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Sciences et Avenir spécial chat de Schrödinger. Quel désastre !

Démarré par JacquesL, 01 Novembre 2006, 07:54:56 PM

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JacquesL

#15
François Guillet a écrit :
> "Jacques Lavau" <Nolavauspamjac@klube_internaite.effaire> a écrit dans le message de
> news: 48cabaf6$4$7093$7a628cd7@news.club-internet.fr...
> ...
> | Une interprétation est évaluable et testable : sa valeur heuristique est
> | testable. Et elle est évaluable par son rendement pédagogique sur des
> | étudiants. Le fait qu'elle soit contradictoire avec les résultats du
> | formalisme, est testable aussi.
>
> Apparemment pas, sinon le choix aurait été fait entre l'interprétation de
> Copenhague, l'interprétation transactionnelle, celles des multi-univers... toutes
> compatibles avec le formalisme.

Tu te fais de grosses illusions, quand tu t'imagines que
l'interprétation de Copenhague, et son alibi celle des multi-univers,
soient 100% compatibles avec le formalisme. Il ne leur est que
partiellement compatible, ET seulement à condition de lui rajouter
quelques postulats subreptices, dont "les aspects corpusculaires, cela existe par principe".
Liste de ces postulats subreptices à
http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=48.msg713#msg713
ou
http://deonto-ethics.org/mediawiki/index.php?title=Microphysique_:_ondulatoire_ou_poltergeist_%3F

J'ai rappelé plus bas un des exemples classiques prouvant au quotidien
aux étudiants de licence que l'hypothèse corpusculiste mise à l'entrée
de tout exo, est ensuite contredite par les résultats du calcul.

CiterFrançois Guillet a écrit :
> "Jacques Lavau" <Nolavauspamjac@klube_internaite.effaire> a écrit dans le message de news: 48cbe4fb$0$7097$7a628cd7@news.club-internet.fr...
>
> | ...Le fait qu'elle soit contradictoire avec les résultats du
> | formalisme, est testable aussi.
>
> Si elle est contradictoire avec le formalisme, ce n'en est plus une interprétation.

C'est le cas de l'interprétation hégémonique : elle fait constamment des prédictions
et des hypothèses que le formalisme et les résultats expérimentaux démentent.

Prenons pour exemple un exo de licence : On pose un électron dans la
boîte 1, et zéro électron dans la boite 2. On ouvre la trappe entre les
deux, et on laisse osciller. On calcule le hamiltonien etc. Les deux
états extrêmes sont avec 1,414 électrons dans une boîte, et -0,414
électrons dans l'autre. Et pourtant l'état initial était
irréprochablement corpusculaire... L'ennui est que le formalisme
s'obstine à contredire invariablement tout postulat de "aspects
corpusculaires".

Pourquoi cette preuve quotidienne n'est-elle pas perçue ?
Bonne question !
Pour le cas de l'enseignant, aucun mystère, c'est l'investissement
narcissique : "Depuis le temps que j'enseigne le coup des "aspects
corpusculaires
", on va avoir l'air de guignols si le public apprend que
ça n'est que de l'air chaud."
Je reste plus perplexe devant l'aveuglement de l'étudiant moyen. Mais je
me souviens de ma stupéfaction docile en 1962, quand Brochard nous avait
asséné son coup de "Alors on a un vecteur vitesse angulaire qui monte le
long de l'axe
". Sans Pierre Léna qui nous a brièvement démenti ce
mensonge collectif deux ans plus tard, je serais encore au fond du même
piège, quarante-six ans plus tard. Comme tout le monde...

Je me souviens aussi des expériences de Milgram : toute l'autorité que
peut avoir une blouse blanche universitaire, même quand elle vous
ordonne de torturer votre prochain jusqu'à la certitude de le tuer sous
la torture.

Je me souviens aussi de cette bouffée délirante d'une institutrice,
qu'il a fallu hospitaliser quelques jours, avant rémission complète et
définitive : l'inspecteur n'avait jamais écouté ni regardé son
enseignement dans sa classe, s'était contenté de bavarder au fond de la
classe avec la directrice, et était reparti sans rien lui dire. Il
s'était contenté de dire à la directrice que tout allait bien. Cet
incident nous rappelle que le système d'enseignement est l'objet
d'investissements transférentiels colossaux. Il est donc largement assez
puissant pour imposer des doubles contraintes intenables, pour imposer
n'importe quel contage d'un noyau psychotique, comme n'importe quel
parent psychotique.

Les nombreux suicides d'enseignants sont là pour nous le rappeler.

--
http://quantic.deonto-ethics.org
http://deonto-ethics.org/impostures/
http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=48.0
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/Quantique_pour_les_nuls.html

JacquesL

#16
Citation de: Phil l'ancienPhil l'ancien a écrit :
> Les expériences autour du fameux paradoxe d'EPR sont un sujet
> récurrent de la presse scientifique grand public.
> ('Pour la Science'/'Scientific American', 'La Recherche' etc.).
>
> Pendant longtemps, on lisait que ça ne remettait pas du tout
> en cause la relativité restreinte. Maintenant on lit que si,
> peut-être (cf. Scientific American de mars 2009, article
> de David Z Albert et Rivka Galchen.
>
> Qu'en pensez-vous ?
> Et la relativité générale ? (mise en cause par EPR ou pas ?)
> Et d'éventuelles théories d'unification ?

La RR et la RG sont strictement macroscopiques.
Les notions qu'elles utilisent, temps, espace, espace-temps, sont
strictement macroscopiques, dépourvues de compétence à l'échelle
quantique. La géométrie que nous avions apprise à l'école est
d'origine strictement macroscopique, ne peut en aucun cas être
extrapolée dans le domaine quantique.

L'enseignement de la quantique oublie juste de préciser ces
incompétences, et pour cause : il est fondé sur ces incompétences
maintenues, et non critiquées. Les enseignants ont le péché mignon de
s'entre-recopier les uns les autres. Ce qui renvoie aux calendes
grecques les corrections des bourdes des prédéceseurs.

Plus de détails sur le wiki quantic :
http://deonto-ethics.org/mediawiki/index.php?title=Microphysique_:_ondulatoire_ou_poltergeist_%3F
http://deonto-ethics.org/mediawiki/index.php?title=%22Probabilit%C3%A9_de_pr%C3%A9sence%22_qu%27ils_disaient...

