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Si je devais commettre un génocide (par Caitlin Johnstone)


Si je devais commettre un génocide, je m’assurerais de tuer autant de femmes et d’enfants que possible afin d’éliminer les générations futures du peuple que j’essaie d’anéantir. En y réfléchissant, je suppose que je ferais en gros ce qu’Israël fait à Gaza.

Enfin, le New York Times rapporte qu’Israël a tué plus de femmes et d’enfants qu’il n’en a été tué en Ukraine. En deux mois seulement, alors que le carnage russe s’est étalé sur 21 mois.

Si je devais commettre un génocide, je ciblerais délibérément les civils, les hôpitaux et les infrastructures civiles afin de rendre la survie de la population indésirable de plus en plus difficile. En fait, un bon exemple de cela serait ce qu’Israël est en train de faire à Gaza aujourd’hui.

Les services de renseignement israéliens admettent que «rien n’arrive par accident» et que «tout est intentionnel» en ce qui concerne les cibles civiles à Gaza.

Si je devais commettre un génocide, je m’assurerais de cibler les centres culturels pour détruire l’histoire et la culture de la population que je souhaite éliminer, en détruisant leurs musées et leurs anciens édifices religieux. Vous savez quoi ? Je suppose que je ferais à peu près ce qu’Israël fait actuellement à Gaza.

Israël s’est engagé dans la destruction de sites culturels et patrimoniaux palestiniens en Cisjordanie, à Gaza et à l’intérieur même d’Israël.
La destruction intentionnelle de sites du patrimoine culturel a également été considérée comme une tactique des régimes qui se livrent à un génocide contre un peuple.

Une autre chose que je ferais si je devais commettre un génocide serait de m’assurer de tuer tous les membres les plus brillants de la population que j’essayais d’exterminer – leurs médecins, avocats, universitaires, journalistes et leaders d’opinion – afin d’empêcher toute reconstruction de la civilisation que j’essayais d’anéantir. En d’autres termes, je ferais ce qu’Israël fait actuellement à Gaza.

Si je devais commettre un génocide, je devrais évidemment m’assurer que tous mes principaux subordonnés sont d’accord avec l’opération, et vous les verriez donc probablement débiter en permanence une rhétorique génocidaire à l’appui de ces plans. C’est un peu comme cela que les responsables israéliens parlent depuis deux mois de leurs opérations à Gaza.

Cette vidéo doit être regardée et partagée. Elle compile plusieurs déclarations publiques récentes de responsables israéliens qui montrent sans l’ombre d’un doute que l’intention qui sous-tend la violence israélienne contre les Palestiniens est génocidaire.

Si je devais commettre un génocide, je voudrais aussi avoir un plan pour chasser les indésirables qui ne peuvent pas être éliminés par des meurtres de masse de la terre dont je veux qu’ils soient chassés. Vous verriez des membres de mon gouvernement discuter fréquemment de plans d’épuration ethnique, de la même manière que vous voyez de telles discussions à maintes reprises parmi les responsables et les leaders d’opinion israéliens.

Les responsables israéliens ne cessent de répéter ouvertement que le plan pour Gaza est un nettoyage ethnique, mais la classe politique/médiatique occidentale insiste catégoriquement pour continuer à présenter les actions d’Israël à Gaza uniquement comme une guerre contre le Hamas. Le Hamas n’est pas la cible, c’est l’excuse.

Si je devais commettre un génocide, je continuerais à attaquer la population indésirable avec une agressivité extrême tout en la poussant de plus en plus loin vers une frontière étrangère, forçant finalement les autres pays à les accueillir ou à continuer à les laisser se faire massacrer pendant que je fais pleuvoir des explosifs militaires sur leur espace vital qui ne cesse de se rétrécir.

Ce qu’ils ont fait au nord de Gaza, ils le font au sud de Gaza où ils ont dit aux civils de fuir.

De toute façon, je me débarrasse de la population dont j’essayais de me débarrasser et je peux repeupler le territoire dont je me suis emparé avec un type de population plus désirable. En d’autres termes, je ferais exactement ce qu’Israël est en train de faire, au vu et au su du monde entier.

source : Caitlin Johnstone

traduit par Réseau International

https://reseauinternational.net/si-je-devais-commettre-un-genocide/


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Le Zugzwang augmente entre Israël et les Etats-Unis













Par Simplicius – Le 18 novembre 2023

Nous pouvons maintenant affirmer sans risque que notre lecture précédente de la situation israélienne semble être exacte. Les États-Unis agissent comme un navire sans gouvernail, se précipitant au Moyen-Orient par réflexe, sans plan clair, et sont en fait terrifiés par les escalades iraniennes.

Nous le savons désormais grâce à une confluence de nouvelles données.

Tout d’abord, rappelez-vous quand j’ai dit que l’on pouvait savoir à quel point les États-Unis étaient sérieux en fonction de l’endroit où ils positionnaient leur groupe de porte-avions. Il s’avère aujourd’hui que l’USS Eisenhower est positionné au large des côtes d’Oman, exactement à l’endroit où j’avais dit qu’il le serait si les États-Unis ne voulaient rien faire d’autre que de montrer ses muscles. En effet, il est trop éloigné pour frapper les cibles les plus importantes en Iran, mais il est hors de portée de la majorité des systèmes de défense antimissile côtiers.

Les mandataires de l’Iran continuent à frapper des bases américaines, y compris un autre coup majeur à ce jour sur une base américaine :

Les mandataires iraniens ⚡️⚡️ont détruit un hangar d’équipements sur la base militaire américaine de Harir en Irak.

Il n’y a pas d’information sur les victimes.

Les mandataires iraniens jurent d’attaquer les États-Unis alors qu’Israël poursuit son génocide à Gaza.

Où est la défense aérienne ? ⚡️⚡️⚡️

Ils ont même diffusé une déclaration officielle (traduction automatique de l’IA) :

Pendant ce temps, le nombre de victimes continue d’augmenter. Non seulement le nombre de victimes est passé de ~40 à ~55, mais il y a eu des rapports sur la mort de soldats américains lors d’une autre frappe il y a quelques jours, rapports qui sont maintenant étouffés.

Ce que je veux dire, c’est que l’Iran est en train de porter des coups importants aux États-Unis et comment réagissent ils ?

Biden débloque de nouveaux fonds de plusieurs milliards à l’Iran

C’est cela, c’est ma deuxième raison qui le prouve. Biden propose maintenant de soudoyer l’Iran avec une somme colossale de 10 milliards de dollars en guise de concession pour l’inciter à cesser l’escalade.

Pourquoi cela ? Comme je l’ai déjà écrit, c’est avant tout parce que les États-Unis ne sont pas prêts pour une véritable guerre à grande échelle, qu’ils n’ont pas les munitions ou les moyens nécessaires, et qu’ils n’ont pas non plus la détermination nécessaire – car il y a une véritable mutinerie au sein du Département d’État, car de plus en plus de fonctionnaires se rangent du côté des Palestiniens et pensent que les États-Unis sont dans l’erreur.

Le vent tourne lentement en défaveur d’Israël, de nombreuses structures occidentales estimant désormais qu’un cessez-le-feu et une sorte de solution politique sont la meilleure solution. En fait, certains ont estimé que l’Occident le signalait à Israël par le biais du contrôle qu’il exerce sur les médias. Il y a eu une série de nouveaux rapports très bizarres de la part de piliers des MSM occidentaux tels que la BBC et CNN qui sont soudainement très critiques à l’égard d’Israël.

Dans l’article publié hier par CNN, Jake Tapeworm, je veux dire Tapper, sort complètement de son rôle en dénonçant le suprémacisme juif “raciste” de nombreux membres de la Knesset israélienne, y compris en critiquant sévèrement Netanyahou.

Puis, de manière choquante, la BBC lui a emboîté le pas en publiant un reportage sur la manière dont Israël trompe le public avec de faux accessoires plantés et d’autres mensonges.

Certains pensent qu’il s’agit simplement pour les chaînes de “couvrir leurs arrières” et de se protéger de la tempête de feu qui s’annonce une fois que la poussière sera retombée. Toutefois, il semble que des pressions soient exercées sur Israël pour qu’il limite son génocide. Ces chaînes ne rapportent rien sans directives claires venant d’en haut, qui proviennent des mêmes cartels mondialistes qui contrôlent les gouvernements occidentaux.

Une autre théorie à laquelle j’adhère est qu’ils ont réalisé que le génocide qu’Israël est en train de commettre condamne le pays tout entier à sa fin. J’ai écrit à ce sujet plusieurs articles dans lesquels je disais qu’Israël est confronté à une crise existentielle et qu’il pourrait cesser d’exister à l’avenir. Les actions actuelles représentent une tentative totale de défier le destin, mais pourraient en fait accélérer cette disparition.

