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Le miston s'instruit au meeting.

Démarré par JacquesL, 16 Février 2007, 12:13:23 PM

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JacquesL

Le miston s'instruit au meeting.

Le père est militant politique, et ce soir, il va à un meeting. C'était l'époque de la guerre froide toujours, et de la guerre d'Algérie, qui commençait. Le miston - le garçon, pour les non-provençaux - veut suivre son père au meeting. Ils sont comme ça, les petits. Ils viennent visiter vos lieux de travail « Je veux voir tout ce que tu fais ! ». Alors pourquoi pas le meeting ? La mère objecte : « Il est trop jeune ! Il ne va rien y comprendre ! Et puis c'est bien trop tard ! ». Mais le père est flatté de la curiosité de son miston, et répond que s'il veut s'instruire, il ne faut pas l'en contrarier. Et puis qu'on est mercredi, et que demain ce sera jeudi, et que le miston pourra dormir un peu plus tard.

Au meeting, le miston écoute attentivement les discours et les interventions. Voici le père et le fils sur le chemin du retour dans les rues marseillaises. Et le père a soudain un sentiment de culpabilité : et s'il avait emmené son fils trop tard dans la soirée ? Car le miston traîne la patte, et ralentit. Mais non, le miston, ce n'était pas qu'il était fatigué, c'est qu'il réfléchissait !
« Dis papa ! Qu'est-ce que c'est, le Gouvernement ?
- Ben... Et bien chez nous par exemple, c'est ta maman le Gouvernement. C'est elle qui décide ce qu'on va manger, elle qui décide où on sort le dimanche, elle qui décide où on part en vacances, quels vêtements elle t'achète, etc.
- Ah bon ! J'ai compris, papa !
»
Et le père est ragaillardi par la bonne question de son fils. Vraiment son fils a choisi un bon moyen de s'instruire ! Mais voilà que le fils recommence à ralentir, et le père recommence à culpabiliser. Mais le miston réfléchissait !
« Dis papa ! Qu'est-ce que c'est, l'Avenir ?
- L'avenir ? Hé bien, c'est comme ta petite soeur ! Elle ne parle pas bieng, elle barbouille, elle renverse, elle fait caca dans sa culotte, mais plus tard, tu verras comme elle sera une grande belle fille, puis une belle femme. C'est comme ça, l'avenir !
- Ah bon ! J'ai compris, papa !
»
Et le père est encore ragaillardi par les bonnes questions de son fils. Vraiment son miston a bien fait de vouloir venir au meeting. Il s'instruit drôlement ! Mais voilà que le fils recommence encore à ralentir, et le père recommence encore à culpabiliser. Mais c'est que le miston réfléchissait !
« Dis papa ! Pourquoi vous dîtes tous « Camarades » ?
- C'est comme toi et moi, on est des camarades, pas des ennemis ou des étrangers, ni des chefs qui commandent. On est tous des camarades !
- Ah bon ! J'ai compris, papa !
»
Marchant d'un bon pas, le père et le fils arrivent bientôt à la maison, et se couchent rapidement.

Au cours de la nuit, le miston est réveillé par les gémissements et les pleurs de la petite soeur : « J'ai bobo au ventrou ! J'ai bobo au ventrou !
- Ah écoute ! Tu m'embêtes ! Il faut dormir !
- J'ai bobo au ventrou ! J'ai bobo au ventrou !...
»
Mais le grand frère fait la sourde oreille, et s'enfouit dans ses couvertures, pour ne plus entendre les plaintes. Bientôt, la petite soeur se tait, mais ça se met à sentir mauvais, mais mauvais !
Là le miston comprend, se lève, et va tambouriner à la porte de la chambre à coucher des parents :
« Camarade ! Camarade ! Dis au Gouvernement que l'Avenir est dans la merdre ! »

Nous tenions cette histoire du citoyen Clépet, marseillais.

JacquesL

Un dictateur dans les mots croisés de l'Huma. Panique dans les chaumières.

Gérard Mordillat, auteur de 'Vive la Sociale!' montre par l'exemple à quel point un simple
défaut d'attention peut entraîner l'impression à quatre-vingt mille exemplaires d'une hérésie
idéologique de nature à dérouter gravement les camarades cruciverbistes :

