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Dossier Bisphénol A : monomère des polycarbonates et des époxys.

Démarré par JacquesL, 12 Février 2010, 11:28:04 PM

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JacquesL

Dossier Bisphénol A : monomère des polycarbonates et des époxys, et perturbateur endocrinien qui a des effets œstrogéniques.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Bisph%C3%A9nol_A

CiterLe bisphénol A est utilisé à l'heure actuelle comme monomère pour la fabrication industrielle par polymérisation de plastiques de type polycarbonate et de résines époxy.

Il est également utilisé comme antioxydant dans les plastifiants et le PVC, et comme inhibiteur de polymérisation dans le PVC.

Les polycarbonates sont très largement utilisés dans des produits de consommation courants depuis les lunettes de soleil et les CDs jusqu'aux récipients pour l'eau et la nourriture. En France en 2008, ils sont présents dans 90 % des biberons[7]. On considère qu'ils sont potentiellement responsables de la précocité de l'apparition de la puberté et l'on soupçonne un fort effet sur le développement. En raison d'une action sur les gonades, ces modifications seraient transmissibles à la descendance.

   * Certains polymères (résine d'obturation ou résine « composite ») utilisés pour les soins dentaires contiennent également du bisphénol A[8].
   * Les résines contenant du bisphénol A sont très utilisées comme revêtement intérieur des boîtes de conserves

Certains de ces plastiques peuvent être repérés par le chiffre 3 (PVC), 7 (other) ou PC (polycarbonate) au centre ou en dessous du symbole de recyclage (voir Code d'identification des résines).

On note notamment que :

   * Certains polymères (résine d'obturation ou résine « composite ») utilisés pour les soins dentaires contiennent également du bisphénol A[8].
   * Les résines contenant du bisphénol A sont très utilisées comme revêtement intérieur des boîtes de conserves[réf. nécessaire].

Environnement et santé [modifier]

Le bisphénol A est connu pour s'extraire des plastiques spontanément à très faible dose et plus significativement s'il est nettoyé avec des détergents puissants ou utilisé pour contenir des acides, ou des liquides à hautes températures.

95 % des échantillons d'urine collectés auprès d'adultes américains contenaient des niveaux quantifiables de BPA[9].

Il peut être accumulé dans les tissus gras. La contamination humaine se fait essentiellement par ingestion mais un passage par les voies respiratoires ou la peau est possible.

Impacts connus et suspectés sur la santé et l'environnement

Le Bisphénol A, constitutif de nombreux récipients alimentaires en plastique est est un xénoestrogène stable et résistant. Massivement produit et dispersé dans l'environnement depuis quelques décennies, il est déjà couramment retrouvé dans l'organisme d'une large majorité de la population, quel que soit l'âge. Or le BPA est un leurre hormonal, capable de « mimer » l'effet des hormones sexuelles féminines qui ont un rôle dans la fonction de reproduction, mais aussi le développement d'organes comme le cerveau ou le système cardio-vasculaire [10].
On en trouve maintenant dans presque tous les organismes vivants, les nourrissons étant les plus à risque (leur exposition pouvant être douze fois plus élevée que celle des adultes).

Le degré de toxicité et d'écotoxicité du Bisphénol A, et secondairement la « dose journalière tolérable » sont encore discutés, mais plusieurs indices laissent penser que ce produit pose problème :

   * La Food and drug administration (FDA) qui avait initialement déclaré le BPA sans danger en 2008, est revenu sur son avis, sur la base de nouvelles études concluant à « des effets potentiels sur le cerveau et sur la prostate des bébés et des fœtus ». La FDA a ensuite encouragé l'initiative des industriels américains de ne plus utiliser de BPA dans les contenants d'aliments pour bébés et souhaite que le BPA ne soit plus utilisé dans les revêtements intérieurs de boîtes de conserve [11].
   * le 5 février 2010, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (Afssa) a rendu un avis sur le bisphénol A [12]. L'Afssa dit constater des "effets subtils" sur le comportements de jeunes rats exposés in utero, ce qui l'incite à "poursuivre son travail d'expertise pour comprendre ces signaux d'alertes".
     Un avis qui ne satisfait absolument pas les médecins de l'Association Santé Environnement France qui y voient là un symbole du grand écart entre les préoccupations quotidiennes des gens et les abstraites recommandations des agences de l'Etat Voir leur positionnement de médecins de terrain.
   * Un avis et rapport de l'Agence européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) sont attendus en mai 2010.
...


http://www.lefigaro.fr/sante/2010/02/11/01004-20100211ARTFIG00780-les-biberons-au-bisphenol-a-doivent-ils-etre-interdits-.php

CiterLes biberons au bisphénol A doivent-ils être interdits ?
Par Yves Miserey

L'Afssa fait part de sa préoccupation concernantce composé utilisé dans les biberons en plastique mais estime qu'il n'y a pas d'urgence sanitaire.

