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Les leçons des Petit Chose, Flying chose, Grand Chose et Marie Chose.

Démarré par JacquesL, 23 Janvier 2011, 10:45:40 PM

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JacquesL

Petit Chose, Flying chose, Grand Chose et Marie Chose, c'étaient quatre canots de sauvetage modèle 1880, ou éventuellement modernisé vers 1896, qui naviguaient à la voile et à l'aviron. Ces quatre là naviguaient dans l'archipel Glénan dans les années soixante, et étaient gréés goélette à deux mâts égaux. Doubles bordés croisés diagonaux, rivés cuivre.


Vous en lirez plus à http://www.papapoydenot.com/renaissance.html.

En 1962 et 1963 nous avions un autre canot de ce type à l'UNF, au Letty en Bénodet. Jumbo était désigné comme baleinière. Nous avions une seconde baleinière légère, Dumbo, non lestée, avec une dérive pivotante, nettement plus rapide ; il nous est arrivé de l'emprunter durant un dimanche de congé, pour sortir de Bénodet à Loctudy, à quatre ou cinq moniteurs. La sortie du port à l'aviron : pas de louvoyage hasardeux.
Nous avions aussi deux baleinières légères de ce même type à Santa Giulia, en Corse, en 1964. Les bordés étaient classiques, longitudinaux à franc-bord, c'était quand même bien moins coûteux à construire.

En principe, le canot de sauvetage modèle 1880 était plus sûr, comme auto-redressable, autovideur avec ses larges dalots, et ses caissons en cuivre. Et pourtant, en septembre 1962, François Timmerman l'a bien chavirée, sa baleinière... Une fois rassemblés sur la coque retournée, ils se sont comptés... Bon, il n'en manquait aucun. François est acteur de profession, et le soir, ils nous jouaient la scène du naufrage dans le réfectoire, avec ce qu'il faut de burlesque pour mettre l'auditoire en joie...
Aux Glenmuches aussi, il est arrivé que des Choses chavirassent, ou au moins un, à l'insu de l'équipe de quart distraite par un spectacle sans surprise... On a récupéré l'équipage à la tombée de la nuit, à deux doigts du drame.

Il n'y a pas de doute, ces Choses étaient des voiliers médiocres, remontant mal au vent, difficiles à faire virer, terriblement exigeants. Le paresseux qui s'imaginait virer au gouvernail seul, sans accompagner par les trois écoutes, était sûr de manquer son virement. Et en plus, la photo ci-dessus nous démontre qu'il y avait des bastaques sur le mât de misaine, pour contenir la traction du foc.
Alors pourquoi faire naviguer les stagiaires de Fort-Cigogne sur des Choses ? Justement parce que ces voiliers étaient exigeants, exigeaient de la technique et de la discipline qui seraient indispensables en conditions de vent et de mer difficiles, même sur des bateaux modernes et faciles.
Hé bien justement, février 1966 ou 1967 (1), on a vu un tel paresseux, en Mousquetaire dans le lagon de Glénan, par vent d'Est force 5 ou 6, manquer deux fois à virer, parce qu'il se contentait de mettre la barre dessous, sans accompagner à l'écoute de grand-voile. A chaque fois son bateau était stoppé par le vent avant d'avoir pu franchir le lit du vent. En catastrophe, ils ont mouillé l'ancre, qui a cassé. Ils se sont retrouvés tous les quatre dans l'eau au bord de l'île Saint-Nicolas, à tenter de préserver la coque des rochers en amortissant les coups de roulis, jusqu'à ce qu'un canot à moteur (j'ai oublié si c'était un pêcheur ou miraculeusement le bateau de service de ravitaillement de Saint-Nicolas ou du phare de Penfret) les sorte de là d'un coup de remorque. Là ne se sont pas arrêtées les conneries monumentales de Jacques Langlais, mais passons...
Passons aussi sur les mésaventures des deux gardiens du phare, qui eux aussi se sont mouillé le cul à cette occasion.

