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Des islamistes du Mali se planquent en Guinée

Démarré par JacquesL, 17 Février 2013, 11:47:13 PM

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JacquesL

Des islamistes du Mali se planquent en Guinée
Source : Marianne via Malijet.
http://www.malijet.com/actualite-politique-au-mali/flash-info/64973-les-islamistes-du-mali-se-planquent-en-guinee.html

Citer
Ne pouvant fuir par le nord, des terroristes se replient au sud, en Guinée, où ils attendent leur heure...

Que font les Américains à Kourémalé ? A 700 km de Conakry, la capitale guinéenne, cette bourgade poussiéreuse écrasée sous le soleil n'a d'autre intérêt que de s'étirer des deux côtés de la frontière entre la Guinée et le Mali. Pour y parvenir, il faut endurer pendant des heures les cahots de voies défoncées tout en tâchant d'éviter, à partir de la tombée de la nuit, les «coupeurs de routes», véritables bandits de grand chemin qui dépouillent les occupants des voitures.

Dans les gargotes de Kourémalé, le long de la nationale 6, côté guinéen, s'entassent les voyageurs qui viennent de passer la douane, ou qui s'apprêtent à le faire. On avale rapidement un plat de riz à la viande ou au poisson, avant de reprendre la route. «Ici, c'est un flot ininterrompu, de jour comme de nuit, indique un gendarme guinéen en poste depuis un an. On voit défiler des gens de toutes les nationalités : Sénégalais, Ivoiriens, Libériens, Mauritaniens, etc. Sans compter les familles maliennes ou guinéennes réparties des deux côtés de la frontière.»

«Le front de la guerre au Mali est à plus 1 000 km, on est donc assez tranquilles, mais on surveille», tente de rassurer le gendarme. L'important dispositif sécuritaire déployé récemment à Kourémalé par les autorités guinéennes trahit cependant une réelle inquiétude. Ça grouille désormais de policiers, gendarmes, douaniers et militaires.

Discret sanctuaire

Vendredi 25 janvier, le ministre de la Sécurité, Maramany Cissé, vêtu d'un grand boubou marron, est venu en personne présider sur place une importante réunion de travail. Deux heures pour visser les boulons. Preuve de la tension et de l'enjeu, le ministre refusera tout net de livrer le moindre commentaire à la sortie. Coïncidence ? Le même jour, des Américains venus de leurs ambassades de Conakry et de Bamako se retrouvent eux aussi à Kourémalé. Officiellement pour étudier un éventuel plan d'évacuation des personnels diplomatiques de la capitale malienne. Au cas où... Bamako n'est qu'à 129 km par une route bien goudronnée. Pour étudier ce plan à l'abri des oreilles indiscrètes, et balayer aussi les questions sécuritaires, les Américains se retireront dans un hôtel voisin.

Depuis quelque temps, les services de renseignements guinéens et occidentaux ont acquis la certitude que des islamistes radicaux en provenance du Mali s'infiltrent en Guinée. D'où l'effervescence constatée sur la frontière. Les «barbus» qui jouissaient jadis d'une certaine quiétude dans la capitale malienne sont désormais pourchassés, la population n'hésitant pas à les dénoncer à la police. La fuite vers le nord étant impossible en raison de la guerre, les islamistes intégristes descendent donc vers la Guinée où ils espèrent trouver un discret sanctuaire où se faire oublier en attendant leur heure.

Le chef du district de Kourémalé, un vieillard habillé d'un grand boubou blanc et coiffé du petit bonnet traditionnel des musulmans, est assis dans un fauteuil sur le seuil du bureau de la douane. Adama Keita est le seul officiel qui acceptera de répondre à quelques questions. Il livre une information importante. «Nous avons dû accueillir un groupe important de Touaregs avec leurs moutons, dit-il dans un bon français, mais nous n'avons pas vu passer beaucoup d'islamistes radicaux par ici. Mais je sais qu'ils passent plutôt du côté de Labé.» Située à plus de 300 km à l'ouest, dans les montagnes du Fouta-Djalon, la grande ville peule est proche à la fois des frontières malienne et sénégalaise. Or, il existe aussi au Sénégal une frange d'islamistes radicaux dont certains se sont engagés sous la bannière d'Aqmi.

