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La maltraitance de Jean-Claude B. envers son petit frère,

Démarré par JacquesL, 28 Juillet 2006, 11:28:27 AM

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JacquesL

La maltraitance de Jean-Claude B. envers son petit frère,
ou "Pourquoi je ne veux pas devenir chef de bande".


Message d'origine, le 7 juin 2005 :

La structure du délire paranoïde à l'origine du S.A.P.
CiterPosté le: Mardi 7 Juin 2005, 11:19   
Sujet du message :
La structure du délire paranoïde à l'origine du S.A.P.     

Cet extrait de la traduction française du plus célèbre livre de Harold Searles figurait dans la version papier de mes Mémoires, mais n'est toujours pas en ligne sur mon site. Je vous l'ai donc numérisé pour SOS papa et maman.

Discussion épistémologique :
Cette structure de délire paranoïde rend-elle compte de tous les aliéneurs parentaux ? L'intervenante "Edith" qui intervient dans cette page 414 était en traitement à Chesnut Lodge comme schizophrène. Alors ? En quoi son insight est-il représentatif d'une large vérité universelle ? Simplement, comme nous apprenons largement les rôles de diverses structures cérébrales par les déficits propres à certains cérébrolésés, de même les déficits propres à ces schizophrènes hospitalisés nous apprennent des étapes indispensables du développement des enfants. Ces étapes n'avaient pu se dérouler correctement dans leur cas - ainsi que dans le cas de nombreux autres malades, non hospitalisés, ceux-là.

Searles, page 414 de la traduction "L'effort pour rendre l'autrre fou" :

Harold Searles
L'effort pour rendre l'autre fou
Traduit de l'anglais par Brigitte Bost
Préface de Pierre Fédida
NRF
Gallimard

AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR
Ce livre comprend onze des articles recueillis dans les Collected papers on schizophrenia and related subjects. Des raisons éditoriales nous ont contraint à réduire le volume original qui ne compte pas moins de 800 pages.
Nous avons opéré notre choix en collaboration avec l'auteur en cherchant à ne trahir ni la complexité ni l'évolution de sa pensée.
On trouvera à la fin de l'ouvrage la liste des textes ne figurant pas dans notre édition.
Le titre donné à ce recueil, qui est celui d'un des textes les plus connus et les plus évocateurs du Dr Searles, a été choisi également en accord avec l'auteur. Il ne prétend assurément pas condenser les vues développées dans le livre. Du moins a-t-il l'avantage d'en indiquer une des directions majeures : l'exigence de prendre en compte, tant dans la clinique que dans la théorie, l'interaction des processus inconscients à l'oeuvre dans la relation du psychotique avec son entourage.
J.-B. P.


Page 414, dans l'article consacré au délire paranoïde :
Je ne pus déterminer ce jour-là ce que pouvait être ce « quelque chose » et cette question resta en suspens. Certes, au cours des années précédentes, elle avait souvent exprimé la conviction qu'on la volait; mais elle n'avait pas été capable d'exprimer un sentiment de perte proprement dite; simplement, elle avait l'impression qu'on lui volait délibérément telle personne ou telle chose, ce vol étant accompli par des personnes mal intentionnées telles que moi, par exemple.

Puis, au cours d'une séance qui eut lieu quelques jours plus tard, elle raconta qu'elle était allée la veille au soir dans le bureau des infirmières pour dactylographier le compte rendu d'une récente réunion du service, et que Mme Simmons était persuadée, à tort, que le papier qu'utilisait Edith provenait de son bloc de papier à dessin. Edith lui montra qu'il n'en était rien — que le bloc qu'elle utilisait lui appartenait, qu'il y avait dedans quelques-uns de ses propres dessins, ajoutant avec énergie mais sans méchanceté : Mme Simmons, vous avez une maladie, et je veux que vous en guérissiez tout de suite ! Vous pensez que tout est à vous. Je sais, parce que je suis passée par là moi aussi ; je pensais que tout était — enfin quoi, que tout me concernait et était à moi et [ici la voix d'Edith traduisit le sentiment de perte] disparaissait.

