef, a-t-il ajouté , parce qu'une feuille peut prélever plus de carbone de l'air durant la photosynthèse, ou perdre de l'eau durant la photosynthèse, ou les deux, ceci résultant d'un taux élevé de CO2". C'est l'effet fertilisant du CO2.

Mais la couverture foliaire dans des zones telles que les forêts tropicales est déjà aussi étendue qu'elle peut l'être et il est peu probable qu'elle augmente avec des concentrations de CO2 supérieures. Dans les zones chaudes et sèches, en revanche, la couverture foliaire est moins complète de telle manière que les plantes qui s'y trouvent y feront plus de feuilles si il y assez d'eau pour le faire. "Si des taux élevés de CO2 provoquent une baisse de consommation d'eau par les feuilles, les plantes répondront en augmentant le nombre total de leurs feuilles et ceci devrait être mesurable par les satellites"1 a expliqué Donohue.

Pour parvenir à distinguer l'effet de fertilisation du CO2 des autres facteurs environnementaux dans ces régions, les chercheurs ont tout d'abord moyenné la verdeur en chaque endroit pendant des périodes de 3 années afin de prendre en compte les changements de l'humidité des sols. Puis ils ont regroupé ces données de verdeur obtenues pour les différentes zones en fonction de leurs quantités de précipitation. Les chercheurs ont ensuite évalué la quantité maximale de feuillage que chaque groupe pouvait atteindre pour une précipitation donnée et ils ont suivi les variations du feuillage maximal durant une période de 20 ans. Ces techniques ont permis aux chercheurs d'éliminer l'influence des précipitations et d'autres variations climatiques et d'identifier la tendance au verdissement à long terme.

Outre un verdissement des régions sèches, l'effet fertilisant du CO2 pourrait provoquer un changement des types de végétations qui dominent dans ces régions. "Les arbres sont en train de ré-envahir les terres herbeuses et ceci pourrait tout à fait provenir de l'effet du CO2" dit Donahue. "Les plantes ligneuses de longue durée de vie sont profondément enracinées et elles sont donc susceptibles de bénéficier d'une augmentation du CO2 plus que les herbes. "

"L'effet d'un taux plus élevé en dioxyde de carbone sur le fonctionnement des plantes est un processus important qui mérite une plus grande attention", dit Donohue, " Même si rien d'autre ne change dans le climat du fait d'une hausse du taux global de CO2, nous verrons toujours un changement environnemental significatif à cause de l'effet fertilisant du CO2." [...]

1 Note : En réalité, il est bien connu que les échanges foliaires avec l'atmosphère se font au niveau des stomates qui présentent de petits orifices, appelés ostioles, situés à la stomatesurface des feuilles et dont l'ouverture variable régule aussi bien l'absorption du CO2 que les pertes hydriques. Ainsi si le taux de CO2 dans l'environnement augmente, l'ouverture des stomates est réduite d'autant ce qui limite les pertes en eau. En bref, l'augmentation du taux de CO2 améliore l'utilisation de l'eau disponible en limitant l'évapotranspiration. Si la quantité d'eau disponible reste constante, la croissance de la plante est améliorée comme cela est couramment observé dans les serres horticoles*. Ci-contre, stomate de feuille de Bégonia. A noter que la mesure de la taille des ostioles des végétaux fossilisés permet d'avoir une idée du taux de CO2 régnant à l'époque de la fossilisation. C'est un "proxy" fréquemment utilisé.


La Nature a plus d'un tour dans son sac lorsqu'il s'agit de réguler les échanges de la biomasse avec l'environnement (voir, par ex. le billet sur la pruine de choux, raisins, lotus etc.)

idso1

Compléments :

Ci-contre, une analyse détaillée accompagnée d'une liste de références sur les effets bénéfiques du CO2 sur la croissance des plantes ligneuses (en anglais).
Une vidéo remarquable du Dr. Matt Ridley (Vicomte, membre de la chambre des Lords UK) au sujet du verdissement observé de la planète (en anglais).
Une vidéo réalisée par C. et S. Idso (CO2 Science) qui montre les effets de la fertilisation par le CO2 d'une plante durant sa croissance.
Une base de donnée détaillée montrant les effets de la fertilisation par le CO2 mesurés par le bilan des échanges en CO2 pour toute une collection de plantes.
*Une analyse détaillée des effets de l'enrichissement de l'atmosphère en CO2 (typiquement 1000 ppm) des serres destinées à la culture. Document édité par le Ministère Canadien de l'agriculture et de la nourriture.
http://scienceandpublicpolicy.org/images/stories/papers/originals/woody_plant_growth.pdf

JacquesL

#8
Lettre ouverte à Sylvain Delzon :

CiterBonjour,

J'ai depuis 2012 grande envie de mieux tirer au clair comment les propagandistes carbocentristes vous recrutent si facilement (même indirectement) pour leur propagande, et quelle est votre part de consentement à ce recrutement.

