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Maurice Daumas. Histoire générale des techniques. PUF.

Démarré par JacquesL, 19 Juillet 2011, 10:57:25 PM

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JacquesL

Ces deux encyclopédies l'une des techniques par Daumas, l'autre des sciences par René Taton, sont des merveilles, à consulter, reconsulter, voire posséder. Editeur PUF, collection Quadrige, broché rouge.

J'ai ici deux tomes du Taton, La science contemporaine, XIXe siècle et XX ème siècle jusque 1960.
Il existe deux autres volumes, l'un sur les sciences médiévales, l'autre dit "Sciences modernes", de 1450 à 1800.
J'ai emprunté en bibliothèque municipale un tome du Daumas, le tome 4, consacré aux techniques de la civilisation industrielle : énergie et matériaux.

Que du bien à en dire, mais jamais aussi riche qu'on le voudrait sur telle ou telle branche ou telle époque. 752 pages quand même...
Pas un mot sur l'usine historique de Cusset, à côté de chez moi, qui a du premier coup été montée en alternateurs triphasés 50 Hz (mais après concours d'offres contradictoires, et voyages d'études), alors que le monde de l'électricité était en plein bouillonnement, et que coexistaient le 15 Hz, le 16 Hz, le 16,67 Hz, le 24 Hz, le 25 Hz, le 40 Hz, le 42 Hz, le 50 Hz, le 60 Hz, ... bien sûr le 400 Hz sur les navires, et toujours le continu. Les transformateurs industriellement opérationnels étaient tout récents, et n'avaient fait leurs vraies preuves qu'en 1891, entre Frankfurt et Lauffen avec transport sur 177 km en triphasé 8500 V.

Concurremment, la même société fit équiper en 1906 un transport par courant continu sur 180 km depuis l'usine de Moutiers en Savoie, sur l'Isère, avec pour principal client les tramway de Lyon.  A l'origine la tension au départ de l'usine de la Plombière était de 57600 V, et la régulation était à intensité constante, 75 A. Les génératrices étaient branchées en série. En 1917, la tension était portée à 100 kV, et l'intensité à 150 A. En 1936, la tension atteignait 125 kV. A l'arrivée, le courant était converti en 600 V pour les tramways par des commutatrices branchées en série aussi. A tiers de parcours, une dérivation alimentait Grenoble en triphasé, la conversion était aussi assuré par commutatrices. En cas de besoin, le flux pouvait être inversé et le triphasé de Grenoble fournir de la puissance pour Lyon.

Commutatrices ? Ces machines ne se trouvent plus qu'en musée, mais étaient enseignées quand j'avais 14 ans, et se trouvent encore dans certains manuels russes. C'est un moteur qui ne fournit aucune puissance motrice, mais qui a un collecteur d'un côté et trois bagues de l'autre, il peut recevoir du continu et fournir de l'alternatif ou l'inverse comme moteur synchrone triphasé.


Autre source :
Dans les sous-stations du métro parisien, les premiers redresseurs statiques polyanodiques à cathode de mercure entrent en service en 1923. Mais en 1968, encore 14 sous-stations étaient équipées de commutatrices.


Autres industries : la grande industrie chimique s'invente et trouve progressivement ses marques au cours du 19e siècle.

Côté machines à vapeur, la consommation est passée de 15 ou 16 kg de charbon par cheval et par heure au temps de Newcommen à 750 g de charbon en 1916. Condenseur d'abord,  puis l'élévation des pressions de service, puis les doubles, triples et parfois quadruples détentes (grands navires et installations fixes). Après, ce furent les turbines qui permirent de meilleurs rendements, par une détente plus poussée, et en prenant bien moins de place.