Article d'initiation à :
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/Quantique_pour_les_nuls.html
Un sottisier de la vulgarisation de la quantique, et son redressement.


Une précision à ajouter :
L'essentiel du paradoxe apparent, tient à ce qu'on refuse de considérer
l'étendue spatiale occupée par chaque électron, par chaque photon, et a
fortiori par les ondes brogliennes de chaque particule dotée de masse, à
vitesse de phase infinie-dans-son-repère-propre-en-l'état-actuel-de-nos-
connaissances.

La topologie infiniment fine de l'ensemble R étudié en classe, est
parfaitement incompétente à l'échelle quantique. La topologie à
l'échelle individuelle est considérablement moins fine, et n'est plus
spatiale, mais régie par le principe d'exclusion de Pauli.


Citation de: Phil l'ancienSi j'ai bonne mémoire, les expériences du type EPR
en sont maintenant à plusieurs km de distance entre
les particules impliquées.

Et il me semblait que la relativité restreinte avait été
incorporée à la MQ depuis longtemps, non ?
C'est bien pour ça qu'on parle de l'équation d'équation
de Schrödinger non relativiste (celle que j'ai résolue une fois
en classes prépa dans un cas simple  :-)

N'est-ce pas justement à l'occasion de cette importation
de la relativité restreinte que l'anti-électron a été annoncé
pour la première fois ?


Dans ta réponse suivante, telle que je la comprends,
tu soulignes que les "particules" sont en fait étendues dans
l'espace (aspect ondulatoire), et qu'il faut en tenir
compte avant de parler d'effet instantané "à distance".

Certes... mais alors il faut considérer que les
"particules" impliquées s'étendent sur des km.
D'ailleurs elles s'étendent à l'infini, il me semble.

Donc rien n'est à distance de rien, il n'existe ni
objets ni distance entre les objets.
D'accord, mais ça peut aussi bien servir à justifier
les ectoplasmes, la télékinésie, les ovnis, le père
noël et la petite souris...

C'est là dessus qu'a sauté celui qu'Anatole Abragam désigne sous le
sobriquet de "Coco bel Oeil", soit en clair Olivier Costa de Beauregard.
Son excuse est qu'à l'époque le concept de décohérence n'était pas
encore dégagé.

Ton "DONC" n'a jamais été validé. Il exigerait une extrapolation de UN
arc d'un diagramme de Feynman à simultanément TOUS les arcs entre
réactions quantiques. Cette extrapolation est invalide, et de très loin.

De l'hypothèse broglienne de 1924, nous pouvons tirer quelques
déductions valides, mais le reste nous manque encore :
La vitesse de phase de l'onde broglienne d'une particule douée de masse
est infinie dans son repère propre : c²/v.
Donc son étendue, vue en ombre dans notre espace à nous, n'est jamais
négligeable.
Donc aussi, il n'existe pas de centre pulsateur comme dans une méduse,
mais il existe une pulsation synchrone non encore clairement définie,
mais liée au spin, et qui est partout en phase ou en opposition de phase
dans toute l'étendue spatiale occupée (toujours vue par son ombre dans
notre espace-temps macroscopique). Cette répartition entre zones en
phase et zones en opposition de phase est bien connue pour l'électron de
l'atome d'hydrogène excité, et pour les électrons de valence des
alcalins excités.

La troisième déduction est que chaque particule est constamment baignée
par le bruit de fond broglien de toutes les autres. Voilà le mécanisme
de la "palpation de l'environnement et du dispositif expérimental" qui
est au centre des controverses entre Einstein et Bohr. En 1926, Erwin
Schrödinger avait proposé le mécanisme d'émission de photon par
battement entre deux états stables de l'atome ou de la molécule. Il
manquait là le fait que le même mécanisme est valide aussi à
l'absorption. Le photon voyageant à temps propre nul, l'échange implique
une recherche de poignée de main entre absorbeur et émetteur, qui
doivent s'accorder en fréquence, phase, polarisation et direction de
polarisation.

Cela est maintenant bien connu pour les photons, qui se prêtent bien à
l'expérimentation humaine. On a encore énormément de croûtes à manger,
pour être au clair avec l'histoire naturelle des neutrinos...

--
http://deonto-ethics.org/mediawiki/
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/Quantique_pour_les_nuls.html
http://jacques.lavau.deonto-ethique.eu/GEOMETRIE_infond.htm


Citation de: Phil l'ancienJacques_Lavau
> > Phil l'ancien
>> >> Jacques_Lavau

Merci de tes réponses Jacques, surtout sous
cette forme d'histoire naturelle.
Je continue...

>> >> .../ tu soulignes que les "particules" sont en fait étendues dans
>> >> l'espace (aspect ondulatoire), et qu'il faut en tenir
>> >> compte avant de parler d'effet instantané "à distance".
>> >> Certes... mais alors il faut considérer que les
>> >> "particules" impliquées s'étendent sur des km.
>> >> D'ailleurs elles s'étendent à l'infini, il me semble.
>> >> Donc rien n'est à distance de rien, il n'existe ni
>> >> objets ni distance entre les objets.
>> >> D'accord, mais /...

> > Ton "DONC" n'a jamais été validé. Il exigerait une extrapolation de UN
> > arc d'un diagramme de Feynman à simultanément TOUS les arcs entre
> > réactions quantiques. Cette extrapolation est invalide, et de très loin.


Je reformule en langage moins spécialisé pour voir si
on se comprend :

L'effet instantané à distance n'est effectivement calculé
et constaté que dans le cadre d'expériences très précisément
conçues et préparées pour lier puis mesurer une propriété
quantique particulière des deux "particules".

Dans ces expériences, on observe bien l'effet
instantané à distance, mais il n'existe que pour la propriété
quantique choisie et observée, et non pas pour l'ensemble
des propriétés potentiellement observables des deux "particules".

Pour la propriété choisie, calculée et observée,
les deux "particules" constituent un objet unique,
quelle que soit la distance dans le temps et l'espace
entre les deux parties de cet objet unique, qu'on
appelle ici les "particules".

C'est correct ?
(j'ai précisément choisi chaque mot, donc n'hésite
pas à indiquer si certains conviendraient mieux, c'est
exactement ce que je cherche)


> > De l'hypothèse broglienne de 1924, nous pouvons tirer quelques
> > déductions valides, mais le reste nous manque encore :
> > La vitesse de phase de l'onde broglienne d'une particule douée de masse
> > est infinie dans son repère propre : c²/v.

