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L'incident des Senkaku, entre Chine et Japon.

Démarré par JacquesL, 21 Septembre 2010, 09:55:44 PM

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JacquesL

Les articles du Monde sur ce point sont pour la plupart des articles payants.

CiterLa montée en puissance de la Chine menace l'équilibre des forces en Asie
Article publié le 14 Septembre 2010
Par Philippe Mesmer et Brice Pedroletti
Source : LE MONDE
Taille de l'article : 600 mots

Extrait :

L'arraisonnement d'un chalutier chinois par les gardes-côtes japonais dans une zone réputée riche en hydrocarbures reflète les relations de plus en plus difficiles entre Pékin et ses voisins. Au terme de cinq jours de tension avec Pékin, Tokyo a fait un geste d'apaisement en libérant, lundi 13 septembre, les 14 membres d'équipage d'un chalutier chinois arraisonné le 7 septembre au large des îles Senkaku (Diaoyu en chinois), dont les deux pays se disputent la souveraineté. Le capitaine, lui, reste détenu au Japon. Il est accusé d'avoir heurté intentionnellement un navire des gardes-côtes nippons.


Tension ravivée entre Tokyo et Pékin
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/09/17/tension-ravivee-entre-tokyo-et-pekin_1412261_3216.html

CiterTension ravivée entre Tokyo et Pékin

17.09.10 | 06h26  •  Mis à jour le 17.09.10 | 06h42

Le Japon a affirmé vendredi que la Chine avait repris ses activités sur un champ gazier revendiqué par les deux pays en mer de Chine orientale, en pleine crise diplomatique sino-japonaise. "Nous avons la certitude que de nouveaux équipements ont été amenés à Shirakaba", le nom japonais de ce champ gazier, a expliqué un responsable du ministère des affaires étrangères. "Nous avons demandé à la partie chinoise des détails sur cet équipement", a-t-il ajouté.

Ce gisement, appelé Chunxiao par les Chinois, n'est pas exploité pour l'instant, les autorités des deux pays étant engagées dans de complexes négociations depuis plusieurs années à propos de l'exploitation de diverses ressources d'hydrocarbures en mer de Chine orientale. "Nous n'avons pas encore émis de protestation diplomatique officielle mais avons dit informellement aux Chinois qu'ils devaient éviter toute action pouvant créer d'inutiles malentendus", a souligné le responsable nippon.

L'agence de presse japonaise Kyodo a rapporté que les autorités nippones avaient obtenu cette information via des photos aériennes prises par les forces aériennes d'autodéfense [le nom de l'armée de l'air japonaise, NDLR], au cours d'une mission de reconnaissance quotidienne au-dessus de la zone. Selon Kyodo, citant des sources gouvernementales nippones, des travailleurs semblaient engagés dans des préparatifs de forage sur place.

Tokyo et Pékin connaissent leur pire crise diplomatique depuis des années, après l'arraisonnement début septembre par les autorités nippones d'un chalutier chinois près d'un groupe d'îlots appelés Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois, situé à mi-distance entre Taïwan et Okinawa (sud du Japon).

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/09/19/la-chine-suspend-les-contacts-de-haut-niveau-avec-le-japon_1413280_3216.html

CiterLa Chine suspend les contacts de haut niveau avec le Japon
19.09.10 | 16h23  •  Mis à jour le 19.09.10 | 16h23

La Chine a suspendu les "contacts de haut niveau" avec le Japon après la décision d'un tribunal japonais de prolonger le maintien en détention du capitaine d'un chalutier chinois arraisonné par Tokyo le 7 septembre.

Cet incident était intervenu au moment même où la Chine et le Japon se disputent la souveraineté sur les îles Diaoyu (Senkaku en japonais), un petit archipel riche en poisson mais aussi, semble-t-il, en gaz et en hydrocarbures.

