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Frau Merkel en prend pour son grade au Bundestag.

Démarré par JacquesL, 10 Décembre 2014, 12:45:59 PM

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JacquesL

http://www.dedefensa.org/article-le_on_de_choses_diverses_pour_frau_menkel_09_12_2014.html
ou
http://lesmoutonsenrages.fr/2014/12/09/devant-le-parlement-allemand-la-mise-en-cause-dangela-merkel-par-sahra-wagenknecht/
CiterTranscription du discours de Sahra Wagenknecht

On a l'impression qu'il y a quelque chose, Mme Merkel, que vous pensez être encore plus important que les intérêts des entreprises allemandes, ce sont les intérêts du gouvernement américain et des entreprises américaines.

Dans votre discours à Sydney, Mme Merkel, vous vous êtes terriblement indignée par le fait que 25 ans après la chute du Mur de Berlin, il continue d'exister une ancienne façon de penser selon des sphères d'influence qui piétinent le droit international.

» Qui aurait cru cela possible ? « , avez-vous dit !

Cela soulève plusieurs questions :

    Mme Merkel, dans quel monde vivez-vous ?
    Et où avez-vous vécu ces 25 dernières années ?
    Où étiez-vous, lorsque les États-Unis ont piétiné le droit international en Irak, afin d'étendre leur sphère d'influence sur le pétrole irakien ?
    Où étiez-vous, quand le droit international en Afghanistan était (et est toujours) bafoué, avec la participation de l'Allemagne ?
    Où étiez-vous quand la Libye a été bombardée, lorsque l'opposition syrienne a été armée et affiliée à ISIS [l'État islamique] après les livraisons d'armes ?
    Tout cela était-il, à votre avis, conforme au droit international ?

Bien sûr, ce n'était pas du tout à propos de sphères d'influence !
Je peux vous recommander de lire le livre de Zbigniew Brzezinski, qui a longtemps été un pionnier de la politique étrangère américaine. Le beau titre de ce livre, écrit en 1997, se présente ainsi :  » Le grand échiquier : la primauté de l'Amérique et ses impératifs géostratégiques « .

En ce qui concerne l'Europe, Brzezinski plaide pour un élargissement décisif de l'Otan vers l'est : d'abord en Europe centrale, puis dans le Sud, puis dans les pays baltes et enfin en Ukraine.

Parce que, comme l'auteur le justifie de façon convaincante, « chaque étape de l'expansion étend automatiquement la sphère immédiate d'influence des États-Unis « .

C'est une vieille façon de penser en termes de sphères d'influence, mais qui a été mise en œuvre avec succès, et vous ne l'avez vraiment jamais, jamais remarqué, Mme Merkel ?

Au contraire, vous apparteniez à ceux qui ont ensuite transposé et supporté cela en Europe !

Vous étiez juste l'un des vassaux qui utilisaient les mots de Brzezinski pour endosser cette stratégie !

[Le Président] Mme Wagenknecht, laissez...

... Je parlais de Brzezinski, de l'élargissement de l'Otan à l'est et la politique allemande à cet égard.

Mme Merkel, maintenant vous avez conduit l'Allemagne à réveiller la Guerre froide avec la Russie, à empoisonner le climat politique et mettre en péril la paix en Europe.

Vous êtes à l'origine d'une guerre économique insensée, qui nuit massivement et principalement à l'économie allemande et européenne.

Et quand vous pleurnichez, vous n'êtes pas de ceux qui travaillent pour des entreprises dont les commandes ont fortement chuté, vous n'êtes pas de ceux qui gèrent ces entreprises ou travaillent pour elles.

Vous n'avez pas à supporter les dures conséquences de ce que vous avez fait.

Vous nous avertissez qu'il y a le feu, Mme Merkel, mais vous êtes parmi ceux qui tournent autour avec des allumettes enflammées.
L'escalade verbale est toujours ce qui précède le pire ! C'est ce que Hans-Dietrich Genscher vous a dit après votre discours à Sydney.

Non, cela ne veut pas dire que nous aimons Poutine, ou le capitalisme russe avec ses oligarques, mais la diplomatie exige de prendre au sérieux les intérêts de l'autre côté plutôt que de les repousser par ignorance.

Et il ne peut pas être ignoré que Mikhaïl Gorbatchev et Helmut Kohl presque avec exactement les mêmes mots avertissent que sans un partenariat germano-russe la stabilité et la sécurité en Europe est possible.