Stp peux-tu expliciter ton ":" ?
(je n'arrive pas à faire le lien entre une vitesse infinie et
c2/v)


> > Donc son étendue, vue en ombre dans notre espace à nous,
> > n'est jamais négligeable.

Parce que, quelle que soit la durée considérée
dans un cadre donné (expérience, calcul ou réflexion),
une vitesse de phase infinie implique que les conséquences
de la phase existent à des distances quelconques.

C'est bien ça ?


> > Donc aussi, il n'existe pas de centre pulsateur comme dans une méduse,
> > mais il existe une pulsation synchrone non encore clairement définie,
> > mais liée au spin, et qui est partout en phase ou en opposition de phase
> > dans toute l'étendue spatiale occupée (toujours vue par son ombre dans
> > notre espace-temps macroscopique). /...

Toujours en phase ou en opposition de phase lorsqu'on
parle de son ombre ou qu'on l'observe, n'est-ce pas ?

Par exemple, lorsqu'une expérience cherche à détecter
un électron à un endroit donné, on le détecte effectivement
(en phase) ou pas (opposition de phase).
Mais sans perdre de vue qu'on a observé pour une
certaine propriété (ou une certaine combinaison de propriétés),
mais qu'on n'a pas observé un "électron tel qu'en lui-même".

La propriété choisie (ou combinaison choisie de propriétés),
et son observation sont ce qui a été appelé plus haut "l'ombre".

C'est bien ça ?


> > Cette répartition entre zones en
> > phase et zones en opposition de phase est bien connue pour
> > l'électron de l'atome d'hydrogène excité, et pour les électrons
> > de valence des alcalins excités.

Là on parle des différents niveaux de l'électron
dans le cas d'un atome...


> > La troisième déduction est que chaque particule est constamment
> > baignée par le bruit de fond broglien de toutes les autres.

D'accord... et c'est ça qu'on calcule, prépare et observe dans les
expériences EPR.
(sachant qu'on ne peut calculer, préparer et observer
que pour une propriété choisie ou une combinaison
choisie de propriétés, pas pour "l'objet tel qu'en lui-même")


> > Voilà le mécanisme
> > de la "palpation de l'environnement et du dispositif expérimental" qui
> > est au centre des controverses entre Einstein et Bohr. En 1926, Erwin
> > Schrödinger avait proposé le mécanisme d'émission de photon par
> > battement entre deux états stables de l'atome ou de la molécule. Il
> > manquait là le fait que le même mécanisme est valide aussi à
> > l'absorption.

D'accord.
Et on voit bien que le cas de l'absorption est spécialement
intriguant, dès lors qu'on cherche à penser des objets
"tels qu'en eux-mêmes".


> > Le photon voyageant à temps propre nul, l'échange implique
> > une recherche de poignée de main entre absorbeur et émetteur, qui
> > doivent s'accorder en fréquence, phase, polarisation et direction de
> > polarisation.

Je comprends "recherche de poignée de main entre absorbeur
et émetteur" (et ce que ça peut avoir de problématique
si on cherche à penser des objets "tels qu'en eux-mêmes").

Mais peux-tu expliquer le lien avec le temps propre nul
du photon ?
A première vue j'aurais pensé que c'est le temps propre
de l'absorbeur et celui de l'émetteur qui sont pertinents,
et non celui du photon.


> > Cela est maintenant bien connu pour les photons, qui se prêtent
> > bien à l'expérimentation humaine. On a encore énormément
> > de croûtes à manger, pour être au clair avec l'histoire naturelle
> > des neutrinos...

Je crois que je comprends.


Phil l'ancien-

Citation de: Phil l'ancien
> Je reformule en langage moins spécialisé pour voir si
> on se comprend :
>
> L'effet instantané à distance n'est effectivement calculé
> et constaté que dans le cadre d'expériences très précisément
> conçues et préparées pour lier puis mesurer une propriété
> quantique particulière des deux "particules".
>
> Dans ces expériences, on observe bien l'effet
> instantané à distance, mais il n'existe que pour la propriété
> quantique choisie et observée, et non pas pour l'ensemble
> des propriétés potentiellement observables des deux "particules".
>
> Pour la propriété choisie, calculée et observée,
> les deux "particules" constituent un objet unique,
> quelle que soit la distance dans le temps et l'espace
> entre les deux parties de cet objet unique, qu'on
> appelle ici les "particules".
Oups !
A une condition près :
Zéro autres interactions !
Un tunnel optique parfaitement noir, et vide de gaz...

Dès que cette solitude-à-deux entre les photons est troublée par
d'autres interactions, la décohérence reprend tous ses droits, le temps
macroscopique et l'espace macroscopique émergent statistiquement, tels
que nous les connaissons.

_____

>
> Stp peux-tu expliciter ton ":" ?
> (je n'arrive pas à faire le lien entre une vitesse infinie et
>  c2/v)

Dans son repère propre, la vitesse d'un électron est bien nulle, non ?
Que se passe-t-il quand on divise une quantité finie par zéro ?

________

> Parce que, quelle que soit la durée considérée
> dans un cadre donné (expérience, calcul ou réflexion),
> une vitesse de phase infinie implique que les conséquences
> de la phase existent à des distances quelconques.
>
> C'est bien ça ?

Que la phase existe dans un domaine de largeur non nulle. D'accord qu'il
est de plus en plus dilué et ténu à mesure qu'on s'éloigne.

_________

>
> Toujours en phase ou en opposition de phase lorsqu'on
> parle de son ombre ou qu'on l'observe, n'est-ce pas ?

Tout indique que ce résultat - obtenu par le calcul des modes propres de l'équation de Schrödinger - est intrinsèque. Et inaccessible à une expérience de carambolage. L'équation de Schrödinger - éventuellement modernisée Dirac ou Lévy-Leblond - obtient de tels succès en chimie, qu'on doit la considérer comme remarquablement bien vérifiée. Mais là mes estimés collègues physiciens se sont laissés tirer une balle dans le pied par leurs professeurs : "Non non non ! Vous n'avez pas le droit de considérer l'équation de Schrödinger comme décrivant une réalité physique..." Vous sçavez le reste de la chanson... carré hermitien, "probabilité d'apparition" du farfadique corpuscule, et autres contes de fées...


