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Juppé mouché et par les généraux, et par Jacques Sapir.

Démarré par JacquesL, 15 Mai 2016, 04:36:33 AM

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JacquesL

Tout comme en ce moment les vénézuéliens, les brésiliens, les sud-africains et les vietnamiens, nous éprouvons combien il est difficile de refouler la guerre de corruption que nous mènent chez nous les bandidos yankis. Pour 2017 les bandidos yankis mettront le prix pour placer à l'Elysée un pantin à eux, comme ils l'ont fait pour 2007 et 2012. Il est public que le pantin qu'ils ont choisi est Alain Juppé, puisque autant Sarközy que Hollande sont grillés aux yeux des français.

Dans ces conditions, il est intéressant de le voir mouché et par les généraux, et par Jacques Sapir.

Par le général Henri PINARD LEGRY :
http://www.asafrance.fr/item/juppe-arrogance-et-autisme-billet-du-general-henri-pinard-legry-president-de-l-asaf-3.html
Citer JUPPÉ : Arrogance et autisme. Billet du général Henri PINARD LEGRY, Président de l'ASAF.


Posté le mercredi 27 avril 2016
JUPPÉ : Arrogance et autisme. Billet du général Henri PINARD LEGRY, Président de l'ASAF.

Les propos tenus le 25 avril devant des étudiants de l'IEP de Bordeaux par monsieur Juppé au sujet du général de corps d'armée Bertrand Soubelet sont parfaitement incongrus et incompréhensibles au regard des responsabilités qui lui ont été confiées dans le passé et de celles auxquelles il aspire pour l'avenir proche.

« Un militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va »
Non, monsieur Juppé, un officier général n'est pas un ministre qui passe d'un ministère à un autre souvent sans connaître grand-chose aux matières qu'il est amené à y traiter.
Un officier général, en situation de responsabilité, possède une compétence indiscutable et indispensable pour permettre aux dirigeants politiques (Président, ministres et élus) de prendre les meilleures décisions en toute connaissance de cause. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le général Soubelet a été auditionné !

Les militaires, y compris ceux qui appartiennent au haut commandement, ont donc le devoir de s'exprimer devant les élus et les Français avec la plus grande franchise.
Refuser les analyses et les propositions de ceux qui possèdent la connaissance précise des réalités, c'est faire preuve d'un autisme qui explique sans aucun doute bien des problèmes que la France rencontre sans les traiter au fond parce que ses dirigeants ne savent pas écouter et donc comprendre et décider avec intelligence.

Dire d'autre part que : « Les militaires ont le droit de penser mais il y a des limites à ne pas dépasser » est non seulement inconvenant mais proprement scandaleux. C'est la marque d'une suffisance voire d'une arrogance détestables souvent attachées d'ailleurs à l'image que les Français ont de l'auteur de cette sentence. Qu'aurait dit monsieur Juppé si l'on avait appris que le général Soubelet avait caché la vérité à la représentation nationale ? Aurait-il félicité ce général d'avoir menti par omission ?

En écoutant ces propos, on comprend bien pourquoi les Français disent ne plus avoir confiance en une classe politique autiste.

Ils souhaitent maintenant des chefs francs et clairvoyants, courageux et animés du seul souci de servir l'intérêt général.

En considérant les militaires comme de simples exécutants muets, monsieur Juppé exprime en fait sa volonté de voir une caste politicienne conserver le pouvoir et ses prérogatives, en faisant taire les Français qui veulent ardemment sortir la France de l'impasse dans laquelle elle se trouve.


Monsieur Juppé, en ce centième anniversaire de la bataille de Verdun, l'Histoire nous rappelle qu'on ne conduit pas la France à la victoire et au succès contre les Français ou sans eux.
Cela est d'autant plus vrai quand on aspire à devenir le chef des armées et qu'on se permet de faire de la démagogie sur le dos des soldats français.


Henri PINARD LEGRY
Officier général en 2ème section
Président de l'ASAF

Par le général Vincent Desportes
http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/04/le-general-vincent-desportes-vous-avez-tort-monsieur-juppe_4913212_3232.html :
CiterPar le général Vincent Desportes

Monsieur Juppé, les propos que vous avez tenus le 25 avril devant les étudiants de l'IEP de Bordeaux – « Un militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va » – sont indignes. Méprisants, ils montrent une profonde méconnaissance de la réalité stratégique.