Dans le bureau de la douane de Kourémalé, les contrôles, beaucoup moins tatillons qu'à l'aéroport de Conakry, où les passagers sont systématiquement pris en photo, se limitent à l'examen des passeports et à un coup de tampon. Les voyageurs remontent ensuite tranquillement dans leurs véhicules pour s'enfoncer dans le pays malinké.

Des régimes si fragiles...

A Conakry, le conflit chez le voisin malien rappelle pourtant de douloureux souvenirs. En 2000, le Libérien Charles Taylor avait exporté sa sale guerre en Guinée. Les rebelles avaient semé la terreur dans le sud du pays, notamment à Guékédou et dans les villages environnants, où ils s'étaient livrés à des atrocités. La ville, autrefois prospère, porte encore les stigmates de la guerre et ne s'en est jamais relevée. Raison pour laquelle aujourd'hui la télévision publique guinéenne évoque le plus rarement possible le conflit du Mali. Même si la Guinée a aussi prévu d'engager un contingent de 500 hommes aux côtés des autres forces africaines. Mais la discrétion du pouvoir reste de mise pour ne pas inquiéter la population.

Il n'empêche que la présence éventuelle d'islamistes radicaux infiltrés est une mauvaise nouvelle. D'abord, pour les forces alliées africaines et françaises engagées au Mali. Aucune armée au monde n'aime avoir dans son dos des éléments potentiellement dangereux. Ensuite, parce que la dissémination des sympathisants d'Aqmi dans toute la sous-région présente à terme des risques de déstabilisation politique de régimes souvent fragiles. Un réel défi, notamment, pour le président guinéen Alpha Condé, élu il y a deux ans, et qui doit affronter des élections législatives compliquées en mai prochain.

Marianne

JacquesL

En Mauritanie :

http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/67312-arrestation-de-5-islamistes-armes-en-mauritanie-ministre-des-ae.html

Arrestation de 5 islamistes armés en Mauritanie(ministre des AE)
CiterLes autorités mauritaniennes ont annoncé l'arrestation, depuis quelques jours, de 5 membres des groupes islamistes armés actifs dans le nord du Mali, qui tentaient de s'infiltrer en territoire mauritanien.

Selon Hamady Ould Hamdy, ministre des affaires étrangères, qui a fait la révélation, dimanche soir, au cours d'une conférence de presse, « laMauritanie a arrêté 5 terroristes qui tentaient de s'infiltrer sur son territoire ».

Le ministre a souligné que la Mauritanie a fourni des efforts importants pour maîtriser ses frontières pour mieux assurer la sécurité de son territoire et garantir la stabilité du pays.

Le ministre n'a pas évoqué les raisons pour lesquels ces terroristes auraient tenté de franchir la frontière mauritanienne, évoquant toutefois que d'autres membres de ces groupes avaient été également arrêtés au moment où ils se faisaient passer pour des réfugiés. Ould Hamady a souligné que les mesures prises par la Mauritanie pour un contrôle stricte de ses frontières constituent le meilleur service rendu au voisin malien.

Source: ami.mr

Au Sahara occidental annexé par le Maroc :
http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/67331-guerre-au-mali-plusieurs-milliers-d-islamistes-au-sahara-occiden.html
Guerre au Mali : Plusieurs milliers d'islamistes au Sahara occidental !

CiterBamako – Plusieurs milliers de combattants islamistes auraient fuit le nord du Mali pour se réfugier au Sahara Occidental, c'est l'information exclusive qu'a laissé filtrer ce mardi matin une source sécuritaire proche de l'africom (Le Commandement des États-Unis pour l'Afrique). La migration vers le Sahara occidental aurait débuté aux premières heures des frappes aériennes françaises (le 11 janvier 2013) et se serait ensuite poursuivie par vague d'arrivée au fur et à mesure de l'avancée des troupes de l'opération Serval.

Notre source nous indique, sans pouvoir précisément donner le nombre d'islamistes mais en les estimant à plus de 5 000, que de forts soupçons pèseraient désormais sur la sécurité du Maroc avec des renseignements allant dans le sens de connexions avec le Front Polisario, mouvement politique et armé opposé depuis 1975 au Maroc pour le contrôle du Sahara occidental.