" Un soir de février 53, ma mère raccommodait des chaussettes, mon frère lisait La
jungle d'Upton Sinclair, mon père faisait les mots croisés de L'Huma.
(L'Humanité, journal fondé par Jaurès, est passé dans les mains du Parti Communiste suite au
congrès de Tours en décembre 1920).
Malgré nos trois dictionnaires, il calait.
" N'en peuvent plus... en sept lettres?
- Lassées, ées ", dit mon frère.
Le visage paternel s'illumina.
" Et dictateur... en six lettres, avec un 'L' à la première?
- Lénine, répondit le frangin.
- Tu veux une baffe ? "
Mon père se remit furieusement à feuilleter ses petits Larousse.
" J'y suis! C'est pas 'lassées', c'est 'harassé' ", dit-il triomphalement. Puis il ajouta :
" Ce qui donne verticalement dictateur avec un 'h' ...Hitler! H.I.T.L.E.R. six lettres!
- C'est pas possible, dit mon frère sans lever le nez de son livre, 'n'en peuvent plus' c'est
forcément un pluriel. "
Mon père relut la définition.
" Ils ont dû se tromper ça serait pas la première fois...
- Pourquoi veux-tu qu'ils se trompent? Horizontalement 'lassées', verticalement Lénine,
c'est correct.
- T'entends ça, Madeleine, Lénine dictateur dans L'Huma! Non mais où tu te crois?
-Franco! dit soudain ma mère.
-Quoi?
- C'est Franco en six lettres : F.R.A.N.C.O.
-Franco? Ah oui! Franco! C'est ta mère qu'a raison. Ce qui donne 'n'en peuvent plus'
avec un 'f'... 'f'...'f'... Fatigué! Voilà, on finit toujours par trouver.
- Fatigués : é.s, ça fait huit lettres, dit mon frère.
- Fatigué : é, dit mon père qui s'énervait.
- Impossible, faut un pluriel.
-Ah! m'emmerde pas!
-Caca! " dis-je en arrivant le pot à la main, mais personne ne m'écoutait.
Mon frère criait :
"Lénine!"
Mon père criait :
"Hitler!"
Ma mère criait :
"Franco!"
Les voisins tapaient au mur, je criais : "Caca!" mais il était déjà trop tard. Il fallut
bien constater que j'avais fait dans ma culotte et que la réponse exacte était Lénine. Depuis
L'Huma n'achète plus ses mots croisés à l'extérieur, un camarade les rédige quotidiennement. "

(Gérard Mordillat, Vive la Sociale, Mazarine.)

A la suite de cette grille mémorable L'Huma préfère se passer de mots croisés plutôt que de
laisser paraître des définitions qui n'auraient pas reçu l'imprimatur du comité central. Un
responsable de rubrique, malade, ne se remplace pas au pied levé.

Extrait de "Gaffes sur Gaffes", de Xavier Fauche, Balland éditeur.

JacquesL

#2
Les deux citrons

Un sac est "tombé du camion". Deux clochards l'ont vu "tomber", Grégoire et Amédée. Que contient-il ? Des citrons. Toujours bon à prendre, mais il faut partager la prise. Non, pas ici en pleine rue. Ils emportent le sac dans un endroit tranquille, au cimetière. Ah ce maladroit de Grégoire ! Il a laissé tomber deux citrons. Mais nos deux gaillards se sentent trop inquiets pour ramasser tout de suite les deux citrons, et se dépêchent de finir de longer le mur du cimetière, passer le portail, tourner à droite, et aller tout au fond, au coin Sud-Ouest, partager le butin tranquillement : « Un pour toi ! Un pour moi ! Un pour toi ! ... ».

Absorbé dans son monde intérieur de sa vie intérieure, le mystique et religieux citoyen Maggiani, longe pensivement le mur Sud du cimetière, et entend scander «... Un pour moi ! Un pour toi ! Un pour moi ! ...». Affolé, il court chez Gail, en qui il a toute confiance : « Viens vite ! Il y a le Diable et le bon Dieu qui sont en train de se partager les morts du cimetière ! Je les ai entendus ! ». Le citoyen Gail est ébranlé, mais tout de même, il téléphone au citoyen Lavau (Oui, c'était mon père, dans cette mise en scène), qui est un esprit fort. Le citoyen Lavau répond que pour entendre ça, il est prêt à délaisser vingt minutes la correction de ses copies, et il arrive à son tour devant l'endroit sensible, au coin Sud-Ouest du mur du cimetière où Maggiani vient de conduire Gail. « Bon ! Vous les entendez maintenant ! », et Maggiani s'enfuit. En effet, les citoyens Gail et Lavau entendent distinctement Amédée qui continue de distribuer les citrons : « Un pour toi ! Un pour moi ! Un pour toi ! Et c'est fini, il n'y en plus. ». Après un instant de silence, on entend la seconde voix qui ajoute : « Quant aux deux qui nous attendent derrière le mur, on les prendra en sortant. »


Déjà diffusé en janvier 2000 sur reseaucontact.com, et effacé depuis.

