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Mégalomane, démagogue, irresponsable...

Démarré par JacquesL, 05 Mars 2008, 01:27:42 PM

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JacquesL

Je suis inondé régulièrement de publicité éditoriale pour un certain Philippe Randa. Voici son dernier torchon :
Citation de: RandaLA CASTE DES INTOUCHABLES FRANÇAIS
Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

On ne badine décidément pas avec l'honneur du corps enseignant. Le site Note2be.com a déclenché l'ire du mammouth en offrant la possibilité aux élèves de noter leurs professeurs au vu et au su des internautes du monde entier... comme cela se pratique notamment en en Allemagne, pays où un seul enseignant a tenté - en vain – d'aller au tribunal !
Je serais mystique, je considèrerai à l'évidence une telle affaire comme la preuve de l'existence du Malin qui se jouerait de son monde par une superbe inversion des valeurs...
Quoiqu'il y en ait tant d'exemples de nos jours que celle-ci aurait pu passer inaperçue. Oui, mais voilà, cette initiative frappe de plein fouet la caste des « intouchables français » par excellence dont il est toujours dangereux de contester l'absolu perfectibilité : l'ancien ministre socialiste de l'Éducation nationale Claude Allègre l'a réalisé, mais un peu tard, à ses dépends. Son actuel successeur Xavier Darcos n'a pas manqué d'en tirer la leçon en prenant acte « avec satisfaction » de la décision du tribunal des référés de Paris de suspendre « l'utilisation de données nominatives d'enseignants aux fins de leur notation et de leur traitement ainsi que leur affichage sur les pages du site »... et leur réitérant au passage son soutien. Ceux-ci sauront-ils s'en souvenir ? Peut-être, si, d'ici là, un autre pantin sarkozyste n'a pas pris sa place.
Que des élèves puissent noter en place publique leurs professeurs est la porte ouverte à de basses vengeances de cancres tout comme à des règlements de comptes politiques si l'enseignant a officiellement ou trop ostensiblement affiché des opinions à contre-courant de l'actuel politiquement correct.
Note2be.com a réhabilité l'usage si détestable de la mise au pilori... Une pratique dont les journalistes avaient jusqu'alors réussi à prendre le monopole.
Alors, que certains professeurs « qui ont eu une note très basse se [soient] sentis atteints » et qu'ils aient vécu cette « mise sur la place publique comme un lynchage » n'est pas étonnant.
Mais à qui la faute ? Qui a commencé ?
N'a-t-on pas vu, à l'occasion d'un énième mouvement de grève du corps enseignant, des professeurs grévistes empêcher des élèves devant passer peu après un examen de pénétrer dans leur établissement pour suivre les cours de professeurs non-grévistes ? Et ces élèves être obligés de « sauter le mur » pour parvenir jusqu'à leur salle de classe ?
C'était là aussi une flagrante « inversion » des valeurs... pas pire, finalement que l'initiative du site Note2be.com.
Les critères de jugement retenus par ce dernier concernant les professeurs sont au nombre de six : « intéressant », « clair », « disponible », « équitable », « motivé »... et « respecté » ! Au moins, Stéphane Cola, le responsable du site, a-t-il eu le bon goût (ou la prudence) d'éviter de soumettre au jugement des potaches celui de « respectable ».
Je termine d'écrire cette chronique lorsque j'ai au téléphone un professeur de mes amis – personne n'est parfait, j'ai des amis professeurs, que les Dieux ne m'en tiennent pas trop rigueur ! – et lui demande son avis sur cette affaire. Ajouterais-je que ce professeur a l'habitude d'affronter plus qu'à son tour les bourrasques du politiquement correct ? Et que, d'après lui, s'il y a un jugement bien plus redoutable encore, c'est celui des élèves.
Sa réponse est explicite. Lui trouve l'initiative du site Note2be.com plutôt intéressante, soulignant que les professeurs de collège comme de lycée ne sont jamais soumis à aucun jugement, hormis celui de leurs pairs de l'Académie... et que nombre d'entre eux sont si mauvais que cela ne fait pas de mal à leur ego d'être ainsi remis en question... Que les bons professeurs, eux, n'ont pas tant à craindre que cela, même pour des raisons politiques, les élèves étant plutôt honnêtes. Plus, en tout cas, que la majorité des professeurs en général, et ceux de gauche en particulier !
Dont acte, mon cher Christian !