A Santa Giulia, assez consterné de ce que nos Caravelles, bateaux modernes et obéissants, tolérassent tant de fautes dans les virements, il m'est arrivé de confisquer la dérive, afin que le bateau ne tolérât plus qu'une seule faute à la fois, mais pas deux, et encore moins trois. Et là mes GM (Gentils Membres), ont commencé à assimiler la discipline que je tentais de leur faire acquérir. J'ai recommencé plusieurs fois à Loctudy, en 1966. Pas inutile, loin s'en faut.
Du reste, ce n'est même pas moi qui ai inventé la manip, c'est Joël Le Ribaud, et involontairement. On lui demande :
- A quoi ça sert, la dérive ?
- Si tu n'as pas de dérive, tu ne peux pas virer vent debout.
- On peut faire l'essai, pour voir ?

Joël relève la dérive, et le virement réussit...
Et on a en discuté le soir à table. Les idées germent et grandissent...

Pour l'expression écrite aussi, il est fort utile de confisquer les souriards aux internautes paresseux.
Sinon, ils vous construisent des phrases comme celle ci, et ils ne voient pas le défaut :
Citation de: Altea89
Celui qui a une longue expérience des icônes du net, peut finir par reconnaître qu'il s'agit d'un pouce levé, répété trois fois, et en gants blancs au bout d'une manche noire.

Toutefois, cette identification prend plusieurs heures, et exige de revenir plusieurs fois sur le message mystérieux. L'intention du dessinateur est tout sauf évidente : s'agit il d'une grosse bougie cannelée qui est agitée là ? Ou d'une boîte de conserve cannelée, au couvercle levé ? Ce n'est pas le graphisme qui permet de lever le doute, mais une étude sur les moeurs des constructeurs d'icônes du net, et sur la psychologie de ces utilisateurs.
On ne sait pas non plus si l'auteure du message a eu l'intention d'écrire un pluriel, avec trois personnes distinctes levant toutes le pouce, ou une intensité, du genre qu'une seule personne lève le pouce trois fois plus fort, ou encore une répétition, le même personnage levant le coude, oups ! le pouce, trois fois de suite.
On ne sait pas le sujet du verbe. Est-ce Altéa89 qui s'est représentée levant le pouce ? Ou est-ce une communauté ? Et cette communauté inclut-elle Altéa89 ? Le message ne le dit pas.

On n'a pas non plus le moindre idée du destinataire du message : à qui ou à quoi Altéa89 lève-t-elle le pouce, ou fait-elle lever le pouce à quelqu'un d'autre ?

On ne sait pas non plus l'objet du levage de pouce. Il semblerait que ce soit une réaction, mais nul ne sait en réaction à quoi (excepté l'auteure du message, dont on espère que elle, elle le sait).

En conclusion, la rédaction citée plus haut mérite un zéro.


Voici un autre internaute paresseux :
Citer

Et en voici d'autres :

Citation de: j91
La construction des phrases et des arguments n'est pas ce qui l'étouffe, lui.

Citation de: j91Pitié                  

Citation de: OlivierJak91

Citation de: toscaFaites-le taire ... quelqu'un !

Citer

Citer 




Citer





Citer


Citer   
 

Citer


Voilà, j'en conclus qu'il serait salutaire de confisquer les souriards : ces paresseux seraient mis dans l'obligation de s'exprimer par écrit, en langue française complète, avec des conjonctions de coordination, avec une grammaire, et en précisant qui fait quoi ou devrait faire quoi, quand, comment, où, etc.





(1) Datation ? Février 1966 ou 1967 ? Eléments de recoupement par
http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS0067_19660223/OBS0067_19660223_003.pdf
où il est question de la question posée par Philippe Viannay à Charles de Gaulle sur son silence alors que la presse enquêtait sur le scandale de l'affaire Ben Barka (d'autres documents établissent que cette conférence de presse était le 21 ou le 22 février 1966).
Plus tard dans l'après-midi, les gardiens du phare changés de sec, nous ont conviés, les deux équipages de Mousquetaires, à boire un thé dans la maison du phare. L'un des deux, sénan, nous a véhémentement pris à partie contre l'audace de Philippe Viannay, qui avait osé questionner son Grand Charles en conférence de presse... En juin 1940, tous les jeunes pêcheurs célibataires sans charge de famille de l'île de Sein ont rejoint l'Angleterre, où ils formaient à eux seuls le tiers des effectifs de la France Libre. Depuis, son attachement tribal à de Gaulle restait aveugle, tout le Centre Nautique des Glénan devait donc rendre compte de l'audace de Philippe Viannay : Comment ? Oser demander des comptes au roi qui faisait tout pour la France ?


