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Jean-Yves Calvez, fin le 11 janvier 2010.

Démarré par JacquesL, 05 Février 2010, 09:37:26 AM

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JacquesL

Sa notice nécrologique parue dans Le Monde du 16 ou du 17 janvier 2010 ne m'est plus accessible.
Vous trouverez un éloge par les jésuites, à http://www.jesuites.com/actu/2010/calvez.htm.
Biographie à http://www.revue-etudes.com/Religions/Jean-Yves_Calvez/7497/12645.
Un éloge funèbre encore à http://www.choisir.ch/spip.php?article1125.

Je n'avais lu de lui que son premier livre, son pavé de 659 pages paru au Seuil "La pensée de Karl Marx", en 1956.
Georges Lavau et lui étaient amis, écrivains dans la même revue "Esprit". Le christianisme social de cette époque n'a pas à rougir de ses hommes ni de ses réalisations.
Je crois bien que Calvez était présent à la messe funèbre de Georges Lavau à Saint Merri, mais ce n'est pas lui qui l'a dite.

Georges excusait le mastic suivant, destiné à montrer que "Nous autres chrétiens avons une pensée vachement plus profonde que eux les marxistes", en disant que Calvez devait faire plaisir à sa hiérarchie. Le voici, ce mastic :
Citer" Le monde de l'expérience "intermédiaire", caractérisé par la non–identité et par des rapports d'opposition dialectiques, ne s'explique pas par la pure identité, mais par un acte absolu de l'absolu. Seul cet acte fonde l'altérité et la non identité parce que seul l'Absolu est capable de la production de la différence inconditionnée. Nous atteignons ainsi à une véritable explication de l'homme. Si l'homme est un être naturel et objectif, un être qui "a objet", c'est qu'il est d'abord objet, c'est qu'il est d'abord pris dans une relation à l'Autre Absolu, constitutive de son être aussi bien que de sa tâche. Etc..."

Vous avez compris ? Moi non plus. Un déluge de mots, dont aucun n'a été défini ni expliqué au préalable, et qui ne renvoient à aucune expérience humaine réelle. En revanche, le rôle d'intimidation joué par les 659 pages de l'ouvrage, n'a rien de mystérieux. Il est également clair que ce jésuite n'avait aucun bébé qui lui grimpait sur les genoux pour le rappeler radicalement à la réalité, ni aucun flot menstruel pour le remettre à l'heure de sa propre physiologie.

Quand j'avais cité ce paragraphe, dans une ébauche de livre qui doit dater de 1979, je le citais comme représentatif de sept aberrations névrotiques collectives. mais de nos jours il est probable que je remanierais profondément cette classification, et nombre des ces aberrations seraient classées comme psychotiques.

J'ignore tout de la suite de l'oeuvre écrite de Jean-Yves Calvez, il paraît qu'il sortait un livre par an, et que son sérieux professionnel était reconnu.

Pour mieux comprendre Karl Marx, maintenant que j'ai le choix, je préconise plutôt l'édition condensée du Capital, par Julien Borchardt.
Il est téléchargeable à http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/capital_borchardt/capital_borchardt.html par les bons soins de l'Université du Québec à Chicoutimi.

JacquesL

#1
Depuis je n'arrive plus à retrouver où, mais en refeuilletant ce livre, j'ai retrouvé l'expression "expliquer l'homme", dans une phrase du genre "Marx explique l'homme par .... au lieu de ...".

Je tiens ce symptôme pour significatif.

En effet, pour tout naturaliste, la seule et ultime "explication de l'homme", est que son père et sa mère ont au moins une fois baisé avec succès. Ou au moins sa mère avec quelque géniteur, plus ou moins dissimulé par la suite. Et qu'à la génération précédente, des coïts aussi avaient été suivis de grossesse, et de menée de l'enfant à terme puis jusqu'à l'âge adulte reproducteur. Et à toutes les générations précédentes pareil. Cela depuis que la reproduction sexuée a été inventée, il y a fort longtemps, par quelque population de proto-eucaryotes dont on ne retrouvera hélas pas de traces fossiles, dans une biocénose a jamais disparue.

Calvez reproche à juste titre à Karl Marx de ne jamais définir le concept de "classe sociale", dont pourtant il fait un usage intensif. Calvez non plus ne fit rien pour cette définition, du reste. C'est que là aussi, il faudrait regarder du côté de la reproduction des classes sociales, des règles spécifiques de chaque sélection sexuelle interne, qui font qu'une classe sociale présente une stabilité dans le temps et dans les lignées.

Or inspectons l'index analytique de Calvez :
Reproduction ? Rien.
Sexualité ? Rien.
Sélection ? Rien...
Classes sociales ? Ah si quand même, pages 188 à 207.

Calvez a beau critiquer le naturalisme de Marx et d'Engels, il va être difficile de trouver beaucoup d'oppositions entre Marx et Engels d'une part, les naturalistes de leur temps d'autre part. Tandis que c'était la guerre ouverte de l'église catholique romaine, et de pas mal de protestantes, contre chaque avancée des naturalistes, qu'ils soient dans le champ de la biologie, ou celui de la géologie, voire de l'astronomie.

Il a fallu que l'abbé Lemaire, astrophysicien lui-même, aille en personne au Vatican rencontrer le pape, pour que celui-ci renonce enfin à régenter l'astrophysique, et à se considérer comme le supérieur hiérarchique naturel de tout scientifique et de tout enseignant. De nos jours encore, certains vivent fort mal cette perte de suzeraineté universelle. Sans parler de la perte de la dîme, douleur sans pareille...

On chercherait en vain dans la doctrine sociale des églises une allusion aux classes sociales, ni à leur reproduction. A la reproduction du clergé non plus, du reste. La fiction d'un universalisme recouvre les férocités des hobereaux et privilégiés qui utilisent l'église localement puissante, pour pérenniser leur pouvoir et leurs privilèges.

Une pensée qui se voudrait philosophique mais qui n'est pas réflexive, que vaut-elle au juste ?
Où est l'explication ultime de l'existence et des motivation de l'homme Jean-Yves Calvez ? Rien.
Quels sont le niveau et la complexité des mensonges et des secrets familiaux qui l'ont fait consacrer sa vie à couvrir les dénis de réalités ordonnés par l'église catholique romaine ? On ne le saura jamais.