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Militarisation des enseignants, contes de fées hégémoniques.

Démarré par JacquesL, 10 Septembre 2012, 10:18:19 AM

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JacquesL

Militarisation des enseignants, et contes de fées hégémoniques.

400 ans après l'affaire Copernic et l'affaire Galilée, le conflit n'a pas changé de nature, si les acteurs se sont renouvelés depuis.
En ce temps-là de Contre-Réforme, fin 16e siècle, début 17e, l'église catholique romaine se considérait toujours comme le supérieur hiérarchique de tous les enseignements autorisés. La plus grosse vague de défaites rapides, qui ont permis aux scientifiques naissants de rabattre les prétentions de ladite église romaine, a déferlé au long du 19e siècle.

De nos jours non plus, il ne fait pas bon dénoncer publiquement des impostures et contes de fées hégémoniques. Quoique ne disposant plus de bûchers ni de tribunaux d'église, ni de l'autorisation légale de torturer ouvertement, mais parfois encore de fatwas et d'assassins, les impostures localement hégémoniques entendent bien demeurer localement hégémoniques, et aspirent toujours chacune à l'hégémonie universelle.

A peu d'exceptions près - les trois groupes d'exceptions connues sont le fait de Muhammad, de Calvin et de Lénine, dictateurs l'un à Yathrib, l'autre à Genève, le troisième à Pétrograd puis à Moscou, tous trois prophètes armés - la répression au profit de l'imposture hégémonique est le fait des héritiers. Les héritiers défendent leurs privilèges hérités, leur pouvoir hérité, dont la légitimité repose sur des impostures.

De nos jours, un professeur de sciences n'est pas lui-même scientifique : il n'a jamais créé de science lui-même, il ne sait pas comment ça se fait, il n'a jamais agi en irrespect des contes de fées hégémoniques. Il hérite des professeurs précédents, il hérite des manuels précédents, qu'il recopie. Il hérite des erreurs de ses aînés, qu'il recopie. Il hérite des rumeurs hégémoniques, des bouche-à-oreille qui circulaient chez ses devanciers. Plus personne excepté les historiens, ne lit les mémoires originaux.

Un des "clous" les plus célèbres de l'imposture de l'enseignement pour l'enseignement, a été révélé par Richard Feynman. Parti enseigner un an au Brésil, il conclut par une conférence, où il commença par un bel éloge des sciences, puis vint la douche "mais je suis au regret de vous apprendre qu'on n'enseigne pas les sciences au Brésil, on enseigne à devenir professeur de sciences". Puis il détailla l'imposture d'un des manuels en usage localement : sur tout le manuel, une seule expérience est montrée aux élèves, un tableau des temps relevés à différentes abscisses d'une chute de bille sur un plan incliné. Sauf que ce tableau est bidonné, ne correspond pas à une mesure réelle, mais a été simulé à partir d'un calcul erroné : tous les temps sont trop courts dans un rapport 5/7, car l'auteur avait juste oublié l'inertie de la bille en rotation.

Et pourquoi l'enseignement des sciences au Brésil devint-il ainsi fou à lier, en plein déni de réalité ? Parce que l'industrie brésilienne n'ouvrait pas de débouchés aux lauréats, que le seul débouché était de devenir professeur de sciences à son tour, d'où la dérive scholastique en circuit fermé, où les mots s'empilaient sur les mots, dégagés de toute contrainte expérimentale. Il n'existait plus d'épreuves de réalité dans cet enseignement, il n'existait plus que la militarisation la plus standard, où les bleus obéissent aux gradés. Point. Aussi bien l'enseignement public que l'armée sont payés par l'impôt. Aucun client mécontent ne peut voter avec son portefeuille en allant payer ailleurs. Une armée qui vivait dans ses délires en circuit fermé, est brutalement ramenée à la réalité par la guerre qu'elle perd, et qui la décompose. Ainsi s'est décomposée l'armée française en 1940, au terme de son délire fermé "Le front continu pourvoira à tout". Un enseignement qui vit dans ses délires en circuit fermé, dure autant que les impôts : c'est la nation entière qu'il entraîne dans sa chute.

Les impostures hégémoniques en sciences humaines, je renonce à les compter, il y en a beaucoup trop. En sciences dures, j'en connais personnellement trois ; on m'a déjà vu agir contre deux d'entre elles, et en payer chèrement le prix. J'ai connaissance d'une quatrième probable, que je ne suis pas en compétence de réfuter ni de vérifier ("Le red-shift mesure l'éloignement des galaxies").
Les répressions au profit de ces impostures hégémoniques, que ce soit en sciences dures ou en sciences molles et leurs auras, je renonce à les compter : elles sont la règle générale. Et toujours, cette répression contre les scientifiques imprévus est le fait d'héritiers, qui n'ont rien créé par eux-mêmes.

L'affaire Galilée est donc toujours d'actualité.

L'éthique scientifique de la connaissance, et l'éthique démocratique ont partie liée, sur un point essentiel :
En droit démocratique, le droit n'est en dernier ressort à personne. Alors qu'en terre de droit théocratique, le droit appartient en dernier ressort aux dieux, c'est à dire en pratique aux grands prêtres interprètes des dieux. En terre de droit coutumier, le droit appartient en dernier ressort aux morts, c'est à dire en pratique aux interprètes des morts.
En sciences, le droit d'expérimenter, et de réfuter et prouver fausses des thèses existantes, même hégémoniques, n'est la propriété réservée de personne. En enseignement, fut-il des sciences, l'enseignant est suffisamment conditionné et militarisé pour être contraint à recopier ses devanciers. Le droit réellement pratiqué en administration de l'enseignement, est un droit coutumier, mais qui fait semblant d'être légaliste. Lui aussi, il a ses tribunaux à huis clos, ses dossiers remplis de faux en écriture, ses documents secrets interdits à tout examen contradictoire, ses faux témoins à gages... Il faut le voir pour le croire, le niveau de corruption dans cette administration. Il ne faut point s'ébahir du résultat.

Mario Bunge dans sa Philosophie de la physique (traduction au Seuil), avait bien tenté de faire passer l'enseignement de la quantique du droit coutumier vers le droit positif écrit, en demandant que les physiciens acceptassent d'écrire leurs jeux d'axiomes, y compris les axiomes sémantiques, les "ceci désigne..." Bunge a prêché dans le désert. Il n'y a toujours aucun axiome sémantique écrit par aucun des grands prêtres qui se recopient les uns les autres dans l'enseignement de la quantique. Ils ont bien flairé là le danger pour leurs contes de fées hérités...

La pratique scientifique peut encore se piloter assez bien en exactitude : il suffit toujours de quelques semaines pour prévenir tous mes collègues d'une erreur que j'ai commise et que je rectifie. Au 19e siècle, je n'avais à prévenir que quelques dizaines de collègues de la rectification de mon erreur, maintenant ils se comptent par milliers, mais les délais de communication par l'écrit sur papier sont comparables.
Le monstre [sciences + enseignement des sciences] ne peut plus être piloté en exactitude : quand la bourde est imprimée à des millions d'exemplaires, et enseignée partout, elle dispose de la même sacralisation, de la même inertie, et des mêmes moyens de répression que n'importe quelle autre ineptie imprimée dans des Bibles ou n'importe quel Coran.