Je tiens cette histoire du citoyen Clépet, de Marseille. Cela date donc des années 1955-1957, lors de rencontres d'intellectuels cathos, en septembre, chez les dominicains du couvent de la Tourette, près de l'Arbresle.
Le citoyen "Stéphide", selon le pseudo que je lui ai donné pour la circonstance, n'était autre que mon père.
Nous sommes passés un dimanche (décembre 2005) à la Tourette. Les dominicains semblent avoir vendu la totalité des anciens bâtiments d'origine seigneuriale et leurs dépendances, ne gardant que le monastère moderne dessiné par Le Corbusier. La gestion par des associations chargées d'organiser des rencontres semble avoir échoué. Les dépendances d'hébergement marquent un abandon des projets de rénovation ; sans doute une rupture dans les finances.
La glacière datant du 15e siècle a été rénovée. Photos suivent. La gestion du grand parc boisé nous a surpris. Nous ne comprenons pas bien la logique des tailles et coupes, qui abandonne beaucoup de bois mort. Les enrésinements récents sont en sapin pectiné et surtout en douglas. La majeure partie des arbres reste composée de chênes à longues feuilles, et de châtaigniers. Le grand vieux cèdre qui nous accueillait jusque très haut, est maintenant inaccessible, toutes ses branches basses coupées.
Une emblavure à l'intérieur du mur d'enceinte me semble nouvelle, ne pas avoir existé voici cinquante ans.
Dans le cimetière des moines, le père Willems, qui nous endoctrinait si fanatiquement et si poétiquement, est décédé en 1963. Mais moi, je m'étais dégagé de l'endoctrinement catho en juillet 1956, pour la vie. Très modeste et simple, ce cimetière des moines inséré dans le bois.

JacquesL

Je trouve que ce sont les grandes personnes, et non les enfants, qui disent et font des choses bizarres, tout à fait loup-phoques.

On appelle le vitrier, pour réparer un carreau fendu, et lui, au lieu de le réparer, voilà qu'il le casse tout à fait ! Moi, j'ai trouvé cela scandaleux, de la part d'une grande personne.

On ne peut pas se fier au Père Noël non plus. Je lui ai demandé un autobus, pour que je puisse promener Mémé, maman et papa dans Paris, et lui, au lieu de cela, il met devant la salamandre un petit jouet en tôle pliée, qui roule un peu et qui fait Ting ! Que voulez-vous que je fasse avec cela ?

A la messe du dimanche, à Binic, voilà que les grandes personnes sont fâchées toutes ensemble, et crient toutes ensemble "Ah mais !". Vous y comprenez quelque chose, vous, aux grandes personnes ?

Et puis, ça n'est même pas courageux, les grandes personnes. Ce soir, papa déclare à maman "Oh ça, c'est du masochisme !". Bien sûr, je lui demande ce que c'est le masochisme, et lui, voilà qu'il se défile et réplique "Je te l'expliquerai quand tu seras plus grand !". Le lâche ! Moi je sais bien que ça n'existera plus à ce moment là. Vous en avez vu, vous, des modes et des mouvements politiques qui durent ? Tenez, le MacCarthysme, par exemple, bin y en a plus...

JacquesL

La dure vie des sosies...

On Thu, 20 Apr 2006 22:08:17 +0200, "Lempel"
<Lempel.Bernard@wanadoo.fr> wrote:


>>Il parait qu'un certain ex dictateur Irakien avait à sa botte plusieurs
>>sosies. Du N° 1 au N° 20...
>>On ne savait jamais quel était le sosie qui haranguait la foule des
>>"supporters" !
>>On n'est même pas certain du N° d'ordre du survivant !


Oui, ça me rappelle cette succulente :

Un jour, après qu'on n'a pas revu Saddam depuis une bonne quinzaine,
Tarek Aziz convoque les vingt sosies à une réunion de travail.

Tarek Aziz :

- Messieurs ! Au nom de notre Président, je vous remercie une fois de
plus pour l'engagement indéfectible dont vous avez fait preuve jusqu'à
présent ! Etes-vous tous prêts à continuer ?

Les vingt sosies, en choeur :

- OUIIII !!!

Tarek Aziz :

- Merci messieurs ! J'ai deux nouvelles à vous annoncer, une
excellente et une un peu plus triste. L'excellente c'est que notre
Président va bien ! Son absence des quinze derniers jours a été due à
un attentat, mais cela a raté et il est non seulement en vie, mais en
bonne santé !

Les vingt sosies, applaudissant à tout rompre :

- Ouééééééé !!! Bravo !!!

Tarek Aziz :

- L'autre nouvelle, eh bien... comment vous dire ? Notre Président
bien-aimé a simplement perdu le bras droit dans l'aventure...