Datation tranchée par une revue de détails autobiographiques : février 1967.
Le gardien de phare sénan avait donc gardé sa rancoeur pendant un an contre Philippe Viannay...
C'était surprenant.

JacquesL

Février 1966 ou 1967 ?

http://www.republique-des-lettres.fr/10886-affaire-ben-barka.php
CiterLe 10 janvier 1966, Georges Figon livre un entretien à L'Express qui titre "J'ai vu tuer Ben Barka". Il affirme avoir vu le général Oufkir tuer l'opposant marocain avec un poignard dans la villa de Boucheseiche. Recherché et bientôt cerné par la police, il se suicide quelques jours plus tard, avant d'être capturé. L'Express poursuit son enquête qui fera la Une du magazine pendant cinq semaines d'affilée. Le Général de Gaulle, dans une conférence de presse du 22 février 1966, minimise la part des services secrets français et fait porter toute la responsabilité de l'affaire sur Mohamed Oufkir.

Figon a été "suicidé" : faire taire un témoin gênant, une priorité...

Divergence de date, le 21 février 1966 pour la conférence de presse où Philippe Viannay embarrasse de Gaulle :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mehdi_Ben_Barka
CiterLors de sa conférence de presse du 21 février 1966, le général de Gaulle déclare : « Du côté français que s'est-il passé ? Rien que de vulgaire et de subalterne. Rien, absolument rien, n'indique que le contre-espionnage et la police, en tant que tels et dans leur ensemble, aient connu l'opération, a fortiori qu'ils l'aient couverte. » Cette fameuse affirmation sera contredite par les découvertes ultérieures : le SDECE  (ancêtre de la DGSE) était bien au courant de l'enlèvement projeté. Dès l'enlèvement du leader tiers-mondiste, cette affirmation nette de De Gaulle est mise en doute : si le corps de Ben Barka a quitté la France, peut-on vraiment transférer un cadavre (ou un homme inconscient) par avion de Paris  à Rabat, sans se faire arrêter par la police aux frontières ? En 2006, l'ex-commissaire Lucien Aimé-Blanc publie des écoutes téléphoniques de l'époque montrant que les services français surveillaient déjà tous les hommes ayant pris part à l'enlèvement.

http://www.mafhoum.com/press9/263C33.htm
explore un point aussi essentiel : pourquoi Mehdi Ben Barka est-il monté dans une voiture inconnue avec deux inconnus ?
Parce qu'il espérait un rendez-vous avec Charles de Gaulle en personne et/ou Ahmed Balafrej.
CiterOn sait que ce sont deux policiers français qui l'ont invité à monter dans une voiture où l'attendait, entre autres, Antoine Lopez, honorable correspondant du Sdece (espionnage français).

Pourquoi Ben Barka a-t-il suivi les policiers ? Comment cet homme vigilant, expérimenté et se sachant menacé, peut-il monter dans une voiture avec des inconnus ? C'est la question cruciale, le mystère central de l'affaire. Elle n'a jamais reçu de réponse et n'est pas effleurée dans le film de Serge Le Péron (J'ai vu tuer Ben Barka). On peut néanmoins avancer des hypothèses s'appuyant sur une certaine connaissance de la victime et sur des informations plus ou moins inédites. Le mystère s'évanouit si l'on suppose qu'il avait un autre rendez-vous ailleurs, un rendez-vous politique sans doute secret et dont l'heure n'avait pas encore été fixée, ou a été avancée. Et c'est cela que les fonctionnaires seraient venus lui dire. Il a suffi que les deux policiers lui disent « monsieur X vous attend » pour le mettre en totale confiance.

Cette hypothèse, qui a l'avantage d'expliquer le comportement de Ben Barka, n'est pas une construction de l'esprit, car on peut mettre plus d'un nom derrière « M. X ». Le premier est Ahmed Balafrej. Leader historique de l'Istiqlal, avec Allal el-Fassi, président du Conseil après l'indépendance et, à l'époque, représentant personnel de Hassan II, il était parfaitement plausible qu'il eût été dépêché auprès de Ben Barka par le roi.