Vous avez d'abord tort sur le fond. Non, les militaires n'ont pas « à la fermer » comme un ministre. La première loyauté d'un ministre au service d'une politique fluctuante, souvent politicienne, est envers son président. La première loyauté d'un militaire au service permanent de la nation, de ses intérêts et de ses valeurs, est envers la France. Structuré par l'éthique de conviction, il doit prendre la parole pour lui rester fidèle, plutôt que de la renier.

N'est-ce pas l'exacte attitude du général de Gaulle, tant par ses écrits que dans sa remarquable attitude au moment de la défaite de 1940 et des lâchetés qui l'ont suivie ?

Vous avez tort dans la forme, ensuite. Candidat à la présidence, vous devez le respect à ceux qui ont dédié leur vie à la protection de cette nation que vous souhaitez diriger. Votre réponse à l'emporte-pièce contredit le discernement attendu de celui qui vise la plus haute magistrature. Car qui, dans la société civile, détient les connaissances, expériences et compétences, acquises par l'étude et le terrain, des officiers supérieurs et généraux ? Pourquoi nos concitoyens ne seraient-ils pas informés par « ceux qui savent », comme dans les autres domaines de l'action publique ?

Les...
Pour en lire plus long, faut payer, et je ne paierai plus jamais Li Monde.
Le texte complet est à http://www.asafrance.fr/item/vous-avez-tort-monsieur-juppe-libre-opinion-du-general-2s-vincent-desportes.html
Citer « Vous avez tort, Monsieur Juppé ! » - LIBRE OPINION du Général (2s) Vincent DESPORTES.
Posté le vendredi 06 mai 2016
« Vous avez tort, Monsieur Juppé ! » - LIBRE OPINION du Général (2s) Vincent DESPORTES.

Monsieur Juppé, les propos que vous avez tenus le 25 avril devant les étudiants de l'IEP de Bordeaux – « Un militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va » – sont indignes. Méprisants, ils montrent une profonde méconnaissance de la réalité stratégique.

Vous avez d'abord tort sur le fond. Non, les militaires n'ont pas « à la fermer » comme un ministre. La première loyauté d'un ministre au service d'une politique fluctuante, souvent politicienne, est envers son président. La première loyauté d'un militaire au service permanent de la nation, de ses intérêts et de ses valeurs, est envers la France. Structuré par l'éthique de conviction, il doit prendre la parole pour lui rester fidèle, plutôt que de la renier.

N'est-ce pas l'exacte attitude du général de Gaulle, tant par ses écrits que dans sa remarquable attitude au moment de la défaite de 1940 et des lâchetés qui l'ont suivie ?

Vous avez tort dans la forme, ensuite. Candidat à la présidence, vous devez le respect à ceux qui ont dédié leur vie à la protection de cette nation que vous souhaitez diriger. Votre réponse à l'emporte-pièce contredit le discernement attendu de celui qui vise la plus haute magistrature. Car qui, dans la société civile, détient les connaissances, expériences et compétences, acquises par l'étude et le terrain, des officiers supérieurs et généraux ? Pourquoi nos concitoyens ne seraient-ils pas informés par « ceux qui savent », comme dans les autres domaines de l'action publique ?
Les responsables militaires sont les mieux placés pour réfléchir aux conditions d'emploi des armées, pour apprécier les menaces, élaborer les solutions militaires propres à l'atteinte des buts politiques. Experts en leur domaine, les militaires ont, vis-à-vis de la nation, un devoir d'alerte.

Vous avez tort politiquement, enfin. Quelle maladresse de vous aliéner une population qui vous était plutôt favorable : malmenée par la calamiteuse loi de programmation militaire 2014 - 2019, écartelée entre la multiplication des missions et l'érosion des capacités opérationnelles, elle en avait fini par oublier la loi de programmation 2008-2013, pourtant pire, et le mépris avec lequel elle avait été traitée lors de la crise de l'été 2008 consécutive à l'accident de Carcassonne [En 2008, à Carcassonne (Aude), les journées portes ouvertes des militaires tournent au drame : au lieu de balles à blanc, un sous-officier a mis un chargeur de balles réelles dans son fusil. Bilan : 16 blessés] et à l'embuscade d'Uzbin, en Afghanistan. A vrai dire, le doute était déjà permis. Votre livre programme ose s'intituler : Pour un Etat fort, alors même que l'armée, à peine mentionnée, en est la grande absente.