Les pouvoirs en place semblent l’avoir reconnu et paniquent parce qu’Israël n’a jamais été rien d’autre qu’une base avancée néocolonialiste permettant à l’empire occidental/atlantiste de dominer le Moyen-Orient et, par conséquent, le cœur du monde. Les actions actuelles d’Israël sont perçues comme accélérant le réalignement de l’ensemble du globe à un degré si dangereux que les États-Unis et leurs alliés ne voient pas comment ce conflit pourrait se terminer sans que les États-Unis ne perdent toute leur influence au Moyen-Orient et ne transmettent l’ensemble du destin futur du globe sur un plateau d’argent à la Russie et à la Chine, qui sont perçues comme étant du bon côté de l’histoire dans le cadre de ce conflit.

L’autre question que nous avons abordée la dernière fois est celle de la situation d’Israël dans ce conflit. Il y a deux points de vue opposés à ce sujet : Israël écrase facilement Gaza tout en subissant des pertes très mineures (en hommes et en matériel), réussira à faire sortir tout le monde par le sud sans encombre et atteindra tous les objectifs géopolitiques qu’il s’est fixés.

L’autre camp estime qu’Israël subit déjà des pertes insoutenables et des dommages économiques irréparables.

Il est difficile de savoir lequel des deux camps est le plus proche de la vérité, tant le conflit est entouré d’un épais brouillard de guerre. Le Hamas a publié une déclaration selon laquelle il a déjà détruit près de 200 Merkavas sur les 500 à 600 Merkavas actifs d’Israël, tandis qu’Israël affirme n’avoir subi que très peu de pertes de blindés. Qui a raison ? Nous savons qu’Israël ne laisse passer aucun type d’entité journalistique à l’intérieur de Gaza – toutes les images et tous les reportages doivent être examinés par les FDI.

De plus, un flux constant d’images comme celles qui suivent, montrant des APC Namer et des Merkavas endommagés/détruits, continue de fuiter, donnant du crédit aux affirmations du Hamas.

Pour avoir une idée plus précise, nous avons des rapports tels que le suivant :

Washington encourage Israël à accélérer l’opération à Gaza et à éviter qu’elle ne soit retardée, ce qui aurait des répercussions négatives sur les positions électorales de Biden, a déclaré le service russe de renseignement extérieur. Les États-Unis sont conscients que la solution de détruire le Hamas peut entraîner un grand nombre de victimes civiles, mais ils considèrent que c’est tout à fait acceptable, a indiqué le service. Avec l’Angleterre et l’Allemagne, Washington a l’intention d’entraver les initiatives prévoyant un cessez-le-feu à Gaza, indique le SVR.

En outre, des rapports affirment que les fonctionnaires de l’intérieur israéliens sont eux aussi de plus en plus dans l’impasse quant à la manière de procéder :

Des amis d’autres chaînes rapportent maintenant que le cabinet de guerre (d’Israël) se chamaille entre lui, la plupart des ministres parlent de la nécessité d’augmenter les attaques contre le Hezbollah. Netanyahou a refusé et son propre bras droit, Ben Gvir, demande maintenant sa destitution. Il est important de noter que Ben Gvir est l’un des rares ministres du gouvernement à être autorisé à avoir sa propre milice, distincte de l’armée israélienne et du Mossad. Par conséquent, un individu hautement instable avec des centaines d’hommes armés qui le suivent n’est pas la meilleure image pour la structure du pouvoir israélien.

En fait, d’autres rapports ont indiqué que le secrétaire d’État américain à la Défense, Lloyd Austin, avait “mis en garde” son collègue israélien Gallant contre une escalade contre le Hezbollah. Axios rapporte :

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a exprimé son inquiétude à son homologue israélien Yoav Gallant lors d’un appel téléphonique samedi à propos du rôle d’Israël dans l’escalade des tensions le long de la frontière entre Israël et le Liban, selon trois sources israéliennes et américaines qui ont été informées de l’appel.

Et :

Pourquoi c’est important : Le message de M. Austin à M. Gallant reflète l’inquiétude croissante de la Maison Blanche face à l’action militaire israélienne au Liban qui exacerbe les tensions le long de la frontière, ce qui pourrait conduire à une guerre régionale.

Ils poursuivent en affirmant que c’est la Maison Blanche qui a poussé Austen à envoyer ce message à Israël, par crainte qu'”Israël essaie de provoquer le Hezbollah et de créer un prétexte pour une guerre plus large au Liban qui pourrait entraîner les États-Unis et d’autres pays plus loin dans le conflit, selon des sources informées sur la question“.

Les États-Unis sentent donc qu’Israël essaie délibérément d’attirer le Hezbollah dans le conflit afin que l’Amérique puisse intervenir et “en finir” avec le Hezbollah et l’Iran une fois pour toutes. Pendant ce temps, les États-Unis connaissent les dangers de cette situation, car ils sont loin d’avoir la capacité actuelle de mener un conflit prolongé contre l’Iran, ce qui pourrait virtuellement bloquer l’ensemble de l’économie mondiale et faire disparaitre tous les “miracles économiques” de Biden, créant un scénario désastreux pour les élections de 2024 qui donnerait la victoire à un parti d’opposition, en particulier à Trump.

J’ai même vu une théorie selon laquelle les États-Unis auraient précipité le départ de leur flotte de porte-avions dans le seul but de pacifier Israël, car les responsables américains craignaient qu’un Israël déséquilibré n’”atomise” l’Iran en désespoir de cause.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, un nouvel article de la BBC a même fait son apparition sur le web, soulignant une fois de plus ces questions :

Biden fait face à une contestation interne croissante au sujet de la campagne israélienne à Gaza

Les initiés sont “stupéfaits” de l’intensité de l’opposition interne :

Souligné en rouge : « Je suis étonné par son intensité », « je n’avais jamais rien vu de tel »

Plusieurs mémos internes ont été envoyés au secrétaire d’État Antony Blinken par le biais d’un canal, établi après la guerre du Vietnam, qui permet aux employés de faire part de leur désapprobation à l’égard d’une politique.

Une grande partie de cette opposition est privée, et les signatures sont souvent anonymes par crainte que la protestation n’affecte l’emploi, de sorte que l’on n’en connaît pas l’ampleur. Mais selon des fuites citées par de nombreux rapports, des centaines de personnes se sont jointes à la vague d’opposition.

Lisez l’article pour vous rendre compte de l’ampleur de la situation, il décrit un monde de conflits internes comme jamais auparavant, avec Biden faisant face à d’immenses pressions pour appeler à un cessez-le-feu

Mais revenons un instant à l’article d’Axios, qui décrit comment l’administration de Biden s’est démenée pour tenter d’empêcher le Hezbollah d’entrer dans le conflit :

Un des principaux conseiller de Biden, Hamos Hochstein s’est déplacé au Liban la semaine dernière et a lancé un fort avertissement au Hezbollah par l’intermédiaire du président du parlement.

Ils terminent en répétant les récents rapports de la presse israélienne selon lesquels Gallant et plusieurs hauts commandants des FDI voulaient en fait lancer une attaque préventive massive contre le Hezbollah au début de la guerre, mais que Netanyahou a annulé la décision de Gallant. C’est probablement ce type de mouvement qui a inquiété au plus haut point les autorités américaines.

Dans le même temps, le dernier article de Kit Klarenberg se penche sur l’aspect économique, affirmant que l’économie israélienne paye un lourd tribut :

Il rapporte :

Retour de bâton : La guerre à Gaza entraine de lourdes pertes pour l’économie israélienne.

Le FT rapporte que la guerre a perturbé et ravagé des “milliers” d’entreprises, dont beaucoup sont au bord de l’effondrement, des secteurs entiers étant plongés dans une crise sans précédent.

Les données citées par le Bureau central des statistiques d’Israël révèlent une sombre réalité : une entreprise sur trois a fermé ses portes ou fonctionne à 20 % de sa capacité depuis le début de l’opération “Al-Aqsa Flood“, le 7 octobre, qui a entamé la confiance des Israéliens.

Plus de la moitié des entreprises sont confrontées à des pertes de revenus dépassant les 50 %. Les régions méridionales, les plus proches de Gaza, sont les plus touchées, avec deux tiers des entreprises fermées ou fonctionnant “au minimum“.

Il poursuit en indiquant que près d’un cinquième de la main-d’œuvre israélienne est sans emploi en raison des diverses évacuations et probablement, comme indiqué la dernière fois, de l’appel de 360 000 réservistes.

La dernière fois, j’avais fait état de pertes économiques de l’ordre de 90 millions de dollars par jour, mais apparemment Bloomberg estime qu’elles s’élèvent à 260 millions de dollars par jour.