L'ancien président du Parti social-démocrate (SPD), Platzeck, a souligné que le commerce entre la Russie et les États-Unis a augmenté cette année, tandis que le commerce entre la Russie et l'Union européenne, principalement l'Allemagne, a connu un énorme effondrement. En réaction, l'Union chrétienne-démocrate [La CDU, le parti de Merkel, NdT] essaie de coincer les gens comme M. Platzeck, et d'autres supposés apologistes de Poutine à la conférence des Dialogues de Saint-Pétersbourg.

Au lieu de prôner la compréhension, vous encouragez l'ignorance ! En Ukraine, vous coopérez avec un régime, dans lequel les fonctions importantes des services de police et de sécurité sont occupées par des nazis reconnus !

Le Président Porochenko parle de Guerre totale !. Il a arrêté tous les paiements aux retraités et aux hôpitaux dans l'est de l'Ukraine !
Et pour le Premier ministre Iatseniouk les insurgés sont des créatures, qui doivent être détruites.

Au lieu de travailler avec ces voyous, nous avons à nouveau besoin d'une politique étrangère allemande dans laquelle la sécurité et la paix en Europe est plus importante que les instructions de Washington.

En cette année qui marque le centenaire de l'éclatement de la Première Guerre mondiale et 75 ans après celui de la Seconde Guerre mondiale dans une telle année il serait, je pense extrêmement approprié de rappeler une phrase de Willy Brandt : « La guerre, ce n'est pas l'ultima ratio [dernier argument raisonnable – Lat.], la guerre c'est est l'irratio ultima » [dernier argument stupide Lat.].

La guerre ne peut pas être utilisée comme outil politique plus longtemps, Mme Merkel !

Donc, revenez à la voie de la diplomatie, la levée des sanctions !
Et si, en fait, il y a dans le SPD des voix appelant au bon sens en politique étrangère, de Helmut Schmidt à Matthias Platzeck, alors s'il vous plaît écoutez, Mme Merkel, la voix de vos partenaires de la coalition !

Arrêtez de jouer avec le feu !

Je résume : Vous avez gaspillé tous les gains de la Ost-politique et conduit l'Europe dans une nouvelle guerre froide, et au bord du précipice, parce que vous n'avez pas le courage de vous lever contre le gouvernement américain.

Ce n'est pas quelque chose dont vous pouvez être fière.

Dans tous les cas, les citoyens de notre pays méritent une meilleure politique, une politique où l'appel à la prospérité pour tous est enfin à nouveau pris au sérieux, ainsi que le retour à une politique de voisinage amical avec tous nos voisins européens.

Sahra Wagenknecht
Traduit par Jean-Jacques pour VineyardSaker.fr

Note

[1] Sahra Wagenknecht est une femme politique allemande, docteur ès sciences économiques, députée au Parlement allemand (le Bundestag) et vice-présidente du Parti de gauche (Die Linke). (Wikipédia, français)

Source : Watch This Prominent German Politician Hammer Merkel for Being a US Stooge (Sahra Wagenknecht) (russia-insider, anglais, 09-12-2014)

Vidéo sous-titrée en français :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=UpR_AOYBHu0


Transcription en anglais :
http://russia-insider.com/en/germany_politics/2014/12/08/05-32-08pm/watch_german_mp_sahra_wagenknecht_tear_merkel_being_us_puppet

JacquesL

La suite le 19 mars 2015.

http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/discours-feroce-de-sahra-49531

Citer   «  Monsieur le président, Madame la Chancelière, Mesdames, Messieurs. En des temps meilleurs, la politique étrangère allemande avait deux priorités : l'intégration européenne, et une politique de bon voisinage avec la Russie. Cela devrait vous inquiéter, Madame Merkel, si vous daigniez m'écouter, que presque dix ans après votre nomination comme chancelière, les nationalismes et les conflits en Europe prospèrent plus que jamais, et que les dissensions avec la Russie laissent la place à une nouvelle Guerre froide.



Le directeur de l'influent think-tank (groupe de réflexion – NdT) Stratfor, lors d'une récente conférence de presse, a dressé une liste claire des intérêts spécifiques des USA en Europe : le principal est celui d'éviter une alliance entre l'Allemagne et la Russie, car, je cite : "Ensemble, ils seraient la seule puissance capable de menacer les États-Unis." Cette supposée menace des intérêts américains a été repoussée avec succès dans l'immédiat. L'Union européenne est née, et a cherché dans le contexte du partenariat avec l'Est, à casser toute coopération économique et politique entre les pays intéressés et la Russie. Mme Merkel, cela visait évidemment et directement la Russie ! Ce n'était pas dans l'intérêt des pays concernés.



