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Goldman Sachs, le banquier qui a maquillé les comptes de la Grèce.

Démarré par JacquesL, 17 Février 2010, 07:58:06 PM

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JacquesL

CiterDette grecque : Goldman Sachs, revoilà les banksters!
Emmanuel Lévy - Marianne | Mardi 16 Février 2010 à 05:01 | Lu 5564 fois


Grâce à des produits dérivés, les banques américaines auraient permis à
la Grèce de « camoufler » une partie de sa dette. Au fait de ces
informations, elles en auraient aujourd'hui profité pour spéculer sur la
baisse de sa qualité d'emprunteur.

Dette grecque : Goldman Sachs, revoilà les banksters!

      La crise grecque, un camouflet pour l'euro et la BCE
    *
      Stiglitz altermondialiste ou amnésique ?

Comment ne perdre jamais? Chez Goldman Sachs, la plus puissante des
banques d'affaires de Wall Street, et sans doute du monde, on a une
réponse simple : jouer sur deux tableaux, un double jeu en réalité. Ce
double jeu est proche de celui du fourgue qui encaisse sa part du butin,
puis dénonce les auteurs du larcin pour encaisser la prime promise par
l'assureur. C'est peu ou prou le modus operandi de Goldman vis-à-vis de
la Grèce, comme le révèle le New York Times dans son édition de ce
matin, lundi 15 février. Ces révélations complètent celles de Der
Spiegel, notre confrère allemand. Et elles sont accablantes. Selon leurs
informations, la banque a joué ce double jeu très profitable avec la
Grèce.

« Wall street n'a pas créé le problème de la dette en Europe. Mais les
banquiers ont rendu possible un endettement qui va très au-delà des
moyens de la Grèce comme d'autres pays, selon des opérations qui étaient
parfaitement légales », précise le New York Times. Mais, en tant que
banque conseil, elle s'est trouvé depuis le début 2000, très au fait de
la véritable situation des finances publiques. Bien plus que ce qu'en
disait officiellement le gouvernement. Et pour cause. Moyennant 300
millions d'euros de commissions, Goldman a taillé un produit sur mesure
pour la Grèce. Objectif d'Eole c'est le nom de ce swap (les banquiers
raffolent de ce genre de petits surnoms pour leurs produits toxiques):
dissimuler une partie de la dette de la République hellénique aux yeux
de ses partenaires européens, notamment sur ses obligations liées au
traité de Maastricht.

Et comme Goldman ne fait pas que dans le conseil, et ne saurait se
contenter de ces maigres fees, l'établissement New-yorkais aurait
profité de ces informations sensibles. Car la banque d'affaires fait
aussi dans la banque de marché. Cette seconde activité consiste à
anticiper, spéculer sur la valeur des actifs, celle des actions comme...
des dettes des Etats. « Depuis des semaines, Goldman joue la dette
grecque à la baisse. C'est scandaleux. Elle est clairement initiée,
puisqu'elle est depuis longtemps, la banque conseil du
gouvernement. Elle connaît autant sinon mieux que le nouveau
gouvernement la réalité de la situation financière du pays. Et il ne se
prive d'aucune arme. Même les fausses rumeurs. Elle est à l'origine de
celle qui donne l'Etat grecque aux abois allant mendier 25 milliards
d'euros à la Chine... », s'énerve un important banquier d'affaires
français, par ailleurs concurrent de Goldman...

Voilà qui ne va pas contribuer à redorer le blason de la banque, déjà
entaché de multiples accusations de profiteur de crise. Durant le
quatrième trimestre 2009, Goldman a aligné davantage de jours de trading
à plus de 100 millions d'euros de bénéfices que jamais dans toute son
histoire. Ce qui permet de vérifier les plus sombres prédictions surgies
de la crise : n'est-ce pas Marianne et aussi Jean-Michel Quatrepoint
dans son livre, qui avait prévu la création d'une nouvelle bulle
spéculative autour des dettes étatiques ?