Si le Hamas est à l’origine d’un tel préjudice économique, le Hezbollah, en entrant dans le conflit, pourrait probablement faire sombrer l’économie israélienne sur le long terme, rien que par sa capacité à bloquer l’État par un barrage constant d’attaques à longue portée.

Des rapports tels que celui qui suit viennent étayer cette thèse :

250.000 colons ont quitté Israel depuis le 7 octobre et plus d’un million, venant du nord et du sud, ont été déplacés vers d’autres colonies.

C’est incroyable. Pour la première fois depuis la création d’Israel, les colonies sont dans le noir alors que les villages libanais d’en face sont illuminés. Presque toutes les colonies israéliennes le long de la frontière libanaise ont été évacuées par peur du Hezbollah.

Comme vous pouvez le constater, de vastes pans de communautés de colons ne sont pas seulement en train de sombrer dans l’obscurité, mais aussi de s’enfuir pour de bon.

Toutefois, certains rapports récents affirment que le Hezbollah n’a pas l’intention d’entrer dans le conflit, l’un d’eux allant même jusqu’à déclarer que l’Iran a carrément dit au Hamas lors d’une réunion qu’il ne l’aiderait pas, irrité par le fait que le Hamas a commencé les attaques sans que l’Iran n’en soit averti.

Mais réfléchissons un instant de manière logique. Le fait est que, quelle que soit l’efficacité prétendue du Hamas, il est tout simplement impossible qu’il puisse causer suffisamment de pertes pour “vaincre de manière décisive” les FDI. D’un point de vue réaliste, une force de plus de 500 000 hommes peut subir des dizaines de milliers de pertes avant même de sentir la différence – demandez à l’Ukraine. Jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve crédible qu’Israël subisse des pertes “écrasantes“. Dans le même temps, nous devons admettre qu’Israël n’a pas non plus présenté de preuves crédibles d’une destruction substantielle des effectifs du Hamas.

Cela nous amène à conclure que le facteur le plus susceptible de faire pencher la balance est la pression économique qui pèse sur le pays, plutôt que les pertes totales dans les rangs des FDI.

Sur le papier, je concède qu’il semble qu’Israël devrait être en mesure de balayer assez facilement tout le monde hors de Gaza dans les temps. Cependant, près d’un mois après le début de l’opération terrestre, les Israéliens n’ont toujours pas pénétré dans les zones les plus denses de la “ville de Gaza“.

Voici un bon article d’un ancien officier de l’armée israélienne sur la stratégie et le plan de match.

Sa principale affirmation est que les bastions les plus fortifiés du Hamas se trouvent en fait tous dans la partie orientale de la ville de Gaza, c’est-à-dire exactement la partie où l’on ne voit aucune présence des FDI sur la carte ci-dessus. Cela s’explique par le fait que le Hamas s’est toujours attendu à une invasion par la partie orientale et qu’il a naturellement construit ses fortifications à cet endroit. Israël a tenté de contourner ce problème en longeant la côte et en frappant le Hamas par l’arrière.

Mais le fait est que près d’un mois s’est écoulé et qu’Israël n’a pas encore pénétré dans le véritable repaire du Hamas. Et c’est sans compter la moitié sud de Gaza, où le Hamas s’est peut-être déjà déplacé en grande partie. En fait, Ehud Olmert vient de déclarer que le Hamas s’était déjà installé à Khan Younis, tout au sud :

Ainsi, il admet d’abord que “nous ne sommes même pas arrivés au cœur de cette opération“, puis il déclare que le véritable quartier général du Hamas se trouve dans le sud. Ensuite, nous avons ce qui suit :

Israël balance des papiers au-dessus du sud de Gaza laissant penser à une possible expansion de l’offensive contre le Hamas.

Ceci est souligné par l’avertissement d’Israël lui-même d’une “longue guerre” qui pourrait durer de six mois à un an ou plus.

Israël avertit d’une longue guerre alors que l’invasion de la bande de Gaza commence.

En fait, dans un enregistrement récemment “divulgué” du général Aviv Kohavi, à 2:18, il déclare expressément : “Mes amis, cela prendra du temps… nous ne pouvons pas achever cette mission en moins de trois mois“.

Il poursuit en comparant l’opération actuelle au “Bouclier défensif” de 2002, qui a vu les FDI envahir la Cisjordanie, en disant que la phase principale a duré six semaines, mais qu’il a fallu trois années supplémentaires pour étouffer complètement la “menace terroriste“.

Bien entendu, les propos antérieurs d’Olmert sont probablement de la propagande destinée à déplacer les limites pour justifier la poursuite du nettoyage ethnique par Israël de toute la bande de Gaza, comme cela a été prédit et planifié.

Mais même ainsi, si le Hamas parvient à déplacer ses opérations vers le sud, saignant lentement les FDI, et étant donné qu’en un mois, les FDI n’ont pas semblé affaiblir sensiblement le Hamas, ni même commencer à pénétrer dans sa forteresse du nord, nous pouvons commencer à voir comment il pourrait s’agir d’une très longue guerre.

Ainsi, pour en revenir au point initial, s’il est vrai qu’en fin de compte les FDI pourraient anéantir la totalité de Gaza – puisque 500 000 hommes ne peuvent pas, de manière réaliste, faire l’objet d’une attrition substantielle -, cela pourrait prendre tellement de temps qu’au moment où elles sortiraient “victorieuses“, le monde entier aurait radicalement changé et se serait réaligné, et les conditions économiques d’Israël auraient été si gravement affectées qu’elles auraient complètement changé la trajectoire de l’avenir d’Israël en tant que nation.

Imaginons un instant que ce schéma ajoute le Hezbollah à l’équation, avec l’ouverture d’un second front nord. Ajoutez à l’équation les mutineries qui se préparent à l’Ouest, la crise politique massive qui se développe et le cycle électoral critique qui s’annonce. Israël pourrait se retrouver dans des eaux extrêmement profondes, les États-Unis étant potentiellement incapables de l’aider financièrement.

L’Iran pourrait très bien attendre qu’Israël s’affaiblisse à un degré beaucoup plus critique avant de lancer une nouvelle phase d’une vaste opération visant à l’affaiblir.

Compte tenu des pressions croissantes, l’une des voies possibles pour résoudre le conflit serait un compromis permettant de sauver la face, dans lequel Israël parviendrait enfin à libérer ses otages, avant d’être poussé par les efforts mondiaux à mettre un terme à l’opération, peut-être en promulguant une zone de sécurité uniquement dans le nord de Gaza et en qualifiant le Hamas de “décapité dans les faits“.

Le problème, c’est qu’il y a de plus en plus de signes montrant qu’une société israélienne radicalisée est largement favorable à la “solution finale” de la question palestinienne et à la restitution de la terre biblique d’Israël.

Alastair Crooke a d’ailleurs publié un nouvel article à ce sujet aujourd’hui, dans lequel il présente de nouvelles preuves que les élites israéliennes sont en mesure d’aller “jusqu’au bout” parce que ce carrefour eschatologique dans lequel elles se sont trouvées est une occasion unique.

Israël ressent la crise actuelle comme un risque existentiel, mais aussi comme une “opportunité” – une opportunité d’établir “Israël” sur “ses terres bibliques” à long terme. Il n’y a pas à s’y tromper, c’est la direction que prend le sentiment populaire israélien, de gauche comme de droite, vers l’eschatologie sanglante.

Crooke conclut que le sentiment d’une nouvelle “Nakba” pour les Palestiniens a uni les Israéliens de gauche et de droite. Non seulement on commence à parler d’expulser les Palestiniens de Cisjordanie – où les FDI mènent discrètement des opérations – mais, selon lui, les ambitions se portent même sur le Sud-Liban, jusqu’à la source d’eau essentielle qu’est le fleuve Litani.

Pour ceux qui ont visionné l’appel d’Aviv Kohavi ci-dessus, avez-vous saisi le moment clé à la fin ? Ses derniers mots concluent le motif :

J’espère que nous sommes au début d’un changement de paradigme.

L’histoire du peuple juif est en train de prendre un virage.

Cela ne ressemble pas à la remarque désinvolte d’une personne simplement satisfaite de nettoyer quelques repaires de terroristes. Non, il s’agit d’un discours messianique qui signale ce que les élites israéliennes considèrent comme le dernier chapitre de leur eschatologie.

Crooke termine son article par un point que j’avais moi-même l’intention de soulever. Il s’agit de la thèse reprise par de nombreux observateurs selon laquelle le récent sommet arabe historique de l’OCI (Organisation de la coopération islamique) a été un échec majeur et une déception, en raison de son incapacité à générer une réaction tangible contre Israël sous la forme d’un embargo, etc.

