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Anti-intox : Venezuela.

Démarré par JacquesL, 14 Janvier 2011, 01:44:14 AM

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JacquesL

http://www.michelcollon.info/Quelques-points-sur-les-i-a-propos.html

CiterQuelques points sur les "i" à propos du Venezuela et de Hugo Chavez
Eva Golinger

13 janvier 2011



Tant de désinformation est distillée dans les dépêches de tant de médias dans le monde au sujet du Venezuela et du Président Hugo Chavez, qu'il est temps de remettre les points sur les "i". Le Venezuela n'est ni une dictature, ni le Président Chavez un dictateur.

Hier soir le chef de l'État participait à une réunion avec un groupe de militants du droit au logement (photo). Non seulement ceux-ci ont critiqué – en direct, à la télévision – les politiques du gouvernement et son inaction sur les thèmes des loyers et du logement, mais ils ont aussi proposé des lois, des règlements et des projets reçus les bras ouverts par Chavez lui-même. La semaine dernière le Président vénézuélien a usé de son droit de veto sur la loi de l'éducation supérieure votée par l'assemblée majoritairement pro-Chavez de l'an dernier, et il a appelé à un débat plus "large et ouvert" sur ce thème, qui prenne en compte les critiques de ceux qui avaient manifesté leur opposition à la loi. Est-ce là l'attitude d'un dictateur brutal ?

Allant et venant au Venezuela depuis plus de 17 ans, je peux certifier qu'une extraordinaire transformation a eu lieu dans les dix ans écoulés depuis la première élection de Chavez en 1998. Il a été réélu depuis à deux reprises par d'écrasantes majorités (lors de scrutins pleinement validés par l'UE et l'OEA, NDT).

Lorsque je suis arrivé au Venezuela pour la première fois en 1993, le pays était en plein désarroi. Les droits constitutionnels avaient été suspendus et un couvre-feu national imposé. La répression était partout à l'œuvre, l'économie en crise, plusieurs journaux, télévisions et radios fermés ou censurés. Le gouvernement avait imposé une conscription militaire visant les jeunes des communautés pauvres. Un président par interim avait remplacé Carlos Andrés Pérez – salué par Washington comme un "remarquable démocrate" – qui venait d'être démis et arrêté pour corruption. Pérez échappa á la prison et s'envola pour Miami où il résida jusqu'au mois dernier, non sans avoir joui des millions qu'il avait volés au peuple vénézuélien.

me après l'élection d'un nouveau président en 1994, les garanties constitutionnelles restèrent suspendues par intermittence jusqu'à ce que les élections de 1998 portent Chavez au pouvoir. Depuis, malgré un bref coup d'État en 2002, le sabotage économique de l'industrie pétrolière en 2003 et de multiples attentats ultérieurs contre son gouvernement, le Président Chavez n'a pas une seule fois limité les droits constitutionnels ni imposé de couvre-feu à la population. Il n'a jamais ordonné d'état d'urgence qui limiterait les droits ou fermerait la voix des médias. Il a même, en 2007, décrété un pardon général sous la forme d'une amnistie pour tous les participants au coup d'État de 2002, à l'exception des responsables directs de crimes contre l'humanité ou d'homicide.

Sous l'administration Chavez, la pauvreté a été réduite de moitié, une santé et une éducation universelle et de qualité ont été garanties pour tous les Vénézuéliens, de nouvelles industries ont été créées et surtout, de plus en plus de pouvoir a été placé dans les mains d'une majorité de gens "ordinaires" jusque là exclus de la vie politique par les élites qui ont gouverné le pays tout au long du 20ème siècle.

Alors, pourquoi tant de journaux, de radio ou de télévisions traitent-ils le président vénézuélien de "dictateur" ?

On peut ne pas aimer la manière de parler de Hugo Chavez, le fait qu'il soit né pauvre, qu'il vienne du secteur militaire, qu'il soit de gauche ou qu'il ne corresponde pas à l'image stéréotypée du chef d'État. Cela ne fait pas de lui un "dictateur".