Ce nouveau scandale pose un autre problème, d'une autre ampleur : malgré
deux G20 et de multiples discours contre les excès de la finance, on
réalise que les établissements financiers sont toujours hors
contrôle. Ironiquement, le cas de la Grèce montre même l'imagination
illimitée des banksters : pourquoi ne pas faire des états, censés les
contrôler, de nouveaux clients pour leur business ? A quand un nouveau
scandale financier montrant que des financiers astucieux ont proposé au
FMI de nouveaux produits décuplant ses capacités de prêts aux Etats ? Et
pourquoi pas ? Dans la finance moderne, tout est imaginable....

remerciements à Marianne,

[fff].


http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/Analysesterrorisme/crise-financiere-responsabilite-banques.html

CiterLE MONDIALISME EN MARCHE
LES FAISEURS DE CRISES

novembre 2009

Certains se demandent encore comment la crise financière, puis économique, a pu éclater, engendrant la ruine. Ils s'étonnent de voir les banques, principalement américaines, faire de nouveau des profits quand, quelques mois plus tôt, il fallait recourir aux fonds publics pour les sauver du désastre. Cet article apporte les réponses.

Premier point, certes le renflouement des banques s'est avéré nécessaire, pour éviter l'effondrement de l'économie américaine et mondiale. Mais, comme le prouve la bonne santé retrouvée des établissements financiers, c'est d'abord à eux qu'a profité celui-ci.

Pour que ce renflouement ait lieu, il fallait dans l'appareil d'État américain des acteurs capables de convaincre les décideurs du pouvoir exécutif.

Un rapide survol des hommes en place au moment de la crise s'avère éloquent. Le dernier ministre des finances de George W. Bush s'appelait Henri Paulson. Ancien PDG de la banque Goldman Sachs, il apparaît comme l'organisateur du renflouement des banques et, en premier lieu de son ancienne maison. Il n'était pas seul. Joshua Bolten, lui aussi un ancien de Goldman Sachs, occupait les fonctions de directeur de cabinet de Bush. Même itinéraire pour Mark Patterson, chargé des finances auprès de Bush.

Goldman Sachs apparaît comme le point de passage obligé pour beaucoup de responsables de la finance américaine. Robert Rubin, ministre des finances sous Bill Clinton, y a passé 26 ans avant de prendre la direction de la banque Citigroup. John Tain en a été l'employé avant de devenir le patron de Merryl Lynch. Comme Robert Steel, devenu le boss du holding bancaire Wachovia.

Goldman Sachs est née 1869, créée par Marcus Goldman, un immigrant juif venu d'Allemagne, bientôt associé avec son gendre Samuel Sachs. Ils ont d'abord fait fortune en prêtant de l'argent à court terme. Puis la folie spéculative des années 20 est arrivée. Goldman Sachs a appelé les épargnants, petits et grands, à investir dans les « trusts ».

Le premier trust s'appelait « Goldman Sachs Trading Corporation ». La banque émit des actions à 100 $, les acheta toutes et les revendit à 104 $. Puis, à chaque fois que l'une d'elle réapparaissait sur le marché, elle la rachetait, maintenant la demande et poussant le prix à la revente.

Cédant enfin une partie de ses avoirs, Goldman Sachs créa un nouveau trust, Sherandoah Corporation. Blue Ridge Corporation prit ensuite la relève. Une pyramide de sociétés d'investissements, imbriquées les unes dans les autres se mettait en place. Un montage fragile, puisqu'il suffisait que la confiance des acheteurs d'actions manquât à l'égard d'un trust, pour que l'ensemble s'effondre, laissant les actionnaires ruinés.

Pour la banque, en revanche, l'affaire se révélait juteuse. Quand elle mettait un $ sur le marché, de fait elle en empruntait neuf aux actionnaires en leur donnant une action qui, finalement, ne valait pas plus que le papier. Puis, avec les dix $, elle en empruntait 90. Avec les 100 $ totalisés, elle passait à 900 $. Tant que le public payait, la pyramide ne cessait de se gonfler. Problème, ce n'était pas une pyramide de richesse, mais une accumulation de dettes.