Depuis deux ans, le bisphénol A, une substance chimique entrant notamment dans la composition des biberons en polycarbonate, est mis en cause du fait d'éventuelles conséquences sur le développement du nourrisson. La semaine dernière, les experts de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) ont estimé dans un nouvel avis que les études récentes ont fait apparaître de nouveaux éléments préoccupants. Ils ne sont toutefois pas suffisants pour motiver une interdiction du bisphénol A (BPA). «Il n'y a pas d'urgence sanitaire», assure Marc Mortureux, son directeur. L'une de ces études a montré des troubles du comportement sexuel chez des rats exposés à de très faibles doses de bisphénol A in utero et pendant les premiers mois de leur existence. Plusieurs associations ont dénoncé la position de l'Afssa. En mai prochain, l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) doit publier à son tour un rapport sur le BPA.

Hormone de synthèse mise au point à la fin du XIXe siècle, le BPA est un perturbateur endocrinien qui a des effets œstrogéniques. Il a failli devenir un médicament durant les années 1930 pour prévenir les fausses couches. Utilisé depuis les années 1960 dans la fabrication des biberons en polycarbonate, des barquettes pour micro-ondes ainsi que des résines tapissant l'intérieur des canettes de boisson et des boîtes de conserve, le BPA peut contaminer les aliments et les boissons lors du chauffage. Des analyses effectuées aux États-Unis ont montré qu'il est présent dans les urines de plus de 90 % de la population. Le Canada et plusieurs États américains s'acheminent vers son interdiction.

«Effets subtils»

L'avis de l'Afssa est proche de celui que l'agence américaine de l'alimentation et de la santé (FDA) a publié en janvier dernier. «La FDA a classé ses préoccupations relatives au bisphénol au niveau 3 sur une échelle qui en compte 5», souligne Marc Mortureux pour bien faire comprendre que l'Afssa prend en compte la problématique. Les réticences viennent du fait que les méthodologies des nouvelles études n'entrent pas dans le cadre du sys­tème actuellement en vigueur. L'Afssa parle d'«effets subtils» sur le comportement des rats à des niveaux de doses très inférieurs au niveau habituellement considéré comme sans effets. Elle reconnaît que ce sont des «signaux préoccupants» mais qu'ils ne sont pas suffisants pour remettre en question les précédentes évaluations.

En attendant, les experts de l'Afssa, qui ont pour mission d'évaluer le risque et non de le gérer, rappellent qu'il faut éviter de chauffer à très haute température les biberons et récipients contenant du BPA. Un conseil difficile à suivre à bon escient puisqu'il n'existe pas à l'heure actuelle d'étiquetage réglementaire.

Ils recommandent que des études soient conduites en France sur la présence de BPA dans le lait maternel, chez le nourrisson et dans les laits maternisés. «Ce qu'il faudrait avant tout, c'est évaluer les niveaux réels d'exposition in utero du fœtus, car c'est à ce stade que les organes en développement sont le plus sensibles au BPA ingéré par la mère, avec des conséquences multiples sur le cerveau (comportement), l'intestin (fragilité aux maladies) et l'appareil génital» , estime Éric Houdeau, chercheur à l'Inra (Toulouse) qui a publié une étude montrant que ce composé est toxique pour les intestins. Il rappelle que les maladies chroniques de l'intestin et le syndrome du côlon irritable sont en constante augmentation depuis plusieurs années.

Les experts souhaitent également qu'une méthodologie adaptée à la détection d'une toxicité potentielle, chez l'homme et à faible dose, soit rapidement mise en place. «De nouvelles cibles comme le cerveau ou l'intestin n'ont encore jamais été prises en compte par les autorités sanitaires, alors que les découvertes se multiplient. Il apparaît essentiel que les résultats des laboratoires comme ceux de l'Inra ou de l'Inserm participent aux nouvelles grilles d'évaluation auprès des agences» , plaide Éric Houdeau. Un point de vue partagé par Bernard Jégou, reprotoxicologue à l'université de Rennes-I/Inserm *. «Il faut que les laboratoires français de l'Inserm, l'Inra et du CEA ayant les compétences soient réunis sans délai pour organiser le dispositif expérimental permettant d'étudier toutes les questions sanitaires les plus urgentes posées par le bisphénol A.»

(*) «La fertilité est-elle en danger ?», de Bernard Jégou, Pierre Jouannet et Alfred Spira, La Découverte.

LIRE AUSSI :

» Le bisphénol A, toxique aussi pour les intestins