Au Vénézuela, plus de 80% des télévisions, radios, imprimés restent aux mains d'intérêts privés qui critiquent le gouvernement. Donc, malgré ce qu'affirme certaine presse internationale, il n' y a ni censure ni violation de la libre expression. Les appels à renverser le gouvernement ou incitant les forces armées à se rebeller contre l'État, qui seraient clairement interdits dans d'autres pays, sont ici transmis par une télévision sous contrôle de l'opposition et bénéficiant de concessions publiques (signaux en clair, non par cable). Le mois dernier le chef du patronat vénézuélien (FEDECAMARAS), au cours d'une conférence de presse en direct, a traité les forces armées de "traîtresses" qui devraient "payer le prix" si elles ne désobéissaient pas aux ordres du gouvernement et refusaient d' "obéir" aux diktats du monde des affaires.

J'imagine le dirigeant patronal des États-Unis se rendant à la télévision pour dénoncer la "trahison" de l'armée des États-Unis au cas oú elle ne désobéissait pas au gouvernement fédéral. Les services secrets l'arrêteraient immédiatement et les conséquences seraient graves. Mais ce genre de choses ne se produirait jamais aux États-Unis. Aucune télévision ne transmettrait un appel à la rébellion ou à la désobéissance contre le gouvernement. C'est illégal.

Il n'y a donc pas de censure au Venezuela, mais bien un excès de "libre" expression. Un aspect positif de l'attitude permissive assumée par le gouvernement Chavez envers les médias est la prolifération de médias alternatifs ou communautaires dans tout le pays, espaces et voix de ceux qui ont toujours été ignorés par les médias privés. Sous les gouvernements antérieurs à l'administration Chavez, ces mêmes médias alternatifs ou communautaires étaient interdits.



Récemment l'assemblée nationale a voté une loi sur la "Responsabilité Sociale de la Radio, Télévision et des Médias Digitaux". La loi ne censure ni internet ni aucune autre forme de média. Elle prohibe les appels à assassiner un président ou tout autre individu, ainsi que toute incitation au crime, à la haine, à la violence sur des sites web opérant au Venezuela. C'est la norme de toute démocratie et plutôt une signe de civilité. La loi rappelle enfin aux médias leur devoir de contribuer à l'éducation des citoyens. On sait le pouvoir considérable dont disposent aujourd'hui les médias sur la société. Pourquoi ne pourraient-ils être responsables de leurs actes ?

Autre thème fortement manipulé par les grands médias, la "loi d'habilitation" approuvée le mois dernier par l'Assemblée Nationale et qui permet à l'exécutif de prendre des "décrets" sur des thèmes spécifiques et stipulés par la loi. Cet article n'usurpe, n'inhibe, ni ne limite les fonctions de l'assemblée, il n'est ni inconstitutionnel, ni antidémocratique. Le parlement peut continuer à débattre et à approuver des lois avec la même autorité. Cet article - prévu dans la constitution d'avant Chavez - permettra de donner des réponses rapides à une situation d'urgence nationale causée par les pluies torrentielles qui ont dévasté des communautés dans tout le pays à la fin de l'an dernier et ont laissé plus de 130.000 personnes sans abri. La loi n'affecte donc aucun droit constitutionnel et n'impose aucune "dictature", elle n'est qu'une réponse valide à une situation d'urgence appelant des solutions rapides.

Et puisque nous parlons de législature, on trouve beaucoup d'informations malhonnêtes reprises et recyclées par les grands médias dans le monde entier, à propos de la composition du nouveau parlement issu des élections législatives de septembre 2010. Les partis d'opposition anti-Chavez ont remporté 40% des sièges. Certains médias qualifient ce pourcentage de majorité, ce qui est étrange. Le parti pro-Chavez PSUV a remporté 60% des sièges. C'est-à-dire 97 des 165 sièges + un remporté par le PCV, autre parti pro-Chavez, soit un total de 98 députés.

Le bloc de l'opposition a pour sa part remporté 65 sièges sur base d'une coalition de 13 partis politiques (qui sont loin d'être d'accord sur tout). Deux autres sièges ont été remportés par un troisième parti indépendant, le PPT. Le parti chaviste PSUV a gagné 97 sièges et le premier parti qui le suit sur la liste est Accion Democratica (AD) avec 22 sièges. Qui a la majorité ?