Avec la crise de 1929, tout a explosé. Comme d'autres, Goldman Sachs, disposant de réserves accumulées, a survécu, sortant plus riche de la crise grâce à l'argent subtilisé aux actionnaires.
On peut dire qu'avant le crack de 1929, les années 20 ont vu naître la première bulle financière, créée par Goldman Sachs et ses comparses. Pendant plus de soixante ans, néanmoins, la banque résista aux démons, se taillant même la réputation, semble-t-il justifiée, d'un établissement respectueux de la déontologie bancaire.

L'effondrement de l'empire soviétique a-t-il engendré la croyance que tout devenait possible pour le capitalisme sauvage ? En tout cas, au début des années 90, la position de Goldman Sachs changea. En 1996, elle introduisait en bourse Yahoo, société travaillant sur Internet. Rapidement, sur le marché, elle devint le principal lanceur d'entreprises de ce nouveau média. En 1997, elle portait en bourses 24 sociétés Internet. La nouvelle bulle était née.

    Mais qu'est-ce qu'une « bulle financière » ? Simplement un ensemble de biens dont on fait grimper artificiellement la valeur réelle. Les détenteurs de parts de ce bien se croient plus riches qu'ils ne le sont jusqu'à ce que, une crise de confiance éclatant, les cours s'effondrent.

Matt Taibbi, journaliste américain qui a bien compris ce fonctionnement, compare ces produits surévalués à une pastèque qu'un banquier lancerait du haut d'un immeuble enveloppée dans un beau papier. Ventant son produit, le banquier le mettrait en vente au plus offrant, rachetant et revendant toujours à la hausse. A ce jeu, le perdant est le dernier acquéreur, qui voit la pastèque éclater sur le trottoir, le laissant les poches vides.

La bulle Internet a bien été montée sur ce modèle. En 1997, sur les 24 sociétés introduites en bourse par Goldman Sachs, un tiers perdait de l'argent. En 1999, avant l'éclatement de la bulle, la banque portait en bourse 47 nouvelles entreprises dont certaines étaient en quasi faillite, comme E-Toys et Webvan. Pourtant, les actions montèrent en moyenne de 281%, par rapport à leur prix d'introduction. Un record. Pas mal pour un panier contenant une forte proportion de fruits pourris.

Pour obtenir de tels résultats, Goldman Sachs utilisait des méthodes très particulières. Faisant le tour des investisseurs potentiels avec le représentant de la société à introduire en bourse, un responsable de la banque promettait des actions au prix de lancement. En échange, l'investisseur s'engageait à acheter d'autres actions plus tard.

La banque s'assurait ainsi d'un flux de demandes d'achat d'actions pour pousser leur valeur à la hausse. Au passage, Goldman Sachs récupérait une commission de 6 à 7% du capital récolté en guise de commission. Dès le départ, elle assurait ainsi son profit.

La bulle du Net éclata en mars 2000, provoquant sur le seul NASDAQ (1) la disparition de 5 mille milliards de dollars. Mais déjà les banquiers, Goldman Sachs en tête, avaient trouvé une nouvelle bulle à gonfler : le crédit immobilier.

Aux États-Unis, ce marché est normalement régi par des règles strictes. L'emprunteur doit disposer d'au moins 10% d'apport personnel et présenter des garanties de remboursement. Au tournant du troisième millénaire, les banques se firent soudain moins regardantes, offrant des prêts à la construction à des gens incapables de faire face aux échéances.

Goldman Sachs lança alors des produits appelés CDO, en fait des obligations (2), gagées sur les prêts immobiliers, dont beaucoup étaient véreux. Puis, comme d'autres banques, elle revendit ces CDO aux investisseurs, principalement les compagnies d'assurances, des fonds de pensions et d'autres banques. Le système des subprimes était né dont l'explosion, en 2008, devait provoquer une crise mondiale.

Ce type de manipulations avaient déjà provoqué des catastrophes par le passé (3). Percevant le danger de ces CDO, la présidente du CFTC (4), Brooksley Born, recommanda avec le bureau de la comptabilité du gouvernement de réglementer plus sérieusement les CDO.

