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La guerre du petit roi contre les savants et le débat savant.

Démarré par JacquesL, 30 Mai 2009, 01:08:31 PM

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JacquesL

La guerre du petit roi contre les savants et le débat savant.

Merci à Matéo qui a fourni le lien http://philosophie.blogs.liberation.fr/noudelmann/2009/05/sarkozy-et-la-princesse-de-cl%C3%A8ves-2-le-salon-national.html.

On y apprend divers assauts de l'ancien ministre de la police, le petit roi Nic le hutin, son archéo-poujadisme :
CiterEn février 2006, lors d'une réunion publique, Nicolas Sarkozy, alors ministre de la police, dit : « L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peu, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique, ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur la Princesse de Clèves. Je sais pas si ça vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves, imaginez un peu le spectacle... »

C'est aussi l'époque où l'homme politique rôde son franc-parler en prétendant célébrer ceux qu'il méprise. Au mois d'octobre précédent, il a dénoncé la «racaille» sur la dalle d'Argenteuil : c'était pour en protéger les braves gens. Cette fois, il dénonce les examinateurs irréalistes : c'est pour en protéger la guichetière. Est-elle heureuse d'être assimilée à une illettrée ? Ce n'est pas certain. Mais Sarkozy parie sur le fait qu'elle l'est suffisamment pour, face aux grandes œuvres, ne plus éprouver rien d'autre que des complexes et du ressentiment. Ce pari est anti-humaniste –si l'on considère que l'humanisme repose, entre autres, sur l'idée que ces œuvres doivent pouvoir être lues et aimées par n'importe qui. Du point de vue de la morale politique, il est détestable. Mais il est cohérent : il annonce la réforme des universités, la fin de ce qu'on appelait les Humanités. Du point de vue de l'efficacité, il n'est pas certain qu'il soit perdant.

Mais Sarkozy ne leur dit plus : «Racine, c'est Racine.» Il dit : «Quel est l'imbécile qui a mis Racine au programme d'un concours ?»

... Racine lui-même est rejeté. Le ministre refait avec la Princesse le coup de la «racaille». Il se comporte comme les adolescents qu'il dénonce (et dont il n'espère rien d'autre, en toute «sincérité», que misère, business et vulgarité) : ce n'est plus le degré zéro de l'écriture dont parlait Barthes, mais celui de la citoyenneté.

On n'avait rien demandé à Sarkozy sur la Princesse de Clèves. Les mettre ensemble sur une table de dissection était une opération surréaliste qui ne serait venue à l'idée de personne. Mais, en février 2008, voilà qu'il remet ça. Toujours en public, il déclare en souriant et d'un air entendu –de l'air du cancre qui se fout du prof devant d'autres cancres: «La Princesse de Clèves, bon... J'n'ai rien contre elle, mais bon, enfin... le fait est que j'ai beaucoup souffert avec elle.»

Un commentaire de lecteur :

Effectivement, ce triste feuilleton dont le héros est encore ce cuistre parvenu, révèle l'archéo-poujadisme du personnage.

Effectivement, lorsqu'il s'agit de culture, il a tendance à sortir son pistolet, au chargeur plein de sarcasmes.

Effectivement, ces propos sont textuellement les siens, or l'on dirait plutôt des extraits de sketches de Bigard que des propos d'Homme d'Etat - mais c'est peut-être le cas, en l'occurrence (l'homme a plusieurs nègres).

Effectivement, il n'a que l'injure à la bouche : ici un lampiste inconnu est traité imbécile, de sadique, ailleurs d'autres le sont de racaille, de pauvre con, etc. Langage fleuri d'adolescent attardé...

Tout cela mérite d'être relevé.

Mon implication personnelle est évidente. Si j'ai dû créer des sites, devenir éditeur du Net, c'était d'abord pour conquérir ma propre liberté d'écrivain. Ce fut, et c'est encore parfois mon sort d'écrivain sur forums, que de subir assauts sur assauts, torrents d'injures et de calomnies, et effacements par le ouebmestre complice et délinquant lui-même : la guerre du populo contre les savants.

J'ai tenté, mais sans grand succès, de tenir à parts égales le débat savant et le débat populaire, de permettre à chacun d'exister sans être dévoré par l'autre. Largement en vain : de nos jours le débat populaire repose surtout sur le mépris et la haine, est incapable d'exister sans cogner sur quelqu'un.