"La Chine a déjà suspendu ses échanges bilatéraux au niveau provincial comme au niveau ministériel" a indiqué, selon l'agence Chine nouvelle, le ministère des affaires étrangères chinois.
De même source, la Chine a également annulé des discussions en cours avec le Japon sur le renforcement des relations aériennes entre les deux pays ainsi que sur le charbon.

Les relations sino-japonaises ne s'étaient jamais autant dégradées ces dernières années, avec une Chine qui a déjà cinq fois convoqué l'ambassadeur du Japon à Pékin et annulé des discussions avec le Japon sur une exploitation conjointe des ressources de l'archipel.

La capture, par le Japon, du chalutier chinois, est vivement dénoncée par de nombreux Chinois qui n'ont pas oublié l'invasion de la Mandchourie par les troupes japonaises en 1932 et leur occupation du nord de la Chine pendant la seconde guerre mondiale.

Citer Tensions diplomatiques entre Chine et Japon sur fond de rivalités territoriales
LE MONDE | 20 septembre 2010 | Brice Pedroletti et Philippe Mesmer | 614 mots
L'arraisonnement d'un chalutier chinois par la marine japonaise ravive d'anciennes querelles. L'arraisonnement, le 7 septembre, d'un chalutier chinois par le Japon à proximité d'îles dont la Chine conteste la souveraineté au Japon n'en finit pas d'envenimer les relations entre Pékin et Tokyo.


La Tribune, d'Alger :
http://www.latribune-online.com/pdf/2010/09/21092010.pdf

CiterPÉKIN A ANNONCÉ LA SUSPENSION DE TOUS SES CONTACTS DE HAUT NIVEAU AVEC TOKYO
Tension entre la Chine et le Japon


Le torchon brûle entre les deux grandes puissances asiatiques depuis qu'un bateau de pêche chinois est entré en collision avec deux navires des garde-côtes japonais
dans les parages d'îles contestées, le 7 septembre dernier.
Ce groupe d'îlots inhabités, appelés Diaoyu en Chine et Senkaku au Japon, se trouve à mi-distance entre Taïwan et Okinawa, dans une zone riche en hydrocarbures.

Synthèse de Ghada Hamrouche

LA CHINE a menacé d'exercer de «fermes mesures de  rétorsion» à l'encontre du Japon, furieuse de la détention prolongée du capitaine d'un chalutier chinois, un durcissement de ton que Tokyo jugeait «regrettable» hier. «Si le Japon agit obstinément, faisant erreur sur erreur, la Chine prendra de fermes mesures de rétorsion et le Japon devra en supporter toutes les conséquences», a déclaré dimanche Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. C'est la première fois, en près de deux semaines de protestations solennelles quasi quotidiennes, que Pékin évoque aussi clairement le recours possible à des mesures de rétorsion importantes contre son voisin alors que la crise diplomatique s'envenime de jour en jour. Tokyo a estimé hier «regrettable» ce durcissement de ton de la Chine durant le week-end, et a appelé la grande puissance rivale à agir calmement pour ne pas attiser les tensions. Entre la Chine et le Japon, c'est donc une guerre diplomatique lancée dans le sillage de l'incident maritime.

Une tension qui monte chaque jour en puissance. Pékin a même, menacé dimanche Tokyo de «mesures de rétorsion fortes» et annoncé la suspension de tous les contacts officiels de haut niveau, après que la justice japonaise eut prolongé pour dix jours la détention du capitaine d'un bateau de pêche chinois. Si le Japon continue «de manière délibérée à faire erreur après erreur, la Chine prendra des mesures de rétorsion fortes et le Japon devra en subir toutes les conséquences», a fait savoir le
ministère des Affaires étrangères. Le capitaine du  chalutier arraisonné, Zhan Qixiong, est détenu depuis lors, accusé d'avoir délibérément percuté les navires japonais. Tokyo a fait un geste d'apaisement en libérant le 13 septembre les 14 autres membres d'équipage, sans désamorcer toutefois l'ire de Pékin, qui exige la  libération immédiate du capitaine. Et a déjà convoqué cinq fois l'ambassadeur japonais.

