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Paniques sur la définition de la "folie" et ses implications pénales.

Démarré par JacquesL, 27 Juillet 2011, 01:32:36 PM

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JacquesL

J'ignore tout de la jurisprudence norvégienne, et comment sont sédimentées là-bas les définitions successives et contradictoires de la "folie". Je suis mieux renseigné sur l'histoire de la catégorie "folie" en France.

C'est surtout dans les réactions des lecteurs que se profile la panique devant la définition pénale de la "folie", et de l'irresponsabilité pénale qu'elle entraîne dans notre législation.

Incontestablement, Anders fils de Wunche Behring et de Jens Breivik est psychotique, lourd et fort dangereux. Incontestablement sa psychose est paranoïaque. Vraisemblablement incurable.

La législation française de 1838 est née de l'affaire Pierre Rivière, et de l'accord passé entre le ministre de la Justice de Louis-Philippe, et les aliénistes débutants. En échange d'honoraires confortables à titre d'experts, ceux-ci étaient corrompus pour disqualifier les pauvres diables à coups de discours pédants et racistes. Suffisamment pédants pour esbrouffer le peuple, malgré leur nullité clinique.

La définition pratique de la "folie" dans le domaine criminel était que lorsque le ministre le juge opportun, l'expert psychiatre peut dispenser le prévenu des conséquences pénales de ses actes, si ça rapporte suffisamment à l'expert.

Le compte-rendu fait par Patrick Pognant des audiences en cour d'assises pour Philippe Naigeon, assassin de sa famille et paranoïaque avancé, prouve que les experts répondent docilement aux voeux de la Chancellerie :
Patrick Pognant. "Procès de Philippe Naigeon; La paranoïa menottée". L'Harmattan, 2002, Paris.
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,78.0.html
Pognant s'indigne : "On a jugé un fou".
Après études, je penche pour le point de vue de la Chancellerie pour ce genre de crimes de paranoïaques : il faut sévir, sans faiblesse (1).

J'ai déjà étudié ailleurs les couches successives déposées sur le concept de "folie", couche interne hospitalière, puis couche pharmaceutique. L'ennui est que rien là n'est scientifiquement assez solide ni réaliste pour fonder une politique de prévention en matière de santé mentale.
http://deonto-famille.info/index.php?topic=42.0



(1) J'y suis même d'autant plus favorable à titre personnel et intéressé, que cet argument confusionniste a été employé par ma chère soeur :
D'une part elle m'interdisait d'ouvrir la bouche sur quoi que ce soit "Et puis d'abord, tu n'as même pas été psychanalysé, alors !", et elle m'interdisait d'étudier et de décrire quoi que ce soit "Tu n'es pas qualifié pour décrire la paranoïa de ta femme car tu n'as pas fait d'études de psychiatrie !", d'autre part elle jouait sur l'autre tableau : "Mais si elle est reconnue paranoïaque, cela t'interdit de divorcer, et elle sera jugée irresponsable..."

Voilà, l'irresponsabilité pénale des assassins paranoïaques, assassins méthodiques et de sang froid, je suis contre.