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La zone euro paie très cher l'addition d'un dollar trop faible.

Démarré par JacquesL, 03 Novembre 2009, 08:59:41 AM

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JacquesL

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3234,50-1253818,0.html

CiterLe point de vue de l'agence économique et financière Breakingviews.com
La zone euro paie très cher l'addition d'un dollar trop faible
LE MONDE | 14.10.09 | 15h59  •  Mis à jour le 14.10.09 | 15h59

Jean-Claude Trichet aime à se dire "très satisfait de la politique de dollar fort suivie par les Etats-Unis". Pourtant, le président de la Banque centrale européenne (BCE) aurait encore plus de raisons de se réjouir si cette politique était une réalité, et non un fantasme.

L'extrême faiblesse du billet vert est le troisième instrument de relance pour l'économie américaine, après les mesures fiscales et monétaires. La récession serait bien plus grave aux Etats-Unis si le dollar n'était pas aussi bon marché. Réciproquement, la force de l'euro coûte très cher aux pays membres de la zone euro.

Le produit intérieur brut (PIB) américain a péniblement réussi à croître de 0,4 % en 2008. Sans une augmentation de 5,4 % des exportations et une baisse de 3,2 % des importations, il aurait au contraire reculé de 0,8 %.

Le dynamisme du commerce extérieur a perduré au premier semestre 2009, alors que les échanges mondiaux étaient littéralement en train de s'effondrer. Les importations américaines ont diminué encore plus que les exportations. Lorsque le dollar faiblit, il devient plus difficile pour les entreprises étrangères d'être compétitives sur l'énorme marché que forment les Etats-Unis.

Dans la zone euro, le mécanisme joue dans l'autre sens. Au dernier trimestre 2008, la "contribution du commerce extérieur à la croissance", c'est-à-dire le ratio calculé en rapportant le différentiel de croissance entre les exportations et les importations à la variation du PIB, a coûté un point de croissance aux économies de la zone.

C'est essentiellement parce que les performances commerciales sont mauvaises que le recul du PIB allemand sera deux fois plus accentué que celui du PIB américain cette année (5 %). Le gouvernement allemand anticipe une croissance limitée à 0,75 % en 2010, alors que les économistes annoncent une progression trois fois plus importante aux Etats-Unis.

La force de l'euro impose également un lourd tribut aux pays de la zone les plus vulnérables qui n'ont guère l'habitude de dépendre des exportations. En Espagne et en Irlande, la crise du marché immobilier condamne l'économie à exporter davantage, à remplacer certains produits importés par des produits nationaux, et à stimuler le tourisme.

Les handicaps sont lourds. L'euro est trop fort, même pour une Allemagne championne de la compétitivité. Dans des pays d'envergure moindre comme l'Espagne, l'Irlande et quelques autres, l'inflation des salaires et des prix a fait que la compétitivité a cédé du terrain face à celle de l'Allemagne. Il ne faut donc pas s'étonner de voir les prévisions indiquer que ni l'Espagne ni l'Irlande ne sortiront de la récession avant 2010. La zone euro n'a pas fini de souffrir.

(Traduction de Christine Lahuec)

Ian Campbell
Article paru dans l'édition du 15.10.09