Point de départ, l'article du Monde qui ne vous cite pas, mais cite la cavitation et M. Hervé Cochard, et joue de la dictature de l'émotion de la façon habituelle :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/23/les-deux-tiers-des-arbres-menaces-de-deperissement_1795160_3244.html
Il est lu avec l'habituelle dictature de l'émotion, où l'on psalmodie en tremblant "Changement climatique ! Changement climatique !".
De là on tombe assez facilement sur la page Sud-Ouest présentant le Cavitron, et de là je trouve vos travaux.

Je ne suis pas biologiste, je viens de tous autres horizons, mais je me soigne, je trouve les cours... Là dessus Marc Dubois, dit Mad s'indigne du haut de son militantisme :
"1) soit tu es Sylvain Delzon, auquel cas tu as cosigné plusieurs articles mentionnant explicitement la réalité du changement climatique actuel, et dans ce cas, je trouve que tu envoies des messages contradictoires sur le forum en donnant des exemples stupides qui font passer les climatologues pour des clowns. Ce serait soit maladroit, soit irresponsable, et en tous cas peu digne d'un chercheur ..."
Fin de citation.
Militant, Marc Dubois n'en a rien à foutre de l'exactitude scientifique, seule compte pour lui l'efficacité médiatique de la propagande.
Lien :
http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,61332.0.html
Pour lui, la ressemblance entre votre signature à Nature (Global convergence in the vulnerability of forests to drought) et l'engagement à la Légion Etrangère n'est pas fortuite : "V'z'avez signé !".

Les autres vous font donc parler comme bon leur semble, et il est vrai que les titres de vos publications les plus récentes sacrifient beaucoup à la mode du jour. Est-ce là une conviction sincère ? Ou la ruse obligatoire pour conserver des crédits ?
Troisième hypothèse, conforme aux célèbres expériences de Solomon Asch < http://en.wikipedia.org/wiki/Asch_conformity_experiments> : la pression de meute autour de vous est telle que vous n'osez pas vous singulariser ?

Car votre article de juin 2007, "The human footprint in the carbon cycle of temperate and boreal forests" donnait un tout autre son de cloche, avec  le profit par les forêts des apports en ions nitrate. En pédologie, on est très sensibilisés au rapport C/N dans les sols.

L'enquêteur n'est pas biologiste, mais il a de solides bases en minéralogie, mécanique des sols et fondations, et en pédologie. Il est donc de taille à saisir que l'impact des sécheresses passe par la minceur des sols, et par des carences en rétention d'eau des sols. Minceur conditionnée entre autres par les délais réduits depuis la dernière déglaciation, et les pénuries en dioxyde de carbone atmosphérique. Lesquelles pénuries sont bien documentées par les tailles des stomates de bétulacées fossilisées à Lille Gribsø.

Précédentes publications sur des media que je ne dirige pas :
http://www.come4news.com/mythe-carbocentrique-et-doha,-une-pompe-fiscale-pour-subventionner-des-compradores-80978
http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/fraude-nulle-trace-de-corpus-152331
Et là où je suis responsable (les militants forcenés ne peuvent donc pas pratiquer leurs violences ordinaires) :
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1954.0.html
Sur le caractère fortement rhexistasique du Quaternaire : http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1387.0.html

Votre réponse éventuelle ne sera publiée qu'avec votre accord, mais la présente question sera publiée, elle.

Cordialement,

Lavau

Addendum non présent dans la version électronique courriel, mais présent dans la confirmation papier :
Entre l'article de Nature, lisible grâce à Hervé Cochard, son exploitation par la presse aux ordres (Le Monde), et en troisième lieu les menaces indignées par Marc Dubois, menaçant de faire à Sylvain Delzon la réputation d'un irresponsable, nous reconnaissons là la même tactique que celle employée par Viswa Jit Gupta pour mouiller 124 co-auteurs dans ses fraudes.