Qu'implicitement vous souteniez un exécutif qui a puni d'une « mutation-sanction » un officier général dont le seul tort est d'avoir dit la vérité aux représentants de la nation dénote une attitude dangereuse. Fallait-il que le général Soubelet mente devant une commission parlementaire le 18 décembre 2013 ? Quelle est cette démocratie dont l'exécutif punit une de ses autorités parce qu'elle est sincère vis-à-vis des représentants du corps législatif ? Pourquoi la démocratie américaine, avant toute audition au Sénat, fait-elle jurer aux intervenants de dire toute la vérité, quand notre propre démocratie sanctionne à l'inverse ceux qui se tiennent à l'exactitude des faits ?



Fidélité à la nation

Que, par la suite, ayant été renié par les responsables exécutifs de la nation à laquelle il avait consacré sa vie, le général Soubelet décide de s'affranchir de sa réserve et dénonce le laxisme judiciaire et pénal français l'honore et montre à tous que l'on ne peut contraindre indéfiniment au silence ceux dont l'éthique de conviction est la règle de vie. D'ailleurs, le devoir de réserve des militaires est en France trop surinterprété. Inhibé par des années de stricte obéissance silencieuse, le militaire, facilement bon élève, s'est autocensuré.

S'enfonçant dans son cantonnement juridique, il s'est enfermé dans un conformisme excessif et, hors du champ technico-tactique, a contraint sa pensée à ce qu'on lui dit de penser. Bridé par ce devoir de réserve scrupuleux, devenu révérant envers des autorités administratives ou politiques auxquelles il rend le mauvais service de ne dire que ce qu'elles veulent entendre.
Pourtant, l'honneur des chefs militaires n'est pas de mettre en œuvre, au garde-à-vous, des décisions destructrices pour les armées : il tient dans la loyauté sans le renoncement, la loyauté sans le reniement, la fidélité à la nation.



D'un point de vue légal, les militaires ont le droit de s'exprimer publiquement. Si, dans les faits, la parole est contrainte, et si la très grande majorité des militaires estime devoir se tenir à un strict silence, le mal est venu d'une malsaine jurisprudence étatiquement entretenue.

Vous devriez savoir, M. Juppé, que cet excessif cantonnement militaire est une spécificité française, si l'on excepte les armées de dictature. Dans la plupart des pays développés, les voix des armées sont attendues et entendues. En Grande-Bretagne, les plus grands chefs militaires savent, si nécessaire, émettre des critiques vis-à-vis de décisions politiques de défense ; ils sont dans leur rôle, et aucun n'a jamais été « démissionné ».

Aux Etats-Unis, les grands leaders militaires demandent à leurs subordonnés d'exprimer leurs avis et eux-mêmes énoncent leurs positions. Leur voix est respectée parce qu'ils sont les professionnels d'un art complexe ; leur avis est souvent suivi par leur « commandant en chef », le président américain.

Monsieur Juppé, ne prenez pas le militaire pour un simple technicien. Il est bien plus que cela, dans et pour la nation. Son devoir est de penser la défense pour l'immédiat et pour le temps long, au-delà des horizons politiciens.



Libérer la pensée critique

L'expression des militaires sur les problèmes organiques, sécuritaires et stratégiques est nécessaire : les restrictions dont elle souffre desservent la France. L'Histoire regorge d'évidences. Après la victoire d'Iéna, c'est par la liberté donnée aux officiers d'apporter des idées nouvelles que la Prusse trouve les principes qui feront de l'armée prussienne puis allemande cet outil redoutable dont la France souffrira à l'été 1870, en août 1914 et au printemps 1940. L'esprit du « Je rayerai du tableau d'avancement tout officier dont je verrai le nom sur une couverture de livre » de Mac-Mahon a fondé la défaite de 1870. La même attitude du général Gamelin de 1935 à 1940 mènera au nouveau Sedan. Ainsi, vous avez stratégiquement tort, monsieur Juppé, lorsque le 25 avril vous complétez vos propos par cette affirmation digne de Coluche : « Certes, tous les militaires ont le droit de penser, mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser. »