> Par exemple, lorsqu'une expérience cherche à détecter
> un électron à un endroit donné, on le détecte effectivement
> (en phase) ou pas (opposition de phase).
> Mais sans perdre de vue qu'on a observé pour une
> certaine propriété (ou une certaine combinaison de propriétés),
> mais qu'on n'a pas observé un "électron tel qu'en lui-même".
>
> La propriété choisie (ou combinaison choisie de propriétés),
> et son observation sont ce qui a été appelé plus haut "l'ombre".
>
> C'est bien ça ?

Correct. A la condition près de Zéro autres interactions dans les
expériences d'intrication à maintenir!

_______

> Et on voit bien que le cas de l'absorption est spécialement
> intriguant, dès lors qu'on cherche à penser des objets
> "tels qu'en eux-mêmes".

Il n'est pas intriguant, mais logiquement indispensable.
C'est le postulat subreptice "il n'y a pas d'absorbeurs", qui est une
curiosité insolite.
Excuses : en astronomie comme dans la vie quotidienne, ce sont les
émetteurs qui sont remarquables : des étoiles, des feux, des
projecteurs, des canons à électrons... Ce furent donc les seuls qu'on
remarquait, jusqu'à ce qu'on sache faire des miroirs de qualité pour
interférométrie. Ces interféromètres furent les premiers objets qui nous
ont contraints à considérer sérieusement les propriétés des absorbeurs.

http://deonto-ethics.org/mediawiki/index.php?title=Emetteurs_chauds_et_%C3%A9vidents%2C_absorbeurs_discrets_et_incontr%C3%B4lables

_______

>
> Mais peux-tu expliquer le lien avec le temps propre nul
> du photon ?
> A première vue j'aurais pensé que c'est le temps propre
> de l'absorbeur et celui de l'émetteur qui sont pertinents,
> et non celui du photon.

Toujours dans l'héritage du formalisme relativiste, auquel on se fie
jusqu'à preuve de faillite, pour le photon, émission et capture sont
simultanées, à ceci près que chacune ont une durée, une durée commune.
La causalité s'écoule simultanément de l'émetteur à l'absorbeur, et de
l'absorbeur à l'émetteur.

Il est public ici, que je suis d'avis qu'il en est de même pour les
particules avec masse, telles que l'électron. Sauf qu'alors intervient
un concept nouveau, dû d'abord à Dirac, repris ensuite par Wheeler et
Feynmman, oublié par eux, et repris par tous les transactionnistes : les
interactions sur l'électron sont dues par moitié aux ondes retardées, et
par moitié aux ondes avancées. Nous y gagnons une énorme simplification
dans les concepts, mais nous y perdons l'estime de nos collègues, qui
nous regardent comme des pestiférés.
Donc pour l'électron aussi, la causalité vient simultanément de l'émetteur
par ondes retardées, et de l'absorbeur par ondes avancées.



JacquesL

Références :
Itatani et al. Nature 432,867, 2004
S. Haessler et al. Nature, sous presse,
citées par les Dossiers de la Recherche, n° 38, février 2010, pages 63 et 64 : "Des flashes toujours plus courts".

La figure n° 2, présente page 63 porte sur une molécule de diazote, et montre les domaines de phase positive et de phase négative des électrons les plus externes dans la molécule.



Bien sûr, le message est submergé par les baratins habituels en "probabilité de présence", sans lesquels les auteurs seraient exclus du club.

Mais c'est trop tard : l'objection de Michel Talon selon laquelle les domaines de phase opposés, bien calculés dans le cas de l'atome d'hydrogène, n'existeraient plus pour les atomes ou molécules plus compliqués, sous prétexte que le truc n'est plus intégrable, est démentie. Il n'avait pas saisi qu'on ne passe d'une phase + à une phase - qu'en franchissant une frontière à densité électronique identiquement nulle, que ces contraintes topologiques sont indépendantes du caractère intégrable ou non des équations.

En conclusion, c'est bien feu Erwin Schrödinger qui avait raison face à ses vainqueurs de l'époque : l'équation de Schrödinger décrit directement la densité électronique, de l'onde électronique, et non pas la complication inextricable en "probabilité d'apparitions de corpuscule farfadique".


Lien : http://deonto-ethics.org/mediawiki/index.php?title=Les_surfaces_infranchissables_au_%22corpuscule%22_pr%C3%A9tendu

Références :
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/44/01/90/PDF/thesis_DrStefanHaessler.pdf
http://iramis.cea.fr/spam/MEC/ast_visu.php?num=101&keyw=Atto%20Physique&lang=fr
http://iramis.cea.fr/spam/Phocea/Vie_des_labos/Ast/ast.php?t=fait_marquant&id_ast=1550
http://iramis.cea.fr/Phocea/file.php?file=Ast/1550/CP-Photographie_electron__3_-vCNRS.pdf

JacquesL

Quels progrès conceptuels ont été accomplis en treize ans ?

Corpus d'études :
En 1996 :
Les articles d'Elitzur et Vaidman "Quantum Mechanical Interaction-Free Measurements" (1993),
et celui de Kwiat, Weinfurter, Herzog, Zeilinger et Kasevitch, "Interaction-Free Measurements" (1995).
Une vulgarisation triomphante en est parue en novembre 1996 dans Scientific American: "Quantum Seeing in the Dark".
La traduction française est parue quelques mois plus tard dans "Pour la science".

En 2010 :
Les Dossiers de la Recherche, n° 38, février 2010, pages 18 à 21. Titre : "Une incroyable illusion de réalité.
Il reprend des travaux des mêmes, dont bien sûr Anton Zeilinger.

Le dispositif d'interférence n'a pas changé.
Le progrès ?
Oui, il y en a un : par deux fois apparaît une phrase-clé : "Cela ne s'explique que si le photon est passé par les deux trajets simultanément".
Alors ils ont tout compris ?
Bin non, toujours pas.
Toujours emberlificotés dans leur vocabulaire et leurs concepts corpusculistes et anthropocentristes : "La particule est passée ... connaître la position ... observer la particule ... dualité...".
Toujours pas un mot d'absorbeurs ni de transactions émetteur-absorbeur. Une ignorance obtuse qui leur coûte cher.

JacquesL

#19
Proposition J23 :

Un amphi plus loin, en physique du solide, l'électron s'étale sur plusieurs distances interatomiques dans le cristal. Mais ici en QED, l'électron est ponctuel. Répétez après moi : "L'électron est ponctuel". Cette affirmation n'a rien à voir avec les limites de séparabilité de l'espace, mais décrit bien les propriétés de l'électron.

