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LA PRISE DU POUVOIR PAR VLADIMIR POUTINE

Démarré par JacquesL, 17 Février 2007, 01:16:59 PM

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JacquesL

Posté le 06/10/2005 17:14:28

Hier soir sur Arte, mais rediffusé demain en journée, un reportage terrifiant sur l'arrivée au pouvoir de Poutine. c'est pire que tout ce qu'on aurait osé imaginer. Le génocide des Tchétchènes n'est que une astuce électorale pour que l'armée, puis tous les ignorants inquiets, votent pour cet inconnu, obscur fonctionnaire de l'ex-KGB.


http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/les-mercredis-de-l-histoire/262280.html
http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/les-mercredis-de-l-histoire/992302.html


Comment, au tournant du millénaire, un obscur fonctionnaire de l'ex-KGB devint le président autocratique de l'ancienne superpuissance soviétique. Avec des témoignages de premier plan, le condensé terrifiant de dix-huit mois décisifs.

Les mercredis de l'histoire
Le 5 octobre 2005 à 20.40
Réalisé par Tania Rakhmanova
Auteurs : Tania Rakhmanova, Paul Mitchell
Coproduction : ARTE France, Quark Productions, Wilton Films
Rediffusion le 7 octobre 2005 à 16.45

Entre 1998 et 2000, un obscur fonctionnaire du FSB (ex-KGB), Vladimir Poutine, se hisse au sommet du pouvoir grâce aux manipulations du clan de Boris Eltsine, aux abois. Totalement inconnu du public un an avant la présidentielle, il est élu dès le premier tour, en mars 2001, avec 52 % des voix. Son premier geste est d'accorder l'immunité pénale à Eltsine et à sa famille... Le documentaire de Tania Rakhmanova est le récit trépidant de ces dix-huit mois charnière dans la vie politique russe. Après cette élection surprise, l'élève ne tardera pas à dépasser ses maîtres en propagande, et quatre ans plus tard, porté aux nues par des chaînes de télévision aux ordres, il sera réélu triomphalement, toujours au premier tour et avec 72 % des suffrages.

Cauchemar politique
On pourrait presque croire à un polar futuriste jouant sur les cauchemars des enfants de George Orwell. L'histoire de la prise de pouvoir par Vladimir Poutine, où le pouvoir de la télévision tient un rôle central, commence par un détournement de fonds colossal et un chantage crapoteux à base de cassette porno. Elle s'achève sur des attentats meurtriers qui vont justifier le déclenchement de la deuxième guerre de Tchétchénie. De l'affaire Mabetex à l'instrumentalisation des troubles dans le Caucase, ce documentaire, sans prétendre faire de grandes révélations, éclaire les dessous nauséabonds de la passation de pouvoir entre Eltsine et Poutine grâce à un montage serré d'archives saisissantes et de témoignages d'acteurs de premier plan. Il met en perspective, avec une clarté glaçante, des faits relatés au jour le jour et avec beaucoup de conditionnels par les correspondants de presse. La réalisatrice a accompli la prouesse de faire parler d'abondance des protagonistes essentiels, sans montrer de complaisance à leur égard. On entend par exemple Boris Bérézovski, oligarque en exil, pourchassé aujourd'hui par celui qui l'avait poussé au pouvoir, ou Sergueï Dorenko, journaliste télé détaillant sans complexe comment il mit son talent au service de la "famille" eltsinienne. Leur franchise, ainsi que la multiplicité des points de vue, offre une plongée éloquente dans la realpolitik postsoviétique.


Voir aussi :
Biographie de Poutine :
http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/992080.html
Personnages clés :
http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/les-mercredis-de-l-histoire/cette-semaine/Programme/Les_20personnages_20cl_C3_A9s_20du_20documentaire/992286.html

Documentation :
http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/993258.html
Vidéos :
http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/les-mercredis-de-l-histoire/997124.html



  Posté le 06/10/2005 17:16:58   

Biographie de Vladimir Poutine

Vladimir Poutine(1952- ), homme d'État russe, élu président de la fédération de Russie en 2000.

Né à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine sort diplômé en 1975 de la faculté de droit de Saint-Pétersbourg (ex Leningrad). Il devient membre du KGB, où il sert pendant quinze ans au sein de la « Première direction générale », le service de renseignements extérieurs, notamment en Allemagne, en Autriche et en Suisse.