Vous avez forcé l'Ukraine à choisir. Résultat : le pays a perdu une grande partie de son industrie, et est aujourd'hui en faillite, les gens y meurent de faim ou de froid, et les salaires y sont inférieurs à ceux du Ghana. Mais la confrontation avec la Russie n'a pas fait que détruire l'Ukraine, elle a endommagé toute l'Europe. Et ce n'est pas un secret, les États-Unis attisent le conflit avec la Russie aussi pour des motifs économiques. Quand le gouvernement US parle de droits de l'homme, il s'agit souvent de droits de prospection gazière ou sur des gisements. Et justement, avec tous ces gisements de gaz de schiste en Ukraine, les perspectives d'exploitation sont énormes. Si maintenant dans l'Union énergétique, on parle de nouveaux oléoducs, et d'indépendance croissante vis-à-vis du gaz russe, il faut dire honnêtement aux gens ce que cela implique : une dépendance toujours plus grande vis-à-vis du gaz de schiste, bien plus cher et dévastateur pour l'environnement.. Et je ne pense pas que cela soit une perspective responsable.



La liste des anciens dirigeants qui ont critiqué votre politique vis-à-vis de la Russie, Mme Merkel, est longue : on y trouve vos prédécesseurs, Gerhard Schroder, Helmut Kohl, Helmut Schmidt, ou encore Hans-Dietrich Genscher. Cela vous a sans doute poussée à changer de position, en tout cas, il fut judicieux de votre part de lancer ces négociations communes avec M. Hollande. L'accord Minsk II a permis à cette région du monde voir diminuer drastiquement le nombre de victimes par rapport aux semaines et aux mois précédents, et cela a ouvert la voie à une solution pacifique. C'est évidemment... un résultat important. Et vous, Mme la Chancelière et le président français en portez tout le mérite.



Mais ceux qui veulent la paix et la sécurité en Europe ne doivent pas se contenter des accords Minsk II, mais aller de l'avant, décidés et la tête haute. C'est évidemment un problème, car faculté de décision et tête haute ne font pas partie de vos caractéristiques ! D'après l'OSCE, les deux parties ont violé à plusieurs reprises le cessez-le-feu. Vous avez encore demandé, Mme Merkel, de lever les sanctions contre la Russie si Minsk II était respecté. Bien sûr qu'il est inacceptable de voir les rebelles continuer à tirer. Mais que l'armée ukrainienne ou les bataillons nazis qui les épaulent, continuent de tirer, cela est tout autant inacceptable ! Et vous n'avez rien dit à ce sujet.



Vous n'avez émis aucune critique non plus sur le fait que l'Ukraine veut dépenser quatre fois plus d'argent pour acheter des armes, alors que ce pays est menacé de faillite dès cette année. Cela ne montre pas que le gouvernement ukrainien veut vraiment aller vers la paix. De même, l'envoi de conseillers militaires et la vente d'armes par les USA et la Grande-Bretagne peuvent être interprétés comme une atteinte, plutôt qu'un soutien, au processus de paix. Mais doit-on pour autant imposer des sanctions contre les USA et la Grande-Bretagne ?



Je pense qu'il vaudrait mieux admettre que cette politique de sanctions ne fut qu'une énorme erreur, que l'Europe s'est tiré une balle dans le pied, et que les sanctions doivent être levées. De même, nous n'avons pas besoin de chars d'assaut ni d'une force d'intervention de l'OTAN de 3000 hommes en Europe de l'Est qui ne protègera personne et menacerait encore plus la paix en Europe.



Helmut Schmidt avait raison quand en 2007, il disait que le risque pour la paix dans le monde venait bien moins de la Russie que des USA, et que l'OTAN n'était qu'un instrument de l'hégémonie américaine. Si cela est vrai, la seule conclusion qui s'impose est que l'Europe doit avoir une politique autonome et indépendante de celles des USA. M. Juncker vient de déclarer que nous avions besoin d'une armée européenne pour montrer que nous prenions au sérieux la défense des valeurs européennes face à la Russie. Cette proposition montre une seule chose : l'Union européenne est à des années-lumière de ce qu'avaient voulu ses pères fondateurs. On évoquait à l'époque – et vous venez juste d'en parler, Mme Merkel -, on parlait de la paix, la démocratie, la solidarité. Jamais plus les peuples ne seraient séparés par les nationalismes et la haine.