Il s’agit là d’une réflexion superficielle de la part d’analystes et de commentateurs qui n’ont qu’une vision superficielle de la mécanique mondiale. Ce n’est pas parce que quelque chose n’a pas atteint le mouvement irréaliste de la “grande flèche” qu’il s’agit d’un échec. Je me range du côté de Crooke pour ce qui est de son interprétation :

Les deux conférences concomitantes – la Ligue arabe et l’OCI (qui se sont tenues simultanément à Riyad) – ont souligné l’effondrement total de l’image d'”Israël” dans le monde islamique. L’explosion de colère et de passion était palpable et métamorphose la nouvelle politique mondiale.

En Occident, la colère fait éclater les structures politiques dominantes et provoque de grandes convulsions. Les protestations mondiales sont massives.

Ainsi, alors qu'”Israël” s’oriente vers un “Grand Israël” biblique, le monde islamique devient de plus en plus intransigeant. Bien que les conférences n’aient abouti à aucun plan d’action, l’image du président Raisi assis à côté de MbS et le fait que les présidents Erdogan et Assad se soient mêlés à la conférence ont été saisissants.

Seules les personnes vraiment intuitives peuvent comprendre la signification d’un moment comme celui décrit ci-dessus, où Raisi, Assad et MbS se montrent solidaires, ou même la présence d’Erdogan dans la même pièce qu’Assad, par exemple.

Il faut être à l’écoute pour vraiment comprendre les changements subtils qui s’infiltrent dans le système, ce n’est pas quelque chose qui sera immédiatement évident. N’oubliez pas que dans la plupart des sociétés, le véritable pouvoir réside juste en dessous de la surface – les vrais acteurs et les faiseurs d’influence se cachent dans les plis et les engrenages de la sphère visible des pouvoirs en place. Il s’agit de la classe de personnes que l’on rapproche idéologiquement, au-delà des frontières antérieures. Une identité culturelle distincte de celle de l’Occident se manifeste lentement, synonyme du nouveau “pôle” du monde multipolaire décrit la dernière fois.

Ce n’est pas uniforme, bien sûr, mais il s’agit d’une vague grandissante, qui aura des répercussions dans tous les domaines – il ne s’agit pas de Gaza ou de la Palestine, en soi. Ce ne sera peut-être pas aussi spectaculaire que certains l’espèrent, mais le monde est suspendu à la pointe délicate d’une bascule, et même le plus petit changement peut rééquilibrer radicalement l’ordre actuel.

Il faut être sensible à ces changements graduels mais tectoniques des structures historiques du système international. Par exemple, Erdogan et d’autres dirigeants musulmans ont juré de poursuivre Israël devant la plus haute cour pénale internationale et de ne pas s’arrêter tant qu’ils n’auront pas répondu de leurs actes. Ces processus amorcent la désintégration progressive du système international, car ils montrent à l’ensemble du Sud mondial, en plein essor et désormais puissant, à quel point ces systèmes sont obsolètes et inutiles, y compris des institutions telles que l’ONU, entre autres. Cela conduira sans aucun doute à un effet de cascade pour défaire la plupart de ces structures colonialistes vieillissantes avec le temps, car l’injustice et l’hypocrisie pure et simple de leurs fondements ont maintenant été exposées à plusieurs reprises pour que tout le monde puisse les voir.

Mais étant donné la conclusion de Crooke, selon laquelle l’extrémisme radical d’Israël le pousse à aller “jusqu’au bout“, il est difficile d’envisager une quelconque désescalade. La société israélienne peut être idéologiquement positionnée pour accepter toute perte économique pour cet accomplissement biblique, de sorte que les discussions sur les dommages économiques pourraient être discutables. Rappelons que la société ukrainienne continue de fonctionner après les dommages économiques incalculables causés par la guerre. Les humains peuvent supporter beaucoup de choses ; il est donc probable que cette situation perdure pendant un certain temps, la seule question étant de savoir si le Hezbollah et l’Iran finiront par choisir d’entrer en jeu.

Nous savons maintenant que les États-Unis ne sont pas enclins à être l’agresseur ou l’initiateur/instigateur lui-même. Par conséquent, si l’Iran devait s’impliquer, ce serait probablement à l’instigation d’Israël. Peut-être qu’après des mois d’échec dans sa campagne à Gaza, il choisira de déclencher une guerre beaucoup plus large pour dissimuler ses propres pertes et faiblesses économiques. Ainsi, selon une projection, Israël pourrait poursuivre ce statu quo à travers Gaza pendant six mois, jusqu’à ce que deux choses essentielles se produisent :

  1. La patience de l’Occident est à bout, après des mois d’indignation face au génocide perpétré par les forces de défense israéliennes. Les dirigeants occidentaux ne peuvent plus contrôler l’agitation interne contre leurs politiques israéliennes, et la pression les oblige finalement à succomber, les amenant à menacer officiellement de retirer leur soutien à Israël s’il ne cesse pas les hostilités.
  2. Dans le même temps, Israël pourrait s’affaiblir à la fois économiquement et militairement au point qu’une grande quantité de munitions, de matériel et de blindés/véhicules de tous types ont été dépensés, l’Occident menaçant à présent de mettre fin à son soutien.

Compte tenu des deux facteurs susmentionnés, projetés sur une période de six mois par exemple, Israël se sentirait chroniquement vulnérable. Avec un soutien et des munitions en baisse, Israël saurait que l’Iran est prêt à le prendre à la gorge, dans un état de faiblesse extrême, en ouvrant un second front massif par l’intermédiaire du Hezbollah.

Israël n’aurait alors d’autre choix que d’organiser un faux drapeau pour amener l’Occident à s’engager pleinement dans la guerre afin d’écarter cette menace potentielle de l’Iran. Le faux drapeau comprendrait probablement des “attaques terroristes du Hamas” en Europe (menées par le Mossad) ainsi que des attaques de missiles “iraniens” sur des navires américains, dans une répétition de l’épisode de l’USS Liberty. À ce stade, peu importe ce qui se passerait, car le résultat conduirait invariablement à la chute de l’Occident. Les planificateurs américains le savent probablement, et c’est pourquoi ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher Israël de s’engager dans cette voie.

Peut-être en désespoir de cause, les États-Unis essaieront-ils de mettre sur pied une sorte de coalition musulmane pour freiner le Hamas afin d’arrêter l’expansion de l’opération israélienne. Par exemple, en recrutant l’Égypte et la Turquie pour qu’elles se rendent à Gaza et mettent en place des opérations humanitaires et de sécurité, ce qui, si je ne me trompe pas, est quelque chose qu’Erdogan a déjà proposé, sérieusement ou non.

En fin de compte, nous pouvons prendre l’exemple de l’opération “Bouclier défensif” à laquelle le général des FDI a fait référence plus tôt, en 2002. Israël y a mené une incursion similaire pour nettoyer le “Hamas” et d’autres groupes. En fait, si l’on étudie cette opération, elle présente une ressemblance frappante avec ce qui se passe actuellement. Il y avait les mêmes allégations de massacres notables (massacre de Jénine), il y avait l’indignation morale douteuse de l’Occident, y compris les menaces de sanctions majeures contre Israël pour diverses violations humanitaires et crimes de guerre, etc.

Mais la différence est qu’à l’époque, ils ont utilisé une petite force de 20 000 hommes. Cette fois-ci, Israël a mobilisé tout le monde dans un spectacle véritablement apocalyptique qui semble destiné à faire comprendre qu’il va aller “jusqu’au bout“. En réalité, la mobilisation massive des réservistes n’a jamais pu concerner le Hamas ou Gaza. Selon certaines sources, les combattants du Hamas seraient moins de 20 000 et je ne serais pas surpris qu’ils soient encore beaucoup moins nombreux. Israël dispose déjà d’une force active de plus de 150 000 hommes, capable de faire face à cette situation.

Non, les 360 000 soldats supplémentaires ont toujours été considérés comme un précurseur d’une sorte de “guerre totale” contre le Hezbollah, ce qui semble donner du crédit aux idées de Crooke concernant la prise du Sud-Liban à terme, après avoir provoqué un casus belli suffisamment important. Mais le problème est qu’Israël n’a peut-être pas bien lu les cartes ; il comptait peut-être sur le soutien inconditionnel des États-Unis et de l’Occident. Ils n’ont peut-être pas prévu le “changement vibratoire” fatal qui leur a coupé l’herbe sous le pied.

C’est pourquoi je terminerai par cette dernière “fuite” du PDG de l’ADL, Jonathan Greenblatt, en pleine panique face à ce qui se passe actuellement avec le désaveu de la Génération Z, complètement “hors scénario“, du “droit divin [d’exceptionnalisme]” d’Israël, auparavant inviolable :

« Nous avons un gros problème Tik Tok ». Un enregistrement fuité d’un responsable, Jonathan Greenblatt qui s’affole du fait que la jeunesse mondiale n’adhère plus à la propagande israélienne.

Le soutien du public étasunien pour Israël s’étiole pour atteindre tout juste 32%.