Pour moi, ce matériel montrait que la personne paranoïde, plongée comme elle l'a été pendant des années dans un état où la différenciation du moi par rapport au monde extérieur n'est pas encore complète, a l'impression qu'on lui vole tout ; et il m'a semblé que ce processus d'individuation ne pouvait complètement s'accomplir, qu'on ne pouvait accepter le monde extérieur et ne plus le considérer comme fait de ses propres contenus volés, que lorsqu'on découvrait une identité essentielle entre soi et le monde extérieur — symbolisé ici par les plumes, le petit sac à fleurs et les robes identiques des femmes. De plus, le patient ne peut s'individualiser par rapport au thérapeute qu'après avoir découvert qu'en réalité celui-ci possède essentiellement les mêmes qualités que celles qu'il se connaît — que ses divers transferts sur lui, que ses projections sur lui ont un certain noyau de réalité interpersonnelle.

Ainsi que nous commençons à le découvrir, toutes ces différentes sortes de transferts délirants, ou de psychoses de transfert, peuvent être considérés par le thérapeute — qui doit y répondre en les considérant de cette manière — comme un effort du patient pour construire des relations interpersonnelles et une identité du moi fondées sur l'objet total.

Fin de citation de Searles.


Au cours de ces huit dernières années, j'ai appris que ce délire paranoïde n'était pas seulement le fait de mon épouse, avaricieuse et gravement paranoïaque, mais aussi le fait de la plupart des complices qui volent au secours du crime. Ces complices ont eux aussi des actes inavouables à se reprocher, et vivent dans la terreur d'être démasqué(e)s, et ont eux aussi une expansion boursouflée des frontières de leur Moi : du coup, chacun de vos actes et chacune de vos clairvoyances leur semble les menacer de l'intérieur.

Nos enfants sont en sérieux danger à l'intérieur des frontières boursouflées et abusives, de ces délirant(e)s paranoïdes.

On peut discuter à l'infini du concept d'aliénation. L'article "Aliénation" écrit par Paul Ricoeur dans le volume 1 de l'Universalis, est un exemple de cette interminable discussion inutilisable. Mais un signe ne trompe pas : la violence des réactions contre celui qui se désaliène, celui qui sort des frontières de la secte qui le détenait. L'émission de Delarue nous a rappelé comment les Témoins de Jéhova excommunient quiconque prend ses distances. Dans "A quoi sert le Parti Communiste ?" (Fayard, 1981), Georges Lavau avait rappelé les persécutions que le Parti, au temps où il était une secte sous direction russe, infligeait à ceux qui prenaient leurs distances avec La Ligne sinueuse de la Direction : on incitait tous ses amis, son épouse et ses enfants, à rompre totalement avec lui. C'est une des techniques classiques des assassins sans couteau : contraindre sa victime à subir un isolement social, auquel tous ne savent pas résister (beaucoup ayant été contraints par la désinvolture de leurs parents, à un schéma de vie dépressif). Roger Salengro fut au nombre de ceux qui n'ont pas su résister à la tactique des assassins sans couteau, et qui a exécuté lui-même la sentence de mort décidée par d'autres.

Plus vous êtes des pères tendres et attachés à vos enfants (respectivement : mères attachées), plus les assassins sans couteau s'acharneront à monter vos enfants contre vous, à vous en priver avec ingéniosité : elles (ils) savent à quel point ce procédé est efficace pour vous nuire, pour vous retirer toute raison de vivre.

Quelques irresponsables du clinquant verbal, se font alors admirer, en vous faisant étinceler la pirouette : "Cela prouve que vos anciennes épouses tiennent encore à vous, pour consacrer autant d'énergie à vous faire du mal. En un sens, cela prouve qu'elles vous aiment encore"... A condition de dénier la partie "haine" dans le complexe ambivalent amour-haine. Il suffit de voir comment se termine la relation, pour voir si elle valait grand-chose.