Toujours selon nos informations, cette donne serait au cœur des préoccupations du Roi du Maroc avertit de cette menace sécuritaire qui pourrait désormais peser sur le royaume Chérifien. Tout indique que le sujet sera à l'ordre du jour de la discussion ce mardi à Abidjan avec le président de la Cedeao, Alassane Ouattara.

Pour finir, du peu de détails reçus à cette heure, notons que l'Etat major malien avait fin février, renseigné KOACI.COM d'importants mouvements islamistes en direction de la frontière mauritanienne.

Ib

Source: koaci.com

En Lybie :
http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/67164-guerre-au-mali-le-danger-libyen.html
Guerre au Mali : le danger libyen

CiterOù sont passés les chefs djihadistes cachés au Mali ? N'auraient-ils pas déjà fui le pays pour se mettre à l'abri dans les pays voisins ? Analyse.

Une inquiétude persiste parmi les États voisins du Mali, plus spécialement au Niger. Les djihadistes, et en particulier leurs chefs, n'auraient-ils pas déjà fui le pays pour se mettre à l'abri dans les pays voisins et attendre des jours meilleurs ? On se demande d'ailleurs si Aqmi n'a pas déjà transféré les otages hors du Mali. C'est l'opinion d'un des spécialistes de la région, contacté à Bamako par téléphone. "Il est à craindre que les gros calibres d'Aqmi aient quitté les Ifoghas et que les militaires n'éliminent plus que des seconds couteaux", estime-t-il. Pour lui, si la mort d'Abou Zeid est confirmée, celle de Mokhtar Belmokhtar ne l'est pas.

Où pourraient aller les djihadistes en fuite ? Deux pays sont pointés du doigt. Le premier est la Libye. Depuis la révolution, la désorganisation de certaines régions, en particulier celles du Sud, est totale. Elles échappent au contrôle du pouvoir central, les trafics d'armes y sont permanents, les djihadistes y sont chez eux. Les salafistes du Groupe islamique combattant libyen (GICL) et les chefs d'Aqmi, en particulier Mokhtar Belmokhtar, se connaissent depuis longtemps : les premiers ont fourni les armements des seconds depuis 2011, et ils sont intouchables en Libye. Ainsi, c'est de Libye, où ils ont bénéficié de complicités, via le Niger, que sont venus les hommes de Mokhtar Belmokhtar en janvier pour attaquer le site gazier algérien proche d'In Amenas.

Si les combattants d'Aqmi se déplacent du nord du Mali au sud de la Libye, le Niger, le Tchad, l'Algérie, connaîtront, à leur tour, l'insécurité. "Et en Libye, il sera quasiment impossible de les combattre", estime un diplomate. Pour le Niger, qui se sait le second pays le plus vulnérable de la région, il faut donc éliminer les hommes d'Aqmi avant qu'ils ne s'installent dans le sud de la Libye. Et éviter aussi que des djihadistes ne prennent pied sur le sol nigérien.
Frontières poreuses

La tâche n'est pas aisée, pour deux raisons. La première : une très longue frontière, assez poreuse, sépare le Niger du Mali. En 2011 et 2012, le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), groupe dissident d'Aqmi, y a aisément recruté des jeunes dans la région du fleuve. Les djihadistes leur donnaient entre 100 et 150 euros, une kalachnikov et de la nourriture. Une manne, car la pauvreté et le chômage sont la norme. Depuis la guerre, plusieurs centaines de ces recrues sont rentrées chez elles. Les jeunes vont-ils reprendre une vie normale ? Vont-ils être récupérés par des imams fondamentalistes et formés des cellules dormantes qui ressurgiront ultérieurement ?

Deuxième motif d'inquiétude : les étendues désertiques de l'Aïr, au nord du pays, sont encore plus incontrôlables. En 2012, Aqmi avait tenté de s'y installer et de se doter d'une nouvelle base arrière proche de la Libye. Les djihadistes n'étaient pas les bienvenus et les chefferies locales leur ont demandé de quitter la région.