Le samedi 29 mars 2008 à la librairie Primatice Christian Alba, Philippe Trogan, Philippe Randa et Jean-Pierre Rondeau et de nombreux autres auteurs dédicaceront leurs livres

Hé bien, prenons-le au mot, ce démagogue.

Notons les inspecteurs, leurs fautes professionnelles systématiques, leur lâcheté et leurs flagorneries envers les chefs d'établissement et les chefs de travaux. Notons leurs fraudes : fraudes aux dates, fraudes aux faits, fraudes sur le contenu réel du programme exigé aux examens, fraudes à l'intimidation Minitel sur les notes d'examen...
Notons les détournements de l'argent public commis par certains chefs d'établissement. Notons l'organisation et la commandite de violences d'élèves par certains chefs d'établissement contre les profs à qui ils veulent nuire - pour se venger de leur propre scolarité, médiocre. Notons les fraudes médicales commandées par le Rectorat à un "Comité médical départemental" qui n'a rien à lui refuser.

Notons les fraudes commises par les jurys de certification, CAPES, Agreg ou PLP2. Notons leur opacité : dates secrètes des documents secrets... Vous pouvez les consulter rapidement si vous en faites la demande une semaine à l'avance, mais vous n'avez le droit de prendre aucune note, et surtout aucune photocopie, tant c'est inavouable.

Notons le mépris total et l'archaïsme des IUFM. En 1985, en école privée, j'avais bénéficié d'études vidéo de nos prestations d'enseignement, afin que nous corrigions rapidement nos insuffisances. En 1995, toujours pas le plus petit bout de vidéo en IUFM. Pratiquement chacun de nos défauts de pédagogie (et il y en a !) à l'entrée en IUFM, se retrouve intact à la sortie.

Notons les privilèges feutrés des fonctionnaires de Rectorat qui nous gouvernent, loin du bruit et de la fureur des établissements réels.

Exemple de fraude standard, par les roitelets qui détournent le Service Public à leur propre service :
Le 5 décembre 1997, je suis autorisé à visiter mon dossier administratif au Rectorat de Grenoble. Parmi toutes les fraudes préparées par Gonflebouffigues, proviseur du LP des [censuré] et agrafées par sa secrétaire, je trouve une demande d'enquête de personnalité, émise par un juge d'instruction, pour "distribution de documents à caractère pornographique à des mineurs de moins de quinze ans". Accablant, n'est-ce pas ?
Toutefois un examen attentif, beaucoup plus attentif que ce qui se pratique usuellement dans un rectorat, révèle les anomalies suivantes :
le prénom n'est pas le bon,
le nom de famille n'est pas le bon,
La date de naissance n'est pas la bonne,
Le lieu de naissance n'est pas le bon,
L'adresse n'est pas la bonne,
La ville n'est pas la bonne, il s'agit de Vion,
et le département non plus n'est pas le bon, il s'agit de l'Ardèche et non de la Drôme.

Mais ça ne fait rien, n'est-ce pas ? C'est bien assez bon pour un rectorat !

Malgré mes demandes réitérées, je n'ai jamais pu avoir la moindre explication quant à cette erreur - hypothèse basse - ou cette demande de faux - hypothèse haute.

On note ?

Voilà une administration qui est le plus grand employeur de précaires de France, qui prétend éduquer la jeunesse, mais qui s'est toujours refusée à faire moindre gestion prévisionnelle ni humaine de son personnel. Tant qu'il lui suffit de piocher de la viande de remplacement, dans les précaires et les chômeurs... Tant qu'elle peut exiger d'une prof de mathématiques qu'elle enseigne la physique et la biologie auxquelles elle ne comprend rien, ou à une prof d'anglais d'enseigner l'histoire... Circulez ! Y a rien à voir !

On note ?