Quoique réunissant 25 auteurs, ce collectif ne comprend aucun pédologue ni aucun climatologue, et encore moins de paléopédologue ni de sédimentologiste. Certes la rédaction est prudente, ne prenant l'hypothèse du changement climatique qu'avec des "si". Mais les journalistes militants ne s'arrêtent pas à de tels détails... Ils triomphent que ces naïfs biologistes ont pris en marche le train du R.C.A., donc le R.C.A. est "vrai".

Après quoi, il est tentant pour certains de leur faire le chantage, façon Mad (Marc Dubois) : "Ah mais maintenant que tu as touché l'argent du R.C.A., il est trop tard pour reculer ! Tu es compromis jusqu'à l'os ! Ta seule issue est de fuir en avant avec nous, sous notre direction !"

JacquesL

http://herve.cochard.free.fr/pdf/Vaz-et-al-2012.pdf
Vaz M, Cochard H, Gazarini L, Graça J, Chaves MM, Pereira JS 2012. Cork oak (Quercus suber L.) seedlings acclimate to elevated CO2: Photosynthesis, Growth, Wood Anatomy and Hydraulic Conductivity. Trees, Structure and Function 26:1145–1157

En résumé du résumé : "Avec l'aide d'un doublement en CO2 atmosphérique, les pousses de chêne-liège ne tirent pas une résistance accrue aux sécheresses, donc ça n'apporte rien."

Toutefois, une lecture attentive des tableaux de résultats alimente une toute autre conclusion.
Demandez l'affichage de l'image seule pour une plus grande résolution.





On constate qu'à six mois d'atmosphère enrichie, les jeunes pousses font 8,31 g de feuilles contre 2,74 g aux témoins, soit trois fois plus, 8,51 g de tiges contre 2,13 g soit quatre fois plus, et 7,91 g de racines contre 3,53 g, soit plus de deux fois plus (x 2,24 exactement).

Certes à neuf et quinze mois, les développements en tiges et feuilles s'égalisent progressivement, tandis qu'au contraire la différence en développement racinaire augmente de beaucoup. 15,36 g de racines en plus pour les plants favorisés en dioxyde de carbone, en conditions d'humidité de sol optimale, et 14,44 g de racines en plus, en conditions de stress hydrique.
Or c'est justement le développement racinaire qui est pour le jeune plant, l'investissement-clé en résilience aux sécheresses. Le poids total moyen du plant à quinze mois, en condition de stress-sécheresse, passe de 75,47 g à 120,56 g en conditions d'enrichissement en dioxyde de carbone, amélioration répartie entre les trois développements : racines, tiges et feuilles.

Il s'agit bien d'un succès complet (attendu et déjà bien documenté dans la littérature scientifique), que par conformisme de meute (ou par flagornerie envers une bureaucratie vendue au carbocentrisme), les auteurs présentent officiellement comme un échec, sous couleur du concept mystérieux et non défini : "acclimatation".

De plus prisonniers de leur spécialisation pointue dans la conductivité hydrique du xylème, les auteurs ne font aucune analyse de la dynamique forestière et des sols forestiers sur plusieurs générations. Ces pousses nettement plus vigoureuses quand le dioxyde de carbone manque moins, font une meilleure couverture du sol, qui du coup transpire moins à lui seul, et laisse davantage d'eau aux évaporateurs végétaux, qui en font un usage nettement amélioré. Et les feuilles tombées au sol en renouvellement permanent font une litière plus abondante, conduisant progressivement à un sol plus riche, plus profond, retenant mieux l'eau.

Le spécialiste est un monsieur qui sait beaucoup de choses sur peu de chose, et à la limite tout sur rien du tout. Ne leur aurait-il manqué de la pratique de la sylviculture ? Et la fréquentation de quelques pédologues ?

JacquesL

En arrosant mes plantes - vingt-quatre pots tout de même - j'ai fait un rêve. J'ai rêvé que la pénurie en CO2 atmosphérique touchait à sa fin, et qu'on avait doublé la teneur actuelle, en attendant de la tripler.
Le rêve ! A ensoleillement égal et à arrosage égal, voilà qu'il croîtraient deux fois plus vite ! Bon, comme au final, c'est la taille du pot qui détermine la taille stable de l'arbuste, à l'état stabilisé, cela signifierait que je pourrais arroser deux fois moins, ou deux fois moins souvent. Ou que je pourrais partir en randonnée deux fois plus longue même en été par temps sec !
Le rêve. Mais hélas cela n'arrivera pas de mon vivant.
I'have only made a dream.