Pourchassés par l'armée française, certains peuvent être tentés de s'y installer de nouveau. Pour rejoindre la Libye, les autres n'ont pas le choix : la seule piste praticable, et mal contrôlée, transite par le nord du Niger, longe les milliers de kilomètres de la frontière algérienne et pénètre en Libye par la passe de Salvador. Des pick-up remplis d'armes et de djihadistes venant de Libye continuaient à arriver au nord du Mali en février. C'est terminé.
Sécurité à long terme

Niamey ne veut pas devenir une future base des djihadistes en déroute. Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, ingénieur des Mines, diplômé de Saint-Étienne, a été le premier, dés 2012, à demander une intervention militaire au Mali. Au début de la guerre, il a été le premier à engager des soldats (700) ; il a aussi autorisé des forces spéciales françaises à renforcer l'armée nigérienne autour d'Arlit (mines d'uranium exploitées par Areva), et les Américains à installer des drones Predator à Agades pour surveiller le corridor vers la Libye et le nord du Mali.

Ces derniers jours, l'armée nigérienne installée dans l'est du Mali est sur les dents pour éviter les infiltrations de l'autre côté de la frontière. Dans les régions de Menaka et de Kidal, les Nigériens qui se sont battus contre le Mujao affrontent les Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Le Niger est convaincu que tant qu'il existera des irréguliers en armes au nord du Mali, ils représenteront un danger potentiel pour la région. Niamey ne soutient donc pas la France dans son flirt avec le MNLA. Paris espère que le mouvement touareg (non-islamiste) peut l'aider à libérer les otages. Niamey a d'autres priorités, en particulier ne pas favoriser un nouvel irrédentisme touareg sur son sol.

Le Niger est incontestablement le pays le plus cohérent de la région pour tenter de trouver une solution à la fragilité des États sahéliens. En février, il organisait, avec le Centre des stratégies pour la sécurité du Sahel-Sahara (C4S), un think tank fondé par l'ancien secrétaire général adjoint de l'ONU, Ahmedou Ould Abdallah, et l'Institut international pour la paix de New York, un séminaire international sur la sécurité et le développement dans la région du Sahel et du Sahara. Pendant deux jours, des experts (dont Romano Prodi au nom de l'ONU), des diplomates, des chercheurs, des hommes politiques, des responsables du renseignement et des militaires ont discuté, en cercle restreint, des réponses à apporter pour lutter contre les djihadistes et renforcer les États. Tous estimaient qu'après la phase militaire, seul le développement et l'implication des populations pourront ramener une sécurité à long terme dans la région. Ce sera la bataille la plus difficile.

Par MIREILLE DUTEIL

Source: lepoint.fr

JacquesL

700 combattants du Polisario au Nord-Mali

http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/67806-700-combattants-du-polisario-au-nord-mali.html
par Afrik.com

CiterLe Polisario serait actif dans les rangs des islamistes dans la guerre au Mali.

Ils seraient plus de 700 combattants du Polisario à s'être rendus au Mali. Selon des rapports de chancelleries occidentales accréditées au Mali, ces membres du Polisario auraient rejoint individuellement ou par groupe les djihadistes algériens au nord du Mali, rapporte le site d'information mauritanien Al Akhbar. Le salaire de ces combattants s'élèverait entre 200 et 600 euros.

D'après des officiels diplomatiques cités par le média en ligne, le gouvernement algérien œuvre en faveur de l'instabilité au Sahel. Son but serait d'influencer les pays maghrébins et freiner les activités militaires et de renseignements de la France et des Etats-Unis au Sahel.

Les auteurs des rapports affirment que l'Algérie coopère avec d'autres pays tels que la Syrie, l'Iran ou la Corée du Nord pour mener à bien cette mission. Ils ajoutent que le Polisario est un instrument utilisé par l'Algérie pour occuper la zone sahélo-saharienne.

L'Algérie s'était fortement prononcée contre une intervention militaire au Mali, préférant privilégier les négociations.

Tiéman Coulibaly en est convaincu

Ces accusations portées par ces chancelleries viennent confirmer les dires du ministre malien des Affaires étrangères qui en février dernier affirmait que le Polisario envoyait des hommes combattre au Mali. « Ils n'étaient que 500 djihadistes au départ. Aujourd'hui, ils sont entre 5.500 et 7.000 hommes. Ces groupes djihadistes ont été rejoints par des jeunes sans perspectives y compris par des jeunes sahraouis des camps », avait-il déclaré lors d'un entretien accordé à Atlasinfo, tout en faisant allusion notamment au camp de Tindouf sous le contrôle du Polisario au sud de l'Algérie.