Rappelez-vous que dans la fuite audio précédente du Général Kohavi, il a déclaré quelque chose de critique. Il déclare que la pierre angulaire de la campagne d’Israël est le temps, qui ne peut être gagné qu’en “atténuant les conditions” pour les États-Unis. Si vous lisez le message crypté entre les lignes, ce qu’il dit essentiellement, c’est que pour que les États-Unis fournissent le soutien militaire et politique mondial permettant à Israël de mener son opération, Israël doit à son tour fournir le contrôle narratif social et culturel afin de permettre à la classe d’élite occidentale de continuer à pousser les justifications morales pour les actions d’Israël.

Et c’est là le nœud du problème : Israël semble avoir beaucoup misé sur sa capacité à utiliser ses diverses technologies de contrôle social – qui consistent principalement en ses diverses ONG et ses “groupes anti-haine” mondiaux tels que l’ADL – pour contrôler le récit autour de ce génocide.

Mais ils ont massivement échoué.

Israël n’a pas semblé prendre le pouls de l’éveil mondial. Il est resté sclérosé avec quelques années de retard, pensant encore que nous étions à la fin des années 2010, à l’apogée de la domination tentaculaire de Big Tech sur nos esprits et du contrôle omnipotent de la narration gauchiste.

Les temps ont changé, les choses se dénouent, Israël perd le contrôle :

L’atmosphère de changement est bien réelle : la base Démocrate est visiblement en train de se tourner contre Israël d’une manière concerté (demandez à Jack Tapper). A en juger par des gens comme Candace Owen et Tucker Carlson, la droite étasunienne ne redressera pas la situation.

Eh bien, ils ont contribué à créer ce shibboleth en poussant l’activisme gauchiste à toujours faire des courbettes au groupe perçu comme “marginalisé“. Aujourd’hui, aucun groupe au monde n’a autant le cachet de marginalisation que les Palestiniens. Israël a rendu “cool” le fait d’être à nouveau contre l’establishment, le véritable establishment pour une fois.

Simplicius

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/le-zugzwang-croissant-entre-israel-et-lamerique



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par Robert Inlakesh

Il apparaît aujourd’hui que près de la moitié des Israéliens tués étaient des combattants, que les forces israéliennes étaient responsables de la mort de certains de leurs propres civils et que Tel-Aviv a diffusé de fausses informations sur les atrocités commises par le Hamas pour justifier son attaque aérienne dévastatrice contre les civils palestiniens à Gaza.

Deux semaines après l’assaut du Hamas contre Israël le 7 octobre, une image plus claire de ce qui s’est passé – qui a été tué et par qui – commence à émerger.

Au lieu du massacre massif de civils revendiqué par Israël, des chiffres incomplets publiés par le journal hébreu Haaretz montrent que près de la moitié des Israéliens tués ce jour-là étaient en fait des combattants – soldats ou policiers.

Dans l’intervalle, deux semaines de couverture médiatique occidentale selon laquelle le Hamas aurait tué environ 1 400 civils israéliens lors de son attaque militaire du 7 octobre ont permis d’enflammer les émotions et de créer le climat propice à la destruction sans retenue par Israël de la bande de Gaza et de sa population civile.

Les comptes rendus du nombre de morts israéliens ont été filtrés et façonnés de manière à suggérer qu’un massacre massif de civils avait eu lieu ce jour-là, les bébés, les enfants et les femmes étant les principales cibles d’une attaque terroriste.

Aujourd’hui, les statistiques détaillées sur les victimes publiées par le quotidien israélien Haaretz brossent un tableau tout à fait différent. À la date du 23 octobre, le journal a publié des informations sur 683 Israéliens tués au cours de l’offensive menée par le Hamas, y compris leurs noms et les lieux où ils ont été tués le 7 octobre.

Parmi elles, 331 victimes – soit 48,4% – ont été confirmées comme étant des soldats et des officiers de police, dont de nombreuses femmes. Treize autres sont décrits comme des membres des services de secours, et les 339 autres sont ostensiblement considérés comme des civils.

Bien que cette liste ne soit pas exhaustive et ne représente qu’environ la moitié du nombre de morts déclaré par Israël, près de la moitié des personnes tuées dans la mêlée sont clairement identifiées comme des combattants israéliens.

Jusqu’à présent, aucun décès d’enfant de moins de trois ans n’a été enregistré, ce qui remet en question la thèse israélienne selon laquelle les bébés auraient été pris pour cible par les résistants palestiniens. Sur les 683 victimes recensées à ce jour, sept étaient âgées de 4 à 7 ans et neuf de 10 à 17 ans. Les 667 autres victimes semblent être des adultes.

Répartition par âge des Israéliens tués lors de l’opération du Hamas
du 7 octobre (au 23 octobre).

Le nombre et la proportion de civils et d’enfants palestiniens parmi les personnes tuées par les bombardements israéliens au cours des deux dernières semaines – plus de 5791 morts, dont 2360 enfants et 1292 femmes, et plus de 18 000 blessés – sont bien plus élevés que tous les chiffres israéliens relatifs aux événements du 7 octobre.

Retour sur les lieux du crime

L’audacieuse opération militaire menée par le Hamas, sous le nom de code «Déluge d’Al-Aqsa», s’est déroulée sous la forme d’un raid spectaculaire à l’aube, vers 6h30 (heure de Palestine), le 7 octobre. Ce raid a été accompagné d’une cacophonie de sirènes brisant le silence de Jérusalem occupée, signalant le début de ce qui est devenu un événement extraordinaire dans les 75 ans d’histoire de l’État d’occupation.

Selon le porte-parole de la branche armée du Hamas, les Brigades Al-Qassam, environ 1500 combattants palestiniens ont franchi la formidable barrière de séparation entre Gaza et Israël.

Toutefois, cette percée ne s’est pas limitée aux seules forces du Hamas ; de nombreux combattants armés appartenant à d’autres factions telles que le Jihad islamique palestinien (PIJ) ont ensuite franchi la ligne d’armistice, de même que certains Palestiniens non affiliés à une milice organisée.

Lorsqu’il est devenu évident qu’il ne s’agissait pas d’une opération de résistance ordinaire, des centaines de vidéos ont rapidement inondé les réseaux sociaux, dont la plupart ont été visionnées par The Cradle, montrant des soldats et des colons israéliens morts, des échanges de tirs féroces entre les différentes parties et des Israéliens capturés à Gaza.

Ces vidéos ont soit été filmées par les téléphones d’Israéliens, soit diffusées par des combattants palestiniens filmant leur propre opération. Ce n’est que quelques heures plus tard que des allégations plus macabres et carrément douteuses ont commencé à faire surface.

Des allégations non fondées d’«atrocités» commises par le Hamas

Aviva Klompas, ancienne rédactrice de discours pour la mission israélienne auprès de l’ONU, a été la première Israélienne de renom à diffuser l’affirmation selon laquelle des «filles israéliennes auraient été violées et leurs corps traînés dans la rue».

Elle a publié cette information sur X (ex-Twitter) à 21 h 18 (heure de Palestine), le 7 octobre, bien qu’un article d’opinion publié par Klompa dans Newsweek à 12 h 28 (heure de Palestine), le 8 octobre, n’ait fait mention d’aucune violence sexuelle.

Klompas est également cofondatrice de Boundless Israel, un «groupe de réflexion et d’action» qui œuvre à «revitaliser l’éducation sur Israël et de prendre des mesures collectives audacieuses pour lutter contre la haine des juifs». Il s’agit d’un groupe de bienfaisance se définissant comme «sioniste inconditionnel» et qui s’efforce de promouvoir les récits israéliens sur les réseaux sociaux.

Le seul cas présenté comme une preuve de viol est celui d’une jeune femme germano-israélienne nommée Shani Louk, qui a été filmée face contre terre à l’arrière d’une camionnette et dont la mort a été largement présumée.

Il n’est pas clair que les combattants filmés avec Louk dans le véhicule en direction de Gaza soient des membres du Hamas, car ils ne portent pas les uniformes ou les insignes des troupes Al-Qassam identifiables dans d’autres vidéos du Hamas – certains portent même des vêtements civils décontractés et des sandales.

Plus tard, sa mère a affirmé avoir la preuve que sa fille était toujours en vie, mais qu’elle avait été gravement blessée à la tête. Cela concorde avec les informations publiées par le Hamas, selon lesquelles Louk était soignée pour ses blessures dans un hôpital de Gaza non spécifié.

Pour compliquer encore les choses, le jour où ces allégations de viol ont été formulées, les Israéliens n’auraient pas encore pu avoir accès à ces informations. Leurs forces armées n’avaient pas encore pénétré dans la plupart des zones libérées par la résistance et étaient toujours engagées dans des affrontements armés avec elle sur de multiples fronts.

