Nouvelles:

Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.

Main Menu
Welcome to Pratiquer les vertus citoyennes. Please login or sign up.

23 Décembre 2024, 06:42:56 AM

Login with username, password and session length

Crier !

jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

Récents

Membres
  • Total des membres: 85
  • Dernier: berjarre
Stats
  • Total des messages: 7,038
  • Total des sujets: 4,189
  • En ligne aujourd'hui: 71
  • Record de connexion total: 448
  • (18 Mai 2024, 04:24:13 AM)
Membres en ligne
Membres: 0
Invités: 29
Total: 29

Dans le Tennessee, la tragédie Cherokee sort de l’oubli

Démarré par JacquesL, 04 Mai 2011, 06:15:23 PM

« précédent - suivant »

JacquesL

http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/04/12/1506555.html

CiterEntre juin 1838 et janvier 1839, 16 000 Indiens cherokee sont déportés du Tennessee à l'Oklahoma. Chassés de leurs terres, expulsés de leurs maisons, ils doivent parcourir 1 500 kilomètres à pied ou en bateau. Avant leur départ, ils sont parqués dans des camps, où beaucoup meurent de faim et de maladie. Certains périssent d'épuisement dans les premiers convois alors qu'une terrible sécheresse s'abat sur la région. D'autres, partis plus tard, mourront de froid, pris dans les glaces du Mississipi ou dans les tempêtes de neige de l'Illinois. On estime à 4 000 le nombre de disparus, soit un quart de la nation cherokee.

Il a fallu attendre décembre 2009 pour que le président des États-Unis, Barack Obama, signe une loi présentant des excuses officielles aux Amérindiens. Et encore ! La loi a été promulguée en catimini, ne faisant l'objet d'aucune déclaration publique ou conférence de presse. Si bien que ces excuses restent ignorées de la majorité des Américains.

Pourtant les Cherokee, dont la population s'élève à 300 000 individus, constituent la plus importante tribu amérindienne. De plus, nombre d'Américains ont des origines cherokee. C'était le cas d'Elvis Presley et de Jimi Hendrix, et aujourd'hui celui de Tina Turner, de Kevin Costner, de Johnny Depp, de Cameron Diaz ou encore de Quentin Tarantino.

Depuis quelques années, dans l'est du Tennessee, une poignée de passionnés et d'historiens s'efforcent de sortir ce tragique épisode de l'oubli et de rendre hommage aux victimes. A Chattanooga, un escalier monumental a été érigé sur les berges du fleuve pour commémorer l'un des trois points d'embarquement des déportés, en attendant l'ouverture d'un musée prévue en 2012.

Autre site d'embarquement, Blythe Ferry, à Birchwood, fait partie du Cherokee Removal Memorial Park, où sera construit un monument portant les noms des 9 500 Indiens ayant transité par ces lieux. Difficile de ne pas se sentir ému lorsque l'une des bénévoles qui gèrent le bureau d'accueil des visiteurs raconte comment sa trisaïeule a traversé le fleuve ici, durant l'exode, après avoir reçu en tout et pour tout "une paire de chaussures et une couverture".

Dans les environs de Chattanooga, le Moccasin Bend National Park rassemble actuellement des fonds pour exploiter ce site naturel en forme de mocassin (d'où son nom), dont le sol conserve de nombreuses traces de peuplement cherokee. Toujours aux alentours, une visite à Audubon Acres permet de découvrir une maison traditionnelle, tandis qu'un passage au cimetière abandonné de Brainerd Mission, face au parking d'un centre commercial, laisse à peine deviner l'importance de cette ancienne mission située en plein coeur du territoire cherokee.

A Vonore, le Sequoyah Birthplace Museum est un espace dédié au père du syllabaire cherokee et accueille chaque année, en septembre, une série de manifestations amérindiennes. Non loin de là, sur les rives du superbe lac Tellico, se trouve Fort Loudoun, une ancienne garnison de soldats anglais, attaquée et détruite par les Cherokee. Des reconstitutions historiques ont lieu de mars à novembre.

Signalons encore le Red Clay State Park, près de Cleveland, abritant la dernière capitale et siège du conseil de la nation cherokee avant leur déportation. Last but not least, la petite ville de Charleston, ancienne porte d'entrée en terre cherokee, a adopté récemment un projet d'aménagement, avec une piste cyclable reliant les différents sites historiques.

Régine Cavallaro