Oh ma soeur - CPE alors, chef d'établissement adjointe depuis - peut toujours se venger de sa lamentable scolarité, en faisant alliance avec les élèves sur le dos des professeurs, en daubant dessus : "Oh, tu sais madame Une Telle, elle a cinquante ans, elle n'aura aucune promotion ni aucune reconversion, elle n'en peut plus de ce métier dont elle ne peut plus sortir...". Non, aucun professeur n'a d'échappatoire, il mourra dans ce métier qu'il n'aurait pas choisi s'il avait su quoi. Aucune gestion de carrières, aucune adaptation à l'âge physiologique ni à l'expérience accumulée, puis dégradée.

On la note, cette administration qui se complaît tant dans son incompétence et sa désinvolture, et dont l'incompétence grève la nation ? Toute femme de ménage vous le confirmera : pour nettoyer un escalier, on commence par le haut.

JacquesL

2005 :
CiterPar Emmanuel DAVIDENKOFF

mercredi 07 septembre 2005 (Liberation - 06:00)


précaires hier, chômeurs aujourd'hui. En trois ans, l'équivalent de
17 000 emplois de non-titulaires a été supprimé à l'Education
nationale. Mettant sur le carreau environ 20 000 personnes, si l'on
tient compte des temps partiels (exemple : deux personnes à mi-temps =
un «emploi» au sens budgétaire). Ils tenteront une fois de plus
d'alerter l'opinion en manifestant aujourd'hui, notamment devant les
rectorats de Paris, Créteil et Versailles. Pour certains, l'urgence
est vitale. Des trois statuts de non-titulaires existants, deux sont
relativement protecteurs : les maîtres auxiliaires (MA) ont en
principe une garantie de réemploi et les contractuels ont droit aux
allocations chômage ­ encore faut-il tenir avant que les premières
tombent. Les vacataires sont moins bien lotis : recrutés sur des
contrats de 200 heures (à 28 euros net de l'heure), ils n'ont aucun
droit au chômage. «Ni aux congés maternité», ajoute Isabelle, du
collectif des non-titulaires de l'académie de Créteil, dont le ventre
joliment arrondi annonce le prochain accouchement.

Chaque situation mériterait d'être contée. Celle de Régis, 37 ans,
enseignant en «français langue étrangère» (FLE) dans une classe
d'accueil pour primo-arrivants depuis quatre ans, qui a reçu hier son
attestation Assedic. Pour les élèves, ce n'est pas mieux : la
personne qui est chargée de les affecter dans les collèges du coin
est partie et n'a pas été remplacée ; ils n'ont pas d'affectation.
Celle de Jean-Michel, conseiller principal d'éducation, précaire
depuis dix-neuf ans «et deux interdictions bancaires» liées à des
périodes de chômage. Celle d'Isabelle, professeur d'arts plastiques
depuis cinq ans, à l'origine, dans son collège, d'une classe «arts
et culture» dont elle ne verra pas la concrétisation.

Il y a aussi ceux qui ont joué le jeu des concours et tenté
d'intégrer la maison comme titulaires. C'est le cas de Michèle T., 48
ans, deux enfants. Après quinze ans d'ancienneté, elle présente
l'examen professionnel créé en 2000 pour aider à l'intégration des
maîtres auxiliaires. Elle le réussit. Mais son année de stage
(préalable à la titularisation définitive) se passe mal :
l'inspectrice qui la visite ne lui trouve que des défauts. Quinze ans
d'appréciations élogieuses de ses chefs d'établissement successifs
sont passés à la trappe. Et Michèle avec, qui désespère. C'est ce
que les collectifs de non-titulaires appellent «l'inspection
couperet», celle qui légitime le licenciement de personnels qui,
s'ils étaient restés maîtres auxiliaires, n'auraient pas pu être
virés. Et pas question de faire marche arrière en redevenant maître
auxiliaire.