Etant ainsi désignés de fait par le petit roi comme l'ennemi à abattre, les savants n'ont d'autre choix que d'assumer la résistance politique à la barbarie du petit roi et de sa cour. Ce n'est pas si facile, et cela nous demande d'autres qualités de courage et d'organisation, hors de nos habitudes.

JacquesL

http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article219 :
Sarkozy et l'Université – la revanche personnelle d'un cancre.
Par Alain Garrigou, Professeur de science politique à l'université de Paris X Nanterre.

CiterAlain Garrigou, Professeur de science politique à l'université de Paris X Nanterre
Sarkozy et l'Université – la revanche personnelle d'un cancre.
jeudi 26 février 2009
par Alain Garrigou, professeur de science politique, université Paris X – Nanterre.

L'histoire universitaire et le rapport malheureux de Nicolas Sarkozy à celle-ci permettent de comprendre la politique de mépris qu'avec constance ses affidés développent à l'endroit de la recherche et des chercheurs, de l'université et des universitaires. Preuves à l'appui.

Les propos de Nicolas Sarkozy sur l'université et la recherche trahissent une implication personnelle qui n'obéit pas seulement à la centralisation présidentielle du pouvoir. Il ne suffit pas de mettre en cause les conseillers et la plume du discours du 22 janvier 2009 sur « une stratégie nationale de recherche et d'innovation » alors que des passages improvisés de cette allocution prennent un ton acrimonieux et que bien d'autres interventions confirment un solide ressentiment. Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s'en prenait par exemple à celui qui avait mis la princesse de Clèves au programme du concours d'administration centrale : « Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur la princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle » (23 février 2007 à Lyon). Depuis, les propos méprisants se sont multipliés contre les scientifiques ou des sciences. En février 2008, la mise en place d'une commission présidée par le professeur Guesnerie, visait à donner une caution académique aux reproches adressés à un enseignement qui négligerait l'entreprise, accorderait trop de place à la macroéconomie et à la sociologie et préparerait, on le devine, à des pensées politiquement subversives. Toutefois, la commission Guesnerie conclut à une excellente qualité d'ensemble des manuels. Les attaques contre la section économique et sociale ont néanmoins continué en prenant parfois le ton du persiflage au nom d'une compétence peu évidente. Ainsi, le 27 janvier 2009, Nicolas Sarkozy ressassait-il son hostilité devant un nouveau public : « Il y a une filière économique pour vos enfants. C'est une blague. Mettez vos enfants dans la filière ES, ils ne pourront pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques ».

Titres de compétence ? Les sociologues savent bien que les jugements en disent souvent plus sur leurs auteurs que sur les choses dont ils parlent. Or les études de Nicolas Sarkozy n'ont pas été si brillantes ni spécialisées qu'elles l'autorisent à juger de haut les questions d'orientation scolaire et de pédagogie. Par contre, elles ont été assez médiocres pour nourrir son ressentiment personnel qui, en affinité avec l'humeur anti-intellectuelle des milieux qui le soutiennent, explique largement la « petite guerre » faite aujourd'hui aux scientifiques et universitaires.

Avant l'élection présidentielle de 2007, les sites officiels (ministère de l'Intérieur, Conseil Général des Hauts de Seine), partisan (UMP) ou professionnel (Cabinet d'avocats Arnaud Claude – Nicolas Sarkozy) indiquaient que Nicolas Sarkozy avait une maîtrise de droit privé, un certificat d'aptitude à la profession d'avocat, un DEA de sciences politiques et fait des études à l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Quelques uns étaient plus précis comme le Ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire indiquant un « DEA de sciences politiques avec mention (mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 » ainsi que celui du Conseil Général des Hauts de Seine qui assurait que « Nicolas Sarkozy décroche un DEA de sciences politiques avec mention, lors de la soutenance d'un mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 ».

La mention des Etudes à l'IEP de Paris est problématique puisque Nicolas Sarkozy n'y a pas poursuivi ses études jusqu'au bout comme il est aisé de le vérifier dans l'annuaire des anciens élèves. Or, selon les usages, le titre d'ancien élève ne vaut que pour les diplômés. Il fut donc abandonné. Toutefois, le site de l'Elysée porte toujours cette indication lapidaire : Institut d'Etudes Politiques de Paris (1979-1981). Quant à l'expression « avec mention » accolée à un diplôme, elle indique cette propension à « gonfler » son CV caractéristique des candidatures aux emplois d'aujourd'hui. Si les universitaires savent que tous les diplômés ont au moins la mention « passable », tous les Français ne le savent peut-être pas. L'ensemble des CV est flou à d'autres égards puisqu'on ignore où les diplômes ont été obtenus. Seul le site professionnel du cabinet d'avocats des Hauts de Seine indiquait que Nicolas Sarkozy « est diplômé de droit privé et d'un DEA de sciences politiques de l'Université de Paris X Nanterre ».

