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Rafale: l'avion qui coûte cher au contribuable

Démarré par JacquesL, 12 Décembre 2011, 02:13:17 PM

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JacquesL

Rafale: l'avion qui coûte cher au contribuable

http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/rafale-l-avion-qui-coute-cher-au-contribuable_274236.html
Plus dépouillé pour impression : http://lexpansion.lexpress.fr/outils/imprimer.asp?id=274236&k=12

Citer Par Julie de la Brosse - publié le 08/12/2011 à 18:09
Avant de rectifier le tir, le ministre de la Défense a évoqué jeudi l'arrêt de la production du Rafale, si ce dernier n'était pas vendu à l'étranger. Alors qu'il constitue une petite mine d'or pour Dassault, l'avion de combat tricolore revient très cher à l'Etat français.

Se serrer la ceinture, oui mais pas pour tout le monde. Et surtout pas pour l'industrie aéronautique de défense. Dans un récent rapport de la commission des affaires étrangères du Sénat, sur le projet de loi de Finances pour 2012, Xavier Pintat (UMP), et Daniel Reiner (PS) ont révélé les derniers chiffres concernant le programme du Rafale, du français Dassault Aviation. "Le coût total du programme, actualisé au prix de 2011, est de 43,56 milliards d'euros pour l'Etat avec le développement", indiquent les sénateurs. Et non plus de 40,7 milliards d'euros lors de la dernière évaluation.

Au total, le Rafale coûtera donc 152 millions d'euros l'unité, pour les 286 appareils qui figurent dans le livre blanc signé en 2004, contre 142 millions d'euros prévus antérieurement. Un nouveau chiffrage passé relativement inaperçu, mais qui questionne en cette période de crise budgétaire. A en croire le rapport, deux facteurs expliquent cette réévaluation : la prise en compte de l'inflation déjà, mais surtout la mise au standard F3 de 48 avions sur la période 2008-2010. Un standard plus moderne permettant entre autres choses l'assaut à la mer (missile AM 39 Exocet), la frappe nucléaire (missile ASMPA) et la reconnaissance avec la nacelle Reco NG.

Et ce n'est pas tout. En effet, l'absence de contrat à l'export a conduit les pouvoirs publics à avancer la livraison de 17 appareils sur la période 2009-2014, pour un total de 69 avions sur cette période. Dans la dernière loi de programmation militaire, il est en effet prévu que Dassault livrera 11 avions par an durant toute cette période, afin de maintenir la chaîne de production et ne pas mettre en danger la santé des sous-traitants. Mais dans leurs prévisions, l'industriel et le gouvernement tablaient sur la fabrication annuelle d'au moins cinq Rafales dédiés à l'export.
Dassault n'a pris aucun risque

Face aux multiples échecs de l'avion de combat omnirôle à l'étranger, l'Etat français a donc pris la relève. Un dispositif qui ne manque pas de susciter des interrogations, notamment de la part des élus socialistes. "In fine, cela signifie que Dassault n'a pris aucun risque industriel ou financier sur ce contrat. Tout pèse actuellement sur l'Etat français. Ce qui sous-entend aussi que Dassault n'a pas vraiment intérêt à exporter le Rafale...", explique ainsi Daniel Reiner à L'Expansion.com.

A en croire les estimations des députés, ce sont donc 1,1 milliard d'euros supplémentaires qui devront être déboursés sur la période 2011-2013. Pour les sénateurs auteurs du rapport, le plus dommageable reste que ce sont les autres programmes militaires qui in fine vont être pénalisés par ces déboires. En 2012, le Rafale absorbera à lui seul plus de 35% du budget des dépenses d'équipements du ministère de la Défense. La rénovation du Mirage 2000D prévue depuis des années sera par exemple reportée, ce qui va porter "atteinte à la cohérence d'ensemble de nos forces armées", estime le rapport.

Autre problème de fond, celui du coût de l'appareil, qui est bien plus élevé que s'il s'était exporté. "Dans les contrats signés entre l'Etat et Dassault, une partie du prix des avions correspond au coût du développement de l'appareil", explique Daniel Reiner. En cas de vente à l'étranger, il est donc certain que le Rafale ne se vendrait pas 152 millions d'euros l'unité, car les coûts de développement seraient alors partagés par plusieurs pays clients.

Est-ce pour cette raison que Gérard Longuet a remis mercredi le sujet sur le tapis, peu après le dernier revers du Rafale en Suisse. Invité de "Questions d'Info" LCP/France Info/Le Monde/AFP, le ministre de la Défense a en effet déclaré que si Dassault ne parvenait pas à vendre son Rafale ailleurs qu'en France, il faudrait en arrêter la chaîne de production. Très vite il a été obligé de rectifier le tir en précisant que ceci n'arriverait pas avant 2030-2040... Et pour cause, après 2014, le livre blanc de 2008 prévoit encore la livraison de 149 appareils. Sûr que Dassault ne s'est pas privé de le rappeler au Ministre de la Défense !

Le Rafale en chiffres

286 avions doivent être commandés au total
- 180 ont été commandés avant 2011
- 106 doivent l'être après 2014
43,56 milliards d'euros pour le contrat total
104 appareils livrés fin 201
17 appareils supplémentaires prévus à la livraison avant 2014
Soit un surplus de 1,1 milliard d'euros pour l'Etat français

Remarquez, Le Figaro soutient la thèse exactement inverse :
http://www.lefigaro.fr/societes/2011/12/11/04015-20111211ARTFIG00186-rafale-pas-de-cadeau-fait-par-l-etat-a-dassault-aviation.php
Au fait : qui est le propriétaire du figaro?
La méthode "la voix de son maître" est éternelle.