Par expérience personnelle, si je suis très reconnaissant à Richard A. Gardner d'avoir mis des mots et des études en face du supplice qui était le mien depuis 1988, si je suis redevable à François Podevyn et à Jean-François Hogne de nous avoir mis en contact avec les travaux de Gardner, je marque une réserve sur le baptême choisi : au ras des mots, l'aliénation parentale est un regroupement de phénomènes bien plus vaste que celui décrit par Gardner. Ici nous ne traitons que d'une seule sorte d'aliénation parentale : celle où les enfants sont investis d'une mission parricide symbolique. Sans préjudice de la mission de parricide physique, qui arrive parfois aussi, notamment à ma fille aînée.

Si nous rectifiions ainsi la définition, nous rappellerions au moins en quoi cette mission tombe sous le coup des lois pénales et civiles, et en quoi les lobbyistes fanatiques qui en organisent le déni - les Martin Dufresne, Hélène Palma, Myriam Tonelotto - sont complices actifs de délits, voire de crimes, auxquelles ils veulent donner force d'Ordre Nouveau.
_________________
Les morts ne témoignent pas. Moi si, jusqu'à présent.
Et cela, les imposteurs et les tortionnaires le détestent, le détestent, mais le détestent !
Jean-Michel, militaire de carrière, a alors répondu :
CiterPosté le: Lundi 27 Juin 2005, 16:35   
Sujet du message: tout a fait

Et oui

Tout a fait le résumé de mes lectures

Je me suis rendu compte aprés mon divorce que mon ex femme souffre d'une psychose de type hystéro paranoiaque. Les situations sont plus simples a comprendre aprés coup. J'ai relu nos courriers, des livres sur les pathologies psychiatriques et au regard de son histoire (abus sexuels vers six ans, mére décevante, "abandon (ou sap)" du papa) j'en suis arrivé a comprendre la situation.

Bien sur elle me fait subir un sap, difficile a vivre, car les enfants ont 18,16 et 8ans; mais elle a subit 2 hospitalisations en 3 ans avec traitement aux neuroleptiques, traitement abandonné depuis dix mois.


Donc je reste patient, j'attend la fin de la bouffée délirante (10 mois déjà) et la prochaine hospitalisation. J'ai obtenu une expertise psychiatrique de la part du juge pour enfants (pour tout le monde) pour envisager un suivi socio judiciaire pour les enfants et une obligation de soins. Je suis resté compatissant dans mon discours, évitant de sombrer dans la haine.

J'ai pu comprendre pourquoi j'était faché avec mes parents, pourquoi j'ai déprimé en 1990 alors que rien ne m'y prédisposait (Merci Dr Searles); pourquoi mes enfants sont déstructurés et pour celui de 18ans enclin a des accés border line (il a éclaté les vitres de ma voiture) quand sa maman lui dit que je la harcéle, la persécute, la dénigre auprés des avocats etc....

Si j'ai pus vous aider, j'en suis heureux.
J'ai mis deux jours à répondre, tant mon embarras était grand :

CiterPosté le: Mercredi 29 Juin 2005, 3:22   
Sujet du message:
J'essaie, JMichel de comprendre l'embarras     

jMichel a écrit:
Et oui

Tout a fait le résumé de mes lectures

... Si j'ai pus vous aider, j'en suis heureux. Smile

J'essaie, JMichel de comprendre l'embarras où m'a mis votre réponse très gentille et coopérante, un embarras qui n'est pas nouveau, et cette fois je crois que j'y arrive.

J'y reviendrai quand j'aurai du temps.
Protagonistes dernier évènement : Pierre E., un an de moins que moi, Bernard E. environ 4 ans, 5 ans ?, ma soeur, deux ans et demi si la scène se déroule bien à l'été 1954. Eventuellement en 1955, mais pas plus tard. Lieu : Bandol, villa des parents de Suzon E.