Des manifestations antijaponaises ont eu lieu samedi en Chine, notamment aux abords de l'ambassade du Japon à Pékin et du consulat à Shanghai. «À bas le petit Japon», «Souvenez-vous du 18 septembre», ont ainsi scandé une centaine de manifestants dans la capitale, en référence à l'invasion japonaise de la Mandchourie en 1931.
Ces manifestations sont d'ampleur limitée, mais le fait qu'elles aient pu se produire dans des quartiers verrouillés par les forces de l'ordre est un signal clair. Pékin veut montrer la colère du peuple chinois, en prenant garde - pour l'heure - que la poussée de fièvre n'atteigne le paroxysme observé lors de la précédente crise diplomatique
entre les deux pays, en 2005 et 2006. Sur le Web chinois, les  i n t e r n a u t e s se déchaînent aussi contre l'«arrogance des Japonais». L'ambassade du Japon en Chine a donné des consignes de prudence à ses ressortissants.
Dans le même temps, Pékin et Tokyo menacent de se livrer à une «guerre des forages». Selon le quotidien japonais Nikkei, le Japon pourrait entamer des forages à proximité d'un gisement gazier situé dans ces eaux contestées de mer de Chine orientale, si les Chinois font de même. Vendredi, Tokyo a en effet affirmé avoir «la certitude que de nouveaux équipements ont été amenés à Shirakaba» par les Chinois, qui désignent, eux, ce champ gazier sous le nom de Chunxiao. Pékin a déjà
annulé des discussions prévues avec les Japonais sur une exploitation conjointe de ces réserves de gaz. On ne sait jusqu'où s'envenimera cette crise, qui illustre
les tensions créées par la montée en puissance de la Chine dans la région.

G. H.

JacquesL

L'inquiétante expansion de la marine chinoise

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/04/l-inquietante-expansion-de-la-marine-chinoise_1555885_3232.html

Citer...
le ministère de la défense japonais prévoit que la Chine, "compte tenu de la récente modernisation de ses forces aériennes et navales", va étendre  ses activités en mer de Chine méridionale, en mer de Chine orientale et dans l'océan Pacifique.

Or Pékin a confirmé mercredi 27 juillet qu'elle remettait en état un porte-avions de conception soviétique acheté à l'Ukraine, le Varyag, et, selon des sources proches du pouvoir, qu'elle aurait parallèlement entrepris la construction de deux autres porte-avions, de conception chinoise. Ce sont des moyens idéaux pour projeter des forces sur des théâtres d'opération lointains. Ces développements récents ne font que confirmer l'expansion continue de la marine de guerre chinoise.
...
Les trois flottes (celle de la Mer de l'Est, dont le QG est à Shanghaï, la flotte du Sud, basée à Zhanjiang, et la flotte du Nord, à Qingdao) ont été modernisées en ce sens. En 2010, la marine comptait 225 000 hommes, au moins 58 sous-marins, dont six nucléaires, plus de 50 frégates et au moins 27 destroyers. Elle est devant le Japon, la première flotte d'Asie, si l'on exclut la marine américaine. Et en tonnage, elle est la troisième du monde. Les Etats-Unis, qui sont un acteur militaire clef du Pacifique, s'en inquiètent. Le "déclin" américain est toutefois relatif. Si l'on considère le tonnage cumulé, la marine américaine a un avantage de 2,63 contre 1 vis-à-vis des flottes russe et chinoise combinées... Et qualitativement, elle est très supérieure.

Néanmoins, la Chine fait peur parce qu'elle a d'importants différends territoriaux maritimes avec ses voisins. Et aussi parce qu'elle est devenue le deuxième importateur mondial de pétrole, ce qui ne fait qu'accentuer les revendications territoriales chinoises. Le grave incident naval entre la Chine et le Japon autour des îles disputées de Diaoyu (en chinois) ou Senkaku (en japonais) en mer de Chine orientale en septembre 2010 a conduit à de vives tensions entre Pékin et Tokyo. Au sud, en mer de Chine méridionale, d'autres différends empoisonnent les relations entre Pékin et ses voisins. Outre les Paracels, l'archipel des Spratly (Nansha en chinois), constitué d'îlots et de récifs, est revendiqué par six pays. Pékin a commencé à y débarquer des troupes à partir de 1988, ce qui a donné lieu à des affrontements meurtriers entre les marines chinoise et vietnamienne.