JacquesL

                     Monsieur Hervé Cochard
                     UMR-PIAF,
                     INRA-Université Blaise Pascal
                     34 av Carnot
                     36000 Clermont-Ferrand,
                                     
16 novembre 2014

Compromission en mythologie R.C.A. : est-ce de votre plein gré ?
Pourquoi le résumé dit le contraire des résultats réels ?


   
   Monsieur Cochard,
   
   D'abord mes félicitations pour votre civisme de scientifique : votre rassemblement de vos travaux en accès gracieux est exemplaire, d'autant que Springer est un éditeur grippe-sous.

   J'ai depuis 2012 grande envie de mieux tirer au clair comment les propagandistes carbocentristes vous recrutent si facilement (même indirectement) pour leur propagande R.C.A. (Réchauffement Climatique Anthropique), et quelle est votre part de consentement à ce recrutement.

   Point de départ, l'article du Monde qui vous cite, qui cite la cavitation, et joue de la dictature de l'émotion de la façon habituelle :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/23/les-deux-tiers-des-arbres-menaces-de-deperissement_1795160 _3244.html
Il est lu avec l'habituelle dictature de l'émotion, où l'on psalmodie en tremblant "Changement climatique ! Changement climatique !". De là on tombe assez facilement sur la page Sud-Ouest présentant le Cavitron, et de là je trouve les travaux de Sylvain Delzon.

   Je ne suis pas biologiste, je viens de tous autres horizons, mais je me soigne, je trouve les cours... Là dessus Marc Dubois, dit Mad s'indigne du haut de son militantisme :
"1) soit tu es Sylvain Delzon, auquel cas tu as cosigné plusieurs articles mentionnant explicitement la réalité du changement climatique actuel, et dans ce cas, je trouve que tu envoies des messages contradictoires sur le forum en donnant des exemples stupides qui font passer les climatologues pour des clowns. Ce serait soit maladroit, soit irresponsable, et en tous cas peu digne d'un chercheur ..."
Fin de citation.
Militant, Marc Dubois n'en a rien à foutre de l'exactitude scientifique, seule compte pour lui l'efficacité médiatique de la propagande R.C.A.
Lien :
http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,61332.0.html
Pour lui, la ressemblance entre vos signatures à Nature (Global convergence in the vulnerability of forests to drought) et l'engagement à la Légion Etrangère n'est pas fortuite : "V'z'avez signé !".

   Entre l'article de Nature, lisible grâce à vous-même, son exploitation par la presse aux ordres (Le Monde), et en troisième lieu les menaces indignées par Marc Dubois, menaçant de faire à Sylvain Delzon la réputation d'un irresponsable, nous reconnaissons là la même tactique que celle employée par Viswa Jit Gupta pour mouiller 124 co-auteurs dans ses fraudes. Quoique réunissant co-25 auteurs, ce collectif ne comprend aucun pédologue ni aucun climatologue, et encore moins de paléopédologue ni de sédimentologiste. Rien que des gens sans la qualification pour vérifier si l'hypothèse de départ tient la route. Certes la rédaction est prudente, ne prenant l'hypothèse du changement climatique qu'avec des "si". Mais les journalistes militants ne s'arrêtent pas à de tels détails... Ils triomphent que ces naïfs biologistes ont pris en marche le train du R.C.A., donc le R.C.A. est "vrai".

   Après quoi, il est tentant pour certains de leur faire le chantage, façon Mad (Marc Dubois) : "Ah mais maintenant que tu as touché l'argent du R.C.A., il est trop tard pour reculer ! Tu es compromis jusqu'à l'os ! Ta seule issue est de fuir en avant avec nous, sous notre direction !"

   Les autres vous font donc parler comme bon leur semble, et il est vrai que les titres de vos publications les plus récentes sacrifient beaucoup à la mode du jour. Est-ce là une conviction sincère ? Ou la ruse obligatoire pour conserver des crédits ?
   Troisième hypothèse, conforme aux célèbres expériences de Solomon Asch  http://en.wikipedia.org/wiki/Asch_conformity_experiments : la pression de meute autour de vous est telle que vous n'osez pas vous singulariser ?

