Nouvelles:

Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.

Main Menu
Welcome to Pratiquer les vertus citoyennes. Please login or sign up.

22 Décembre 2024, 08:34:39 PM

Login with username, password and session length

Crier !

jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

Récents

Membres
  • Total des membres: 85
  • Dernier: berjarre
Stats
  • Total des messages: 7,037
  • Total des sujets: 4,188
  • En ligne aujourd'hui: 18
  • Record de connexion total: 448
  • (18 Mai 2024, 04:24:13 AM)
Membres en ligne
Membres: 0
Invités: 43
Total: 43

L'objet quantique, mérites et failles méthodologiques.

Démarré par JacquesL, 20 Août 2012, 12:11:57 AM

« précédent - suivant »

JacquesL

L'objet quantique, mérites et failles méthodologiques.


Lochak, Dinner, Fargue. L'OBJET QUANTIQUE. Flammarion.


Avant de détailler où ce livre défaille, prenons la précaution de préciser que c'est un BON livre de vulgarisation, plein de mérites peu fréquents, et qu'il est tout à fait recommandable. Vous vous demandiez quel phénomène au juste fait l'absorption des rayons X par la matière ? La réponse est page 184 : l'ionisation. L'absorption est donc sensiblement proportionnelle au numéro atomique : davantage de protons, donc davantage d'électrons par unité de volume.
Il y a aussi paradoxe, voire risque de malhonnêteté à critiquer un livre publié en 1989, donc écrit il y a au moins 23 ans, soit nettement avant que je me penche moi-même sur ces questions quantiques.

Les trois auteurs, Georges Lochak, Daniel Fargue et Simon Diner sont dirigeants de la Fondation Louis de Broglie, dont chacun sait qu'elle occupe des positions minoritaires dans le monde scientifique. J'eusse pu espérer qu'ils seraient donc moins moutonniers que les autres auteurs ne le sont en standard. J'ai dû déchanter.

Il faut donc préciser que ma critique qui vient n'est nullement dirigée contre leurs trois personnes, mais contre les carences en méthodologie qu'ils partagent avec l'immense majorité des gens faisant carrière académique en "sciences dures" : aucun n'a appris en université les bases de l'heuristique appliquée aux sciences et techniques. Seuls certains ingénieurs s'en inquiètent, notamment dans la R&D, mais aussi le marketing du nouveau produit. Il est du reste caractéristique que la plupart des ouvrages parus sur les méthodes de l'heuristique, pour devenir un trouveur donc, sont écrits par des ingénieurs qui ont aussi un doctorat en psychologie.

Quand, grâce à Michel Fustier on a appris les règles de concassage des idées et concepts reçus, on le sait pour la vie. Nous, nous savons concasser le minerai brut jusqu'à la maille de libération, pour ne garder que la partie utile et saine, et rejeter le stérile voire le nuisible. L'immense majorité des diplômés ne sait rien faire de tel, et nous regarde de travers : eux ont ingurgité le bon avec les fables, les légendes et les erreurs, ça leur a coûté les deux bras et les deux mains, et ils tiennent à leur position sociale de "Nous, on est les initiés qui savent ! Les autres sont des profanes qui ne savent pas".

Avec son extraordinaire verve dans la rédaction des exercices de créativité, Michel Fustier n'avait pas son pareil pour nous faire détecter les postulats clandestins que nous charrions avec nous. Et on se désillusionnait dans des successions d'éclats de rire.

Le stérile conservé par défaut de méthode critique :
Page 156 :
"...photomultiplicateur... Le photon a donc conquis le droit au titre de "corpuscule de lumière", on peut donc penser qu'il "existait" en tant que tel avant le choc."
Page 157 :
"La description ondulatoire de la lumière semble donc aussi insuffisante... ce sont là les mystères du dualisme onde-corpuscule..."
Page 191 :
(électrons oscillants ou accélérés rayonnent) "en pénétrant dans la cible, les électrons ont très violemment freinés ; en abusant de l'image corpusculaire, on pourrait dire qu'ils zigzaguent entre les atomes en perdant progressivement de l'énergie..."

Page 101 :
"Personne n'a jamais vu pour l'instant tournoyer les électrons à l'intérieur de l'atome. Et pourtant le modèle quantique rend compte parfaitement de tout ce que l'on observe. ... Par abus de langage, on dit souvent que l'électron est délocalisé, laissant entendre par là qu'il serait étalé comme un nuage dans l'atome. L'atome serait alors comme un noyau entouré d'une fourrure. Rien ne permet d'accréditer physiquement une telle image."

Et quoi au juste permettrait d'accréditer l'image planétaire qui conserve la préférence affective des auteurs ? Elle est où l'expérience qui le permettrait ?
On aura relevé au passage la confusion entre la sémantique corpusculaire, et les succès du formalisme, dont il demeure acrobatique de celer qu'il est strictement ondulatoire (et strictement déterministe du reste, c'est l'interprétation seule qui restaure le postulat statistique).

Jamais les auteurs n'ont appris à concasser une idée reçue, dont par exemple à tester systématiquement le renversement de leur affirmation-au-dessus-de-tous-soupçons, ce qui donnerait : "Rien ne permet d'accréditer l'image des électrons corpuscules tournoyant autour du noyau, qui ne sont que des abus de langage".

A suivre et compléter.