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Critique, ce cours de MQ :

Démarré par JacquesL, 03 Mars 2010, 03:56:12 PM

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JacquesL

Citer> Votre mission, si vous l'acceptez, consiste à évaluer ce cours de MQ :
> http://math-et-physique.over-blog.com/ext/http://pagesperso-orange.fr/fabien.besnard/cours/EPF/mecaq.pdf

La corvée est de taille, et l'exercice périlleux : mon regard n'est pas du tout celui de la majorité.

J'ai déjà exprimé tout le mal que je pense de l'opposition sémantique "classique vs quantique", qui est une façon subreptice de se proclamer comme les modernes définitifs, "et après moi, il n'y aura plus d'autre prophètes".
Il y a beaucoup d'affirmations que je trouve pour le moins aventurées, quoique faisant partie de la vulgate hégémonique.


P. 10 « C'est Albert Einstein qui ira plus loin, en consid´erant que ce ne sont pas seulement les ´echanges d'´energie qui sont quantifi´es, mais l'´energie elle-mˆeme, »

Erreur. Même à l'époque de cet article Albert Einstein savait que la fréquence donc l'énergie du photon, dépend de la vitesse : effet Doppler-Fizeau.
C'est l'action et non l'énergie qui est quantifiée : 6,6260755 10-34 joule.seconde par cycle.


P. 11.
« Einstein fait l'hypoth`ese que la lumi`ere est constitu´ee de particules transportant chacune une ´energie »

Donc pour chaque fréquence, ces « particules » sont différentes... Ça devient bizarre : elles ont chacune une particularité qui leur attache de l'énergie, et cette particularité dépend du repère, et de sa vitesse...
En rester à l'ondulatoire aurait quand même été plus économique. Et chercher plutôt à mieux comprendre les propriétés de l'absorbeur.


P. 12 » L'´electron doit donc spiraler vers le noyau en rayonnant, et on peut calculer que ce processus ne prend qu'une fraction de seconde.
En d'autres termes, la physique classique est violemment incompatible avec la stabilit´e de l'atome !»

Laissez tranquille un hypothétique classicisme.
Le fautif est une hypothèse subreptice, de corpuscule en mouvement planétaire, l'hypothèse que l'électron est beaucoup plus petit que l'atome..


P. 15 :
« l'effet Compton (Compton, 1923), qui montra d´efinitivement que la lumi`ere pouvait avoir des aspects corpusculaires.»

Corriger : la lumière avait des propriétés qui furent interprétées à l'époque comme « aspects corpusculaires ».


P. 19 :
«  Nous allons voir un peu plus loin qu'il se trompait : on peut interpr´eter _ = | (x)|2 comme une densit´e de probabilit´e »

La preuve de l' « erreur » de Schrödiinger n'est admise que par les adeptes du courant majoritaire, et demeure discutée par les transactionnistes.


Pp. 20-22, expériences fentes d'Young.

Toute l'interprétation repose sur une négligence envers les propriétés de l'absorbeur.



JacquesL

#1
La discussion a été publique sur le groupe Usenet consacré à la physique, et je ne soupçonnais pas à quelle point elle serait passionnelle, et déchaînerait des torrents de mauvaise foi.

Il appert que notre prof de physique et chimie de 1961-1962, M. Elkahim, était exceptionnel  : lui ne présentait jamais le discours hégémonique du jour comme automatiquement juste, et laissait des doutes ouverts.

De fait, je considère cette exception comme le standard de qualité, ignoré par beaucoup, voire par la plupart. En sciences, je tiens pour une faute professionnelle, que de présenter à nos élèves le triomphe hégémonique local du jour, comme la vérité aboutie.

Dans son cours au Collège de France, Michel Foucault a montré que les programmes de l'enseignement de l'histoire, ont toujours servi à la justification idéologique des lois du moment, et de la pratique du pouvoir du moment. Exemple extrême sous Vichy. L'enseignement de l'histoire des sciences est soumis aux mêmes pressions de politique grise. Il faut à l'enseignant de la force de caractère et de la rigueur pour pas se laisser transformer en griot.


Il reste que nos contemporains sont mal armés pour évaluer le fourvoiement d'Albert Einstein en 1905 sur l'effet photoélectrique, et surtout beaucoup plus grave, pour analyser pourquoi c'est ce fourvoiement qui a suscité un engouement monolithique chez ses contemporains, sans que personne ne soit de taille à rectifier le tir.
Je n'ai plus le texte de 1905 sous les yeux, et de toutes façons je ne l'aborderais qu'en traduction. Et Anatole Abragam nous a soutenu que les textes originaux n'ont aucune importance, que ce qui compte, c'est ce que la rumeur de bouche à oreille en a retenu... Car la rumeur est infaillible par définition, tant qu'elle se propage dans les milieux autorisés...