En 2005, les partis d'opposition avaient boycotté le processus électoral et perdu les quelques 50% de sièges qu'ils détenaient depuis 2000. Aujourd'hui leur bloc n'atteint plus que 40%, mais ils affirment avoir grandi en nombre. Cette affirmation a été reprise dans de nombreux médias, malgré sa fausseté évidente.

Ce bloc d'opposition a déjà annoncé qu'il cherchera une intervention étrangère pour aider à renverser le gouvernement. C'est non seulement illégal mais incroyablement dangereux. Beaucoup des candidats ainsi que la plupart des partis qui forment l'opposition ont reçu des millions de dollars annuels de diverses agences états-uniennes telles que le National Endowment for Democracy (NED) ou l'Agency for International Development (USAID), toutes deux financées par les impôts des citoyens nord-américains. L'objectif déclaré de ces fondations est de "promouvoir la démocratie" au Venezuela et d'aider à construire les forces d'opposition à Chavez. C'est une claire violation de la souveraineté du Venezuela et un gaspillage des impôts. Citoyens des États-Unis : est-ce ainsi que vous souhaitez que soit dépensé l'argent que vous avez durement gagné ?

Cette semaine des dirigeants de l'opposition vont rencontrer leurs homologues à Washington. Ils ont déjà déclaré que leur mission est de chercher davantage de soutien pour chasser le Président Chavez du pouvoir. Malheureusement leurs actions antidémocratiques sont déjà les bienvenues au Capitole. La représentante Connie Mack (R-FL), à présent chef du sous-comité des Relations Étrangères pour l'Hémisphère Occidental, a annoncé dès le premier jour de session du congrès, que son seul objectif pour l'année était de placer le Venezuela sur la liste des "États soutenant le terrorisme". La Représentante Ileana Ros-Lehtinen (R-FL), à présent chef du Comité des Relations Extérieures, a appuyé cet objectif, allant même jusqu'à souhaiter publiquement l'"assassinat de Fidel Castro ou de tout autre leader répressif" comme Hugo Chavez.

Le 1er janvier le Président Chavez a eu une brève rencontre informelle, amicale, avec la secrétaire d'État Hillary Clinton à Brasilia, à l'occasion de l'accession de Dilma Rousseff à la présidence du Brésil. Aucun accord ne fut noué mais l'échange de poignées de main et de sourires stabilisa une escalade de tensions produite par la crise diplomatique de l'an dernier. Dès son retour à Washington, Clinton fut sévèrement critiquée par les médias et en particulier par le Washington Post, qui l'accusa d'être trop "douce" envers le Venezuela.

Les appels du Washington Post à une guerre contre le Venezuela sont dangereux. Faut-il le rappeler, le conditionnement de l'opinion publique est nécessaire pour justifier une agression contre un autre pays. Les campagnes de démonisation de Saddam Hussein, de l'Iraq et de l'Islam furent essentielles pour lancer les guerres au Moyen Orient, qui ne sont pas encore finies. Est-ce que la population acceptera d'être influencée par des médias dont l'agenda politique (et économique) vise à renverser des gouvernements démocratiquement élus et qui bénéficient d'un soutien populaire, uniquement parce que l'administration nord-américaine n'aime pas leur politique ?

Les récents événements tragiques de l'Arizona montrent de manière encore plus flagrante ce pouvoir des médias et leur influence sur des actions individuelles. Le discours de la haine, les campagnes de démonisation, les informations malhonnêtes et les manipulations sont dangereuses car elles peuvent mener à des conséquences abominables comme la guerre.

Il est temps de stopper l'escalade aggressive contre le Venezuela et d'accepter les faits : le Venezuela n'est pas une dictature. On peut ne pas aimer Hugo Chavez, mais une majorité de vénézuéliens qui ont voté pour lui, si. Et dans cette affaire, ce sont eux qui comptent.


Traduit de l'anglais par Thierry Deronne



Source : la revolucion vive

JacquesL

Les 7 péchés d'Hugo Chavez

http://www.legrandsoir.info/Les-7-peches-d-Hugo-Chavez.html

Citermardi 24 novembre 2009
Les 7 péchés d'Hugo Chavez

Michel COLLON

Pourquoi les Etats-Unis s'opposent-ils à Chavez ? Pour le pétrole, on s'en doute. C'est tout ?