Néanmoins, ces plaintes pour viol ont pris de l’ampleur, le président américain Joe Biden affirmant même, lors d’un discours prononcé quelques jours plus tard, que les femmes israéliennes étaient «violées, agressées, exhibées comme des trophées» par les combattants du Hamas. Il est important de noter que l’article du Forward du 11 octobre rapporte que l’armée israélienne a reconnu qu’elle n’avait aucune preuve de ces allégations à ce moment-là.

Lorsque l’armée a ensuite formulé ses propres allégations de décapitation, d’amputation des pieds et de viols, Reuters a souligné que «le personnel militaire chargé de superviser le processus d’identification n’a présenté aucune preuve médico-légale sous la forme de photos ou de dossiers médicaux». À ce jour, aucune preuve crédible de ces atrocités n’a été présentée.

D’autres allégations scandaleuses, comme celle selon laquelle le Hamas aurait «décapité 40 bébés», ont fait les gros titres et les premières pages d’innombrables organes de presse occidentaux. Même Joe Biden a affirmé avoir vu «des photos confirmées de terroristes décapitant des bébés». Ces allégations émanent de David Ben Zion, colon réserviste et soldat israélien, qui a déjà incité à de violentes émeutes contre les Palestiniens et appelé à l’anéantissement de la ville de Huwara, en Cisjordanie. Aucune preuve n’a jamais été produite pour étayer ces affirmations et la Maison Blanche elle-même a confirmé par la suite que Joe Biden n’avait jamais vu de telles photos.

Le plan du Hamas

Il n’existe pratiquement aucune preuve crédible que les combattants palestiniens avaient prévu de tuer ou de blesser des civils israéliens non armés le 7 octobre, ou qu’ils ont délibérément cherché à le faire. Les images disponibles montrent qu’ils se sont principalement attaqués aux forces armées israéliennes, causant la mort de centaines de soldats d’occupation. Comme l’a clairement indiqué le porte-parole des Brigades Qassam, Abu Obeida, le 12 octobre :

«L’opération «Déluge d’Al-Aqsa» visait à détruire la Division de Gaza (une unité de l’armée israélienne aux frontières de Gaza), qui a été attaquée en 15 points, suivie d’une attaque contre 10 autres points d’intervention militaire. Nous avons attaqué le site de Zikim et plusieurs autres colonies à l’extérieur du quartier général de la division de Gaza».

Abu Obeida et d’autres responsables de la résistance affirment que l’autre objectif clé de leur opération était de capturer des prisonniers israéliens qu’ils pourraient échanger contre les quelque 5300 prisonniers palestiniens détenus dans les centres de détention israéliens, dont un grand nombre de femmes et d’enfants.

Le chef adjoint du bureau politique du Hamas, Saleh Al-Arouri, a souligné dans une interview après l’opération : «Nous disposons d’un nombre important et qualitatif d’officiers supérieurs. Tout ce que nous pouvons dire maintenant, c’est que la liberté de nos prisonniers est à portée de main».

Les deux parties jouent ce jeu : depuis le début de son assaut militaire contre Gaza, Israël a arrêté et emprisonné plus de 1200 Palestiniens en Cisjordanie occupée. À ce jour, 38 accords d’échange de prisonniers ont été conclus entre les factions de la résistance et Tel-Aviv, accords auxquels les Israéliens résistent souvent jusqu’à la dernière minute.

Tandis que ce type de témoignages afflue, des rapports indiquent que les autorités israéliennes ont intensifié les mauvais traitements, la torture et même l’assassinat des prisonniers palestiniens qu’elles détiennent – une violation des conventions de Genève que, ironiquement, un acteur non étatique tel que le Hamas semble avoir respectée à la lettre.

En ce qui concerne les événements du 7 octobre, il existe certainement des vidéos montrant des Israéliens peut-être non armés, tués dans leurs véhicules ou à l’entrée d’installations, afin que les troupes palestiniennes puissent y accéder.

D’autres vidéos montrent des combattants engagés dans des échanges de tirs avec des forces israéliennes armées, alors que des Israéliens non armés s’abritent entre les deux, ainsi que des combattants tirant en direction de maisons et lançant des grenades dans des zones fortifiées. Des témoignages suggèrent également que des grenades ont été lancées dans des abris anti-bombes, sans que l’on sache exactement par qui.

Même lors de la «rave de la paix» israélienne, qui a été citée comme l’attaque la plus meurtrière commise par les combattants palestiniens au cours de leur opération, des vidéos ont été diffusées, qui semblent montrer les forces israéliennes ouvrant le feu à travers une foule de civils non armés, vers des cibles qu’elles pensent être des membres du Hamas. ABC News a également rapporté qu’un char israélien s’était dirigé vers le site du festival.

Un massacre israélien au kibboutz Be’eri ?

Dans son reportage sur les événements survenus au kibboutz Be’eri, ABC News a photographié des pièces d’artillerie ressemblant à des munitions israéliennes à l’extérieur d’une maison bombardée. Le journaliste, David Muir, a indiqué que des combattants du Hamas, couverts de sacs en plastique, avaient été retrouvés sur les lieux.

En outre, des vidéos de la scène montrent des maisons qui semblent avoir été frappées par des munitions que les combattants du Hamas ne possédaient pas. Muir a indiqué qu’environ 14 personnes étaient retenues en otage dans un bâtiment par des combattants palestiniens.

Un article de Haaretz en hébreu publié le 20 octobre, qui n’apparaît en anglais que dans un article incontournable de Mondoweiss, dépeint une histoire très différente de ce qui s’est passé à Be’eri ce jour-là. Un habitant du kibboutz qui s’était absenté de son domicile – et dont la compagne a été tuée dans la mêlée – révèle de nouveaux détails stupéfiants :

«Sa voix tremble lorsqu’il évoque sa compagne, qui était alors assiégée dans son abri. Selon lui, ce n’est que dans la nuit de lundi à mardi (9 octobre) et après que les commandants sur le terrain ont pris des décisions difficiles – y compris le bombardement des maisons avec tous leurs occupants à l’intérieur afin d’éliminer les terroristes et les otages – que Tsahal a achevé la prise de contrôle du kibboutz. Le prix à payer a été terrible : au moins 112 personnes de Be’eri ont été tuées. D’autres ont été kidnappées. Hier, 11 jours après le massacre, les corps d’une mère et de son fils ont été découverts dans l’une des maisons détruites. On pense que d’autres corps gisent encore dans les décombres».

Les photos de la destruction de Be’eri corroborent son récit. Seules les munitions lourdes de l’armée israélienne ont pu détruire des maisons d’habitation de cette manière.

Le kibboutz de Be’eri après l’arrêt des combats

Comportements du Hamas : preuves contre allégations

Yasmin Porat, une survivante du kibboutz Be’eri, a déclaré dans une interview accordée à une émission de radio israélienne animée par le radiodiffuseur public Kan, que les forces israéliennes «ont éliminé tout le monde, y compris les otages», ajoutant qu’«il y a eu des tirs croisés très, très nourris» et qu’il y a même eu des tirs d’obus de chars.

Mme Porat avait assisté à la rave de Nova et a témoigné du traitement humain dont elle a fait l’objet au cours de différentes interviews qu’elle a accordées aux médias israéliens. Elle a expliqué que lorsqu’elle était prisonnière, les combattants du Hamas «nous gardaient», lui disant en hébreu : «Regarde-moi bien, nous n’allons pas te tuer. Nous voulons vous emmener à Gaza. Nous n’allons pas vous tuer. Alors restez calme, vous n’allez pas mourir». Elle a également ajouté ce qui suit :

«Ils nous donnent à boire ici et là. Quand ils voient que nous sommes nerveux, ils nous calment. C’était très effrayant, mais personne ne nous a traités violemment. Heureusement, il ne m’est pas arrivé ce que j’ai entendu dans les médias».

De plus en plus, et au grand dam de certains responsables et organes de presse israéliens, de nouveaux témoins oculaires israéliens et survivants de l’effusion de sang affirment qu’ils ont été bien traités par les combattants palestiniens. Le 24 octobre, la chaîne publique israélienne Kan déploré le fait que la prisonnière Yocheved Lifshitz, libérée par le Hamas la veille, ait été autorisée à faire des déclarations en direct à l’antenne.

Alors qu’elle était remise à des intermédiaires de la Croix-Rouge, la prisonnière israélienne âgée a été filmée en train de se retourner pour serrer la main de son ravisseur du Hamas lors de ses derniers adieux. Les images en direct de Mme Lifshitz, au cours de laquelle elle a parlé de son calvaire de deux semaines, ont «humanisé» encore davantage ses ravisseurs du Hamas, puisqu’elle a raconté sa vie quotidienne avec les combattants :

«Ils étaient très amicaux avec nous. Ils ont pris soin de nous. On nous a donné des médicaments et on nous a soignés. L’un des hommes qui nous accompagnait a été gravement blessé dans un accident de moto. Les ambulanciers (du Hamas) ont soigné ses blessures, on lui a donné des médicaments et des antibiotiques. Les gens étaient amicaux. Ils ont gardé l’endroit très propre. Ils se sont beaucoup préoccupés de nous».

