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Un entrepreneur au service des femmes

Démarré par JacquesL, 03 Juillet 2012, 12:50:03 PM

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JacquesL

http://www.courrierinternational.com/article/2012/04/16/un-entrepreneur-au-service-des-femmes

CiterUn entrepreneur au service des femmes

Un chef d'entreprise a mis au point un modèle de serviette hygiénique bon marché, accessible aux femmes modestes des zones rurales. Grâce à ce projet, il a fait mieux encore puisqu'il fournit désormais un travail rémunéré à ces femmes, qui fabriquent le produit.

16.04.2012 | Abhijit Patnaik | Hindustan Times

Comme des millions de femmes de l'Inde rurale, Dhanam est mère au foyer mais aussi soutien de famille. Et comme pour la plupart de ses semblables, l'argent qu'elle gagne après avoir accompli les travaux ménagers améliore grandement les conditions de vie de sa famille.
Pour cette femme de 38 ans qui vit à la périphérie de Coimbatore [au sud de l'Inde, dans l'Etat du Tamil Nadu], le fabricant de serviettes hygiéniques à bas prix Arunachalam Muruganantham a été un sauveur. En travaillant 6 à 7 heures par jour, Dhanam produit près de 400 serviettes, ce qui accroît le revenu de son ménage de 3 000 roupies [45 euros] par mois et lui permet de payer les frais d'université de sa fille.

C'est précisément le type de changement que M. Muruganantham attendait de son innovation. Il rêvait que les femmes des milieux ruraux améliorent elles-mêmes leurs conditions de vie. "Après la mort de mon père, ma mère a dû lutter pour subvenir à nos besoins. J'ai été obligé de quitter l'école en 9ème année [l'équivalent de la classe de troisième] pour l'aider à nourrir la famille", raconte-t-il. En 1998, il remarque que sa femme Shanthi utilise un vieux chiffon comme serviette hygiénique. "Si j'achète les serviettes du marché, nous devrons réduire d'autres dépenses", lui explique-t-elle alors.


M. Muruganantham à propos de cette innovation
http://www.youtube.com/watch?v=_T7qzufEI9U&feature=player_embedded

Cette réponse ayant piqué sa curiosité, A. Muruganantham a décidé de chercher ce qui rendait ces serviettes si chères. Pour lui, ces petites bandes de coton devraient se vendre 15 paise [0,15 roupie], et non pas 4 roupies. Il a donc entrepris de fabriquer des serviettes à bas prix pour sa femme. L'aventure a été longue et difficile. Il a dû non seulement batailler pour trouver le bon coton, concevoir une machine permettant de produire à bas coût et assurer le maximum de confort, mais aussi dissiper les soupçons de sa propre famille et de la société.

Sa femme et sa mère, pensant que tout cela était un prétexte pour se rapprocher d'autres femmes, l'ont quitté. Mais il n'en a pas moins poursuivi ses recherches. "J'étais obsédé", dit-il. Il a même un moment joué le rôle de cobaye en utilisant un ballon de foot rempli de sang de chèvre pour tester la serviette qu'il portait ! Après quatre années et demie de recherches, ses essais se sont finalement avérés concluants. "Quand j'ai demandé à la bénévole qui utilisait mes serviettes ce qu'elle en pensait, elle m'a dit qu'elle en était si contente qu'elle avait oublié que ce n'étaient pas celles du marché", raconte-t-il en souriant. Depuis, ses efforts ont été amplement reconnus. En 2006, il a gagné un prix de l'Institut indien de technologie de Madras pour son "innovation positive pour la société" et, en 2009, il a reçu un prix de la National Innovation Foundation des mains de la présidente indienne Pratibha Patil. Puis il a fini par retrouver sa famille. M. Rajeshwari, une institutrice retraitée, est l'une des quelque 600 femmes qui utilisent sa machine dans 23 Etats indiens. Elle l'a installée chez elle, dans un quartier endormi de Coimbatore. "Je voulais œuvrer pour la société. Or c'est une activité respectueuse de l'environnement, car nous n'utilisons pas de produits chimiques ni de matières plastiques", dit-elle.

La fabrication de serviettes hygiéniques à l'usage des femmes rurales doit répondre à trois critères : prix abordable, accès facile et sensibilisation du public. Après avoir relevé les deux premiers défis, A. Muruganantham est en train de s'attaquer au troisième. "Ma véritable innovation n'est pas la machine mais un modèle de service fourni par et pour les femmes. Pour la première fois, les femmes parlent d'hygiène. Les publicités de serviettes hygiéniques ne parlent jamais d'hygiène, seulement de confort. Les femmes rurales les fabriquent, les vendent et, ce faisant, suscitent une prise de conscience", explique-t-il. En dépit de son succès, A. Muruganantham n'a pas commercialisé son concept en le cédant à des investisseurs ou à un réseau d'intermédiaires. Il souhaite en faire profiter les populations pauvres des campagnes. Non seulement cet inventeur veut répandre l'usage des serviettes hygiéniques dans tout le pays, mais il a le sentiment que, ce faisant, il peut créer un million d'emplois.
"Ma plus grande fierté dans cette aventure n'a pas été de recevoir un prix des mains de la présidente, mais de revenir dans un village de l'Uttarakhand où j'avais installé une machine huit mois plus tôt, et de voir que, pour la première fois, les filles des villageoises qui fabriquaient des serviettes allaient à l'école." Voilà le vrai changement.

http://www.youtube.com/watch?v=_T7qzufEI9U&feature=player_embedded

http://newinventions.in/
CiterMuruganantham's model:

    * Builds a viable and sustainable enterprise that can be run efficiently by the stakeholders at the grassroots.
    * Delivers an essential commodity – the sanitary napkin – to poor women at affordable rates without compromising on the raw material used (which is not the unviable cotton) or quality of the product as compared to the multinationals. This is an extremely crucial development and can be viewed as a breakthrough in positive social engineering.
    * Reduces the players involved in the supply chain – the third person to handle the product (from its inception) is the consumer.
    * Thereby makes optimal use of the micro-credit generated by a community.

The technology used is simple and non-chemical. In fact, the machine uses purely mechanical processes such as grinding and de-fibration, pressing and sealing to convert the raw material – high-quality pine wood pulp – into a napkin.

Overall, the sanitary napkin-making machine is Muruganantham's first attempt at harnessing technology for the benefit of the underprivileged. Once the organization achieves its current goals to expand and propagate its invention, it would refocus to its core competency – inventing the Next Big Thing.

De la pâte à papier, apparemment sèche, était le secret de la fabrication.