Comme dans les Senkaku, la présence d'hydrocarbures off-shore complique la donne.
...

JacquesL

Mer de Chine méridionale : rivalités en eaux troubles



http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/08/18/mer-de-chine-meridionale-rivalites-en-eaux-troubles_1560670_3216.html

CiterAxe maritime majeur et zone riche en ressources énergétiques, la mer de Chine méridionale n'a cessé, ces derniers mois, d'aiguiser  les appétits des pays d'Asie du Sud-Est. Au premier rang desquels la Chine, soucieuse de préserver  son influence et ses intérêts économiques.

Analystes et experts de l'Asie du Sud-Est la qualifient souvent, non sans raisons, de "second golfe Persique". A l'instar de celui-ci, la mer de Chine méridionale, vaste zone de 3 500 000 kilomètres carrés qui s'étire de Singapour, au sud-ouest, à Taïwan, au nord-est, est devenue une zone hautement géostratégique. D'abord, parce qu'elle représente une artère maritime vitale pour le commerce international : près de soixante-dix mille navires y transitent chaque année, selon les autorités chinoises. Ensuite, parce qu'elle recélerait de formidables ressources pétrolières et gazières, même si les données sur le sujet sont encore très parcellaires. Cette situation exceptionnelle ne contribue pas à favoriser  l'entente entre les pays riverains, dont les appétits énergétiques se sont récemment aiguisés, en même temps que leurs ambitions territoriales.

De fait, les tensions se sont accrues dans la région depuis le printemps. Le 26 mai, à cent kilomètres au large des côtes vietnamiennes, un incident a ainsi opposé un bâtiment chinois et un navire scientifique vietnamien chargé d'effectuer des relevés sismiques. Au passage, le second a subi de graves avaries. Ce face-à-face, reflet d'une poussée de fièvre que d'aucuns considèrent comme la plus inquiétante en vingt ans, n'a pas été sans conséquences. Trois semaines après les faits, le gouvernement d'Hanoï, sous la pression d'une opinion chauffée à blanc et lasse de subir les avanies de son puissant voisin, a procédé à des manœuvres navales. Leur objectif était clairement de réfréner les ardeurs de Pékin. Dans le même temps, les Philippines se sont emparées de l'épisode sino-vietnamien pour jeter l'anathème sur les exigences, à leurs yeux disproportionnées, du gouvernement chinois.

Ce dernier, en effet, ne revendique rien de moins que la totalité de la mer de Chine méridionale. Une posture qui fait grincer des dents les autres pays environnants, et pas seulement le Vietnam. Outre Hanoï, dont les visées incluent à la fois les îles Paracel, au nord, et les îles Spratly, au sud – deux archipels inhabités, mais dont les eaux abriteraient des ressources halieutiques et des hydrocarbures en grande quantité –, d'autres nations réclament leur part du butin dans les Spratly. C'est le cas des Philippines, de la Malaisie et du sultanat de Brunei. Les revendications de l'Indonésie portent quant à elles sur l'île Natuna, plus au sud.

QUERELLE DE NOMS

Cette rivalité latente transparaît jusque dans la dénomination choisie pour évoquer la mer de Chine méridionale. Si la Chine fait régulièrement référence à la "mer du Sud", le Vietnam, lui, parle de "mer Orientale" et les Philippines de "mer des Philippines occidentales". Manille, s'appuyant sur une pétition lancée par sa propre opinion publique, a plaidé pour que soit adoptée l'appellation de "mer d'Asie du Sud-Est", jugée plus neutre. Une requête qui n'a, pour l'heure, trouvé aucun écho favorable. Malgré des heurts qui, par le passé, ont déjà conduit la région au bord du conflit – comme en 1988, lorsqu'un accrochage naval dans les Spratly provoqua la mort de soixante-dix marins vietnamiens –, la Chine, arc-boutée sur un discours ardemment nationaliste, ne veut rien céder de ses prétentions "légitimes".