Mais les banques, avec les hommes de Goldman Sachs, montèrent au créneau. Alan Greenspan et Robert Rubin (5) avec quelques autres, firent obstacle aux recommandations de la CFTC (4) et obtinrent une loi « de modernisation des transaction à terme», en 2000. Les banques pouvaient désormais acheter et vendre les emprunts douteux en toute liberté.

La soif d'argent des banquiers et des spéculateurs restant inassouvie, début 2008, Goldman Sachs et consort se tournèrent du côté du pétrole. On se souvient de l'explosion des prix de l'or noir à cette époque. Or, non seulement l'offre avait augmenté, mais la demande s'était tassée. En termes d'économie, le pétrole aurait dû baisser et cette tendance s'afficher à la pompe. Que s'est-il passé ?

Le procédé est simple. Aux États-Unis, la loi autorise un agriculteur à vendre sa production à un spéculateur avant la récolte. Cela lui permet de s'assurer un acheteur et d'éviter de se voir obligé de vendre à bas prix quand le blé et le maïs arrivent en masse sur le marché.

Toute l'habileté de Goldman Sachs a consisté à obtenir une exemption du gouvernement, pour appliquer la réglementation réservée à l'agriculture à certaines matières premières, dont le pétrole. Résultat, entrant dans le circuit de la spéculation, l'or noir permit la naissance d'une nouvelle bulle financière. Ainsi, en 2008, sur le papier, un baril de pétrole, passant de spéculateur en spéculateur, changeait en moyenne 27 fois de main avant d'être livré à la raffinerie.

Comme pour mieux signer le délit, dans le même temps, Arjun Murti, un analyste de Goldman Sachs, lançait des alertes à la pénurie mondiale de pétrole, quand la banque savait pertinemment l'offre en léger excédent. Puis, rattrapé par la vérité, la bulle de l'or noir éclata et les prix plongèrent de 147 $ le baril à 33 $. La pastèque était arrivée au sol !

Prenant connaissance du comportement et des méthodes employées par les banquiers de Wall Street, sans doute comprendrez-vous pourquoi nous tremblons, nous remémorant les propos de David Rockefeller le 8 juin 1991, à ESSEN : « Le monde est maintenant plus sophistiqué et disposé à marcher vers un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et des banquiers mondiaux est sûrement préférable à l'autodétermination nationale que l'on pratiquait dans les siècles passés... »



Notes

(1) NASDAQ : deuxième marché d'actions des États-Unis et indice boursier.
(2) Une obligation est un titre de créance qui peut faire l'objet d'une cotation en bourse.
(3) Le comté d'Orange (Californie), acquéreur de tels produits, avait dû se mettre en cessation de paiement en 1994. Procter et Gamble, d'une part, Gibson Greetings, d'autre part, avaient eux aussi perdu beaucoup d'argent.
(4) « Commodity Futures Trading Commission », agence du gouvernement américain chargée d'interdire les contrats frauduleux.
(5) Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérale. Robert Rubin, ancien vice-président de Goldman Sachs, comme nous l'avons vu plus haut, servait comme ministre des Finances.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
www.recherches-sur-le-terrorisme.com

Critique :

Citation de: tijllL première phrase de cet article induit en erreur, la crise a
commencé par celles des subprimes qui était elle même la conséquence
de l'éclatement de la bulle immobilière et de la crise de cette branche
dès 2007. CAD qu'à l'origine cette crise était économique, elle est
devenu financière  par la suite par l'imbrication extraordinaire des
choses et des méthodes de financement totalement irresponsables.
De même je ne pense pas qu'il faille considérer les Goldmann Sachs et
Cie comme des faiseurs de crise, il ne font qu'exploiter des
difficultés économiques du système globalisé qui n'arrive plus du tout
à fonctionner correctement à cause des déséquilibres, notamment au
niveau des conditions de compétitivité faussées entre pays émergents et
ex pays industrialisés.
La encore il ne font qu'exploiter de opportunités qui leur sont offertes
sur un plateau par des structures aberrantes mises en place par les néo
libéraux (les monértaristes surtout) notamment à travèrs des traités
comme celui de Maastricht et Amsterdam qui livrent les états pieds et
mains liés aux banques privées.
amicalement tijl