Plus de questions que de réponses

Il est essentiel de reconnaître que dans de nombreux rapports de journalistes occidentaux sur le terrain, la majorité des informations concernant les actions des combattants du Hamas proviennent de l’armée israélienne, qui participe activement au conflit.

De nouveaux éléments indiquent aujourd’hui qu’il est fort probable, notamment en raison de l’ampleur des dégâts causés aux infrastructures, que les forces militaires israéliennes aient pu délibérément tuer des captifs, tirer sur des cibles erronées ou confondre des Israéliens avec des Palestiniens lors de leurs échanges de tirs. Si l’armée israélienne est la seule source d’information pour une allégation sérieuse, il faut tenir compte du fait qu’elle a des raisons de dissimuler les cas de tirs amis.

Les tirs amis israéliens étaient monnaie courante, même dans les jours qui ont suivi, de la part d’une armée qui n’avait que très peu d’expérience du combat. Dans la ville d’Ashkelon, le 8 octobre, des soldats israéliens ont abattu et insulté le corps d’un homme qu’ils croyaient être un combattant du Hamas, mais ils se sont rendu compte plus tard qu’ils avaient exécuté un compatriote israélien. Ce n’est que l’un des trois exemples de tirs amis qui ont eu lieu en une seule journée et qui ont entraîné la mort d’Israéliens tués par leurs propres troupes.

Dans le brouillard de la guerre, les parties au conflit ont des points de vue différents sur ce qui s’est passé lors du raid initial et de ses suites. Il n’est pas contesté que les groupes armés palestiniens ont infligé des pertes significatives à l’armée israélienne, mais le reste fera l’objet de nombreux débats dans les semaines et les mois à venir.

Il est urgent de mener une enquête internationale indépendante et impartiale, qui ait accès aux informations de toutes les parties impliquées dans le conflit. Ni les Israéliens ni les Américains n’y consentiront, ce qui laisse supposer que Tel-Aviv a beaucoup à cacher.

Pendant ce temps, les civils palestiniens de Gaza subissent des attaques incessantes et aveugles avec les armes lourdes les plus sophistiquées qui existent, et vivent sous la menace persistante d’un déplacement forcé et potentiellement irréversible. Ce blitz aérien israélien n’a été rendu possible que par le flot d’histoires non fondées sur les «atrocités du Hamas» que les médias ont commencé à faire circuler le 7 octobre et après cette date.

source : The Cradle via Le Cri des Peuples


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Les braves guerriers par procuration occidentaux continuent de se plaindre que les troupes ukrainiennes sont des lâches


par Caitlin Johnstone


Alors que l’on ne cesse d’apprendre que la contre-offensive ukrainienne qui a débuté en juin ne se déroule pas comme prévu, le New York Times a publié un article intitulé «Troop Deaths and Injuries in Ukraine War Near 500,000, U.S. Officials Say» (Décès et blessures de soldats en Ukraine près de 500 000, selon des responsables américains).


Le New York Times rapporte que les efforts ukrainiens pour reprendre les territoires occupés par la Russie se sont enlisés dans les champs de mines russes denses sous le feu constant de l’artillerie et des hélicoptères de combat, et que les forces ukrainiennes ont changé de tactique en utilisant l’artillerie et les missiles à longue portée au lieu de plonger dans les champs de mines sous le feu de l’ennemi.


Ensuite, l’article devient vraiment bizarre :


«Les responsables américains craignent que les ajustements de l’Ukraine n’épuisent les précieuses réserves de munitions, ce qui pourrait profiter au président russe Vladimir V. Poutine et désavantager l’Ukraine dans une guerre d’usure. Mais les commandants ukrainiens ont décidé que le pivot réduirait les pertes et préserverait leur force de combat en première ligne».


«Les responsables américains disent craindre que l’Ukraine ne soit devenue réticente à l’idée de subir des pertes, ce qui explique sa prudence à l’égard de la contre-offensive. Presque toute poussée importante contre des défenseurs russes retranchés et protégés par des champs de mines se traduirait par un nombre considérable de pertes».


Je suis désolé, les responsables américains «craignent» que l’Ukraine ne devienne «hostile aux pertes» ? Parce que des tactiques plus sûres sur le champ de bataille, qui consomment beaucoup de munitions, ne dévorent pas les vies comme le fait de foncer dans un champ de mines sous le feu de l’artillerie lourde ?


Que sont censés être les Ukrainiens, être favorables aux pertes ? Si l’Ukraine était plus encline aux pertes, serait-elle plus disposée à jeter de jeunes corps dans l’engrenage de cette guerre par procuration que l’empire américain a activement provoquée et pour laquelle il a tué les accords de paix ?


Quelque chose me dit que les fonctionnaires américains qui parlent au New York Times de leur «peur» des pertes ukrainiennes ne savent pas ce qu’est la vraie peur. Quelque chose me dit que si l’on faisait marcher ces fonctionnaires américains dans des champs de mines russes sous le feu constant de l’artillerie et des hélicoptères de combat, ils comprendraient ce qu’est la peur.

Les responsables occidentaux ont passé ces dernières semaines à se plaindre auprès des médias que l’incapacité de l’Ukraine à gagner du terrain était due à une aversion irrationnelle pour la mort. Ils ont décrié la lâcheté ukrainienne devant la presse sous couvert d’anonymat, depuis la sécurité de leur bureau.


Dans un article publié jeudi et intitulé «U.S. intelligence says Ukraine will fail to meet offensive’s key goal», le Washington Post cite des «responsables américains et occidentaux» anonymes pour rapporter que les pertes massives subies par l’Ukraine lors de cette contre-offensive avaient été «anticipées» lors de jeux de guerre préalables, mais qu’ils avaient «envisagé que Kiev accepte les pertes comme le prix à payer pour percer la principale ligne de défense de la Russie».


Le même article cite le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, qui dit aux détracteurs de la contre-offensive d’«aller rejoindre la légion étrangère» s’ils n’apprécient pas les résultats obtenus jusqu’à présent, ajoutant : «Il est facile de dire que l’on veut que tout aille plus vite quand on n’est pas là».


Dans un article publié le mois dernier et intitulé «Les armes à sous-munitions américaines arrivent en Ukraine, mais leur impact sur le champ de bataille reste incertain», le New York Times a rapporté que des hauts fonctionnaires américains anonymes avaient «exprimé en privé leur frustration» quant au fait que les commandants ukrainiens «craignant une augmentation des pertes dans leurs rangs» passaient aux barrages d’artillerie, «plutôt que de s’en tenir aux tactiques occidentales et d’insister davantage pour percer les défenses russes».


Un ancien ministre ukrainien de la Défense a déclaré au New York Times en réponse aux critiques américaines : «Pourquoi ne viennent-ils pas le faire eux-mêmes ?»

Dans un article intitulé «Ukraine’s Lack of Weaponry and Training Risks Stalemate in Fight With Russia» (Le manque d’armes et d’entraînement de l’Ukraine risque d’entraîner une impasse dans la lutte contre la Russie), le Wall Street Journal a rapporté que des responsables militaires occidentaux anonymes «savaient que Kiev ne disposait pas de tout l’entraînement ou de toutes les armes» nécessaires pour déloger la Russie, mais qu’ils avaient «espéré que le courage et l’ingéniosité de l’Ukraine l’emporteraient» de toute façon.


«Ce n’est pas le cas», a ajouté le Wall Street Journal.


Dans le même article, le Wall Street Journal cite un professeur de l’US Army War College, John Nagle, qui admet que les États-Unis eux-mêmes ne tenteraient jamais le genre de contre-offensive qu’ils poussent les Ukrainiens à tenter.


«L’Amérique n’essaierait jamais de vaincre une défense préparée sans supériorité aérienne, mais ils [les Ukrainiens] n’ont pas de supériorité aérienne», a déclaré M. Nagl, ajoutant : «Il est impossible d’exagérer l’importance de la supériorité aérienne pour mener un combat au sol à un coût raisonnable en termes de pertes».

Aujourd’hui, les médias rapportent que des responsables américains – toujours sous le couvert de l’anonymat, bien entendu – commencent à se demander s’il n’aurait pas mieux valu essayer de négocier la paix au lieu de lancer cette contre-offensive qu’ils savaient vouée à l’échec dès le départ.