   Car votre article de mars 2011, février 2012, http://herve.cochard.free.fr/pdf/Vaz-et-al-2012.pdf contient de retentissantes contradictions entre le résumé, normalement seul accessible sans payer cher à Springer, et les résultats réels, accessibles grâce à votre civisme scientifique. Et là, on se pose de sérieuses questions sur les mobiles de l'équipe à procéder ainsi. La question est posée publiquement depuis juin :
http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/la-fraude-a-70-des-arbres-menaces-153196

« Les pousses de chêne-liège s'acclimatent, et basta ». Selon Vaz & al.

http://herve.cochard.free.fr/pdf/Vaz-et-al-2012.pdf
Vaz M, Cochard H, Gazarini L, Graça J, Chaves MM, Pereira JS 2012. Cork oak (Quercus suber L.) seedlings acclimate to elevated CO2 : Photosynthesis, Growth, Wood Anatomy and Hydraulic Conductivity. Trees, Structure and Function 26:1145–1157

En résumé du résumé : « Avec l'aide d'un doublement en CO2 atmosphérique, les pousses de chêne-liège ne tirent pas une résistance accrue aux sécheresses, donc ça n'apporte rien. »

Toutefois, une lecture attentive des tableaux de résultats alimente une toute autre conclusion.





On constate qu'à six mois d'atmosphère enrichie, les jeunes pousses font 8,31 g de feuilles contre 2,74 g aux témoins, soit trois fois plus, 8,51 g de tiges contre 2,13 g soit quatre fois plus, et 7,91 g de racines contre 3,53 g, soit plus de deux fois plus (x 2,24 exactement).

Certes à neuf et quinze mois, les développements en tiges et feuilles s'égalisent progressivement, tandis qu'au contraire la différence en développement racinaire augmente de beaucoup. 15,36 g de racines en plus pour les plants favorisés en dioxyde de carbone, en conditions d'humidité de sol optimale, et 14,44 g de racines en plus, en conditions de stress hydrique.
Or c'est justement le développement racinaire qui est pour le jeune plant, l'investissement-clé en résilience aux sécheresses. Le poids total moyen du plant à quinze mois, en condition de stress-sécheresse, passe de 75,47 g à 120,56 g en conditions d'enrichissement en dioxyde de carbone, amélioration répartie entre les trois développements : racines, tiges et feuilles.

Il s'agit bien d'un succès complet (attendu et déjà bien documenté dans la littérature scientifique, comme par la pratique de la culture en serres), que par conformisme de meute (ou par flagornerie envers une bureaucratie vendue au carbocentrisme), les auteurs présentent officiellement comme un échec, sous couleur du concept mystérieux et non défini : « acclimatation ».

De plus, prisonniers de leur spécialisation pointue dans la conductivité hydrique du xylème, les auteurs ne font aucune analyse de la dynamique forestière et des sols forestiers sur plusieurs générations. Ces pousses nettement plus vigoureuses quand le dioxyde de carbone manque moins, font une meilleure couverture du sol, qui du coup transpire moins à lui seul, et laisse davantage d'eau aux évaporateurs végétaux, qui en font un usage nettement amélioré. Et les feuilles tombées au sol en renouvellement permanent font une litière plus abondante, conduisant progressivement à un sol plus riche, plus profond, retenant mieux l'eau.

Le spécialiste est un monsieur qui sait beaucoup de choses sur peu de chose, et à la limite tout sur rien du tout. Ne leur aurait-il manqué de la pratique de la sylviculture ? Et la fréquentation de quelques pédologues ?

   L'enquêteur n'est pas biologiste, mais il a été contraint d'acquérir de solides bases en minéralogie, mécanique des sols et fondations, et en pédologie. Il est donc de taille à saisir que l'impact des sécheresses passe par la minceur des sols, et par des carences en rétention d'eau des sols. Minceur conditionnée entre autres par les délais réduits depuis la dernière déglaciation, et les pénuries en dioxyde de carbone atmosphérique. Lesquelles pénuries sont bien documentées par les tailles des stomates de bétulacés fossilisés à Lille Gribsø.

   Précédentes publications sur des media que je ne dirige pas :
http://www.come4news.com/mythe-carbocentrique-et-doha,-une-pompe-fiscale-pour-subventionner-des-comprad ores-80978
http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/fraude-nulle-trace-de-corpus-152331
Et là où je suis responsable (les militants forcenés ne peuvent donc pas pratiquer leurs violences ordinaires) :
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1954.0.html
Sur le caractère fortement rhexistasique du Quaternaire : http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1387.0.html

   Votre réponse éventuelle ne sera publiée qu'avec votre accord, mais la présente question sera publiée, elle. Cartes sur table : une lettre ouverte similaire à Sylvain Delzon n'a jamais été honorée d'une réponse. Cette absence de réponse est elle aussi un fait public.
Cartes sur table : http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1954.0.html

Très cordialement,








Lavau