Jacques : 0 % | Quivoudra : %



JacquesL

#20
Comme d'habitude, Bernard Chaverondier les dépasse tous de la tête et des épaules.
Ce qui n'implique pas que je sois d'accord en tous points avec lui.

Citation de: chaverondier
Citer Envoyé par Pio2001
C'était un paradoxe au début, car la théorie postulait l'existence de deux catégories de systèmes. Les systèmes quantiques, et les systèmes classiques, et ne précisait pas quelle était la différence entre les deux.

Alors que, maintenant, on sait que même cette explication ne tient pas.

Citer Envoyé par Pio2001 Voir le message
Ainsi, un chat aurait dû être un système quantique.

Et, à ce jour, la question de savoir si la mécanique quantique est mise en défaut à un moment ou un autre (pour pouvoir terminer la mesure quantique en cassant la chaîne infinie de Von Neumann) reste ouverte.

Certes, toutes les expériences menées à ce jour pour tenter de mettre la mécanique quantique en défaut confirment ses prédictions. Bohr, Born, Heisenberg, Pauli, Von Neumann, Zurek, Zeh, Zeilinger, Bitboll, Grinbaum, Peres, Rovelli (les positivistes) semblent avoir définitivement gagné la partie contre Schrödinger, De Broglie, Einstein, Podolski, Rosen, Bohm, Bell, Hemmick, Goldstein, Gisin (les réalistes) ...
...Et, en même temps, l'existence de résultats de mesure quantique mettent (par le simple fait de leur existence) en défaut la dynamique quantique en faisant apparaître une violation d'unitarité de l'évolution dynamique de l'état quantique du système observé quand on réalise une mesure quantique.

Pas grave disent les positivistes, c'est juste une impression d'observateur et comme tout (finalement) n'est jamais qu'impression d'observateur il n'y a pas de problème.

Par exemple, Heisenberg écrit: "La conception de la réalité objective des particules élémentaires s'est donc étrangement dissoute, non pas dans le brouillard d'une nouvelle conception de la réalité obscure ou mal comprise, mais dans la clarté transparente d'une mathématique qui ne représente plus le comportement de la particule élémentaire mais la connaissance que nous en possédons."

Bohr déclare : "Il n'y a pas de monde quantique. Il y a seulement une description quantique abstraite. Il est erroné de penser que la tâche de la physique est de savoir ce qu'est la Nature. La physique s'occupe de ce que nous pouvons dire sur la Nature."

Peierls ajoute: "Vous voyez, la description de la mécanique quantique se fait en termes de connaissance. Et la connaissance nécessite quelqu'un qui connait."

Et Mermin nous dit : "La doctrine selon laquelle le monde est fait d'objets dont l'existence est indépendante de la conscience humaine se trouve être en conflit avec la mécanique quantique et avec des faits établis expérimentalement."

Ce à quoi J.S. Bell leur répond : "Il est intéressant de remarquer que les solipsistes et les positivistes, quand ils ont des enfants, prennent une assurance-vie."

Citer Envoyé par Pio2001 Voir le message
En poussant le raisonnement plus loin, Everett a constaté que la théorie pouvait aussi prédire l'existence d'une infinité d'univers parallèles, et ce de façon arbitraire.

C'est du moins ce à quoi on aboutit si on suppose que :

  • la fonction d'onde (qu'on observe pas) est "réelle" (c'est à dire existe en tant qu'objet physique indépendamment de l'observateur et de l'acte d'observation)
    • le résultat de la mesure quantique (qu'on observe) ne l'est pas (c'est à dire est une "illusion d'optique", un peu dur à avaler tout de même quand on se prend les doigts de pied dans une porte, mais bon...).
    Citer Envoyé par Pio2001 Voir le message
    Aujourd'hui, la théorie de la décohérence explique l'histoire du chat.

    Pas vraiment. Elle explique l'impossibilité pratique de faire apparaître des interférences entre les deux états quantiques du chat mais pas, dans le détail, quand et comment on aboutit à un état observé unique, comme si l'autre état avait purement et simplement disparu.

    Pourquoi cet état quantique final plutôt que tel autre puisque la dynamique des évolutions quantiques est déterministe ? Où et comment, dans le détail, va se cacher aux yeux de l'observateur macroscopique, l'information qui conduit, de façon non déterministe, à l'observation d'un unique résultat final de mesure quantique (correspondant un état quantique bien déterminé du système observé).

    Le modèle de mesure quantique qui, à mon sens, explique le mieux (dans un cas particulier : celui d'une mesure de spin 1/2) la transition quantique classique me semble être celui de Roger Balian.

    The quantum measurement process. Lessons from an exactly solvable model, last revised 28 Mar 2007:  A. E. ALLAHVERDYAN, R. BALIAN and T. M. NIEUWENHUIZEN. http://arxiv.org/abs/quant-ph/0702135v2

    Je cite 3 petits extraits :
    "The measurement of a spin 1/2 is modeled by coupling it to an apparatus, that consists of an Ising magnetic dot coupled to a phonon bath. Features of quantum measurements are derived from the dynamical solution of the measurement, regarded as a process of quantum statistical mechanics."

    "it is shown that the collapse is explained by a dynamical approach relying only on the Schrödinger equation and on statistical properties issued from the large size of the apparatus."

    "We consider that a sensible approach to the problem should rely on quantum statistical physics. Following other works in the literature, 3–14 we consider an explicit model for the measurement apparatus."

    Voilà qui introduit (me semble-t-il) le bon ingrédient, à savoir une perte d'information (dans un bain de phonons) de nature thermodynamique statistique indissociable (me semble-t-il) de la notion d'acquisition/enregitrement d'information. Cette introduction est (à mon avis) incontournable. En effet, je ne vois pas comment on pourrait enregistrer de l'information, opération irréversible, sans produire de l'entropie de Boltzmann. Or il se trouve que l'entropie de Boltzmann fait opportunément intervenir l'observateur macroscopique ainsi que la notion d'information (indissociable de la question de la mesure quantique). Toutefois, la discussion est très délicate car elle nous amène :

    • sur le terrain de la théorie de l'information de Shannon : A Mathematical Theory of Communication By C. E. SHANNON,
      • sur le terrain de la théorie de la complexité de Kolmogorov,
        • sur le terain de la machine de Turing et enfin,
          • sur le terrain de l'information quantique.


