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jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

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Psychanalyse de bazar

Démarré par JacquesL, 08 Mars 2007, 11:40:58 AM

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JacquesL

http://www.liberation.fr/rebonds/238897.FR.php

Livre. Encombrés par leur enfance respective, les deux présidentiables sont
analysés. Une fiction hautement inspirée par la réalité.

Ségo et Sarko sont sur un divan...Par Eric AESCHIMANN



Comment choisir son président, Oreste Saint-Drôme,Denoël, 344 pp. ; 18 €.

Au mitan de la campagne de l'élection présidentielle, domine la sensation de
manque, de faux rythme, de non-dits. Le débat manquerait-il de sincérité,
comme au bon vieux temps de Mitterrand et Chirac, menteurs roués ? Même pas
: nul n'accuse Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal de fausses promesses.
Alors, d'où vient ce sentiment qu'ils continuent à nous dissimuler quelque
chose ?

Oreste Saint-Drôme est le pseudonyme commun de deux psychanalystes férus de
politique qui ont décidé d'allonger sur le divan deux patients tout aussi
impatients de guérir l'un que l'autre : Ségo et Sarko. La cure est
réglementaire : une dizaine de pages par séance, interventions dosées de
l'analyste, travail sur les rêves et les associations d'idées. Et la réponse
ne tarde pas : si ces deux-là ne nous mentent pas, c'est parce qu'ils
passent un temps considérable à se mentir à eux-mêmes. Victimes d'une
enfance envahissante, de souvenirs proliférants, de craintes enkystées, ils
sont les jouets de leur passé.

Du côté de Sarkozy, il est question de "rupture". Rupture avec le
chiraquisme ou Cécilia, bien sûr. Mais, surtout, rupture du couple parental
décidé par un père qui partit refaire sa vie aux Etats-Unis (comme
Cécilia...). Le petit Nicolas a fait face et, fier de sa vaillance, rêve de
"métamorphoser les petits Français en grand Nicolas", note Saint-Drôme. Mais
ses "symptômes hétéroclites" ­ "boulimie compulsive, tics récidivants,
sudations profuses, gaullisme hystérique" ­ vont l'amener à découvrir tout
ce qui, dans son parcours, renvoie au traumatisme fondateur : être gaulliste
à 18 ans pour trouver une famille, être maire à 28 pour remarier
symboliquement ses parents ; supprimer la double peine qui sépare des
enfants de leurs papas ; être ministre de l'Intérieur pour trouver
protection ; etc.

"Moi, ce que je désire le plus au monde, c'est la fin des ruptures", dit
Ségolène sur le divan. Pour la candidate socialiste, au début était le
silence. Ou, plus précisément, la "silenciation", comportement taiseux par
lequel la petite Marie-Ségolène se mit à l'abri d'un père sévère et injuste.
"Je serrais les mâchoires en souriant [...]. J'avais sans doute peur de ma
brutalité." Ce père aussi s'en va, mais Ségolène, elle, choisit de lui
coller un procès : "C'est ainsi que je procède : devant un désordre moral ­
un père défaillant ­, je recours à la Loi." Il lui en est resté l'ordre
juste et un rapport bizarre à la parole. "Quand j'étais jeune, j'éprouvais
une peur panique à l'idée d'être coupée [...]. Quand je parle, je ne tiens
pas compte des interruptions."

Deux pères déserteurs, donc. Et aussi deux lignages chargés de personnalités
hors du commun : un grand-père médecin juif radié par Vichy pour Sarkozy ;
un grand-père général aux faux airs de De Gaulle, pour Ségolène.

En somme, c'est désormais au niveau de la troisième génération que se rejoue
désormais, comme à chaque élection en France, le grand traumatisme de la
Deuxième Guerre mondiale. Ceux qui espéraient que le renouvellement du
personnel politique s'accompagnerait d'un rapport plus apaisé à l'histoire
nationale en sont pour leurs frais. Il est vrai qu'avec les psychanalystes,
aucun passé ne passe jamais vraiment.