En 1990, il devient conseiller du président du soviet de Leningrad, Anatoli Sobtchak, son ancien professeur de droit. Après l'élection de ce dernier comme maire de Leningrad, il préside le Comité chargé des relations extérieures, département ayant pour mission d'attirer les investissements étrangers. Il devient vice-maire en mars 1994. Après la défaite de Sobtchak aux élections municipales de juin 1996, Vladimir Poutine est admis à Moscou au sein du clan du président Eltsine (« la Famille »), où il est chargé de faire l'inventaire des biens de la direction à l'étranger et de les réenregistrer.

En mars 1997, il est nommé numéro deux de l'administration présidentielle, avec pour mission officielle l'application des oukases et des décrets présidentiels. En juillet 1998, il prend la tête du FBS, Service fédéral de sécurité (ex-KGB). En 1999, il agit pour faire écarter de ses fonctions le procureur général Iouri Skouratov, qui dirige une enquête sur l'affaire « Mabetex », une gigantesque malversation financière, dans laquelle Eltsine et certains de ses proches auraient été impliqués. Des sociétés suisses auraient versé d'énormes pots-de-vin à « la Famille » pour obtenir en échange des marchés de construction juteux, comme la rénovation du Palais du Kremlin.

En août 1999, Boris Eltsine propulse Vladimir Poutine Premier ministre. Au même moment, une série d'attentats met l'opinion en état de choc. Le gouvernement conclut immédiatement qu'il s'agit de fondamentalistes tchétchènes. Mais selon d'autres sources, le FSB, service de sécurité (ex-KGB) serait impliqué. Qui en sont réellement les auteurs ? Le Kremlin aurait-il contribué de quelque manière que ce soit à la réalisation de ces actes criminels ? On ne connaîtra jamais la vérité sur ces événements, mais il est vrai que les coïncidences restent troublantes, car ce sera l'occasion pour Vladimir Poutine, encore presque inconnu des Russes, de rentrer en scène. Celui-ci n'est alors crédité que de 1% d'intentions de vote à l'élection présidentielle et semble dénué de charisme politique. Lutter contre les terroristes et le séparatisme tchétchènes, constituent son cheval de bataille. La télévision, la meilleure tribune pour rallier les Russes à sa cause. En quelques mois, il devient la coqueluche du peuple russe. Le miracle se produit. En mars 2000, Vladimir Poutine est élu président de la fédération de Russie au premier tour avec 52,52 % des suffrages, après avoir été nommé président par intérim (le 31 décembre 1999), par Boris Eltsine. Avec pour slogan de campagne, « la démocratie, c'est la dictature de la loi ».

Dès son arrivée au pouvoir, Poutine met en place un régime de plus en plus autoritaire. Il réduit le rôle et le pouvoir des gouverneurs de régions et met les médias de plus en plus sous contrôle. La télévision, très regardée par les Russes, se trouve dans sa ligne de mire. C'est vrai qu'il a pu mesurer lors de son élection, son impact phénoménal sur l'opinion publique (il contrôle depuis tout ce qui est diffusé sur lui). Après la reprise de NTV (en avril 2001), par le géant gazier Gazprom dont l'actionnaire majoritaire est l'État, puis la fermeture de TV6 (en 2002), la chaîne critique à l'égard du pouvoir de Boris Berezovski, il ne reste plus une seule télévision indépendante en Russie. Surtout lus dans les grandes villes, comme Moscou ou St Petersbourg, les journaux qui ont un écho plus faible que la télévision, souffrent moins de la pression du Kremlin. Si quelques grands quotidiens gardent une certaine liberté de ton, l'autocensure qui est de règle dans le choix des sujets et la teneur des propos, limite leur marge de manœuvre.  Les journalistes, non plus, ne peuvent pas exercer librement et en toute sécurité leur métier. Certains sujets, notamment la guerre en Tchétchénie représentent un réel danger. Les agressions et les tentatives d'intimidation se sont multipliées. Le meurtre n'est pas exclu. Durant la prise d'otage de Beslan en Ossétie du Nord (septembre 2004), le degré de censure imposé par le gouvernement russe, est monté d'un cran ; les journalistes envoyés par les médias étrangers, interpellés ou expulsés.

Vladimir Poutine gouverne avec ce style autoritaire, contrastant avec la période de désordre précédente. L'économie russe, en crise depuis la faillite de l'empire soviétique puis la liquidation du patrimoine national au profit des oligarques sous Eltsine, sort peu à peu du chaos. Vladimir Poutine tient en particulier à réfréner l'influence des grands groupes russes nés lors de la libéralisation de l'économie et de leurs dirigeants, si nécessaire en allant jusqu'à faire arrêter ces derniers. Les associations de défense des droits de l'Homme, lui reprochent la mise au pas des médias et les manquements graves aux droits de l'homme en Tchétchénie ; elles soulignent le risque d'un basculement vers un régime autocratique. Mais allié des occidentaux, Poutine a vu sa position renforcée avec la prise de conscience de l'importance de la lutte contre le terrorisme depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis et les critiques occidentales de l'« action anti-terroriste » en Tchétchénie se sont tues.