Protagonistes premier évènement :
Au Caire, en 1951, habitant chez un couple mixte franco-égyptien, et fréquentant une famille française, composée de la mère seule, et de ses deux garçons. Jean-Claude B. me dominait de deux ans environ, et dominait très durement et méchamment son petit-frère (Eric ?), petit garçon blond absolument charmant. Nous les revîmes et les reçûmes un an plus tard à Grenoble. Jean-Claude était encore plus méchant et jaloux envers son petit-frère, et j'étais incapable de ne pas l'accompagner dans sa dureté.

Voilà, c'est ce remord de n'avoir pas été capable, à huit ans, de m'extraire de l'emprise de ce petit tortionnaire, et d'avoir contribué à la maltraitance de son petit frère, qui m'a accompagné tout le restant de ma vie, et qui a agi sur la plupart de mes choix de vie, à mon insu.

C'est ce remord non identifié, qui m'avait mis si mal à l'aise devant l'admiration que me vouait ce jour là à Bandol Pierre E, prêt à adhérer à toutes mes idées. Le soir, j'ai résumé mon sentiment en disant : "Je ne veux pas devenir chef de bande".

Pendant ce temps-là, Bernard tombait fort amoureux de ma petite soeur, et lui donnait force bonbons, en lui répétant sa demande : "Tu reviendras, hein ! Tu reviendras !". Le soir, quand il fut temps de remettre toute la famille dans la voiture pour rentrer, ma soeur se débattit furieusement, en criant "J'veux Bernard ! J'veux Bernard ! J'veux Bernard ! "

Ah l'amour !
L'amour n'attend pas le nombre des années !

C'est clair, maintenant. A chaque fois qu'on m'approuve davantage que je n'y étais prêt, et dans une relation inégale à mon avantage, je prends peur de ressembler à ce Jean-Claude B., et aux autres petits caïds et tortionnaires qui régnaient dans les petites classes, à Grenoble.


Bon, j'ai traité mon embarras premier. Excusez-moi, JMichel. A après-demain pour revenir sur la teneur de votre message.
_________________
Les morts ne témoignent pas. Moi si, jusqu'à présent.

JacquesL

Citation de: JacquesL le 28 Juillet 2006, 11:28:27 AM
...
ou "Pourquoi je ne veux pas devenir chef de bande".

...
Protagonistes dernier évènement : Pierre E., un an de moins que moi, Bernard E. environ 4 ans, 5 ans ?, ma soeur, deux ans et demi si la scène se déroule bien à l'été 1954. Eventuellement en 1955, mais pas plus tard. Lieu : Bandol, villa des parents de Suzon E.

Protagonistes premier évènement :
Au Caire, en 1951, ...

Voilà, c'est ce remord de n'avoir pas été capable, à huit ans, de m'extraire de l'emprise de ce petit tortionnaire, et d'avoir contribué à la maltraitance de son petit frère, qui m'a accompagné tout le restant de ma vie, et qui a agi sur la plupart de mes choix de vie, à mon insu.

C'est ce remord non identifié, qui m'avait mis si mal à l'aise devant l'admiration que me vouait ce jour là à Bandol Pierre E, prêt à adhérer à toutes mes idées. Le soir, j'ai résumé mon sentiment en disant : "Je ne veux pas devenir chef de bande".

Pendant ce temps-là, Bernard tombait fort amoureux de ma petite soeur, et lui donnait force bonbons, en lui répétant sa demande : "Tu reviendras, hein ! Tu reviendras !". Le soir, quand il fut temps de remettre toute la famille dans la voiture pour rentrer, ma soeur se débattit furieusement, en criant "J'veux Bernard ! J'veux Bernard ! J'veux Bernard ! "

Ah l'amour !
L'amour n'attend pas le nombre des années !

C'est clair, maintenant. A chaque fois qu'on m'approuve davantage que je n'y étais prêt, et dans une relation inégale à mon avantage, je prends peur de ressembler à ce Jean-Claude B., et aux autres petits caïds et tortionnaires qui régnaient dans les petites classes, à Grenoble.
...
______
Les morts ne témoignent pas. Moi si, jusqu'à présent.

Pierre Esmein est décédé.
Je me sens cerné de près par les enterrements, de plus en plus seul témoin survivant des événements que je tâche de transmettre.