Donc ce que la rumeur en a retenu, c'est que la lumière est une chose en soi, véhiculée par des grains. C'est la réification de la lumière.

La rumeur n'a pas tort à 100 %, car le rayonnement du corps noir repose bien sur la seconde quantification. De là à avoir raison à 100 %, c'est une toute autre histoire.

Le point de vue opposé extrême, que j'ai soutenu durant trois semaines, il y a douze ans et demi de cela, est faux lui aussi : un photon n'est pas QUE la différence
{état final récepteur} - {état initial récepteur} = {état initial émetteur} - {état final émetteur}
car cette sursimplification nie l'espace entre émetteur et récepteur, et dénie le problème initial de Planck.
Dans cette sursimplification où je redécouvrais l'hypothèse transactionniste, on aboutit à nier toute séparabilité dans l'espace. C'est pousser le bouchon un peu loin dans l'excès contraire.

Et au moins aussi grave, elle néglige les glissements en fréquence par effet Doppler-Fizeau.

Il est de bon ton de ne jamais s'apercevoir que la seconde quantification dénie la validité de la séparabilité parfaite de l'espace que nous avions apprise tout au long de notre scolarité. Un photon, c'est large et c'est long. La longueur de cohérence est à l'inverse de la largeur de raie, fort variable donc, mais dans le visible un mètre est un ordre de grandeur courant. Imposer qu'il y ait quantification des amplitudes photoniques, revient à imposer que sur la largeur et la longueur de cohérence, qui peuvent dépasser des milliers de kilomètres, l'espace est informé de lui-même sur toute la distance de cohérence.
Voilà l'implication de cette légère réification de la lumière qu'impose la seconde quantification.

Affaire à suivre, donc.

JacquesL


JacquesL

#3
Citation de: Jacques le 06 Mars 2010, 11:13:41 AM
Citation de: Jacques le 05 Mars 2010, 10:00:26 AM

Je n'ai plus le texte de 1905 sous les yeux,


http://www.scribd.com/doc/10571708/Albert-Einstein-On-a-Heuristic-Point-of-View-Concerning-the-Production-and-Transformation-of-Light
Ne dépasse pas l'écran ou l'impression hélas. Pas téléchargeable

Téléchargeable avec inscription gratuite :
http://www.scribd.com/doc/24540177/On-a-Heuristic-Viewpoint-Concerning-the-Production-and-Transformation-of-Light


Voilà, je l'ai lu, cet article.
Les deux ou trois phrases que je trouve critiquables, et qui à mon sens sont erronées, sont une infime minorité de ce papier de onze pages. Les innovations sont importantes, par exemple le calcul de l'entropie d'un volume de vide rempli de rayonnement à l'équilibre thermique.

Un aussi faible taux d'erreurs, et encore celui qui considère cela comme une erreur est-il fortement minoritaire, est déjà excellent. Si tous les scientifiques en faisaient aussi peu, la vie serait drôlement plus chouette, en sciences...

Certes, son idée de la quantification de l'énergie viole l'exigence d'invariance relativiste. Mais ni lui-même, ni personne d'autre encore, n'en avait en mars 1905, une conscience utilisable. Il a fallu atteindre dix-huit ans de plus, pour que Louis Victor de Broglie mette les exigences d'invariance relativiste au coeur de la mécanique ondulatoire (1923, sa première note aux CRAS, anticipant sa thèse de 1924).

Donc c'est à la rumeur qu'il nous faut demander des comptes, cette rumeur qui n'a jamais procédé à un concassage de la suggestion d'Einstein, pour isoler ce qui est incontournable, de ce qui est corrigible.

Incontournable : Oui, à T donnée, un volume de vide en équilibre thermique contient tel nombre fini de photons compris entre telle et telle fréquences. Le calcul de 1905 demeure valide.

Corrigible : "On peut se fier aux postulats subreptices, hérités de l'expérience macroscopique multi-millénaire, prétendre que l'espace est autosimilaire à toute échelle, infiniment séparable, et qu'il existe des moyens d'investigations plus petits que le photon pour nous dire de combien un photon est petit et concentré".