Dans un article intitulé «Milley had a point», Politico cite plusieurs responsables américains anonymes qui affirment qu’à mesure que «les réalités de la contre-offensive s’imposent à Washington», les dirigeants de l’empire commencent à se demander s’ils n’auraient pas dû tenir compte de la suggestion du président sortant de l’état-major interarmées, Mark Milley, en novembre dernier, selon laquelle il était temps d’envisager des pourparlers de paix.


«Nous avons peut-être manqué une occasion de faire pression pour que les pourparlers commencent plus tôt», a déclaré un fonctionnaire sous couvert d’anonymat, ajoutant que «Milley n’avait pas tort».


Oups. Oups, ils ont fait un petit oopsie poopsie. Mais bon, ce ne sont que des vies ukrainiennes.


Imaginez que vous lisiez tout cela en tant qu’Ukrainien, et plus particulièrement en tant qu’Ukrainien ayant perdu une maison ou un être cher à cause de cette guerre. J’imagine des larmes blanches coulant sur votre visage. J’imagine de la rage et une frustration écrasante.

Toute cette guerre aurait pu être évitée avec un peu de diplomatie et quelques concessions légères à Moscou. Elle aurait pu être arrêtée dès les premières semaines du conflit, alors qu’un accord de paix provisoire avait été conclu. Elle aurait pu être arrêtée en novembre, avant cette contre-offensive catastrophique.


Mais ce n’était pas le cas. Les États-Unis avaient pour objectif d’enfermer Moscou dans un bourbier militaire coûteux afin d’affaiblir la Russie, et à ce jour, les responsables américains se vantent ouvertement de tout ce que cette guerre permet de faire pour promouvoir les intérêts des États-Unis. Ils ont donc continué, utilisant les corps ukrainiens comme une éponge géante pour absorber autant d’explosifs militaires coûteux que possible afin de vider les coffres russes tout en faisant avancer les intérêts énergétiques américains en Europe et en gardant Moscou préoccupé pendant que l’empire orchestre sa prochaine action contre la Chine.


Le mois dernier, David Ignatius, du Washington Post, a écrit un article expliquant pourquoi les Occidentaux ne devraient pas «se sentir 

sombres» face à l’évolution de la situation en Ukraine, en écrivant ce qui suit sur l’importance de cette guerre pour les intérêts américains à l’étranger :


«Pendant ce temps, pour les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN, ces 18 mois de guerre ont été une aubaine stratégique, à un coût relativement faible (sauf pour les Ukrainiens). L’antagoniste le plus téméraire de l’Occident a été ébranlé. L’OTAN s’est considérablement renforcée avec l’arrivée de la Suède et de la Finlande. L’Allemagne s’est sevrée de sa dépendance à l’égard de l’énergie russe et, à bien des égards, a redécouvert son sens des valeurs. Les querelles au sein de l’OTAN font la une des journaux, mais dans l’ensemble, l’été a été triomphal pour l’Alliance».


Il ajoute, en guise de parenthèse, «à l’exception des Ukrainiens».


Tous ceux qui ont soutenu cette horrible guerre par procuration devraient avoir ce paragraphe tatoué sur leur putain de front.


source : Caitlin Johnstone

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Wikipédia est-il une encyclopédie ouverte ou une opération secrète de désinformation ?

Wikipédia est-il une encyclopédie ouverte ou une opération secrète de désinformation ?

Wikipédia est généralement considéré comme une encyclopédie en ligne ouverte, transparente et surtout fiable. Pourtant, à y regarder de plus près, il s’avère que ce n’est pas le cas.

En fait, Wikipédia en anglais, avec ses 9 milliards de pages vues dans le monde par mois, est gouverné par seulement 500 administrateurs actifs, dont la véritable identité reste dans de nombreux cas inconnue.

De plus, des études ont montré que 80% de tout le contenu de Wikipédia est écrit par seulement 1% de tous les éditeurs de Wikipédia, ce qui ne représente à nouveau que quelques centaines de personnes pour la plupart inconnues.

De toute évidence, une telle structure non transparente et hiérarchique est susceptible d’être corrompue et manipulée, les notoires « éditeurs rémunérés » embauchés par les entreprises n’étant qu’un exemple.

Par exemple, en 2015, un administrateur de Wikipédia allemand a été dénoncé en tant que chef de projet dans la société pharmaceutique Merck, qui blanchissait des articles de Wikipédia sur l’histoire et les produits de Merck. Pourtant, malgré l’exposition, le gestionnaire est resté un administrateur de Wikipédia.

Déjà en 2007, des chercheurs ont découvert que l’un des administrateurs de Wikipédia en anglais les plus actifs et les plus influents, appelé « Slim Virgin », était en fait un ancien informateur du renseignement britannique.

Toujours en 2007, des chercheurs ont découvert que des employés de la CIA et du FBI éditaient des articles de Wikipédia sur des sujets controversés, notamment la guerre en Irak et la prison militaire de Guantanamo.

Plus récemment, un autre éditeur de Wikipédia très prolifique du nom de « Philip Cross » s’est avéré être lié aux services de renseignement britanniques ainsi qu’à plusieurs journalistes des médias grand public.

En Allemagne, l’un des éditeurs de Wikipédia les plus agressifs a été dénoncé, après une bataille juridique de deux ans, comme un agent politique ayant servi dans l’armée israélienne en tant que volontaire étranger.

En fait, le ministère israélien des Affaires stratégiques est connu pour coordonner de nombreux militants internationaux qui éditent largement Wikipédia et d’autres sites Web pour refléter les intérêts israéliens.

Même en Suisse, des employés non identifiés du gouvernement ont été surpris en train de blanchir des entrées de Wikipédia sur les services secrets suisses juste avant un référendum public sur l’agence.

Beaucoup de ces personnages de Wikipédia éditent des articles presque toute la journée et tous les jours, ce qui indique qu’ils sont soit des individus très dévoués, soit en fait, gérés par un groupe de personnes.

De plus, les articles édités par ces personnes ne peuvent pas être facilement révisés, car les administrateurs mentionnés ci-dessus peuvent toujours annuler les modifications ou simplement bloquer complètement les utilisateurs en désaccord.

L’objectif principal de ces campagnes secrètes semble être de promouvoir les positions de l’establishment et de l’industrie tout en détruisant la réputation des critiques. Pour cette raison, le groupe de surveillance allemand Wiki-Radar a décrit Wikipédia comme « l’un des sites Web les plus dangereux sur Internet ».

Les articles particulièrement touchés par ce type de manipulation incluent des sujets médicaux, politiques et certains sujets historiques ainsi que des biographies d’universitaires, de journalistes et d’hommes politiques non conformes.

En effet, de nombreux manipulateurs de Wikipédia appartiennent à un groupe appelé les « Sceptiques », une organisation obscure qui est « sceptique » à l’égard des personnes qui contestent les positions et les récits officiels. L’ancien chef du renseignement allemand Dr. Helmut Roewer les a décrits comme une « organisation criminelle de type culte » utilisée comme « cyber-guerriers » par les entreprises et les services de renseignement.

Le fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, ami de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et « Young Leader » du Forum économique mondial de Davos, a maintes fois défendu ces opérations.

En parlant de Davos, Wikimedia a elle-même amassé une fortune de plus de 160 millions de dollars, donnée en grande partie non pas par des étudiants paresseux, mais par de grandes entreprises américaines et des fondations influentes.

L’actuelle PDG de Wikimedia, Katherine Maher, a précédemment travaillé au Conseil des Relations étrangères des États-Unis (CFR) ainsi que dans un sous-groupe du National Endowment for Democracy (NED) des États-Unis, une organisation écran de la CIA spécialisée dans les opérations d’influence mondiale et les changements de régime.

De plus, les réseaux sociaux américains et les plateformes vidéo se réfèrent de plus en plus à Wikipédia pour encadrer ou combattre des sujets « controversés ». Les révélations discutées ci-dessus peuvent peut-être aider à expliquer pourquoi.

En 2014, le lanceur d’alerte de la NSA, Edward Snowden, a révélé comment les fantômes manipulaient les débats en ligne, et plus récemment, un cadre supérieur de Twitter s’est avéré être un officier « psyops » de l’armée britannique.

Pour ajouter au moins un certain degré de transparence, des chercheurs allemands ont développé un outil de navigateur Web gratuit appelé WikiWho qui permet aux lecteurs de coder par couleur exactement qui a édité quoi sur Wikipédia.

Dans de nombreux cas, le résultat semble aussi inconfortable qu’on pourrait s’y attendre.

Vidéo

Wikipédia – Un outil de l’élite dirigeante (On Contact, 2018, 25 minutes)
George Galloway : « J’ai enfin identifié Philip Cross » (TalkRadio, 2018)
Co-fondateur de Wikipédia : Je ne fais plus confiance au site Web que j’ai créé (Unherd, 2021)

source : Swiss Policy Research

via Le Blog Sam la Touch


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