Les guerres du pétrole, ils sont habitués à les gagner. Mais au Venezuela, on leur tient tête. Ici, on dit qu'il est possible d'employer l'argent du pétrole de façon intelligente et utile. Pas comme à Dubaï où on construit des hôtels à vingt mille euros la nuit au milieu d'un monde arabe sous-développé. Pas comme au Nigeria où la faim tue alors que ce pays est un des plus gros exportateurs mondiaux.

Au Venezuela, un homme affirme qu'il est possible de résister aux multinationales et de vaincre la pauvreté. On l'accuse de tous les péchés : 'populiste', 'dictateur', 'antisémite'... Mais que se passe-t-il sur le terrain ? Quels sont ses véritables péchés ?

Le pétrole est un enjeu majeur du monde actuel et nous lèverons le voile sur les agissements secrets d'Exxon, Shell ou Total. Mais la question va plus loin que le pétrole... Quel type d'économie peut vaincre la pauvreté ? Une véritable démocratie est-elle possible ? Ces enjeux concernent toute l'Amérique latine, mais aussi le Moyen-Orient, l'Afrique et même l'Europe...

Que vaut notre info ? L'Amérique latine dans les médias, c'est très simple. Il y a le carnaval à Rio, le tango à Buenos-Aires et la drogue en Colombie. Ah oui, il y a aussi 'Chavez le populiste'. Au lieu de cette image stéréotypée, ne pourrait-on nous montrer la vraie vie des Latinos ? Presqu'un sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Pourquoi ? Par contre, sept ou huit sont devenus multimilliardaires en quelques années. Comment ?

44% de pauvres en Amérique latine. Cessez de voir ça comme une statistique. Pourrez-vous ce soir donner quelque chose à manger à votre enfant ? Pourrez-vous lui payer l'école ? Et, s'il tombe malade, verra-t-il un médecin ? Lorsque vous vivez avec un ou deux dollars par jour, vous êtes forcé de choisir entre ces besoins vitaux. Cette angoisse est le quotidien d'une personne sur deux dans ce grand continent. Au Moyen-Orient, c'est pareil. En Afrique, c'est pire.

L'expérience du Venezuela représente-t-elle une alternative valable ? Si oui, ça nous concerne tous. Il est important de s'en informer et d'en juger de façon indépendante. Les médiamensonges ne concernent peut-être pas que l'Irak.

Face au fossé riches-pauvres, le droit à l'alternative existe-t-il ? Depuis vingt ans, je mène des investigations sur les stratégies de guerre et de domination des USA. Depuis vingt ans, j'écoute leurs victimes. Je ne peux oublier ce que m'ont dit Nasra l'Irakienne, Tomislav le Yougoslave, Mohamed le Palestinien et tant d'autres. Au fond, leurs souffrances et leurs colères sont pareilles, c'est toujours la même guerre.

Je ne peux oublier non plus leur espoir qu'il existe une issue vers un monde meilleur. C'est en pensant à eux tous que je suis allé au Venezuela : l'alternative est-elle possible ? Ecouter Chavez, écouter les gens d'en bas, écouter l'opposition de droite. Et témoigner.

L'AUTEUR :

Ecrivain et journaliste belge. Il a analysé les stratégies de guerre des Etats-Unis et les campagnes de désinformation dans ses livres Attention, médias !, Poker menteur, Monopoly et Bush le cyclone.

Conseiller de TeleSur, la chaîne latino-américaine. Analyste des médias et fondateur du site d'information alternative Investig'Action.