          Par ailleurs, comment étendre cette approche thermodynamique statistique réaliste ET locale de la mesure quantique (car modélisant la mesure quantique en tant que phénomène physique objectif d'interaction d'un champ physique avec un appareil de mesure, point de vue réaliste) aux situations où se manifeste la non localité quantique (avec violation des inégalités de Bell) ?

          J'ai un peu de mal à voir comment ce problème pourra se résoudre autrement que par des considérations de type retour à un équilibre de nature thermodynamique statistique se traduisant par le respect (quand on en revient à ce que l'on sait manipuler, c'est à dire à de l'information classique) des symétries relativistes (interprétées comme des sortes de conditions d'équilibre d'un milieu)...

          ...Mais bon, comment en être sûr tant qu'on a pas de modèle (cohérent et compatible avec les résultats d'observation) en apportant la preuve.

          Nota :
          A condition de trouver une présentation cosmético-physico-mathématique qui séduise une revue à referee, la présentation d'un cadre géométrique d'espace-temps dans lequel un modèle de mesure quantique réaliste pourrait prendre place pourrait aider à ne pas oublier le travail réalisé par John Bell pour écarter les préjugés selon lesquels la direction de recherche réaliste serait forcément une impasse, mais bon...

          En réalité un modèle réaliste et non local (du point de vue de l'observateur macroscopique du moins) de la mesure quantique rentre en conflit avec une interprétation à ce jour philosophiquement préférée des symétries relativistes et non avec l'observation de ces symétries elle-mêmes. On retouve donc dans cette position la philosophie positiviste : ce que je ne sais pas encore observer (d'éventuelles violations d'invariance de Lorentz dans le cas d'une interprétation réaliste de la non localité de la mesure quantique) n'existe pas, même si j'ai des raisons que j'estime bonnes de le chercher (en raison, par exemple, de principes ou de postjugés ayant, par le passé, apporté la preuve de leur efficacité prédictive).

          Référence valant le coup d'oeil aussi : http://wapedia.mobi/fr/M%C3%A9canique_quantique.
Au moins à ce stade de son exposé, mes propres désaccord sont majeurs, et je renvoie à nos exposés :
http://deonto-ethics.org/mediawiki/index.php?title=%22Probabilit%C3%A9_de_pr%C3%A9sence%22_qu%27ils_disaient...
http://deonto-ethics.org/mediawiki/index.php?title=Interpr%C3%A9tation_transactionnelle
http://deonto-ethics.org/mediawiki/index.php?title=Quantique%2C_un_d%C3%A9m%C3%AAlage_linguistique_pr%C3%A9alable

Mais attendons la suite, si Chaverondier est plus complet.

JacquesL

#21
La suite en valait la peine :
http://forums.futura-sciences.com/physique/411254-paradoxes-de-mecanique-quantique.html#post3087217
http://forums.futura-sciences.com/physique/411254-paradoxes-de-mecanique-quantique.html#post3087731

Citer
Citerpour moi il n'y a pas de paradoxes, dans le sens où la mécanique quantique explique très bien ce qui ce passe. Il y a un début de paradoxe quand on essaye d'expliquer ce qui ce passe avec les mots de notre langage, c'est encore pire quand on essaye de conformer des faits quantiques avec notre vie de tout les jours.

Et pire encore quand on réalise que la réduction du paquet d'onde, pour être compatible avec la dynamique des évolutions quantiques (et avec l'hypothèse selon laquelle les symétries dont émerge la notion d'espace-temps ne seraient pas des émergences de nature thermodynamique statistique) doit faire appel à l'hypothèse selon laquelle :

  • d'une part, les "deux" ( :D) fonctions d'onde d'un même système (les "deux" vecteurs d'état quantique de ce système si on préfère) dont les prédictions sont pourtant identiques pour deux observateurs différents, représentent chacune la connaissance d'un des deux observateurs et non un champ physique objectif unique indépendant de ces deux observateurs  ::),

    • d'autre part la réduction du paquet d'onde lors d'une mesure quantique réalisée par un observateur, représente le changement d'état dans la connaissance de cet observateur (et non un phénomène physique objectif d'interaction d'un champ physique avec un appareil de mesure indépendant de l'observateur et de l'acte d'observation).


    Et pourtant, quand un premier observateur fait une mesure (du spin horizontal d'un électron dans un état de spin vertical up par exemple) le changement d'état du système observé se trouve confirmé par une mesure ultérieure réalisée par un deuxième observateur. Comment le changement dans la "connaissance" du premier observateur est-elle parvenue à se retrouver dans le cerveau du deuxième pour y produire un changement identique  :-[ ?

    Doit-on en conclure que les observateurs se partagent tous une même connaissance indépendante de tout support physique  :D ?

    Une explication plus simple que l'appel à des considérations sémantiques ou romanesques pour expliquer l'inexplicable commence par la constatation du fait que toute notre physique repose sur l'observation. Or une grandeur observée nécessite une action irréversible d'enregistrement obtenue en sortie du filtre passe bas de l'entropie de Boltzmann.

    Ce qui manque donc (me semble-t-il) c'est un modèle de la mesure quantique faisant apparaître de façon détaillée et complète les aspects thermodynamiques statistiques du passage classique quantique. Je n'évoque pas là seulement le phénomène de décohérence (qui reste accessible à la modélisation sans sortir de ce que nous connaissons à ce jour). C'est une partie importante mais, me semble-t-il, incomplète du modèle de mesure quantique nécessaire pour atteindre cet objectif.

    En tout cas, j'ai l'impression que le modèle de mesure quantique de spin proposé par Roger BALIAN est déjà un grand pas en avant dans la direction d'une modélisation plus complète de la dynamique d'évolution d'un ensemble système observé+appareil de mesure vers un résultat de mesure quantique.

    Existerait-il des travaux similaires à ceux de R.BALIAN, c'est à dire se plaçant délibérément dans une approche réaliste et (de nature) thermodynamique statistique de la mesure quantique (en allant ainsi plus loin que les travaux relatifs à la décohérence) en vue de modéliser, dans le détail, la dynamique de convergence vers un résultat de mesure quantique dans des situations où se manifeste la non localité de la mesure quantique ?
Citer
CiterJ'en déduis que c'est le système lui-même
et l'état macroscopique de l'appareil de mesure
Citerqui est modifié par la première mesure. Il en garde une trace, indépendamment de l'observateur, même si l'observateur oublie le résultat de la mesure, on pourrait penser qu'il y a perte d'information. Il n'en est rien car le système a été modifié de façon irréversible ?
 Si vous répondez oui, vous adoptez alors le point de vue dit réaliste. C'est toutefois un point de vue minoritaire (que je partage cependant plus ou moins). La croyance scientifique dans l'interprétation positiviste de la mesure quantique est nettement plus répandue (du moins dans les milieux scientifiques).