Cette nécessité de l'expression est consubstantielle de la nature dialectique de la stratégie. Comme l'écrit le général Beaufre, celle-ci « est un processus d'innovation permanente ». Celui qui ne pense plus est condamné à la défaite. Selon la formule américaine, il faut penser « out of the box », libérer la pensée critique, en admettre la nécessité et les débordements éventuels. Il n'y a pas de nation victorieuse qui n'ait su créer dans ses armées les conditions de l'expression de ses officiers. Pour la nation, l'armée doit tenir son rang et jouer son rôle. La nation est portée par ses corps sociaux qui dépassent l'Etat. Soutenir la nation, c'est soutenir l'expression de ses différents corps. Si l'un vient à manquer, tout l'édifice devient bancal.

Enfin, la règle darwinienne s'applique aux militaires : les organes qui ne servent plus s'atrophient. Quand les militaires se cantonnent à leur technicité, ils perdent le goût de la pensée, et les meilleurs, ceux dont la France aura besoin aux heures sombres – les Foch, de Gaulle, Leclerc ou Koenig –, ne sont plus attirés par une profession où ils ne pourront plus faire grandir le meilleur d'eux-mêmes. Les Français doivent en être sûrs : si la discipline demeure la force principale des armées, la pensée libérée est la deuxième composante de son efficacité.

L'équilibre est fragile, mais le déséquilibre en faveur du silence est la première marque de la sclérose, donc de la défaite.



Le silence de deux générations

Cantonnée dans un rôle de mise en œuvre, la haute hiérarchie militaire a laissé le politique s'emparer de la réflexion de défense : les institutions de la Ve République, l'émergence du nucléaire et le précédent algérien ont favorisé cette mainmise. Un demi-siècle : le silence de deux générations !

Certes, depuis des années, les officiers s'expriment sur leurs expériences professionnelles.

Mais aujourd'hui, toute contestation de l'organique ou de l'opérationnel est assimilée à une contestation de l'exécutif. Trop peu d'officiers jouent leur rôle de « stratège pour la France ».
Peu s'expriment sur le fond dans les médias. On ne les entend pas sur les problématiques stratégiques, les dérives de l'institution militaire, la dégradation des forces. S'ils se permettent un commentaire à l'encontre de la ligne de l'Elysée, la sanction est immédiate.

Les règles sont connues. La première : tant que le militaire est sous l'uniforme, il ne peut s'exprimer ; et lorsqu'il ne l'est plus, il n'a plus de légitimité à le faire. La seconde : si, sous l'uniforme, il s'exprime en dehors du champ technique, il est aussitôt sermonné ou sanctionné ; si, ayant compris cette impossibilité, il parle sous couvert d'anonymat, on lui reproche illico sa couardise, on l'accuse de complotisme, on fouille de manière illégale son ordinateur, on interroge ses proches, on le fait suivre et on le met sur écoute comme un criminel. Je l'ai vécu.

Monsieur Juppé, le politique se trompe en voulant limiter la pensée du militaire. Son devoir est au contraire de tout mettre en œuvre pour favoriser l'esprit critique dans les armées. Les Français doivent l'exiger, tant ils ont payé son absence très cher : la négation des dimensions politique et stratégique du soldat, son cantonnement toujours plus étroit dans ce que l'on baptise à tort son « cœur de métier », le déni de son devoir d'expression constituent une menace directe pour la sécurité de nos concitoyens.



Pour toutes ces raisons, vous avez tort, Monsieur Juppé.







Général Vincent DESPORTES


Par Didier Tauzin :
https://rebatirlafrance.fr/militaire-cest-ministre-ca-ferme-gueule-ca-sen-va/

CiterSelon Alain Juppé : « Un militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va ». Réaction du Général Didier Tauzin

Tels sont les mots employés par Alain Juppé – ministre à six reprises ! –  à Science-Po le 25 avril dernier.