En mars 2010, signe de son inflexibilité, elle aurait même fait savoir à de hauts responsables américains qu'elle considérait la mer de Chine méridionale comme une question d'intérêt national, au même titre que Taïwan ou le Tibet. A cela plusieurs explications. La première tient à l'histoire : Pékin soutient qu'elle a été la première à découvrir les îles implantées en mer de Chine méridionale, au IIe siècle avant Jésus-Christ, sous la dynastie Han, et que ses pêcheurs en exploitent les ressources depuis plusieurs siècles. La deuxième est économique : aujourd'hui, pas moins de 80 % de ses importations transitent par ces eaux. La troisième, enfin, est d'ordre stratégique. La mer de Chine méridionale représente une sorte de "bouclier naturel" face aux Etats-Unis, l'autre grand acteur majeur du Pacifique.

La Chine s'inquiète en effet de voir son grand rival lui disputer ce qu'elle estime être sa suprématie. "Jusqu'à une période très récente, la Chine s'est maintenue dans l'illusion que, parce qu'ils étaient englués en Irak et en Afghanistan, les Etats-Unis n'avaient plus les moyens d'intervenir dans la région, souligne Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (voir notre entretien). Or, cette mauvaise lecture stratégique se retourne aujourd'hui contre elle, car elle constate avec agacement que, non seulement les Etats-Unis ont la capacité d'être présents sur zone, mais qu'en outre ils ne manquent pas une occasion de rappeler leur volonté de revenir en Asie."

COURSE AUX ARMEMENTS ?

Afin de mieux faire pièce aux aspirations de la Chine, le Vietnam a opté en faveur d'une stratégie d'internationalisation des différends. Quitte à se rapprocher, pour faire avancer sa cause, de son vieil ennemi américain. "Les pays riverains de la Chine méridionale veulent à tout prix éviter de se retrouver seuls face à une puissance chinoise qui représente, non plus une source d'enrichissement économique, mais un motif d'inquiétude stratégique très réel", argumente Valérie Niquet. A l'inverse, Pékin, consciente qu'il est plus difficile de composer avec une opposition solidaire et structurée, s'efforce de promouvoir une approche bilatérale, consistant à négocier directement, et de préférence en coulisses, avec chacune des parties concernées.

Mais existe-t-il seulement une perspective de règlement des contentieux ? Jusqu'à présent, la Chine a soufflé le chaud et le froid. D'un côté, elle a multiplié les gestes apparents de conciliation, comme en témoignent le discours du numéro un, Hu Jintao, sur "l'Asie harmonieuse" ou l'accord trouvé le 20 juillet à Bali (Indonésie) avec l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) sur une feuille de route visant à promouvoir une "coopération pragmatique" en mer de Chine méridionale. De l'autre, cependant, elle n'a eu de cesse de renforcer sa puissance. Son budget militaire progresse régulièrement – il a atteint 119 milliards de dollars en 2010, ce qui place le pays au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis (698 milliards) – et son premier porte-avions a été mis à l'eau, le 10 août. Autant d'indices qui donnent à penser que la Chine ne va pas de si tôt renoncer à ses ambitions. Au risque de voir s'ouvrir dans la région une course pernicieuse aux armements.
Aymeric Janier

JacquesL

http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article7425

CiterChine : la politique du fait accompli
28 novembre

Par Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'IRIS

Il aura fallu que quelques esprits particulièrement observateurs se penchent sur le filigrane de la page 8 des nouveaux passeports émis par la République populaire de Chine pour que les pays de la région réagissent. On y découvre une carte de Chine un peu particulière, puisqu'une ligne pointillée englobe la quasi-totalité de la Mer de Chine du Sud et Taïwan, pour s'arrêter dans la Zone économique exclusive japonaise. Quant aux frontières terrestres qui figurent sur ce document, elles englobent l'Arunachal Pradesh et l'Aksai Chin, territoires actuellement sous souveraineté indienne mais revendiqués par la Chine. Pourtant, dans son discours officiel, Pékin appelle depuis des années à la négociation dans les deux cas.