Rappelons le contexte politique au Maroc. Depuis le « complot de juillet 1963 », auquel une fraction de l'Union nationale des forces populaires (UNFP), le parti de Ben Barka, avait été mêlée, c'était la rupture avec le Palais. Plusieurs dirigeants avaient été condamnés à mort en mars 1964, avec à leur tête Fqih Basri, l'âme du complot, Ben Barka, etc. Ce dernier a déjà écopé d'une première peine capitale lorsqu'il a soutenu l'Algérie contre son pays dans la « guerre des Frontières » (octobre 1963). Mais, après les émeutes de mars 1965 à Casablanca, durement réprimées, Hassan II tend la main à la gauche. Il libère les dirigeants condamnés, reçoit une délégation dirigée par Abderrahim Bouabid et lui offre le gouvernement. Parallèlement, il souhaite le retour de Ben Barka afin de l'associer à la réconciliation. À cet effet, deux envoyés du roi le rencontrent : Moulay Ali, le cousin de Hassan II et ambassadeur à Paris, et Mohamed Larbi Alami, ambassadeur au Caire. Ben Barka se montre tout aussi conciliant que le roi. Alors que Bouabid pose des conditions (révision de la Constitution), il propose une collaboration immédiate, en rééditant le gouvernement Abdellah Ibrahim : « Faisons avec lui [Hassan II], ce que nous avons fait avec son père. »

Rien d'étonnant, dans ces conditions, qu'un troisième émissaire, en l'occurrence Balafrej, rencontre Ben Barka. Jean Lacouture, dont chacun reconnaît la rigueur, donne tout son crédit à cette hypothèse en la reprenant dans sa monumentale biographie de Charles de Gaulle.

Il y a un second « M. X » : le général de Gaulle lui-même. Voici les faits, qui sont autant de révélations. Le 28 octobre 1965, la veille de son rendez-vous fatidique à Paris, Ben Barka se trouvait au Caire chez son ami Lakhdar Brahimi, l'ambassadeur d'Algérie. Lakhdar ne comprenait pas pourquoi Ben Barka se rendait à Paris puisqu'il lui avait dit que la France n'était pas sûre et que les services marocains et français n'avaient rien à se refuser. La rencontre avec les cinéastes ne convainc pas l'ambassadeur, qui insiste : « Tu peux les voir à Genève ou ailleurs. Pourquoi Paris ? » Ben Barka apaise l'inquiétude de son ami : « J'ai un autre rendez-vous. Avec de Gaulle. »

On comprend mieux, dès lors, ce qui s'est passé et comment a fonctionné le piège dans lequel est tombé Ben Barka. Le rendez-vous politique avec Balafrej ou de Gaulle ou, pourquoi pas, les deux, a été dérouté vers un rendez-vous fatal, dans la villa de George Boucheseiche, avec Oufkir et Dlimi. Il suffisait que les auteurs de la machination soient informés du « rendez-vous politique ». S'il s'agissait de Balafrej, les Marocains étaient naturellement bien placés, et dans le cas du général, les Français. Curieusement, l'enquête policière en France, comme l'instruction judiciaire, n'a pas cherché à élucider ces aspects, pourtant essentiels, de l'affaire. Raison d'État oblige : en poussant l'enquête, on risquait de s'aventurer dans des contrées obscures de la République qui n'étaient « ni vulgaires ni subalternes ».

Ces considérations, qui s'efforcent de répondre à la question cruciale - pourquoi Ben Barka a-t-il suivi les policiers ? - et qui sont au coeur de l'intrigue et de l'affaire, ...

Autres pièces permettant de dater les états de l'enquête par la presse :
http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS0063_19660126/OBS0063_19660126_003.pdf
http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS0062_19660119/OBS0062_19660119_003.pdf

Malheureusement rien de tout cela ne permet de déduire que la colère du gardien de phare contre Philippe Viannay était éteinte en 1967.
Ce sont d'autres recoupements autobiographiques qui orientent la conclusion vers février 1967.