L'Algérie avait pourtant « autorisé sans limite le survol de son territoire aux avions français » pour se rendre au Mali, selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Bien qu'en réalité les rafales français ont survolé le Maroc et non l'Algérie.

Que le Polisario soit actif au Nord-Mali, même Habib Ould Youssouf, Nigérien et leader du Mujao, l'a confirmé en louant le grand soutien qu'il reçoit du Polisario. En donnant son aval à Paris de survoler son espace aérien, Alger s'était officiellement engagé dans le conflit. Pour autant, est-il, en parallèle, réellement complice du Polisario dans l'envoi d'hommes au Nord-Mali ?
lundi 25 mars 2013 / par Fouâd Harit

Source: afrik.com

Autrement dit l'Algérie jouerait double jeu, via le Polisario qu'elle contrôle.
A vérifier de plus près.

JacquesL

Mali : le récit d'une bataille entre Français et djihadistes.

http://www.malijet.com/en-direct-du-front/68012-mali-le-recit-d-une-bataille-entre-francais-et-djihadistes.html

CiterLe 1er mars, à Imènas, près de Gao, une section franco-malienne s'est retrouvée prise dans des combats très violents, à la lisière d'une forêt où se cachaient des djihadistes et leur armes. Envoyé spécial à Gao.

En ce lundi matin, Gao se méfie encore. La veille, une poignée de djihadistes, entre quatre et six hommes bien armés, se sont infiltrés dans la cité du Nord-Est malien. Il aura fallu plus de quatre heures et un mort à l'armée malienne pour réduire cette petite bande de combattants suicidaires qui fuyait de maison en maison, mitraillant tout sur son passage.

Le Mujao (Mouvement unicité et jihad en Afrique de l'Ouest), le groupe islamiste qui occupait Gao jusqu'à l'intervention française, signait là sa troisième incursion urbaine.

Alors que, dans le grand nord, dans l'adrar des Iforas, Aqmi a mis un genou à terre sous les coups des troupes françaises, Gao et sa région deviennent la priorité sécuritaire des officiers. La zone, où stationne un millier d'hommes, est renforcée. «La stratégie du Mujao est différente de celle d'Aqmi. Al-Qaida avait choisi, au moins au début, une confrontation frontale avec nous. Le Mujao lui a opté pour une guerre asymétrique, une guerre de harcèlement et de guérilla», souligne le général Bernard Barrera, le chef des opérations au Mali.

À Gao et dans les villages des alentours, profitant des cachettes offertes par les arbres de cette brousse sèche, le Mujao n'a jamais vraiment lâché prise. Depuis la fin février, les accrochages s'y multiplient, presque quotidiens, autour deBourem, Djebok ou Gao. Chaque fois l'histoire est la même: un groupe de quelques djihadistes est débusqué puis «traité».

Mais rien jusqu'alors n'avait vraiment préparé les militaires français à la bataille Imènas. «C'était un scénario qui avait été planifié», reprend le colonel Bruno Bert. Le 1er mars, à la tête d'une colonne de 200 hommes et de 16 blindés du 92e régiment d'infanterie (RI) de Clermont-Ferrand, appuyés par autant de soldats maliens, l'officier s'approche d'Imènas à l'aube. Trois jours que la troupe ratisse la région, dans un calme relatif.

Imènas est le dernier objectif. Ce gros village, signalé par les renseignements comme un possible site de transit de l'ennemi, doit être fouillé. Quelques djihadistes, surpris, tentent une vague résistance, puis préfèrent fuir. Le plan est mis en place: le capitaine Jean-Baptiste place ses véhicules pour assiéger la bourgade et l'armée malienne entreprend de visiter les maisons. Imènas se révèle sans grand intérêt. «La population était très calme, tout se passait bien», souligne le capitaine.

Avant le départ, les militaires se décident néanmoins à vérifier les alentours, une forêt touffue, d'aspect innocent sous la chaleur. La section envoyée pour cette mission n'atteindra pas le sous-bois. «Ils ont tout de suite été pris sous un feu extrêmement intense et violent», rapporte le colonel Bert. Des dizaines de Gad(«Groupe armé djihadiste» dans le jargon français) se ruent hors du couvert, kalachnikov en mains. Plusieurs roquettes RPG7 frôlent les blindés.