Les réactions ne se sont pas faites attendre. Les pays riverains de la mer de Chine du Sud ont protesté plus ou moins vigoureusement. Le Vietnam refuse même de délivrer des visas aux porteurs de ces nouveaux passeports. L'Inde envisage d'apposer des tampons représentant sa vision des frontières.

Au-delà de ce qui peut paraître anecdotique, se dessine l'image d'une Chine suffisamment sûre d'elle-même pour appliquer la politique du fait accompli. Au mois de juillet 2012, dans l'indifférence occidentale, Pékin avait décrété que l'ensemble des terres émergées en Mer de Chine du Sud était sous souveraineté chinoise. Elle avait créé la municipalité de Sansha (les trois archipels) qui regroupe les Paracels, les Spratleys et Macclesfield Bank. Ce qui veut dire qu'elle revendique une souveraineté qui s'étend désormais sur 2 millions de kilomètres carrés d'espaces maritimes. Toujours dans l'indifférence presque générale, l'Armée Populaire de Libération a positionné des forces militaires permanentes dans la zone et les pêcheurs chinois sont présents en permanence.

Quand, au mois d'août 2012, les protestations ont commencé à se faire plus fortes, Pékin a fort habilement manipulé le gouvernement japonais et les moins perspicaces des observateurs en montant en épingle des disputes récurrentes autour des Senkaku, petites îles disputées depuis longtemps entre les deux Chine et le Japon. Pendant ce temps, la mise en place de moyens de plus en plus conséquents se poursuivait en Mer de Chine du Sud.

Les différentes instances de l'ASEAN auraient pu aboutir à une réaction commune des pays qui s'estiment spoliés. Là encore, la diplomatie chinoise a remarquablement fonctionné.

Traditionnellement, la Chine déteste gérer les affrontements face à une alliance et elle met tout en œuvre pour diviser ses membres, estimant pouvoir gérer les confrontations bilatérales. Après avoir réussi à empêcher les membres de l'ASEAN de publier un communiqué commun sur le sujet, le ministère des Affaires étrangères chinois vient de réussir un autre coup remarquable : lors de la réunion ASEAN+Chine tenue à l'occasion du sommet 2012 de l'organisation, Hun Sen, organisateur cambodgien et très proche de Pékin, a lu un communiqué prétendument commun refusant un mécanisme de résolution multinational des problèmes de la Mer de Chine du Sud, qui a soulevé de nombreuses protestations. On note que Washington appelle de ses vœux cette solution négociée, mais n'affiche pas de soutien marqué aux pays concernés. D'ailleurs, la tournée d'Obama en Asie du Sud-Est (17-20 novembre 2012) a concerné le Cambodge, la Birmanie et la Thaïlande, trois pays non concernés par les disputes territoriales.

Dernière démonstration de force en date, la très large diffusion d'images montrant les premiers appontages et décollages de prototypes d'avions de chasse depuis le porte-avions Liaoning. Même si la réalité d'une force aéronavale opérationnelle devra encore attendre quelques années, le message est clair.

JacquesL

L'agressivité aéronovale chinoise se poursuit, visiblement une priorité stratégique pour le régime de super-privilégiés qui gouverne.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/12/13/iles-disputees-un-avion-chinois-survole-la-zone-des-avions-japonais-decollent_1805345_3216.html

J'ignore si l'article demeurera libre d'accès après quelques semaines, alors j'archive :
CiterLa crise sino-nippone autour des îles Senkaku est montée d'un cran jeudi 13 décembre avec le survol de cet archipel par un avion chinois, dénoncé par le Japon comme la première violation de son espace aérien depuis l'aggravation de ce conflit territorial en septembre.