FICHE PRATIQUE :

Michel Collon
Les 7 péchés d'Hugo Chavez
Investig'Action – Couleur livres
Prix : 20.00 €
408 pages
Format : 16 x 24 cm
ISBN : 2-87003-530-6

JacquesL

http://www.legrandsoir.info/spip.php?page=imprimer_article&id_article=12417

Citersamedi 8 janvier 2011
Le Venezuela et les banques. Pourquoi Washington déteste-t-il Chavez ? (Counterpunch)

Mike WHITNEY

En novembre dernier, il est tombé sur le Venezuela des pluies torrentielles qui ont provoqué des inondations qui ont causé la mort de 35 personnes et ont laissé environ 130 000 personnes sans abri. Si Georges Bush avait été président au lieu de Hugo Chavez, les personnes rescapées auraient été transférées à la pointe du pistolet dans des camps-prisons de fortune - tels que le Superdome - comme ce fut le cas après l'ouragan Katrina. Mais ce n'est pas comme ça que Chavez fonctionne. Le Président vénézuélien a rapidement fait passer des "lois habilitantes" qui lui ont donné des pouvoirs spéciaux pour fournir une aide d'urgence aux victimes de l'inondation. Chavez a alors vidé le palais présidentiel et l'a aménagé pour héberger 60 personnes, ce qui revient à transformer la Maison Blanche en refuge pour les sans abri. Les victimes du désastre sont maintenant prises en charge et nourries par l'état jusqu'à ce qu'elles soient capables de retourner travailler.

Les péripéties des efforts de Chavez ont été largement ignorées des médias étasuniennes dans lesquels il est régulièrement diabolisé et traité de "potentat gauchiste" ou de dictateur. Les médias refusent de reconnaître que Chavez a diminué le fossé entre les revenus, a éliminé l'analphabétisme, a mis en place un système de sécurité sociale pour tous les Vénézuéliens, a réduit les inégalités et a augmenté le niveau de vie de façon générale. Pendant que Bush et Obama multipliaient les guerres à l'étranger et faisaient voter des réductions d'impôts pour les riches, Chavez s'employait à améliorer la vie des pauvres et des nécessiteux tout en se défendant contre la dernière vague d'agressions des USA.

Washington en veut à Chavez parce que ce dernier refuse de céder les vastes ressources du Venezuela aux élites économiques et aux banquiers. C'est pour ça que l'administration de Bush a essayé de limoger Chavez en 2002 par un coup d'état qui a échoué et c'est pour ça que maintenant le beau parleur Obama ne cesse de proférer des attaques à mots couverts contre Chavez. Washington veut que le régime change pour pouvoir installer un homme de paille qui lui fera don des réserves vénézueliennes en pétrole tout en faisant de la vie des travailleurs un enfer.

Des documents récemment publiés par Wikileaks montrent que le niveau d'ingérence de l'administration Obama dans les affaires du Venezuela a augmenté. Voici un extrait d'un article publié sur le net par Eva Golinger, qui est avocat et écrivain :

    "Dans un document secret rédigé par Craig Kelly, l'actuel Député Secrétaire d'Etat Adjoint aux Affaires de l'Hémisphère Occidental et envoyé par l'ambassade étasunienne de Santiago en juin 2007 au Secrétaire d'Etat, à la CIA et au Commandement Austral du Pentagone, ainsi qu'à d'autres ambassades étasuniennes de la région, on peut lire que Kelly a proposé "six axes d'action qui permettraient au gouvernement étasunien de limiter l'influence de Chavez" et de "réaffirmer l'hégémonie des USA sur la région."

Kelly, qui a joué un rôle majeur comme "médiateur" pendant le coup d'état de l'année dernière contre le Président Manuel Zelaya, qualifie le Président Hugo Chavez "d'ennemi" dans son rapport.

    "Connaître l'ennemi : Nous devons mieux comprendre comment Chavez raisonne et ce qu'il veut faire... Pour contrer efficacement la menace qu'il représente, il nous faut mieux connaître ses objectifs et la manière dont il cherche à les atteindre. Cela nécessite de meilleurs services secrets dans tous nos pays." Plus loin dans le rapport, Kelly admet que le Président Chavez est un "ennemi formidable" mais, ajoute-t-il, on peut certainement le vaincre." (Wikileaks : Documents Confirm US Plans Against Venezuela, Eva Golinger, Postcards from the Revolution)

Les dépêches du Département d'Etat montrent que Washington a financé des groupes anti-Chavez au Venezuela par le truchement d'organisations non gouvernementales (ONG) qui prétendent promouvoir les libertés civiles, les droits humains et la démocratie. Ces groupes se cachent derrière une façade de légitimité mais leur vrai but est de renverser le gouvernement de Chavez démocratiquement élu. Obama soutient ces manoeuvres de subversion avec autant d'enthousiasme que Bush. La seule différence est que l'équipe d'Obama est plus discrète. Voici un autre extrait de l'article de Golinger qui contient des détails sur le mode de financement :