JacquesL

En Europe, Goldman Sachs recrute des hommes de pouvoir pour asseoir le sien

http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/03/01/en-europe-goldman-sachs-recrute-des-hommes-de-pouvoir-pour-asseoir-le-sien_1312818_3234.html#ens_id=1268560

CiterEn Europe, Goldman Sachs recrute des hommes de pouvoir pour asseoir le sien
LE MONDE | 01.03.10 | 14h13  •  Mis à jour le 01.03.10 | 14h13
Londres Correspondant

Les compliments, Petros Christodoulou affecte de s'en moquer d'où qu'ils viennent. Depuis son adolescence, ce premier de la classe a l'habitude d'entendre dire le plus grand bien de sa personne. Nommé le 19 février à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque, il est aujourd'hui aux premiers rangs.

Il reste que l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) est au coeur de l'enquête, annoncée le 25 février par la banque centrale des Etats-Unis (Fed), sur les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés, au gouvernement d'Athènes.

L'établissement new-yorkais s'est fait rémunérer comme banquier conseil du gouvernement hellène tout en spéculant sur la dette du pays. En particulier, l'institut d'émission américain s'intéresse au rôle joué par Petros Christodoulou qui, début 2009, a supervisé la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre cette dernière en 1998, l'intéressé a été banquier chez... Goldman Sachs.

Cette affaire met en lumière la puissance du réseau d'influence européen de Goldman Sachs, sédimenté depuis 1985. Ce maillage serré, à la fois souterrain et public, a ses entremetteurs et ses fidèles qui, grâce à leur carnet d'adresses, ouvrent les portes des chancelleries. Ces conseillers recrutés avec grand soin et à prix d'or connaissent les moindres subtilités des coulisses du pouvoir au sein de l'Union européenne. Ils ont l'oreille des décideurs, qu'ils peuvent appeler directement au téléphone dans les moments de crise.

Aimables potiches

Qui sont-ils, les membres du versant européen du "gouvernement Sachs", comme on appelle la banque en raison de son pouvoir d'influence à Washington ?

Le relais clé est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres. Cet ex-commissaire européen à la concurrence et ancien président de BP est l'homme indispensable en ce qui concerne les Vingt-Sept et la Russie.

En France, la banque bénéficie de l'appui de Charles de Croisset, ex-chef du Crédit commercial de France (CCF), qui a succédé à Jacques Mayoux, inspecteur des finances et ex-patron de la Société générale. Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher, et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE).

Sans parler d'une série d'"alumni" (anciens) propulsés dans les sphères dirigeantes sur lesquels l'établissement peut compter pour pousser ses pions. Le plus réputé est Mario Draghi, son vice-président pour l'Europe entre 2001 et 2006, de nos jours gouverneur de la Banque d'Italie et patron du groupe des régulateurs, le Conseil de stabilité financière.

Toutefois, dans les couloirs solennels de Goldman Sachs International, ne vous attendez pas à croiser d'anciens diplomates policés. La banque fait appel à des ex-financiers et économistes, banquiers centraux ou hauts fonctionnaires des organisations économiques internationales. L'entreprise considère les ambassadeurs à la retraite comme d'aimables potiches dénuées de contacts au plus haut niveau qui ne comprennent rien au monde des affaires. Elle travaille dans le réel.

Pour Goldman Sachs, l'un des avantages de ce réseau est de pouvoir avancer masqué. Ainsi, dans le Financial Times du 15 février, Omar Issing signe un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. L'intéressé signe cette tribune en omettant de préciser que, depuis 2006, il est conseiller international de Goldman Sachs. Et que le département négoce de la banque, qui a spéculé contre la monnaie unique, a tout à perdre d'une intervention européenne.

Marc Roche