Tokyo a protesté contre ce survol jugé "extrêmement regrettable" mais qualifié de "parfaitement normal" par Pékin qui revendique cet archipel de mer de Chine orientale administré par le Japon. L'incident a été révélé par le gouvernement japonais qui a expliqué qu'un avion de surveillance maritime chinois, un bimoteur Harbin Y-12, était entré peu après 11 heures, heure locale (3 heure, heure de Paris) dans l'espace aérien à proximité de l'île d'Uotsuri. Des chasseurs F-15 japonais ont été immédiatement dépêchés sur place, a précisé le porte-parole du gouvernement, Osamu Fujimura, qui n'a pas fait état d'incident entre les avions des deux pays. Selon le quotidien Asahi Shimbun, l'escadre nippone était constituée de huit chasseurs.

Depuis l'aggravation du conflit territorial il y a trois mois, des navires chinois de surveillance maritime et de l'administration des pêches croisent quasiment tous les jours à proximité ou dans les eaux territoriales des îles Senkaku, revendiquées avec force par Pékin sous le nom de Diaoyu. Mais c'est la première fois que la Chine envoie un avion aussi loin. D'après le ministère de la défense japonais, il s'agit même de la toute première violation de l'espace aérien nippon par un avion chinois.

Depuis 1958, 34 intrusions ont été dénombrées par Tokyo, dont 33 par des avions russes (ou soviétiques) et une par un taïwanais. Tokyo fait en outre décoller des chasseurs des centaines de fois chaque année pour signifier à des avions, y compris chinois, qu'ils s'approchent trop près de l'espace aérien nippon.

UN DIFFÉREND TERRITORIAL QUI S'ENVENIME

En pleine campagne électorale pour les élections législatives de dimanche, le premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a réagi en demandant une surveillance "particulière" des îles Senkaku, situées à 200 km à l'est des côtes de Taïwan, qui les revendique également, et à 400 km à l'ouest de l'île d'Okinawa (sud du Japon).

Le gouvernement chinois a pour sa part réaffirmé sa souveraineté sur ce territoire. "Le survol des îles Diaoyu par des avions de surveillance maritime chinois est parfaitement normal", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Hong Lei. "La Chine demande au Japon d'arrêter ses activités illégales dans les eaux et l'espace aérien des îles Diaoyu", a ajouté M. Hong, qui a répété que ces îles "font partie intégrante de la Chine depuis des temps anciens".

Lire : Ces îles qui enveniment les relations entre la Chine et le Japon

Ce différend territorial s'est envenimé en septembre après la nationalisation d'une partie de ces îles par le Japon, rachetées à un propriétaire privé nippon. Des manifestations antijaponaises, parfois violentes, s'étaient alors tenues dans de nombreuses villes chinoises avant que Pékin ne mette le holà. Mitsuyuki Kagami, professeur à l'Université d'Aichi et spécialiste de politique chinoise, a jugé que "l'attitude plus agressive de la Chine pourrait refléter l'influence de (l'ancien dirigeant chinois) Jiang Zemin sur le (nouveau) gouvernement Xi Jinping".

"En novembre, le président sortant Hu Jintao a déclaré que la Chine allait devenir une puissance maritime", a-t-il rappelé, jugeant "inquiétant que la Chine commence à envoyer des bateaux et des avions qui relèvent de l'armée". Il a toutefois ajouté que la Chine ne voulait pas d'une guerre mais "pousser le Japon à venir à la table des négociations pour résoudre ces conflits territoriaux".

L'incursion chinoise s'est produite le jour du 75e anniversaire du sac de Nankin, symbole d'humiliation dans l'Histoire de la Chine, au cours duquel des dizaines de milliers de civils et de militaires chinois avaient été tués par les troupes japonaises.

Je n'étais certes pas né quand Hitler a remilitarisé la rive gauche du Rhin, mais je ne peux que faire le rapprochement des deux stratégies.