    "Au Venezuela, les USA soutiennent des groupes anti-Chavez depuis plus de huit ans, y compris ceux qui ont été les instigateurs du coup d'état d'avril 2002. Depuis, leur financement a augmenté substantiellement. Un rapport de mai 2010 de la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED : National Endowment for Democracy) qui évalue l'assistance étrangère à des groupes politiques du Venezuela a révélé que plus de 40 millions de dollars étasuniens est distribué chaque année à des groupes anti-Chavez, la majorité en provenance d'agences étasuniennes...

    Le Venezuela se distingue comme le pays où la NED a le plus investi dans des groupes d'opposition en 2009 en distribuant 1 818 473 dollars étasuniens, soit plus du double de l'année précédente... Allen Weinstein, un des fondateurs initiaux de la NED a confié au Washington Post "ce que nous faisons aujourd'hui, la CIA l'a fait clandestinement il y a 25 ans..." ..." (America's Covert "Civil Society Operations" : US Interference in Venezuela Keeps Growing", Eva Golinger, Global Research)

Lundi dernier, l'administration Obama a annulé le visa de l'ambassadeur du Venezuela à Washington par mesure de rétorsion après que Chavez eut refusé que Larry Palmer soit nommé ambassadeur des USA à Caracas. Palmer avait ouvertement critiqué Chavez en disant qu'il y avait des liens avérés entre l'administration de Chavez et les guérilléros gauchistes de la Colombie voisine. Ce qui est une manière détournée d'accuser Chavez de terrorisme. Pire encore, les antécédents et l'histoire personnelle de Palmer permettent de penser qu'il pourrait représenter une menace pour la sécurité nationale du Venezuela. Voici ce qu'en dit James Suggett de Venezuelanalysis on Axis of Logic :

    "Il ne faut pas oublier les antécédents de Palmer, sa coopération avec l'oligarchie soutenue par les USA de la République Dominicaine, du Paraguay, de la Sierra Leone, de la Corée du Sud et de l'Honduras "pour promouvoir l'Accord de Commerce Libre Nord Américain (NAFTA)." Exactement de la même manière que la classe dominante étasunienne a installé un étasunien noir, Barak Obama, à la place de Bush sans rien changer d'autre, Obama de son côté a donné à Palmer le poste de Patrice Duddy qui était impliqué dans la tentative de coup d'état contre le Président Chavez en 2002 et qui s'est comporté en ennemi du Venezuela pendant toute la période où il a occupé les fonctions d'ambassadeur au Venezuela."

Le Venezuela est déjà plein d'espions et de saboteurs étasuniens. Ils n'ont pas besoin de l'aide d'agents travaillant à l'ambassade. Chavez a eu bien raison de refuser Palmer. En plus, Chavez a prouvé la fausseté des accusations de Palmer en extradant la semaine dernière le commandant ELN Nilson Albian Teran Ferreira, alias "Tulio" vers la Colombie "la première extradition d'un guérilléro colombien vers son pays natal." (Colombia reports). Cette nouvelle ne fut publiée NULLE PART dans les médias occidentales. (Parce qu'elle prouve que Chavez ne soutient pas les groupes paramilitaires qui opèrent en Colombie).

La nomination de Palmer signifie "toujours plus de la même chose" : plus d'ingérence, plus de subversion, plus de problèmes. Le Département d'Etat a eu une large responsabilité dans les soi disantes révolutions de couleur (ou des fleurs) en Ukraine, au Liban, en Georgie, au Kirghizistan, etc. Toutes étaient à l'emporte-pièce, des événements parfaits télévisuellement qui opposaient les intérêts de riches capitalistes à ceux des gouvernements élus. Maintenant les gens d'Hillary veulent essayer la même stratégie au Venezuela. Il revient à Chavez de les en empêcher et c'est la raison pour laquelle il fait passer des lois qui "régulent, contrôlent et interdisent le financement d'activités politiques". Pénaliser les ONG est le seul moyen qu'il ait de se défendre contre l'ingérence étasunienne et de protéger la souveraineté du Venezuela.