Au contraire, l'hypothèse réaliste est celle selon laquelle la mesure quantique est supposée être un phénomène physique irréversible objectif d'interaction d'un champ physique objectif avec un appareil de mesure. L'interprétation réaliste de la mesure quantique entre en conflit avec :

  • la réversibilité des évolutions quantiques,
    • le principe de relativité du mouvement interdisant l'existence d'un référentiel quantique privilégié dans lequel la réduction du paquet d'onde (interprétée comme une modification physique instantanée d'un champ physique objectif étendu) s'effectue partout instantanément (au sens de la simultanéité propre à ce référentiel)
      • le déterminisme des évolutions quantiques,
        • l'unitarité des évolutions quantiques.

        Pour sortir de cette impasse, on a deux possibilités :

        • soit on dit de l'hypothèse réaliste qu'elle engendre un début de paradoxe parce qu'on essaye d'expliquer ce qui ce passe avec les mots du langage courant (ou pire encore parce qu'on essaye de conformer des faits quantiques avec une vision réaliste émergeant de notre vie de tous les jours)
          • soit on admet au contraire qu'il y a bien un problème, le manque d'une description détaillée du phénomène physique irréversible (producteur d'entropie de Boltzmann et d'information) se déroulant entre la fin de la décohérence et la fin de la mesure quantique.

          Les travaux de R.BALIAN me semblent apporter un très intéressant début de solution à cette problématique. Exemples :
          L'article de Armen E. Allahverdyan, Roger Balian et Theo M. Nieuwenhuizen : Quantum measurement as a driven phase transition: An exactly solvable model, Phys. Rev. A 64, 032108 (2001). http://pra.aps.org/abstract/PRA/v64/i3/e032108

          Je cite un extrait du résumé :

          "A model of quantum measurement is proposed, which aims to describe statistical mechanical aspects of this phenomenon, starting from a purely Hamiltonian formulation. The macroscopic measurement apparatus is modelled as an ideal Bose gas, the order parameter of which, that is, the amplitude of the condensate, is the pointer variable. It is shown that properties of irreversibility and periodicity breaking, which are inherent in the model apparatus, ensure the appearance of definite results of the measurement, and provide a dynamical realization of wave-function reduction or collapse."

          Ou encore :
          Dynamics of a quantum measurement, Armen E. Allahverdyan, Roger Balian, and Theo M. Nieuwenhuizen, http://arxiv.org/abs/quant-ph/0412045.

          Je cite le résumé :

          "We work out an exactly solvable hamiltonian model which retains all the features of realistic quantum measurements. In order to use an interaction process involving a system and an apparatus as a measurement, it is necessary that the apparatus is macroscopic. This implies to treat it with quantum statistical mechanics. The relevant time scales of the process are exhibited. It begins with a very rapid disappearance of the off-diagonal blocks of the overall density matrix of the tested system and the apparatus [donc Roger BALIAN commence bien, comme il se doit, par modéliser la décohérence]. Possible recurrences are hindered by the large size of the latter. On a much larger time scale the apparatus registers the outcome: Correlations are established between the final values of the pointer and the initial diagonal blocks of the density matrix of the tested system. We thus derive Born's rule and von Neumann's reduction of the state from the dynamical process.

          CiterEst-ce que c'est que vous entendez par action irréversible d'enregistrement ?

          Voir la réponse détaillée à cette question dans les articles de R.BALIAN, dont ceux cités ci-dessus ainsi que :
          Phase transitions and quantum measurements, Armen E. Allahverdyan, Roger Balian, Theo M.Nieuwenhuizen (Submitted on 22 Aug 2005) http://arxiv.org/abs/quant-ph/0508162v1

          The Quantum Measurement Process: Lessons from an Exactly Solvable Model, Armen E. Allahverdyan, Roger Balian, Theo M. Nieuwenhuizen (last revised 28 Mar 2007) http://arxiv.org/abs/quant-ph/0702135v2

          Bref, l'attribution du problème de la mesure quantique à des difficultés de langage ou encore à une intuition erronée (car émergeant de notre expérience quotidienne d'observateur/expérimentateur macroscopique, nous forgeant une intuition classique, donc erronée, de la physique) agit comme un écran de fumée. Cet argument masque, assez efficacement d'ailleurs (en nous réfugiant derrière une interprétation positiviste ou encore instrumentale des faits d'observation incompréhensibles) le besoin de s'attaquer à un problème de modélisation très difficile : celui de la dynamique conduisant d'un système quantique, dans un état initial non propre de l'observable mesurée, vers l'enregistrement irréversible, par un appareil de mesure macroscopique, d'un résultat de mesure quantique unique, valeur propre de l'observable associée à cet appareil de mesure.

          Cette notion d'irréversibilité implique obligatoirement des considérations thermodynamiques car il n'y a pas d'irréversibilité sans fuite d'information allant se cacher dans l'entropie de Boltzmann. Sans entropie de Boltzmann masquant (au yeux de l'observateur macroscopique) les évolutions microphysiques qui laissent inchangées les grandeurs macroscopiques enregistrées, il n'y a pas d'état stable (au yeux de l'observateur) apte à stocker de l'information.

          CiterToujours dans la même logique que précédemment : si deux observateurs d'un même système, définissent chacun dans leur coin une fonction d'onde et font une série de mesures, qu'est-ce qui se passe si on compare les mesures ? Il se trouve qu'elles seront corrélées ! C'est exactement ce qui se passe dans les expériences d'intrication qui montrent la non-localité (dans l'espace et le temps). Donc on peut bien dire que la fonction d'onde représente un objet physique unique, indépendamment de tout observateur ?

          C'est en tout cas ce que j'ai plutôt tendance à croire...
          ...mais alors, que devient le modèle dynamique de mesure quantique (réaliste ET local) de R.BALIAN dans les situations où se manifeste la non localité quantique ? Je suppose que ce travail reste à faire.

          CiterQue-ce que ça implique ? L'espace-temps macroscopique émerge du mode microscopique ?


