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Les étincelles Trierweiler-Royal :

Démarré par JacquesL, 14 Juin 2012, 01:02:35 AM

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JacquesL

Les étincelles Trierweiler-Royal :
Côté satirique, aux Guignols :
http://www.closermag.fr/content/68067/regardez-le-clash-entre-valerie-trierweiler-et-segolene-royal-aux-guignols-de-linfo

Côté sérieux :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/570577-valerie-trierweiler-segolene-royal-et-twitter-un-concentre-des-problemes-du-ps.html

CiterValérie Trierweiler, Ségolène Royal et Twitter : un concentré des problèmes du PS

Par Bruno Roger-Petit

Valérie Trierweiler est-elle la seule responsable du cataclysme politique que son désormais célèbre tweet a déclenché ? Certainement pas pour notre chroniqueur Bruno Roger-Petit, pour qui cette crise met en évidence chacun des problèmes que le PS n'a pas réussi à résoudre avant l'élection de François Hollande à la présidence de la République. Explications.


58% des voix pour Olivier Falorni, 42% pour Ségolène Royal. C'est ainsi que l'IFOP, pour le journal Sud Ouest, estime aujourd'hui le rapport de force entre les deux candidats encore en lice dans la 1ere circonscription de Charente-Maritime, à La Rochelle, circonscription depuis trois jours objet de toutes les attentions.

Si Ségolène Royal est battue, ce sera une catastrophe pour le Parti socialiste, un désastre politique, un cataclysme symbolique. Non seulement parce que le PS aura été incapable de préserver la situation de l'ancienne candidate à la présidence de la République mais aussi parce qu'il aura aussi exhibé au grand jour l'étendue des maux qui le rongent. Il conviendra alors d'établir la liste des responsables de ce séisme, et les actes d'accusation qui vont avec.

Car à y bien regarder, ce qui se produit autour de cette circonscription porte la marque de tous les travers qui minent le PS depuis la fin de l'ère Mitterrand, travers dont les acteurs en présence sont les incarnations diverses, quel que soit le titre auquel ils sont impliqués dans cet épisode tragi-comique aux conséquences politiques sans équivalent : égoïsme, égotisme, orgueil, vanité.

On récapitule :

1. Ségolène Royal, qui a voulu s'imposer de force dans une circonscription dont elle ne fut jamais l'élue ou la candidate, sans condescendre à se soumettre au vote des militants locaux, ce qui a abouti à froisser toutes les susceptibilités.

2. Martine Aubry et les dignitaires de la rue de Solférino, qui n'ont jamais été capables d'imposer aux parties en présence une solution négociée qui aurait pu apaiser les unes et les autres.

3. Olivier Falorni, incarnation locale de tous les défauts qui sont aujourd'hui ceux du PS, potentat local indéboulonnable, appuyé sur une clientèle de militants héritée de la tradition romaine, et qui n'est pas venu au PS pour changer la vie, mais pour y accomplir un cursus honorum de César rochelais au petit pied, incapable de penser au-delà de son intérêt personnel.

4. Valérie Trierweiler, auteur du plus célèbre tweet de France, 140 signes dont on a pas fini de mesurer l'étendue des dégâts politiques.

5. François Hollande, enfin, qui n'a jamais su trouver les moyens de "débrancher" Olivier Falorni avant l'élection, d'assurer la situation de Ségolène Royal, et est resté sourd aux avertissements de ceux de ses proches qui osaient le mettre en garde sur le flou dangereux qui entourait le rôle de sa compagne à ses côtés.

Le bilan s'impose de lui même : ce cocktail "querelle d'égos + appareil politique sclérosé" ne pouvait que mal tourner. Tous responsables, tous coupables.

Certains socialistes sont assez sidérés de la manière dont cette affaire de La Rochelle risque ruiner, en trois jours, l'entrée en fonction réussie du président Hollande. Celui qui avait tout prévu, tout réglé, tout préparé afin de se démarquer des errements sarkozystes passés, a laissé murir et éclater, alors même qu'il avait, de par ses relations avec les uns et les autres, tous les moyens de se prémunir d'un accident politique évitable, une situation hautement explosive, et qui a fini par lui éclater au nez.

Toute situation étant porteuse de son contraire, certains socialistes en sont réduits à expliquer aujourd'hui que tout compte fait, l'affaire du tweet aura levé l'hypothèque pesant sur le rôle politique joué par Valérie Trierweiler, et qu'il vaut mieux que cela ait lieu en un temps où les conséquences seront limitées plutôt qu'en d'autres temps, plus incertains. Le pire, c'est qu'ils n'ont sans doute pas tort.