Chavez utilise aussi ses nouveaux pouvoirs pour réformer le secteur financier. Voici in extrait d'un article intitulé "L'Assemblée Nationale du Venezuela vote la loi qui transforme le secteur bancaire en "service public" :

    "L'Assemblée Nationale du Venezuela a approuvé vendredi une nouvelle législation qui définit le secteur bancaire comme une industrie de "service public" et qui oblige les banques à contribuer à des programmes sociaux, aux efforts de construction de logements et à d'autres besoins sociaux spécifiques tout en facilitant l'intervention de l'état au cas où les banques ne respecteraient pas les priorités nationales."...

    "La nouvelle loi protège les avoirs des clients des banques en cas de malversations de leurs propriétaires ... et stipule que le Directeur Général des institutions bancaires doit prendre en considération l'intérêt de ses clients - et pas seulement celui des actionnaires- quand il prend des décisions susceptibles d'affecter les opérations bancaires."

Alors pourquoi Obama ne fait-il pas la même chose ? A-t-il trop peur du véritable changement or est-il simplement le valet de Wall Street ? Voici un autre extrait du même article :

    "Pour essayer de contrôler la spéculation, la loi limite le montant du crédit que les individus ou les entreprises privées peuvent contracter en réduisant à 20% le montant maximum de capital qu'une banque peut prêter. La loi limite aussi la formation de groupes financiers et interdit aux banques d'avoir des intérêts dans des compagnies de courtage ou d'assurances.

    La loi aussi stipule que 5% des bénéfices avant impôts de toutes les banques doivent être consacrés uniquement à des projets élaborés par les conseils communaux. 10% du capital de la banque doit aussi être mis de côté pour financer les salaires et les retraites en cas de faillite.

    Selon des chiffres de 2009 fournis par Softline Consultores, 5% des profits avant impôts de l'industrie bancaire du Venezuela aurait représenté 314 millions de bolivars, soit 73,1 millions de dollars, supplémentaires pour financer les programmes sociaux destinés aux pauvres majoritaires au Venezuela."

"Le contrôle de la spéculation" ? Voilà une idée originale ! Naturellement les leaders de l'opposition qualifient les nouvelles lois "d'attentat à la liberté économique" mais c'est de la foutaise. Chavez protège simplement le public contre les pratiques prédatrices de banquiers assoiffés de sang. La plupart des Etasuniens voudraient bien qu'Obama fasse la même chose.

Selon le Wall Street Journal, "Chavez a menacé d'exproprier de grandes banques dans le passé si elles n'augmentaient pas leurs prêts aux petits patrons et aux personnes désireuses d'acheter un logement, cette fois-ci il fait ouvertement monter la pression pour montrer au peuple qu'il s'occupe du problème du manque de logements disponibles pour les 28 millions de Vénézuéliens."

Caracas souffre d'une grande carence de logements qui s'est encore fort aggravée du fait des inondations. Des dizaines de personnes ont besoin d'un toit maintenant et c'est la raison pour laquelle Chavez met la pression sur les banques pour qu'elles aident. Et comme les banques ne veulent bien sur pas aider elles se sont mises à pleurer comme des bébés. Mais Chavez ne s'est pas laissé intimider et de fait, mardi dernier, il les a fermement mises en garde :

"Si une banque fraude... je l'exproprierai, que ce soit Banco Provincial, Banesco ou Banco Nacional de Crédito."

Bravo Hugo ! Dans le Venezuela de Chavez, les besoins primordiaux des travailleurs ordinaires ont plus d'importance que les profits des féroces banquiers. Est-ce surprenant que Washington le déteste ?

Mike Whitney

Le blog économique de Mike Whitney se trouve sur Grasping at Straws

Pour consulter l'original : http://www.counterpunch.org/whitney...

Il y a aussi un article de Stephen Lendman du 15.8.2008 sur ce sujet à : Les médias commerciaux se déchaînent contre les nouveaux décrets-lois de Chavez
http://vive-be.org/spip.php/article56

Traduction : D. Muselet

http://www.legrandsoir.info/Le-Venezuela-et-les-banques-Pourquoi-Washington-deteste-t-il-Chavez.html