          En fait, il me semble très difficile d'imaginer une autre hypothèse. Toutes nos mesures (base de la vision scientifique du monde qui nous entoure) passent par le filtre passe bas de l'entropie de Boltzmann. Nous sommes définitivement dépourvus des droits d'accès à l'information accessible au démon de MAXWELL (cf http://www.physique.usherbrooke.ca/~dpoulin/Documents/dm.pdf) interdiction d'accès grâce à laquelle :

          • nous pouvons définir la notion de position (une notion macroscopique, car elle perd son sens à l'approche de l'échelle de Planck)
            • nous pouvons définir la notion d'instant (une notion macroscopique car elle aussi elle perd son sens au même niveau)
              • nous voyons les phénomènes se dérouler dans le temps (pas de déroulement du temps sans irréversibilité et pas d'irréversibilité, au sens actuel, sans entropie de Boltzmann).


              Ce qui est mystérieux, c'est l'émergence d'une non localité quantique observable à notre échelle macroscopique entrant en conflit (via la violation des inégalités de Bell si on ajoute simplement l'hypothèse raisonnable selon laquelle les dinosaures n'ont pas eu besoin d'un examen de leurs ossements par un paléontologue compétent pour avoir existé) avec une notion de localité pourtant parfaitement macroscopique.

              J'ai plus ou moins l'impression que l'expérience d'Alain Aspect (comme celle du choix retardé) signalent discrètement l'existence de phénomènes fins (se déroulant à une échelle ou aucune modification de structure stable ne permet d'enregistrer la trace de leur déroulement) réalisant "peu à peu", dans un temps virtuel (mais instantanément au sens de l'écoulement du temps « réel » perçu à notre échelle, un peu comme ça se produit peut-être lors du big-bang marquant « l'instant » origine d'un point de vue anthropocentrique) une sorte d'état d'équilibre par échange "d'informations" entre systèmes EPR corrélés (cf. la transactional interpretation de John CRAMER http://www.npl.washington.edu/npl/int_rep/tiqm/TI_toc.html).

              Ces "informations" ne sont toutefois pas manipulables par l'observateur macroscopique (avec ses gros doigts macroscopiques maladroits). J'ai donc mis des guillemets pour respecter l'acceptation tacite d'une interprétation anthropocentrique (assez largement admise) de la notion d'information.

              Cet échange "instantané" (1) d'informations à la "nounours vert" (2) permet l'atteinte d'une sorte d'état d'équilibre, mettant ainsi en cause l'interprétation de l'invariance de Lorentz comme étant une symétrie valide à tous les niveaux d'observation (actuels ou futurs) et non une émergence de nature statistique.

              Il est donc tentant d'interpréter la violation des inégalités de Bell comme base d'une présomption de violations de l'invariance de Lorentz (au cours d'une dynamique se déroulant à une échelle ne laissant pas de traces stables observables à l'échelle macroscopique). Des preuves plus directes de telles violations sont en fait inaccessibles car jalousement surveillées par le démon de Maxwell.

              A l'échelle macroscopique, les propriétés de conservation :

              • de l'énergie (invariance par translation temporelle)
                • de l'impulsion (invariance par translation spatiale)
                  • du moment cinétique (invariance par rotation)

                  ne sont pas sujettes à des présomptions de violation comparables à celles de la localité (via la violation des inégalités de Bell). De ces symétries émergent bien un espace-temps 4D, un cadre géométrique très convenable...
                  ...sauf qu'il ne possède pas l'invariance de Lorentz. Il possède, de ce fait, un feuilletage privilégié en feuillets 1D d'immobilité modélisant une sorte de « milieu » à l'équilibre.

                  Il est alors tentant :

                  • d'interpréter les violations d'invariance de Lorentz (et des autres invariances, cf la création de particules virtuelles lors des phénomènes de diffusion quantique, c'est à dire de particules se situant hors de la couche de masse) comme des perturbations d'équilibre de ce milieu,
                    • d'envisager la possibilité d'un modèle de mesure quantique prenant place dans cet espace-temps 4D,
                      • d'interpréter cet espace-temps 4D comme une émergence de nature macroscopique statistique laissant seulement tomber l'exigence systématique de l'invariance de Lorentz (afin d'assurer sa compatibilité avec des phénomènes physiques violant les inégalités de Bell).


                      (1) Cette fois-ci, c'est pour marquer le caractère anthropocentrique de la notion de temps que j'ai mis des guillemets autour d'instantané. Il ne me semble pas exclus que l'on puisse définir, un jour ou l'autre, une notion de temps plus fine, basée sur une notion d'entropie plus fine, modélisant la fuite d'information à une échelle subquantique et des échanges "d'information" entre systèmes EPR corrélés. Ils peuvent apparaître comme des aller-retour dans le temps tel que nous le percevons à notre échelle macroscopique (cf. les travaux de John Cramer sur un début de modélisation de cette idée). Des échanges d'information établissent alors progressivement un accord entre émetteurs et absorbeurs dans les phénomènes d'émission absorption, le déroulement de ces transactions s'effectuant dans un temps virtuel (car toute trace macroscopique des dynamiques d'évolution à ce niveau sont effacées, seul restant observable l'état final d'équilibre atteint à l'issue de la transaction émetteur absorbeur). L'atteinte de l'état d'équilibre final perçu à notre échelle macroscopique se traduit alors, dans l'interprétation des symétries relativistes que j'envisage, par une émergence de nature thermodynamique statistique des invariances relativistes (et de la notion d'espace-temps qui les exprime).

                      (2) une marque déposée par m-theory : l'observateur à beau faire très attention, il voit ou croit voir les traces vertes des pas du "nounours vert", mais il n'obtient jamais d'enregistrement irréversible attestant de façon irréfutable et partageable d'une observation du nounours vert.
Si Chaverondier finit de s'expliquer, alors les désaccords entre nous disparaissent presque complètement. En particulier il énonce l'émergence statistique de notre monde macroscopique comme incontournable. Simplement, il avait commencé par faire des révérences à des conceptions qui n'en méritent peut-être pas tant. Aussi il place plus bas que moi la frontière de validité des notions de temps et d'espace.

Si l'on fouille ses autres interventions, on constate qu'il est le seul à avoir autant avancé en thermodynamique sur les questions de l'irréversibilité et du démon de Maxwell. Cette avancée culturelle est unique sur le médium qu'il fréquente.