Comme beaucoup de professionnels de la stratégie électorale, Monsieur Juppé considère que la politique – devenue une véritable chasse gardée – doit être réservée aux seuls rentiers de la haute fonction publique. Les militaires ne cherchent pas les honneurs, mais placent le leur au service de leurs concitoyens.

Il est trop aisé de prendre pour cible les militaires qui sonnent l'alarme. C'est leur métier, c'est leur devoir. Le devoir de réserve est parfaitement légitime lorsque le peuple fait confiance au gouvernement et que le gouvernement fait confiance à l'armée dans ses domaines d'expertises. Ce n'est aujourd'hui plus le cas.

Ces liens ont éclaté depuis bien longtemps, la sécurité du territoire national n'est pas assurée, les Molenbeek français sont prêts à exploser, la fracture de la société est profonde et aucun homme politique ne semble pouvoir y remédier. Dès lors, le devoir d'expression prime sur le devoir de réserve.

La France souffre de l'absence de véritables chefs, la France est maltraitée par les partis politiques. Sans objectif clairement défini ni volonté ferme, une nation ne peut avancer, ni même se défendre. Les politiciens ne sont plus des chefs, au mieux ce sont de consciencieux fonctionnaires ou comptables, mais aucun ne sait diriger une équipe. Si Monsieur Alain Juppé s'exaspère vulgairement de l'intervention des officiers dans les affaires de l'Etat, qu'il soit bien conscient que c'est aussi son inaction qui les rend nécessaires.

En attendant, il est de notre devoir de parler et d'alerter le peuple quant aux graves événements qui pourraient advenir à court terme.

Général Didier TAUZIN

Par Jacques Sapir :
http://russeurope.hypotheses.org/4935
CiterLe temps des aveux

par Jacques Sapir · 8 mai 2016

C'est le temps des aveux. Oh, pas celui des doux aveux que se font les amoureux, ni celui des aveux extorqués par la force et la souffrance ; non, simplement les aveux devant l'évidence de personnes qui se sont trompées, et qui ont trompé le public. Les aveux honteux de politiques aux abois dont les constructions sont en train de s'effondrer.


Aveux européens

Certains de ces aveux concernent l'Europe. Commençons donc par le plus beau ; il est le fait de M. Martin Schulz, président social-démocrate (SPD) du Parlement européen et il fut fait lors d'une conférence sur l'Europe qui s'est tenue à Rome[1]. Que dit donc M. Schulz ? Que l'Europe «était une promesse faite tous les jours pour davantage d'emplois, de services, de croissance » mais qu'elle aboutit à « un sentiment d'injustice, ce n'est pas l'Europe qu'ils voulaient voir ». Il reconnaît que les sacrifices demandés aux européens l'ont été pour sauver les banques. Dont acte monsieur Schulz. Ajoutons que nous n'avions pas besoin de vous pour le savoir.

Ainsi en Grèce, sur l'ensemble de l'aide, seuls 9,7 milliards d'Euro sont allés au gouvernement grec, soit exactement 4,9%[2]. Or, la Doxa européenne, mais aussi française, fut que l'on avait largement aidé la Grèce. La vérité est que les contribuables des différents pays ont sauvé des investisseurs privés[3], des banques, essentiellement allemandes et françaises. Mais, quand on est un socialiste, on se devrait de lutter contre cet état des choses. Or, la vérité est que, comme les socialistes français, belges, espagnols et j'en passe (et non des meilleurs) vous avez été connivent à cette politique. Il est bien beau de pleurer sur le désastre que l'on a provoqué. On se rappelle que Guillaume II, empereur d'Allemagne, devant les charniers de la premières guerre mondiale prononça un célèbre « je n'avais pas voulu cela »...Sauf que, ce qui caractérise l'homme (ou la femme) politique, et entendons nous bien l'homme politique véritable, ce n'est pas de verser des larmes mais d'agir, et dans ce cas d'agir pour réparer le désastre commis.