Pris de court, les Français manœuvrent à la hâte. Le QG mobile, un transport de troupes blindé, est presque submergé par l'ennemi. Pour se dégager, la mitrailleuse 25 mm crache sur l'ennemi à moins de 20 mètres. Les fantassins prennent position comme ils le peuvent, vidant leurs chargeurs. Même les officiers doivent prendre leurs pistolets et tirer. «C'était très dur», commente le capitaine. «On les voyait dans les yeux.»

La colonne française finit par se réorganiser, et prendre deux petites hauteurs qui surplombent ce qui devenu un champ de bataille. «Il nous fallait garder l'initiative pour ne pas subir», expliquer le jeune officier. Des hélicoptères sont dépêchés sur place, pour pilonner les arrières du Mujao et le priver de tout espoir d'obtenir des renforts ou de se réapprovisionner. Le combat durera toute la journée. Par deux fois au moins, les djihadistes relanceront des assauts insensés. Les vagues s'approchent parfois à moins de dix mètres des fantassins français, qui encore et encore ouvrent un feu nourri.

Caches d'armes dans la forêt

À ces souvenirs, le regard des soldats, les plus jeunes d'abord, se perd un peu.«Ils étaient juste là. Les têtes éclataient comme des melons», décrit l'un. Ce combat de près, qui n'a rien de virtuel, va laisser des traces. Les Maliens, moins armés moins protégés que leurs homologues français, sont eux aussi violemment engagés. «On tirait, on tirait et ils revenaient encore. J'avais pris 100 balles et j'ai tout utilisé», se rappelle le soldat Ousman, qui n'en revient pas. L'ennemi espérait profiter de la relative faiblesse malienne pour briser l'offensive. «Les djihadistes n'étaient pas du tout désorganisés. Ce n'était pas du suicide. Ils bougeaient. Ils ont tenté à plusieurs reprises de nous contourner tant par la droite que par la gauche. Ils ont combattu», analyse le colonel Bert.

Ce n'est que le soir tombant que la fusillade cesse. Le bilan côté franco-malien est vierge. «Un vrai miracle. Le fruit de l'entraînement sans doute», assure un deuxième classe. Toute la nuit, le 92e RI veille. Aux premières lueurs, les forces coalisées lancent l'attaque. Cette fois, le bois tombe sans mal. Profitant de l'obscurité, les djihadistes ont fui. Sous les arbres les Français retrouvent 51 corps abandonnés. Seuls les blessés ont été emmenés par les islamistes.

Combien étaient-ils au plus fort de cette bataille? «Vraisemblablement pas moins d'une centaine», estime le colonel Bert. Au moins le double, selon un responsable des renseignements. Le mystère des effectifs restera entier. La visite, serrée et tendue, des taillis d'Imènas lèvera en revanche celui de la motivation des djihadistes. Sous des bâches et branchages, dans des trous, on découvre des dizaines de caches d'armes de tous calibres. Des postes de combats bien préparés sont aussi mis au jour. Un arsenal qui n'étonne pas les officiers français.

Fondus dans la population
«C'est leur stratégie. Ils cachent leurs armes et vont les chercher quand ils veulent», rappelle le colonel Bert. Entre-temps, les islamistes se fondent dans la population, se muant en bergers ou en artisans. Comme en Afghanistan, l'ennemi peut donc être partout, n'ayant besoin que de quelques heures pour surgir ou se cacher à nouveau. Chaque village peut être un jour un Imènas. Et difficile de savoir si, dans cette guérilla des plus classique, les civils sont les otages ou les complices du Mujao.

«L'une des grandes différences entre la région de Gao et le reste du Mali, c'est qu'ici les islamistes ont réussi à convaincre une partie des habitants du bien-fondé de leur thèse. Cela fait au moins une dizaine d'années que les salafistes se sont implantés avec succès», explique l'un des rares humanitaires à être resté en ville au cours des derniers mois. Paris n'ignore rien de cette imprégnation.

Les morts retrouvés sur le champ de bataille étaient tous de jeunes Noirs. Des gamins perdus recrutés sur place et qui forment aujourd'hui l'ossature du Mujao. Alors, même si après le choc d'Imènas le Mujao s'est fait nettement plus discret, les militaires se gardent bien de crier victoire.

Source: lefigaro.fr