Aujourd'hui Vadimir Poutine est devenu l'homme le plus populaire de Russie. Sa réélection triomphale, au premier tour des élections (72% des voix), à la tête de la Russie en mars 2004, le prouve.
Les Présidentielles de 2008 constituent le prochain tournant. La Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat. Va-t-il la modifier ou a-t-il d'ores et déjà déjà en tête un candidat « inoffensif » qui ne remettra pas en cause son influence ?

http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/992080.html

JacquesL

#1
Posté le 06/10/2005 17:26:25

Rouslan Aouchev

Gouverneur de la province russe de l'Ingouchie 1993-2002

Après huit années passées à la Présidence de l'Ingouchie -élu en 1993 et 1998-, Rouslan Aouchev est contraint la démission par le Kremlin, le 28 décembre 2002. Rouslan Aouchev a maintes fois appelé à une paix négociée en Tchétchénie. Les bonnes relations qu'il avait su garder à la fois avec Boris Eltsine d'un côté et Aslan Maskhadov, le Président Tchétchéne de l'autre, conféraient à ce jeune général, un rôle de médiateur entre Moscou et Grozny. Cependant le "caractère électoral" de la nouvelle guerre Tchétchéne qu'il dénonçait, visait trop directement le nouveau maître du Kremlin, Vladimir Poutine, si bien que ce dernier, menacé, s'est arrangé pour le pousser discrètement vers la porte...



La Patrie -Toute la Russie

Primakov et Loujkov contre le clan Eltsine.


En août 1999, l'ex-Premier ministre russe Evgueni Primakov prend la tête d'une puissante coalition de centre-gauche pour les législatives de décembre. En dirigeant la coalition née de la réunion du mouvement du maire de Moscou, Iouri Loujkov avec d'influents gouverneurs de régions, Primakov modifie alors profondément l'échiquier politique russe. A quelques mois des législatives de décembre, le parti La Patrie (Toute la Russie), dirigé par l'homme le plus populaire de Russie, a toutes les chances de menacer le clan Eltsine déstabilisé par une série "d'affaires" (comme Mabetex) peu reluisantes.

Le parti "Unité " du Kremlin est alors formé en quelques semaines pour contrer son adversaire. Vladimir Poutine est son meilleur et son seul argument politique. Poutine est devenu en quelques mois la coqueluche des russes et sa voix séduit et rassure dans la lutte contre les terroristes tchétchènes.

"Unité" - également connu sous le nom de Medved (l'ours)- remporte les élections législatives, juste derrière le Parti communiste (KPRF) et rafle un quart des sièges à la Douma d'Etat (la chambre basse du Parlement). Vladimir Poutine, quant à lui, porté par l'image positive qu'il s'est forgée en déclenchant une guerre en Tchétchénie, franchit ainsi avec succès une première étape sur la route de l'élection présidentielle de juin 2000.



Eltsine et la "Famille"

Le clan Eltsine

Tatiana Diatchenko, fille cadette de Boris Eltsine, détient, selon la rumeur, un château, des appartements sur la Côte d'Azur.
Roman Abramovitch, gendre de Eltsine, deuxième fortune russe (estimée à 5,7 milliards de dollars).
Boris Berezovski, première fortune russe, magnat du pétrole, de l'automobile et des médias (exilé en Angleterre depuis 2001).

Une demi-douzaine de personnes dont celles précitées, proches de Eltsine, ont formé "la famille", ce petit cercle très fermé de personnes influentes. Qui sont-ils vraiment ? Comment ont-ils pu amasser en une dizaine d'années au sortir de l'époque soviétique, de telles fortunes ? Sont-ils mêlés à la mafia ? Ils se sont enrichis à milliards en rachetant à l'Etat au moment des privatisations sauvages (années 90) des entreprises de matières premières, de transports, les médias...

Comme le souligne la journaliste accréditée au Kremlin, Elena Tregoubova, dans le documentaire "L'ascension au pouvoir de Vladimir Poutine" : "Le pouvoir appartenait à ceux qui étaient physiquement proches de Eltsine, à ceux qui tenaient son urinoir. Le pouvoir appartenait donc à sa famille et aux amis de la "famille" ; ceux qui la finançaient sont ainsi devenus les oligarques, et les plus influents du pays. "


Voir les autres portraits à
http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/les-mercredis-de-l-histoire/cette-semaine/Programme/Les_20personnages_20cl_C3_A9s_20du_20documentaire/992286.html