Mais M. Tusk, le président (polonais) du conseil européen ne fut pas en reste. Il a déclaré, lors de la même conférence : « Le rêve d'un seul Etat européen, d'une seule nation européenne est une illusion. Nous devons accepter de vivre dans une Europe avec différentes monnaies, avec différentes forces politiques, et la pire chose est de prétendre de ne pas le savoir ». C'est reconnaître que la stratégie du « fédéralisme furtif » qui fut celle adoptée par l'UE est aujourd'hui un échec. Un échec parce que le but visé était une illusion, et c'est le Président du conseil européen qui le dit, mais aussi parce que la volonté d'atteindre cette illusion, et ce fut là le rôle politique de l'Euro a détruit le projet européen. Mais on peut alors se poser une question : si Monsieur Tusk était honnête, il devrait soit convoquer une réunion au plus haut niveau pour que les pays de l'Union Economique et Monétaire (nom technique de la zone Euro) se mettent d'accord sur les conditions d'une dissolution de cette zone, ou alors il devrait démissionner.


Aveux français

Mais, ces aveux ne sont pas les seuls. En France, le Président et le gouvernement reconnaissent, bien tardivement, que le TAFTA n'est pas ratifiable en l'état. Comme si nous l'ignorions ! C'est faire bon marché de plusieurs années de débats qui ont montré toute la nocivité de ce futur traité. Mais, là aussi, il y a beaucoup d'hypocrisie. Car, ce que le gouvernement et le Président reprochent au TAFTA, c'est simplement que ce traité n'établisse pas l'égalité dans l'accès aux marchés publics. C'est important, bien sûr, mais ce n'est que peu de choses à côtés des conséquences potentielles de ce traité en matière de normes alimentaires ou environnementales, ou encore en matière de dessaisissement des Etats, et donc des citoyens dans les conflits portant sur l'investissement. Oui, il y a beaucoup d'hypocrisie ici aussi.

Une hypocrisie qui n'est pas l'apanage des « socialistes ». Ainsi, Natacha Polony peut, à juste titre[4], dénoncer la réponse inadaptée, et somme toute minable qu'Alain Juppé à faite au Général Soubelet et qui lui a valu un article vengeur du Général Desportes[5]. Car, le cas du Général Soubelet est exemplaire. Le voici mis à la retraite d'office par le gouvernement pour avoir dit, lors d'une audition parlementaire, l'état déplorable de la gendarmerie et avoir mis en cause le fonctionnement de la justice. On peut ne pas partager tous les constats du Général Soubelet. Mais, devant des parlementaires, il devait dire ce qu'il pensait, quitte à ce que ces parlementaires interrogent d'autres responsables, et ne tiennent pas compte de ces propos. La sanction qui le frappe est inacceptable, et constitue de la part du gouvernement une faute inexcusable. Mais, que Monsieur Juppé joigne sa voix aux loups est un aveu lourd de sens. Ainsi, cet ancien Ministre des Affaires Etrangères préfère le silence complice à la vérité qui fâche. Voilà ce qu'il faut dire à tous quand il viendra, peut-être, quémander nos suffrages.



Ces aveux sont différents, mais ils ont tous un point commun. La vérité, que ce soit celle de la situation ou celle sur la nature des hommes ne peut être cachée indéfiniment. Quand les illusions se déchirent, les hommes (et les femmes) politiques sont mis devant la réalité. C'est donc le temps des aveux, et il nous renseigne, oh combien, sur ce que valent ces politiciens.

[1] http://www.lapresse.ca/international/europe/201605/05/01-4978551-LEurope-est-une-promesse-trahie-selon-le-president-du-parlement.php

[2] https://global.handelsblatt.com/edition/423/ressort/politics/article/study-finds-greek-bailouts-saved-banks-not-people

[3] http://www.macropolis.gr/?i=portal.en.the-agora.2080

[4] http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/05/06/31003-20160506ARTFIG00185-natacha-polony-le-cri-des-muets-exasperes.php

[5] http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/04/le-general-vincent-desportes-vous-avez-tort-monsieur-juppe_4913212_3232.html

Voir et entendre le général de gendarmerie Bertrand Soubelet à la commission parlementaire :
http://videos.assemblee-nationale.fr/video.2150609_55534f8c497c5.lutte-contre-l-insecurite--general-bertrand-soubelet-directeur-des-operations-et-de-l-emploi-de-la-18-decembre-2013