La «victoire» de Ferry. S'il est encore impossible de chiffrer
l'ampleur des dégâts en cette rentrée, tous les indicateurs sont au
rouge. A Nantes, le Snes relevait fin août 151 contractuels affectés
pour 1 147 demandes ; à Poitiers, une vingtaine de nommés pour plus
de 300 chômeurs ; à Marseille, le Snes annonce 275 embauches cette
année (contre 765 l'an passé, et 1 500 en juin 2004). Et cela ne va
pas s'arranger. Car une mécanique délétère a été enclenchée en
2002-2003, et il faudra attendre 2007 dans le meilleur des cas pour
qu'elle cesse de produire ses effets. Deux décisions se heurtent :
d'abord celle de Luc Ferry, alors ministre de l'Education, de maintenir
un haut niveau de recrutement de professeurs dans les collèges et les
lycées. Ferry est alors fier d'annoncer une «victoire»... qui est
aussi un gage donné aux syndicats. Mais simultanément, la loi Fillon
sur les retraites change la donne. Jusque-là, les cessations
progressives d'activité (CPA) permettaient de conserver 85 % du
salaire en enseignant à mi-temps. Désormais, un mi-temps est payé à
50 % du salaire initial. Résultat : plusieurs milliers d'enseignants
renoncent à prendre leur CPA. Dans le même temps, les départs à la
retraite se font plus tardivement (en moyenne, les enseignants partent
à 60 ans mais pas à taux plein ; ils ont tendance à prolonger d'un
ou deux ans). Résultat : ça bouchonne ­ les «anciens» ne cèdent
pas la place aux «nouveaux».

Une troisième décision achève de refermer le piège : l'Education
nationale supprime des postes sur le terrain. On se retrouve donc avec
plus de titulaires que de postes fixes. Que faire ? Augmenter le nombre
de remplaçants : les 12 000 titulaires sur zone de remplacement (TZR)
de 1999 gonflent à 23 000 aujourd'hui. Qui remplacent-ils, ces
remplaçants ? Une partie de ceux qui faisaient le boulot jusque-là :
les non-titulaires. Qui étaient 28 000 en 2002. Et ne devraient pas
être plus de 8 000 cette année. Quant aux vacataires, ils
représentent l'équivalent de 2 500 emplois mais deux ou trois fois
plus de personnes : pour la plupart, ils ne seront pas rappelés cette
année.

Lolf. Cette machine infernale a encore d'autres conséquences.
Aujourd'hui, un enseignant frais émoulu des concours risque de passer
au moins cinq ans comme remplaçant, généralement en zone
d'éducation prioritaire, avant d'espérer décrocher un poste fixe
dans un établissement ­ et ce alors que l'Education nationale ne jure
que par la nécessité de mieux accompagner les jeunes dans leur
entrée dans le métier. Et plus question de recourir à un vacataire
quand il reste des titulaires non-affectés : avec la Lolf (loi
organique de loi de finances), les rectorats devront rendre plus de
comptes qu'avant et les dépassements de budget seront scrutés à la
loupe.

Le tout dans un contexte général de suppression de crédits qui
rendent la vie quotidienne de plus en plus pénible dans les
établissements. Le Snes-FSU (majoritaire dans le secondaire) va tenter
de capitaliser le mécontentement dès aujourd'hui : il prévoit une
cinquantaine de rassemblements devant les inspections d'académie et
les rectorats pour «interpeller l'opinion et les pouvoirs publics sur
les conditions concrètes d'une rentrée marquée par la suppression de
7 000 postes d'enseignants et 6 000 postes d'encadrement éducatif».

Posté par le gars aux dix-mille pseudos, mais toujours talentueux : Helmut, sur fr.education.divers



Suite de la discussion :
Objections méprisantes par Didier Cuidet, à qui répond Jacques Vallois :

Le Mercredi 7 Septembre 2005 12:11, Didier Cuidet tapota de ses petits
doigts le message suivant :


>> Il faut rappeler que les chefs d'établissement donnent une note et une
>> appréciation administratives, pas une note et une appréciation
>> pédagogiques.


Rubriques de cette notation "administrative" :

        -Ponctualité-Assiduité
        -Activité-Efficacité
        -Autorité-Rayonnement

Peut-on recevoir des éloges dans ces catégories en étant un prof
fumiste ?


>> Comment croire par ailleurs que cette personne n'a jamais été
>> inspectée en quinze ans ?


En étant réellement au courant de ce qui se passe dans l'Éducation
Nationale ?

-- Jacques VALLOIS "Les hommes bons désirent naturellement savoir." (Léonard de Vinci)