À vrai dire, nul besoin de chars d'assaut pour défendre ces valeurs. Si vous voulez vraiment défendre la démocratie, Mme Merkel, il suffit de vous engager pour que les pays européens soient finalement dirigés par leurs gouvernements élus, et non par les marchés financiers, par l'ex-banquier Mario Draghi, pas plus que par vous, Mme Merkel. Et si vous voulez la démocratie, arrêtez les négociations sur le grand Traité transatlantique, ce TAFTA, dont l'adoption réduirait les élections démocratiques à une vaste farce. Voilà comment vous devez défendre les valeurs européennes, la démocratie ! Quittez les négociations sur le TAFTA et les accords similaires !



Si vous voulez une Europe unie, cessez d'humilier les autres pays et d'imposer des programmes qui enlèvent toute perspective aux générations futures. Arrêtez d'essayer d'imposer à l'Europe de soi-disant réformes structurelles, qui finissent par creuser les inégalités et par sanctionner les salaires les plus bas ! Les conséquences, ici en Allemagne, ce sont plus de 3 millions de personnes qui travaillent, mais ne gagnent pas assez pour se chauffer correctement, qui ne mangent pas à leur faim, et qui ne partent certainement pas en vacances.



Au lieu de dire que cette politique est un succès à exporter ailleurs, le moment est venu, ici en Allemagne, – et dans l'intérêt de l'Europe – de changer de politique, car c'est ici qu'a débuté ce qui empêche les autres pays de l'Union monétaire de respirer. Le ministre des Finances, M. Schauble, a dit du récent gouvernement grec : "Voyez-vous, gouverner c'est avoir rendez-vous avec la réalité." On ne peut qu'être d'accord ! Ça serait tellement beau si c'était vrai, et si le gouvernement allemand avait finalement rendez-vous avec la réalité ! Car en réalité, ce n'est pas le parti Syriza, mais les partis grecs apparentés à la CDU, à la CSU et au SPD qui ont accumulé sur des décennies une énorme dette en s'enrichissant eux, et les catégories privilégiées.



De même, la réalité, c'est que la Grèce était déjà surendettée en 2010, et c'est par une appropriation irresponsable de l'argent des contribuables allemands que la dette des Grecs a été remboursée aux banques. D'ailleurs nous n'étions pas d'accord. Nous avions demandé une réduction de la dette. Si vous prêtez à une personne surendettée, vous ne reverrez probablement pas votre argent. Mais c'est votre faute, Mme Merkel et M. Schauble, pas celui de l'actuel gouvernement grec, qui est au pouvoir depuis moins de deux mois.



La réalité, c'est aussi que grâce à cette troïka que vous appréciez tant, et dont les activités criminelles sont bien détaillées dans le documentaire d'Harald Schuman, sous ce protectorat, la dette grecque a encore augmenté, et les milliardaires grecs se sont enrichis ultérieurement. Je n'ai qu'un mot : faites de beaux rêves ! Si vous voulez récupérer notre argent, allez le demander à ceux qui l'ont empoché. Non pas auprès des infirmières ou des retraités grecs, mais auprès des banques internationales et des catégories grecques privilégiées. Maintenant vous savez comment aider le gouvernement grec à récupérer cet argent. Sur toutes ces questions et les solutions possibles, je voudrais dire ceci : peu importe ce que valent ces affirmations au niveau juridique, le minimum qu'on puisse attendre des représentants du peuple allemand, c'est un peu de sensibilité pour affronter ce problème.



Et je dois dire que vos rires narquois m'attristent beaucoup. Vu comment ce que l'occupant allemand a fait en Grèce, et vu qu'un million de Grecs ont perdu la vie lors de cette période sombre de l'histoire allemande, je trouve M. Schauble vos déclarations insolentes, et les vôtres M. Kauder, irrespectueuses. Et cela me fait honte.



Pour rappeler que l'on peut avoir une approche historique différente, je voudrais citer la fin du discours de Richard von Weizsacker lors du 40e anniversaire de la libération. J'en ai presque fini, M. le Président.
Il parlait de la Russie et de l'Europe orientale, mais cela vaut bien sûr pour la Grèce.



« Si nous pensons à ce que nos voisins de l'Est ont souffert pendant la guerre, nous comprenons mieux que l'équilibre la détente et la coexistence pacifique restent des points cruciaux de la politique étrangère allemande vis-à-vis de ces pays. Que chaque camp se le rappelle et se respecte l'un l'autre. »



Oui, c'est seulement en gardant cela en mémoire, et en se respectant mutuellement que nous retrouverons le chemin d'une politique de bon voisinage, au sein de l'Union Européenne et avec la Russie. »



Sahra Wagenknecht (Son Blog – en allemand)

Traduction : Christophe pour ilfattoquotidiano.fr (vidéo originale ici)
(merci à Rossella pour nous avoir signalé cette intervention)