C'est en effet là que Nicolas Sarkozy a fait ses études. Faute d'annuaire d'anciens élèves, il était plus difficile de vérifier ce curriculum vitae. Le certificat d'aptitude à la profession d'avocat a bien été obtenu en 1980 avec la note de 10/20 (cf. doc. 1 en annexe). Il y a par contre un problème pour le DEA. Sauf la même défaillance de mémoire des professeurs exerçant en 1979 dans le DEA de sciences politiques de Paris X Nanterre, Nicolas Sarkozy n'a pas obtenu son diplôme. Une petite enquête se heurte à la page noire du réseau intranet de l'université. L'auteur de ces lignes a alors adressé une demande écrite à la présidence de l'université qui a confirmé que le service de scolarité disposait bien d'un document certifiant l'obtention du DEA. Il restait à vérifier avec la pièce qui fait foi en la matière, à savoir le procès verbal de délibération, document autographe au format A3, difficile à contrefaire. Le candidat apparaît bien dans le procès verbal de la première session : il est « ajourné » car absent de l'épreuve écrite terminale et n'ayant pas rendu son mémoire (cf. doc. 2). Il restait à consulter le procès verbal de la deuxième session. Or, le procès verbal a disparu des archives de l'université. Il est même le seul procès verbal manquant de toute l'existence du DEA.

Un conclusion est certaine : les universités protègent mal leurs archives. Si l'auteur de ces lignes a pu y pénétrer pour enquête, on peut supposer que d'autres puissent le faire aussi, légalement ou non, pour des raisons illicites. Voila en tout cas un bon motif de réforme de l'université : garantir l'authenticité des diplômes.

Alain Garrigou Professeur de science politique à l'université de Paris X Nanterre





Citation de: newsOfficiellement il serait titulaire d'une maîtrise de droit privé, d'un
certificat d'aptitude à la profession d'avocat, d'un DEA de sciences
politiques obtenu avec mention et aurait fait des études à l'Institut
d'Etudes politiques de Paris.

Mais alors pourquoi est-il aussi nul ? Tout simplement parce que la
plupart de ces titres universitaires sont faux.

Une enquête menée par Alain Garrigou, professeur de sciences
politiques à Nanterre le prouve. http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article219

En parcourant l'annuaire des anciens élèves de Sciences Po, il a pu
constater que Sarkozy de Nagy Bosca n'y figure pas, ce qui signifie
qu'il n'a pas mené ses études à leur terme et ne peut donc se parer du
titre d'ancien élève réservé aux seuls diplômés.

Et son DEA ? Pourquoi n'en trouve-t-on aucune trace dans les archives
de Paris X Nanterre ? Tout simplement parce que si le candidat Sarkozy
apparaît bien dans le procès verbal de la première session, il est
ajourné pour ne pas s'être présenté à lépreuve écrite terminale et
n'avoir pas rendu son mémoire.

Et son certificat d'aptitude à la profession d'avocat ? Obtenu sur le
fil avec la note médiocre de 20/40 (7/20 à la première épreuve et
13/20 à la seconde) Mais rappelons aussi, pour compléter le tableau,
les notes obtenues au bac par le candidat 18917 en 1973 (Jury 80,
lycée Molière) : 7/20 à l'épreuve écrite de français et 12 à l'oral
(voilà pourquoi il s'exprime toujours dans un idiome approximatif),
9/20 en philo, 8/20 en maths (il a néanmoins su s'augmenter de 200
% !), 10/20 en anglais ("magnifical" s'exclama-t-il un jour en
présence de la reine d'Angleterre) et 11/20 en économie (on n'est pas
sorti de la crise ! ).

Avec 142 points sur 300, le médiocre petit candidat fut recalé et fut
obligé de se présenter au repêchage. Ne nous étonnons donc plus des
propos méprisants qui sortent donc de la bouche de ce vilain petit
personnage médiocre et rancunier qui a tant souffert de ne jamais
avoir été reconnu à sa juste valeur par ses professeurs.

Finalement, ça finit par se savoir que Midas, le roi Midas, a des oreilles d'âne...